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Art numérique Second Life

Sculpture 3D

Que va engendrer le monde virtuel qui est en train d’émerger sous nos yeux, qu’il s’agisse d’Internet ou de Second Life? Une entité créée par les humains peut-elle donner à son tour naissance à une forme identique à elle? Telle est l’interrogation que nous soumet une sculpture vue dans le « Museum of Contemporary Art » de Neufreistadt, dans Second Life. Cette oeuvre de Starax Stratosky représente un robot féminin mettant au monde un bébé robot.

Le monde de l’art et de la culture est très vivant dans Second Life. Qu’il s’agisse des nombreux musées qu’on y trouve ou des créateurs qui y travaillent. Parmi ces derniers, on en trouve deux types. Les premiers se contentent de transposer les oeuvres qu’ils produisent la dans la vie réelle (c’est ainsi qu’on dit, dans Second Life): ils affichent des peintures ou des photographies dans des galeries. Mais d’autres créent des oeuvres dans Second Life directement. Ils les exposent et les vendent. Leur possession engendre un sentiment étrange, car leurs propriétaires ne peuvent en jouir qu’à travers leur avater et, malgré le prix (parfois relativement élevé) qu’ils paient pour ces oeuvres, ils ne peuvent les exporter. Ces artistes-là trouvent de nouveaux langages. Ils créent par exemple des oeuvres en 3D au moyen des formes primitives mises à disposition par Linden Lab et jouent subtilement avec leurs transformations.
Parmi ces oeuvres, la plus célèbre est peut-être celle d’une reprise du David de Michel-Ange, devenu un géant muni d’une guitare, qu’un artiste japonais a planté sur une île presque déserte.

La sculpture 3D est l’une des disciplines artistiques de Second Life. Elle offre une certaine difficulté. En effet, ceux qui se sont essayé à la création d’objets aussi simples que des chaises ou des tables savent combien il est malaisé de faire sortir des formes harmonieuses de ces blocs primitifs. Devant certaines oeuvres, l’oeil exercé reste pantois. Mais au-delà de l’exploit technique, certaines de ces réalisations posent des questions aux résidents de Second Life qui éprouvent le besoin de les exposer dans des musées publics et d’organiser des discussions sur l’art dans leur monde virtuel. Un art particulier pour une existence particulière.

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Bibliothèque virtuelle

Bibliothèque virtuelle européenne

La France vient de mettre en ligne le prototype de la future bibliothèque virtuelle européenne. Ce projet est né d’une controverse avec GoogleBook, l’initiative privée de Google en collaboration avec des bibliothèques universitaires anglo-saxonnes. La France s’est donc engagée dans la promotion de contenus dans d’autres langues, dont le français.

Le contenu d’Europeana, 12′000 volumes à ce jours, provient essentiellement du serveur Gallica de la Bibliothèque nationale française et des institutions correspondantes hongroise et portugaise. Tous les ouvrages disponibles sont dans le domaine.

Les fonctionnalités sont meilleures que celles que l’on trouve dans Gallica. En effet, comme dans Google Book, il est possible d’effectuer des recherches dans des ouvrages en format image. De plus, chaque lecteur dispose d’un dossier dans lequel il peut conserver les ouvrages qu’il trouve intéressant. La création d’un compte est gratuite. Seul regret: la qualité de certains ouvrages laisse à désirer. On voit parfois les lignes se gondoler. Les processus de scannage doivent encore être améliorés.

On ne peut qu’encourager le développement de cette initiative multilingue et espérer qu’Europeana se développera.

http://www.europeana.eu

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Usages

Pseudo anonyme

L’Université de Neuchâtel organisait ce soir un Café philo sur le phénomène des blogs. Le sous-titre de la discussion « liberté d’expression ou liberté de délation? » donnait le ton. La discussion a essentiellement porté sur l’anonymité des blogs. Il faut peut-être rappeler que les autorités de l’Université de Neuchâtel a été fortement pris à parti par un blog intitulé Alma Malter, animée par une certaine Claudine Borel, pseudonyme formé à partir des noms d’employées du service de communication de ladite institution. Considérant qu’elle avait accompli son devoir, elle a fermé son blog en décembre dernier. Ce dernier est toujours visible, mais la possibilité d’y insérer des commentaires a disparu.
Karl figurait à la table des invités. Muni d’un bonnet et de lunettes noires, il avait un peu des allures de sous-commandant Marcos. Il a défendu sa conception de l’anonymité: elle lui permettait de protéger celle de tous ceux qui, dans l’affaire de la Boillat, était privés de parole. Lui-même considérait qu’il n’était personne pour parler du conflit opposant Swissmetal aux ouvriers de la Boillat, mais qu’il avait pu construire une légitimité à travers son blog. Il a aussi pu réunir autour de lui (de Karl ou du blog? qui sait?) une communauté virtuelle. Dans la salle, on a justement entendu des témoignages de personnes qui ont pu s’exprimer grâce à lui, se réunir, créer des solidarités.

Le public s’est montré plutôt divisé sur l’anonymité des auteurs de blogs. Pourtant les auteurs réellement anonymes ne sont pas légion. Bien sûr, il y a les journaux intimes où l’on partage ses angoisses, ses fantasmes. Il y a ceux des revanchards ou des petites frappes qui agissent par lâcheté. Mais plus en plus de blogs sont revendiqués. Dans certains milieux du reste, il est même nécessaire d’entretenir avec zèle un blog. Quant à l’anonymité de Karl, elle est totalement justifiée par la situation. En bavardant lui et moi, nous en sommes arrivés à penser qu’il fallait d’ailleurs plutôt parler de pseudonyme plutôt que d’anonyme. Autour d’un pseudonyme, on construit une personnalité virtuelle, une sorte de prolongement de soi-même dans la cybersphère, dont on n’est jamais complètement détaché, mais dont on ne maîtrise pas toujours la destinée. Karl ne s’attendait peut-être pas à susciter un phénomène d’une telle ampleur au moment où il a créé son blog. Mais il a su l’assumer avec une grande maîtrise.
Quant à l’héroïne involontaire de la soirée, Claudine Borel, elle ne s’est pas manifestée. Malgré l’intensité des débats qu’elle a abrité en son sein virtuel, une fois la crise passée, elle semble avoir disparu ne laissant plus guère que son pseudonyme dans l’histoire des blogs.

Annonce du Café philo: http://www2.unine.ch/Jahia/site/cafesci … /pid/18586

Blog de Karl: http://www.laboillat.blogspot.com/

Alma Mater: http://alma-malter.blogspot.com/

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Culture Second Life

Second Life et cinéma

Comment l’industrie du cinéma peut tirer partir de Second Life? En voici une illustration. Sur nos écrans va bientôt sortir une super production américaine, 300, retraçant un des hauts-faits de l’histoire grecque: le massacre par l’armée perse du roi spartiate Léonidas et des ses 300 soldats défendant le défilé des Thermopyles. Cet épisode est resté dans la mémoire grecque comme l’illustration du courage. On ne s’étendra pas trop ici sur la récupération américaine d’un fait d’armes opposant comme par hasard un peuple à l’origine de la civilisation occidentale, défendant la liberté, à un empire dont l’étendue géographique se superpose trop bien avec l’Irak et l’Iran. On le sait, les Américains ont tendance à gagner sur les écrans d’Hollywood les victoires ou les honneurs qu’ils n’obtiennent pas sur le terrain des opérations.
Les producteurs de ce film ont donc investi Second Life. Sur un complexe futuriste, on peut voir le lancement et des extraits du film, admirer des photos ou des dessins, tourner les pages du livre-souvenir (et l’acheter).

Jusque-là, rien de très original, rien en effet qu’on ne trouverait sur un site Web de lancement. S’y ajoute un dispositif déjà classique dans Second Life, l’auditorium permettant d’organiser des événements, comme une discussion avec le réalisateur. Mais il y a plus original et peut-être un signal intéressant du potentiel de ce monde virtuel. Dans un coin du complexe, intitulé « This is Sparta » (le slogan du film assez éloigné des formules cyniques dont les vrais Spartiates avaient le secret), on trouve une reconstitution d’une partie du décor du film. Des costumes y sont distribués gratuitement: péplos immaculée pour les dames, panoplie complète du guerrier pour les messieurs. Et les visiteurs de les enfiler immédiatement et de déambuler entre les colonnes de Spartes.


Le film


Le décor reconstitué dans Second Life

Ainsi, dans le cas des films à grand spectacle, Second Life permettra aux spectateurs de pénétrer dans l’univers créé pour l’occasion et de s’y amuser. Et comme ils peuvent conserver les costumes, ils pourront même aller jouer plus loin. En tout cas, je conserve précieusement mon péplos grec…

Lien direct dans SL

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Trouvaille

Nos amis les bêtes

Les chats et les chiens viendront peut-être au secours de la communauté des blogueurs. En effet, comme dans le domaine des e-mails, les spams sont devenus un véritable fléau. De nombreux commentaires sont en fait des listes de liens vers des sites vendant des médicaments ou du charme pixellisé. Ils sont en fait publiés grâce à des programmes. Depuis un certain temps déjà, il existe des dispositifs exigeant de la part du commentateur une preuve d’humanité (Human Interactive Proof). Ces dispositifs affichent une série de chiffres et de lettres déformés qu’il faut écrire dans un champ, pour valider son commentaire. Mais les concepteurs de programmes d’automatisation des commentaires parviennent à les détourner maintenant. Microsoft a conçu un nouveau système permettant de déterminer de manière plus sûre l’origine humaine du commentaire. Ce système s’appelle Asirra et paraît bien sympathique.

Inséré dans le blog, Asirra affiche 12 images de chats et de chiens et demande à l’utilisateur de cliquer sur les images de chats. Si les réponses sont correctes, le commentaire est publié. Sinon, le système annonce à l’utilisateur qu’il est un « bot » (un robot).

Il semble que seul l’oeil humain soit à même de distinguer un chat d’un chien et qu’il est très difficile de programmer un système de reconnaissance d’images dans ce domaine.
Quant aux photos, elles proviennent d’une banque de données dont le contenu change réguièrement. Il s’agit en effet de celle de Petfinfer.com, un site américain qui permet d’adopter un animal domestique abandonné. Le contenu mouvant de cette banque de données ne pourrait être que difficilement pompé intégralement pour permettre la création d’un outil de reconnaissance. Le projet est donc aussi un échange de bons procédés: Asirra/Microsoft utilise la banque de données de Petfinfer.com et, en échange, met sous chaque photo un lien invitant les internautes à adopter l’animal en question.
Chat alors!

http://research.microsoft.com/asirra/

http://www.petfinder.com/

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Culture Musée virtuel

Tout Picasso en ligne

Si le concept de musée virtuel nous interroge tellement, c’est peut-être en partie à cause de la dispersion des oeuvres. En effet, les réalisations d’un artiste sont rarement réunies au même endroit. Pour pallier à cette situation, les oeuvres étaient réunies dans des publications volumineuses et coûteuses. Mais grâce à Internet, on peut entrevoir des solutions plus flexibles et moins onéreuses (en tout cas pour l’utilisateur).
C’est ainsi que l’ensemble de l’oeuvre de Picasso est en train d’être publié sur le Net, sous l’égide de la Texas A&M University. Environ 12’000 oeuvres sont répertoriées, qu’elles soient dans des collections publiques ou privées. Il est possible de les rechercher par année ou par mots-clés. Pour chaque pièce, il y a une notice et une page de commentaire, qui ne sont pas toujours remplies, du moment qu’il s’agit d’un travail en cours. Il compile également tous les articles parus dans la presse à propos de Picasso (sous archives). Le site est très bien tenu à jour, car on y trouve déjà la mention des articles annonçant le vol de deux oeuvres au domicile de la petite-fille du peintre.

En revanche, on ne trouve sur ce site aucune fonctionnalité permettant au public de participer au contenu: indexation sociale ou commentaire. Ce site se présente comme un outil de travail pour la communauté universitaire. Il ne met donc pas l’accent sur la valorisation de l’oeuvre du peintre.

http://picasso.tamu.edu/

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Musée virtuel Second Life

Barbotine Dingson nous rend visite

L’envoyée du Matin dans Second Life, Barbotine Dingson,est venue à Colonia Nova, pour visiter l’exposition « Gods of Love in Ancient Greece ». Vous pouvez lire son reportage (très positif) dans l’édition du Matin du dimanche 11 mars 2007 (p.13, non disponible en ligne).


Arria Perreault et Barbotine Dingson, dos à dos devant le dernier mur de l’expo

Elle mentionne aussi la domus romaine construite par la même Arria Perreault. Pour tous ceux qui n’ont pas (encore) un compte dans Second Life, en voici une vue.


Les textures sont provisoires et peuvent être changées. L’idée est d’intégrer des peintures et des mosaïques selon un thème donné, qui changera de temps en temps.

Bienvenue donc à Colonia Nova

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Art numérique Culture Musée virtuel Second Life

Le ministre français de la culture inaugure aussi dans SL

Le Musée de l’Homme à Paris accueille une exposition dont l’initiative revient à Arts Plus, un collectif d’artistes. Le thème de l’expo est la « Femme héroïque ». Plusieurs créateurs ont imaginé des figures féminines qui pourraient être les héroïnes d’une mythologie moderne. La source d’inspiration semble être la BD des années cinquante présentant des êtres mutants comme Wonderwoman ou les X-men, pourvu(e)s de pouvoirs particuliers.


Crédit: Arts Plus
http://femmesheroiques.wordpress.com/20 … virtuelle/

Grande nouveauté, cette expo a sa jumelle virtuelle, dans Second Life. Le site Internet précise bien qu’il s’agit de la première expérience de ce type (mais Second Life est bien vaste pour s’en assurer).
C’est le ministre français de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, qui est venu par avatar interposé, inaugurer l’exposition. Les responsables du projet m’ont assuré qu’il s’agissait bien de lui, car il est féru de nouvelles technologies, ce qui n’est pas un défaut pour un ministre de la culture.


Le ministre est venu, accompagné de son chien virtuel Diego!

Visitons l’exposition. Elle est sise sur une île presque vide, si ce n’est un grand bâtiment qui, dans le monde réel, serait de verre et de métal, avec des pontons de bois et moult escaliers.


Elle reprend le dispositif et les créations qui se trouvent au Musée de l’Homme.


Mais tout n’est pas encore installé.

Jusque là, rien de bien particulier. On serait bien tenté de parler de simple transposition, voir d’effet diligence. Mais une conversation avec Gordon Lehmann, l’avatar d’un des membres d’Arts Plus, nous fera bien vite changer d’avis. En effet, l’exposition actuelle sera remplacée par une autre qui fera suite à un concours d’avatars. En effet, la communauté des Second Lifer sera invitée à y participer en présentant un avatar qui sera jugé par un jury de personnes compétentes. D’après Gordon Lehmann, les règles seront assez souples, mais il y aura une première sélection. Les personnes choisies pourront travailler sur l’île d’Arts Plus, ce qui explique le vide laissé autour du musée.
Un concours d’avatars est une idée excellente, car cela engendrera des créations propres à Second Life. Si une majorité de résidents ont choisi de garder leur apparence humaine (mais parfois en cédant au vampirisme ou à la mode gothique ou en s’offrant des extravagances vestimentaires), une petite partie a choisi l’originalité. On croise ça et là des avatars d’animaux, qu’il s’agisse de furries (forme animale, mais avec une démarche humaine et une taille normale), des tiny avatars (avatars de forme animale, mais de petite taille: un de mes voisins est un adorable petit lion), mais aussi des robots, des aliens. Le plus étrange qu’il m’a été donnée de voir est un avatar en forme de télévision. J’ai d’abord cru à un objet abandonné, mais comme il se déplaçait, avait un nom et chattait, c’était bien un résident.
Ce que j’attends de ce genre de concours, c’est de démontrer le potentiel de Second Life. Quelques îlots de fantaisie mis à part, on retrouve bien des traits du monde réel, alors que tout (ou presque) y est possible. Les artistes qui participeront nous donneront peut-être des pistes pour en sortir.

http://femmesheroiques.wordpress.com/20 … virtuelle/

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Culture Musée virtuel

Une maison pour les migrants

Le Musée national suisse accueille, dans son site de Zurich, l’exposition « Small Number – Big Impact ». Cette exposition a déjà été présentée à Ellis Island, l’ancien lieu où débarquaient tous les candidats à l’immigration aux USA. Elle a pour thème le destin de certains suisses qui ont quitté notre pays au 19ème siècle et au début du 20ème pour tenter leur chance dans le nouveau monde. Presque chaque famille suisse compte des oncles ou des tantes d’Amérique. Mais certains, comme Louis Chevrolet, ont connu le succès, sinon la fortune. Ils ont en tout cas laissé un nom dans l’histoire. L’exposition parle aussi de tous les autres (Big Number – Small Impact) qui, à l’instar des oncles de mon grand-père, sont partis vivre en Amérique où ils ont connu une vie normale. Traiter ce thème est essentiel de nos jours: les Suisses, quand ils s’interrogent sur les questions des migrants et surtout des émigrants, oublient bien vite que leurs ancêtres ont dû fuir une misère noire pour s’installer qui au Brésil, qui en Argentine, qui en Californie. Pour en témoigner, il y avait jusqu’à présent l’histoire de Nova Friburgo ou le roman Ibibaca. Mais grâce à la Verein Migrationsmuseum (Association Musée de la migration), cela peut devenir plus tangible pour de nombreuses personnes.


http://www.smallnumber.ch/

Cette association poursuit un but précis: ouvrir un musée des migrations. Sur son site Internet, elle décrit ce musée de la manière suivante:

Das Migrationsmuseum wird neben einem erlebnisorientierten, multimedialen und interaktiven Ausstellungsteil auch ein Begegnungszentrum für unterschiedlichste Aktivitäten bieten: Tanz, Theater, Musik, Kino, Performances und Diskussionen, eine Dokumentations- und Publikationsstelle sowie ein Gastronomieteil mit Speisen aus aller Welt.
http://www.migrationsmuseum.ch/

Elle souhaite donc ouvrir un musée de brique et de ciment, situé en un lieu précis de la carte. Loin de nous l’idée de critiquer le thème traité par ce musée. Il est absolument important. En revanche, la forme de ce musée nous laisse songeur.

L’exposition d’Ellis Island appartenait à un projet patroné par Présence suisse. Elle était accompagné d’un site Internet auquel nous avions consacré une note: swissroots.

http://www.swissroots.org
Note: Swissroots

Ce site permettait aux descendants d’émigrants suisses ou aux suisses dont un grand-oncle avait émigré dans le nouveau monde de raconter leurs histoires. Cela permettait de recréer des liens perdus, de mettre en place une communauté virtuelle. C’est peut-être dans cette direction que devrait aller ce futur musée de la migration. Son public-cible est dispersé dans le vaste monde et pour l’atteindre, Internet est le meilleur outil. Un musée virtuel sur Internet peut bien entendu s’accompagner d’expositions itinérantes, sur le modèle de celle qui est présentée actuellement. L’association peut même constituer une collection, qu’elle stocke avec le soin nécessaire et qu’elle utilise pour ses expositions. Ou préférer l’emprunt d’objets à des musées existants et des collectionneurs.

Il existe au Brésil le Musée de la personne, un musée très intéressant dont le but est de rassembler des récits de vie. Il utilise notamment Internet pour collecter ces histoires: chacun peut y verser le récit de son existence, y mettre des photos, des dessins. Certaines des biographies sont consultables sur le site. C’est aussi une piste à suivre pour un musée de la migration, puisque les migrations sont à la fois des mouvements collectifs et des histoires personnelles. De nombreuses personnes ont chez elles des témoignages de migration.

http://www.museudapessoa.com.br/

Ellis Island a aussi un musée et une partie non négligeable de ce musée est en fait une banque de donnée réunissant les noms de toutes les personnes ayant transité par cet endroit, avec accès au fac-similé de la fiche de passager. Ainsi j’ai pu voir quand un de mes arrière-grand oncle avait débarqué, avec combien d’argent et attendu par qui. Ce qui intéresse les descendants de migrants, ce n’est pas de voir un exemplaire pris parmi d’autres d’une de ces fiches d’embarquement dans une vitrine, mais c’est d’avoir accès aux registres numérisés leur permettant de compléter leur histoire de famille.

http://www.ellisisland.org/

On peut aussi songer aux banques de données de photographies, illustrant les conditions dans lesquelles ces hommes et ces femmes ont fait le voyage vers d’autres contrées.

Bref, pour reprendre le titre de l’exposition, un musée de brique et de ciment installé en Suisse n’aurait qu’un Small Impact, alors qu’un musée de nature virtuelle toucherait un Big Number. Mais comme les sites Internet sont moins onéreux que les musées de brique et de ciment, on peut prédire qu’avec un Small Number de ressources, on pourra obtenir un Big Impact auprès des descendants de migrants.

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Second Life

SL Fashion

Difficile de parler de Second Life sans consacrer une fois une note à la mode. D’autant plus que l’achat de vêtements virtuels constitue l’un des péchés mignons (et parfois onéreux) de votre guide Arria Perreault.
La mode est en effet l’une des clés de Second Life. Tout SLifer expérimenté fera la distinction entre un newby (nouvel arrivant) dont les habits semblent « peints » sur la peau, celui qui a déjà su se débrouiller avec les caisses de vêtements gratuites où l’on trouve de tout, et celui qui, enfin, a donné son numéro de carte de crédit à Linden Lab et fait régulièrement les boutiques virtuelles.
Certaines grandes enseignes ont déjà leur magasin dans SL, comme H&M. On y trouve aussi de nombreux créateurs qui utilisent l’univers virtuel pour se lancer. Certains en restent au pixel et ne touchent pas aux aiguilles. D’autres cependant ouvrent leur boutique virtuelle, parallèlement à une enseigne dans le monde réel. C’est le cas de Nyla, une créatrice canadienne, qui travaille à Vancouver et qui s’est déjà un peu fait connaître dans le monde de la mode.
Il y a quelques semaines, je me promenais dans un endroit appelé « Italian Beach » où il y avait une piste de danse et, tout près, des petites boutiques louées à divers créateurs. L’ensemble avait bonne facture, mais j’ai été irrésistiblement attirée par un ensemble de vêtements très originaux. J’ai littéralement craqué pour une robe et un masque faits de plumes de paon. Le genre de vêtements qu’on ne mettra jamais dans la vraie vie, à moins d’être un jour invitée à un événement avec tapis rouge. Mais dans Second Life, toutes les folies sont possibles. Bref, j’ai vidé mon porte-monnaie virtuel et je suis repartie avec la robe et le masque.

Ces vêtements avaient été conçus par Nyla. Grâce à mon achat, elle avait le nom de mon avatar (les achats ne sont pas anonymes dans SL, réfléchissez avant d’acheter certains accessoires!) et elle m’a régulièrement envoyé des nouvelles de ses collections. Hier j’ai reçu l’invitation pour la fête d’ouverture de son nouveau magasin.


House of Nyla, Starax, 192, 42, 30

Le bâtiment est impressionnant et raffiné (raffiné comme dans SL, mais on peut ne pas aimer). L’ensemble de la collection est disponible: larges robes à plumes, chapeaux et coiffes de perles, masques (tout à fait inutiles dans SL, puisqu’on est toujours surmonté par le nom de son avatar, mais combien jolis), chaussures, coiffures.


Certaines pièces existent aussi bien en version pixel qu’en version tissu. Peut-être un moyen de voir si on porte bien le style de la créatrice.


La collection de coiffes de perles n’est pas encore totalement disponible dans SL, mais on peut en obtenir dans la boutique réelle.

Les pièces sont plutôt chères pour SL: comptez 1500 L$* pour une belle robe, alors qu’on trouve facilement des ensembles acceptables entre 200 et 400 L$. Impossible de s’offrir cela en comptant sur les petits jobs de SL. En revanche, si vous avez un ami virtuel qui vous veut du bien, il est possible d’obtenir des bons d’achats cadeau.

* 1$=267L$ (3 mars 2007)

Nyla a aussi un site Internet où il est possible d’admirer sa collection originale.

http://www.houseofnyla.com/

Dans SL, on trouve beaucoup d’habits de tous les jours, mais il y a une certaine tendance pour les vêtements de soirée, ce genre de vêtements pour lesquels on a peu d’occasion. Les bals et les clubs étant légion dans le monde virtuel, il est normal d' »être la plus belle pour aller danser ce soir », comme dit la chanson.