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Structuration de données collaborative

Dans une encyclopédie, les connaissances sont présentées sous forme d’articles reliés entre eux par des liens ou des mots-clés. Il ne s’agit pas de données structurées. Les encyclopédies se prêtent donc bien à une transposition sur Internet sous forme de wiki, c’est-à-dire un système d’hypertexte collaboratif.

Depuis peu, les données structurées sont aussi devenues compatibles avec le Web 2.0. Il s’agit de données organisées selon un système hiérarchique et avec, pour chaque donnée, des informations obéissant à une certaine structure, des banques de données en somme. Il est désormais possible de publier des données et de participer à leur structuration sur le site Freebase.

http://www.freebase.com/

Sur ce site, il est possible (pour peu que l’on ait ouvert un compte gratuit) de:

  • ajouter des données à des séries déjà existantes. Le système compte actuellement plus de 20′000 livres, 38′000 films, 5000 bâtiments, 1000 vins et 60 fromages (là il y a encore un grand effort à faire).
  • discuter de questions concernant la structuration des données. Parmi les discussions en cours, on peut en relever une consacrée aux types de musées.
  • structurer les données

Freebase est aussi un système ouvert vers l’extérieur. Il est possible d’en réutiliser les données dans des applications, des sites web, des widgets. Parmi les réussites, on peut noter certaines réalisations:

  • Archiportal : Les bâtiments listés et décrits dans Freebase sont représentés sur une carte (Google Map)

    Bâtiments de la ville de Rome présents dans Freebase
  • History of sciences : une frise chronologique présentant les savants qui ont joué un rôle important dans le développement de la science, d’Anaximandre à nos jours. Un lien permet de retourner sur la notice complète dans Freebase.

Ces deux exemples montrent bien que l’un des enjeux du Web actuel est l’interopérabilité entre systèmes. Cela permet de créer des visualisations performantes des données, sur une échelle de temps ou une carte de géographique. Chacun trouve son rôle dans un prochain: ajouter des données, programmer des interfaces, etc …

Cette étape de la structuration des données me semble essentiel. Des quantités incroyables de données ont été numérisées et mises à disposition sur Internet. Il faut maintenant s’occuper de leur gestion. Freebase se nourrit de Wikipédia, car il reprend de nombreuses descriptions, mais il offre une dimension supplémentaire: une hiérarchie , un classement des données.

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Multiple Internet

Pendant longtemps, Internet s’est confondu avec ses deux applications les plus fondamentales: le WWW et le courrier électronique. Aujourd’hui, le paysage est complètement différent et le réseau Internet porte une offre diversifiée. Petit tour d’horizon:

Web de l’information

C’est la version actuelle du WWW classique, mais en plus diversifié, plus multimédia. Il contient ce qu’on appelle habituellement des sites Web, c’est-à-dire des sites d’information, parmi lesquels on peut mentionner:

  • sites de présentation d’entités diverses (entreprises, administrations, associations, institutions diverses, …)
  • journaux en ligne
  • bibliothèques virtuelles
  • musées virtuels
  • etc…

Ces sites sont formés de pages HTML statiques ou produits par des Content Management Systems (CMS). Ils offrent peu de possibilité d’interaction et cherchent surtout soit à diffuser de l’information, soit à véhiculer une certaine image.

Web 2.0

C’est le Web en vogue actuellement. Il est basé sur la discussion, la participation, la collaboration, le remixage. Il est fait d’éléments déjà anciens comme les chats et les forums, mais aussi d’applications plus récentes comme les blogs et les wikis. Le Web 2.0 est avant tout une révolution d’usage: on est passé d’un Internet qui diffusait des informations de manière unidirectionnelle à un Internet où l’usager participe, à des degrés divers, aux contenus (de l’évaluation à la création et au partage). Le phénomène essentiel de ce Web 2.0 est sans conteste la blogosphère, qui constitue une nouvelle couche dans le paysage médiatique. En effet, il n’a jamais été aussi simple de publier de l’information, de la mettre à disposition d’un public aussi vaste et d’ouvrir des débats. On connaît des types très différents de blogs: journal intime, blog professionnel, blog d’entreprise (souvent collectif), blog journalistique, etc…

  • forums
  • blogs
  • wikis
  • etc …

Web social

Comme l’avait dit le PDG de Skyrock lors de la dernière conférence Lift, les réseaux sociaux sur Internet sont aux humains ce que les moteurs de recherche sont aux informations. Ils permettent en effet de trouver ceux qui ont les mêmes affinités.

  • Facebook
  • Myspace
  • LinkedIn
  • etc…

GeoWeb

Popularisé grâce à l’application Google Earth, le GeoWeb s’enrichit sans cesse. Il offre toujours plus de couches d’informations géo-taguées, c’est-à-dire ancrées sur un point de la carte: des photos, des trajets, des cartes de répartitions dynamiques, des recherches d’adresse, … Les applications géographiques sont également disponibles sur des appareils mobiles, permettant grâce au GPS de trouver son chemin. Le transfert de plus en plus facile des données GPS sur des applications Internet favorise encore son développement. Un autre facteur de développement réside dans l’ouverture de systèmes comme Google Maps à d’autres applications.

  • Google Earth, Google Map
  • Virtual Earth
  • Yahoo Map

Le Web des images

On pourrait confondre le Web de l’image avec celui de l’information. Il faut pourtant lui réserver une place à part. Il est né du mariage des appareils photos et vidéos numériques avec le Web. Depuis quelques années, il est facile de télécharger ses propres photos sur Internet. On constate que des collections gigantesques d’images se sont constituées en très peu de temps: Flickr par exemple dépasse les 2 milliards d’images. L’humanité est en train de produire une image d’elle en temps réel. De plus, cette image est aussi indexée, géo-taguée, commentée et elle produit même un réseau social.

  • Flickr
  • YouTube

Mobile Web

La tendance est très claire: les téléphones serviront de plus en plus à accéder au Web. Les appareils les plus récents disposent de navigateurs performants et d’écrans plus grands. En Occident, c’est une tendance alors qu’en Asie, c’est déjà une réalité. Un téléphone est meilleur marché à l’achat, même s’il finit par coûter plus à l’usage. De plus en plus d’offres sont créées sur mesure pour les téléphones, comme la version adaptée de Wikipédia: Wapédia.

  • Wapédia

Web 3D et mondes persistants

La 3D en réseau est restée pendant longtemps l’apanage des joueurs. C’est peut-être à Second Life que l’on doit d’avoir sorti cette technologie de l’univers du jeu. Second Life est participatif car ses contenus sont créés par ses utilisateurs. Il constitue aussi un réseau social, car il permet à des gens de se rencontrer et de converser. Il est informatif aussi, car une partie de son contenu poursuit un but de diffusion d’information: en effet, on y trouve des musées, des blibliothèques et des institutions éducatives, sans parler des sims présentant des entreprises, des pays, des villes. C’est peut-être la préfiguration d’un Web 3D dont on a encore de la peine à voir les contours. On peut parler, dans ce cas, d’une technologie en voie de maturation.

  • World of Warcraft
  • Entropia
  • Habbo Hotel
  • Second Life

Web sémantique

Avec le Web sémantique, on est encore dans la musique d’avenir. Il s’agit de connecter l’ensemble des contenus du Web grâce à des mots-clés. Cela permettrait notamment de retrouver plus facilement les informations. La tâche est gigantesque.

Internet des objets

De plus en plus d’objets seront pourvus d’une adresse Internet leur permettant d’interagir avec d’autres objets ou des humains via Internet.

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Une nouvelle manière de visiter

La firme EveryScape propose des visites interactives de villes, basée sur le principe de la visite virtuelle classique, mais avec des fonctionnalités novatrices.

Il existe trois manières de naviguer dans la ville: il y a d’abord les outils de la visite virtuelle, comme le déplacement sur 360 degrés ou la flèche permettant d’aller dans la direction indiquée. On peut aussi utiliser la carte, à droite, qui contient plusieurs points interactifs. Cette carte provient de Google Map et présente ses traditionnels marques. Enfin, on peut choisir un lieu précis dans la liste des endroits populaires.
C’est donc un type de visite virtuelle un peu plus interactive et surtout plus informative. En effet, on sait constamment où on est, quels sont les lieux intéressants où aller. Des bornes permettent d’ouvrir des informations supplémentaires, le site Web ou d’acheter des espaces publicitaires. Sur le site d’Everyscape, on peut parcourir notamment les villes de New York, Boston, Miami, Aspen et Laguna Beach (Californie).
Cette technologie s’adapte aussi aux intérieurs. EveryScape vend du reste ce service à des commerces, que leurs futurs clients peuvent visiter à l’avance. Vu que le lien avec le site Web est proposé, on en arrivera sûrement à faire du shopping à distance, tout en ayant l’impression d’avoir visité la boutique.
Avant de se rendre dans un endroit, on achetait un guide, on lisait éventuellement un roman dont l’action se situait dans cet endroit. L’univers virtuel d’Internet nous permet de plus en plus de visiter des lieux, avec un détail toujours plus grand. D’un côté, cela donne la possibilité de préparer sa visite. D’un autre, il sera de plus en plus difficile de se laisser surprendre. Ce qui est certain, c’est que les villes et les lieux de visite importants (dont les musées) doivent se poser dès aujourd’hui la question de leur présence interactive sur Internet. Les possibilités sont multiples: un univers 3D (très luxe), une île sur Second Life (plutôt tendance) ou alors un produit basé sur une application géographique.

http://www.everyscape.com/

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Cartographie 2.0

Internet donne à chacun la possibilité d’éditer des cartes, comme en témoigne le site GeoCommons. On peut y importer des données ou en exporter: tout ce qui est mis sur le site est à disposition de chacun sous une licence Creative Commons. Avec les données disponibles, il est possible d’éditer ce qu’on appelle des « heat maps », c’est-à-dire des cartes de répartitions avec un effet « chaleur ». Les endroits avec des concentrations les plus importantes apparaissent comme les plus chauds.

Pour voir comment cela fonctionne, on peut prendre l’exemple d’un jeu de données provenant d’un relevé officiel, mais elles ont été intégrées dans le système par un auteur anonyme. Grâce à ce jeu de données, il est possible de produire des cartes de répartition des travailleurs selon le sexe et le domaine de travail, dans la région de Los Angeles, en 2000. On choisit la catégorie et obtient un résultat (en prévisualisation):


Femmes travaillant dans le domaine du nettoyage (lieu de travail)


Travailleurs des deux sexes travaillant dans le domaine de l’informatique (lieu de travail)

Ces cartes donnent une idée de la répartition des activités dans une zone données.

Descriptif des données: http://www.geocommons.com/data_set/show/1420

Avec ce jeu de données, il est ensuite possible de créer une carte pour laquelle on a un lien permanent:

http://www.geocommons.com/workspace/show/5173

En l’occurrence, il s’agit de la répartition des places de travail dans le domaine de l’informatique.

Pour l’instant, il ne semble pas possible d’importer ces cartes sur un autre site. De plus, le design est très limité: on n’a pas la possibilité de choisir une gamme de couleurs plus élargie ou différente pour le layer indiquant la densité. Manque aussi, pour les visiteurs du site, la possibilité de commenter les cartes. Seul le nombre de téléchargement des données est accessible et constitue un indicateur de l’intérêt de ces données. En revanche, l’application assure une traçabilité des cartes dans la mesure où le lien avec le jeu de données est toujours présent.
Il s’agit d’une application Web 2.0, mais elle suppose un certain savoir-faire, pas tellement en informatique, mais plutôt dans le domaine de l’intelligence des données.
Il faut aussi savoir manipuler les données géographiques pour créer les fichiers au format KML.

Avec ce genre d’applications, on assiste peut-être à évolution dans le domaine du Web 2.0. En effet, les premières applications étaient très simples et pouvaient être utilisées par tout le monde (pour peu que l’on sache écrire): blogs, wikis. Mais les applications comme GeoCommons s’adressent plutôt à des spécialistes. L’avantage est bien entendu que ces spécialistes disposent d’outils gratuits permettant de créer des produits de qualité.

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Festival de cartes

A Chigaco vient de s’ouvrir le Festival des cartes, un ensemble de manifestations réunissant une trentaine d’institutions de la ville: instituts de recherche, musées, écoles et même la vénérable Encyclopaedia Britannica. Autant d’expositions à découvrir pour le public.

http://www.festivalofmaps.com/ (site Flash uniquement)

Le site du Festival présente une certaine cohérence avec le thème puisqu’on y navigue à l’aide d’une carte dynamique de la ville. Les points mènent sur les fiches d’événements qui conduisent eux-mêmes vers les sites des institutions. C’est une manière agréable de découvrir les sites Internet des musées de Chicago dont certains recèlent de grandes richesses. Par exemple:

http://speculum.lib.uchicago.edu/

Ce que montrent toutes ces expositions, c’est l’importance de la carte géographique, un type de document riche en informations. Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour qu’Internet accorde aux représentations géographique une place essentielle: Google Map et Google Earth, Yahoo Map et même la géographie « imaginaire » de Second Life constituent autant de manières de se mouvoir dans le monde virtuel et d’accéder à des informations.

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Virtual Philadelphia

La ville de Philadelphie sera prochainement dotée d’un modèle en 3D de son centre ville, accessible en ligne. Ce projet est dû à l’initiative du Center City District (CCD), une association de partenaires économiques privés dont le but est d’améliorer les activités commerciales et de maintenir le centre ville propre. Les internautes pourront visiter la cité virtuellement, en marchant, en volant ou bien au volant d’un véhicule. Outre la pure flânerie, ce modèle 3D permettra d’autres activités. On pourra y découvrir des projets de développement, notamment de nouvelles constructions. On y cherchera des locaux à louer ou bien à acheter. On obtiendra toutes sortes d’informations sur la vie à Philadelphie. Les entreprises pourront y offrir des services.

Ce projet montre bien l’intérêt de la 3D comme interface d’accès à l’information et aux services. Elle a longtemps été considérée comme peu ergonomique par les spécialistes. Cependant une nouvelle génération d’usagers sensibilisée à la 3D par les jeux vidéos arrive à l’âge adulte, ce qui rend ce mode intéressant. C’est aussi un des enseignements du monde virtuel de Second Life: la 3D peut servir à d’autres activités que le jeu.
L’un des usages de Virtual Philadelphia qui me semble très prometteur est celui de la publication de projets architecturaux. Un tel modèle 3D permet de simuler l’aspect d’un quartier avec des constructions futures, donnant aux citoyens la possibilité de se faire une meilleure opinion. On sait en effet que les plans sont des documents difficiles à lire pour le commun des mortels. Les dessins et maquettes ne donnent qu’une idée approximative.
Virtual Philadelphia est un projet privé, mais on peut tout à fait imaginer que de grandes villes se dotent de tels modèles 3D pour informer leurs citoyens et développer leurs activités économiques.

http://www.centercityphila.org/virtualp … fault.aspx

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Penser globalement, agir localement

Cet adage bien connu trouve une application dans le domaine de la cartographie en ligne. Autrefois, la création de cartes était le domaine de spécialistes. Peu à peu, les cartes ont été introduites sur Internet. Aujourd’hui, on sait construire des cartes directement en ligne, des produits qui n’ont jamais été imprimées. De plus, chacun peut participer à l’élaboration de ces cartes, pour peu qu’il possède un appareil GPS et sache utiliser les outils d’édition de carte en ligne. L’avantage du système est la mise à jour constante de la carte. De nombreuses régions en urbanisation galopante changent constamment. Les habitants de la région peuvent de manière directe mettre à jour la carte. Comme chacun peut intégrer des informations, on peut mettre des rues fantaisistes: un passionné d’Harry Potter pourrait y mettre le Chemin de Traverse ou l’école de Poudlard. Cependant la communauté veille habituellement et corrige rapidement.
Le projet OpenStreetMap est un exemple de cette cartographie 2.0. Pour l’instant, sa carte est incomplète, mais il existe des îlots de précision, comme Londres ou, en Suisse, Zurich.


Un quartier de Londres


Quartier de la Gare de Zurich

http://wiki.openstreetmap.org

D’autres systèmes géographiques en ligne offrent la possibilité d’ajouter des informations sur les cartes. C’est le cas de Google Map, de Google Earth. Wikipédia a aussi sa carte globale où chacun peut intégrer facilement des données. Ce dernier système permet aussi d’intégrer un morceau de carte sur un autre site (fonction « Map on your page »):

http://www.wikimapia.org