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Culture Musée virtuel

Histoire de l’America’s Cup

Le site de l’America’s Cup ne se borne pas à la présentation des courses en live ou à celle des résultats. Il offre également un aperçu historique sur l’histoire de la course et cela d’une manière assez convaincante. On peut accéder à l’histoire de l’ensemble des régates grâce à une frise du temps (timeline) pour le moins originale: un yacht virtuel croise tous les vainqueurs de la coupe dès ses débuts. Il suffit de cliquer sur un des bateaux pour en connaitre l’histoire et accéder à une galerie de photos.

http://americascup.com/fr/acclopaedia/s … meline.php

Un autre outil, le Circling Galaxy, permet de connaitre les personnalités qui ont marqué la course, qu’ils soient navigateurs, constructeurs ou prestigieux spectacteurs, comme J.F. Kennedy ou la reine Victoria.

http://americascup.com/fr/acclopaedia/c … ?idRubr=73

Une banque de données permet de savoir ce que sont devenus les légendaires bateaux qui ont participé à la course.

http://americascup.com/fr/acclopaedia/b … /index.php

Voilà donc de quoi passer son temps, entre deux régates, en découvrant la vie de l’éternel perdant de la course, sir Thomas Lipton, qui y participa cinq fois sans jamais l’emporter et sans jamais se départir de sa bonne humeur (un esprit très sportif). Ou en goûtant le fameux mot (légendaire, semble-t-il) de l’enseigne que la reine Victoria interrogea à propos de la course de 1851:

– Qui est premier?
– America
– Qui est second?
– Votre Majesté, il n’y a pas de second!

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Communautés virtuelles Culture Musée virtuel

Musée sans mur

Une initiative originale en matière de muséographie vient de naître à Salt Lake City, la capitale de l’Utah. Plutôt que de voir un musée présentant l’histoire de la ville et de ses diverses transformations, depuis les occupations des tribus indiennes jusqu’aux Jeux Olympiques, c’est tout le centre ville qui va se transformer lui-même en musée. Ce musée d’un nouveau genre veut attirer le regard des gens sur les métamorphoses perpétuelles d’une grande ville comme Salt Lake City.
Le musée, appelé « Temporary Museum of Permanent Change », est d’abord un site Internet qui se présente comme un site muséal classique. Mais l’entrée « Shops » présente des commerces de la ville. Idem pour l’entrée « Restaurants ». La collection permanente présente ce qu’il y à voir dans la ville.


Petit clin d’oeil: on peut télécharger un billet d’entrée du musée

Le musée ne se résume pas à son site Web. Il investit aussi les rues de la ville. Un de ses premiers projets consiste à placer des posters géants avec des histoires racontées par les gens qui vivent ou travaillent dans la ville. Un autre projet sera basé sur la vidéo.
Le musée est aussi collaboratif: il compte sur la participation des habitants pour se développer. Parmi ses différents projets, il se propose de collecter des biographies d’habitants de la ville.
Le « Temporary Museum of Permanent Change » révolutionne l’idée qu’on se fait habituellement d’un musée et qui se résume souvent (malheureusement) à un bâtiment et une collection permanente. Ici la collection est éclatée dans le monde réel et réunie virtuellement à travers un site Internet. Les visiteurs sont aussi potentiellement les contributeurs du musée: ils sont invités à participer au projet, à enrichir les collections. D’objet figé, le musée est appelé à devenir un processus vivant, en perpétuel changement. Bien que ce musée se qualifie lui-même de temporaire, nous lui souhaitons longue vie.

http://www.museumofchange.org/

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Bibliothèque virtuelle Culture Homère Science

Homère en 3D

Quand les technologies les plus récentes rejoignent le passé le plus lointain, ce dernier peut retrouver une nouvelle vie. C’est en tout cas le pari fait par une équipe de chercheurs américains venus à Venise, dans la Bibliothèque Saint-Marc, afin de scanner le plus ancient manuscrit conservé du texte de l’Iliade d’Homère, connu sous le nom de Venetus A. Ce manuscrit est très fragile et la dernière couverture photographique qu’on en ait faite date du début du 20ème siècle. Les initiateurs du projet ne veulent pas se contenter de refaire une numérisation des pages, à plat, pour donner une version en haute définition. Ils veulent aller plus loin et offrir aux chercheurs une version virtuelle du manuscrit en 3D, avec ses défauts, ses aspérités, rendant probablement inutile la consultation du manuscrit lui-même, mais permettant à beaucoup plus de gens de le consulter. En effet, le résultat sera mis en ligne sous licence Creatives Commons.
L’épouse d’un des membres de l’équipe a écrit un article sur le site du magazine Wired, décrivant les conditions de travail très difficile dans les bâtiments anciens de la Bibliothèque Saint-Marc, dont le courant électrique était trop faible pour permettre l’utilisation de tout l’appareillage nécessaire.


Photo: Amy Hackney Blackwell

Cette réalisation fait partie d’un projet plus important, intitulé Homer Multitext. Grâce à lui, une version du texte d’Homère sera mise au format XML pendant cette été, par des étudiants hellénistes.
Ces initiatives mettent à la disposition de chacun des documents et des informations qui ne sont pas des produits finis, grand public. Il s’agit des sources de base permettant de travailler de manière directe sur le texte d’Homère, en vue par exemple de l’éditer. On peut imaginer qu’avec de tels outils, les étudiants en grec ancien pourront s’exercer au travail exigeant de l’édition sur un autre support que de vieilles photographies.

http://www.wired.com/gadgets/miscellane … iliad_scan

http://marciana.venezia.sbn.it/

http://www.chs.harvard.edu/publications … titext.ssp

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Art numérique Culture Musée virtuel

Un musée complet sur Second Life

Le sim dont on parle dans Second Life ces temps est celui de la Gemäldegalerie Alte Meister de Dresden, qui a ouvert fin mai. Ce musée est recréé dans sa totalité dans l’univers de pixel, par l’équipe d’Anshe Chung. Le musée réel se trouve dans un palais baroque avec de magnifiques jardins. Tout y est: arbres, bassins, escaliers, luminaires, radiateurs, boutique et accueil. Chaque tableau a été replacé dans le sim, à la place qu’il occupe dans le musée réel.

On ne peut pas parler de musée virtuel, au sens où Malraux l’entendait (un musée née dans l’esprit de quelqu’un) mais de reconstitution 3D, de réalité virtuelle (si ce terme a un sens), de cybermusée.

Le musée a été repris tel quel, avec des textures probablement photographiées sur place. La chasse à la une pratique courante chez les concepteurs de sims. Malgré une apparence impressionnante quand on prend de la hauteur (mais on n’ose pas voler), le projet présente quelques faiblesses. Les jours de grand lag, la visite peut être pénible. Finalement il n’est pas simple de piloter son avatar à travers les couloirs et les escaliers. Si l’architecture est bien réalisée, la végétation est de piètre qualité, quand on la compare avec d’autres sims. Lors de ma visite, il n’y avait personne pour accueillir des visiteurs. Enfin la boutique laisse vraiment sur sa faim: reproduction et tee-shirts gratuits.

La principale interrogation est celle du but. A quoi va servir cette transposition? La visualisation y est de piètre qualité. L’ergonomie laisse à désirer. Quant aux informations données avec chaque oeuvre, elles sont bien brèves. Cependant en entrant dans SL avant les autres, dans ce type de réalisation complète, le musée de Dresde est sûr de faire parler de lui. Une visite dans le sim peut donner envie de faire un petit tour par Dresde. L’intérêt principal est peut-être de mettre un jalon sur le Geoweb. On voit de plus en plus de monuments fixés sur Google Earth. Pour l’instant, on ne peut pas pénétrer dans ces réalisations avec un avatar. Mais qui sait? Une reproduction de ce type sera peut-être visitable un jour sur Google Earth.

http://www.skd-dresden.de/

http://www.dresdengallery.com/

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Applications géographiques Communautés virtuelles Tendances

Penser globalement, agir localement

Cet adage bien connu trouve une application dans le domaine de la cartographie en ligne. Autrefois, la création de cartes était le domaine de spécialistes. Peu à peu, les cartes ont été introduites sur Internet. Aujourd’hui, on sait construire des cartes directement en ligne, des produits qui n’ont jamais été imprimées. De plus, chacun peut participer à l’élaboration de ces cartes, pour peu qu’il possède un appareil GPS et sache utiliser les outils d’édition de carte en ligne. L’avantage du système est la mise à jour constante de la carte. De nombreuses régions en urbanisation galopante changent constamment. Les habitants de la région peuvent de manière directe mettre à jour la carte. Comme chacun peut intégrer des informations, on peut mettre des rues fantaisistes: un passionné d’Harry Potter pourrait y mettre le Chemin de Traverse ou l’école de Poudlard. Cependant la communauté veille habituellement et corrige rapidement.
Le projet OpenStreetMap est un exemple de cette cartographie 2.0. Pour l’instant, sa carte est incomplète, mais il existe des îlots de précision, comme Londres ou, en Suisse, Zurich.


Un quartier de Londres


Quartier de la Gare de Zurich

http://wiki.openstreetmap.org

D’autres systèmes géographiques en ligne offrent la possibilité d’ajouter des informations sur les cartes. C’est le cas de Google Map, de Google Earth. Wikipédia a aussi sa carte globale où chacun peut intégrer facilement des données. Ce dernier système permet aussi d’intégrer un morceau de carte sur un autre site (fonction « Map on your page »):

http://www.wikimapia.org

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Culture Musée virtuel

Musée virtuel du Gabon

Fin 2006, le Gabon a ouvert son musée virtuel des arts et des traditions. Ce musée accessible en ligne a l’aspect que pourrait avoir un CD-ROM. Il s’agit d’une visite guidée, par une hôtesse, d’un musée de synthèse, qui n’existe pas réellement, mais qui réunit environ 250 oeuvres caractéristiques du passé et des cultures du Gabon. Il présente des objets, mais aussi le patrimoine immatériel cher à l’UNESCO. En effet, une large part du musée est consacré au culte des ancêtres et aux autres rituels. L’hôtesse se mue parfois en conteuse, pour nous narrer des mythes anciens. Quant au chant polyphonique pygmé, en jodel (sic), il est tout simplement magique.


Musée virtuel du Gabon

Ce projet s’inscrit dans une ambitieuse politique de réappropriation du patrimoine. En mettant en ligne ce site, le Gabon invite au « retour des œuvres dispersées dans le monde, sous forme numérique dans un premier temps (les musées du monde entier et les collectionneurs ont la possibilité de « restituer » des œuvres, quelle que soit leur forme : photos, vidéos, sons, textes…)« . Le but est de créer une médiathèque qui sera bien entendu disponible sur le Web.

Il faut vraiment espérer que cet appel sera entendu et que des collectionneurs d’art africain, privés ou institutionnels, enverront des versions numérisées des oeuvres qu’ils conservent ainsi qu’une copie de leur documentation. Non seulement le Gabon, mais le monde entier bénéficiera de la réunion virtuelle de ce patrimoine.
Ce projet met malheureusement le doigt sur un des drames culturels de notre époque. Les témoins des multiples cultures de l’humanité ont été – et sont encore – déplacés au gré des événements de l’histoire (guerres, pillages, colonisation et écoles étrangères d’archéologie) et de l’évolution du marché des oeuvres d’art. Les demandes de restitution n’obtiennent un succès que lorsqu’il est clairement prouvé que les objets ont été acquis de manière malhonnête. Mais Néfertiti semble devoir s’habituer pour l’éternité au brouillard berlinois et les marbres du Parthénon ne reverront pas de sitôt le soleil d’Athènes (alors que le monument d’où ils proviennent est encore en place). Qu’on le veuille ou non (et cela ne doit en aucun cas être une excuse), Internet devient le seul lieu où il est possible de réunir ce qui a été séparé. Un même objet appartient du reste à plusieurs ensembles: à une culture, à une famille d’objets, à une période. Il a pu transiter par diverses collections privées ou institutionnelles. Les technologies de l’information permettent de lui associer, à lui et à de nombreux autres, les données qui lui sont liées et donc de le rendre à ses diverses familles.

http://www.legabon.org/livre/musee.php

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Tendances

Little brothers and sisters are helping you

On a souvent imaginé que l’Internet était la pré-figuration du Big Brother de 1984, une entité surpuissante qui surveillerait chacun. On constate pourtant des mouvements inverses. Tout ce qui se passe maintenant se passe sous les yeux électroniques de la multitude. La prolifération des appareils photo numériques permet la publication quasi instantanée des faits et gestes des politiciens ou personnalités publiques. Même les images satellites peuvent permettre de rendre visible ce qui, pendant longtemps, se produisait dans l’ombre. C’est ainsi qu’Amnesty International entend utiliser les dernières technologies pour surveiller les villages dans des régions en danger comme le Darfour. Nous sommes appelés à observer les images satellites de zones critiques pour y observer des destructions d’établissements civils. L’ONG espère ainsi faire pression sur les gouvernements et attirer l’attention sur les guerres oubliées. Maintenant il ne nous est plus permis d’ignorer.

http://www.amnesty.org/
http://report2007.amnesty.org/eng/Homepage

http://www.eyesondarfur.org/

http://web.amnesty.org/pages/internet-index-eng
http://irrepressible.info/

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Bibliothèque virtuelle Culture Science Tendances Usages

Accès au savoir en ligne

La jeune Maison d’analyse des processus sociaux de l’Université de Neuchâtel (MAPS) recevait mercredi Jacques Perriault, un chercheur français qui s’intéresse aux conséquences du développement des technologies de l’information dans le domaine du savoir. Ce spécialiste de l’enseignement à distance a écrit un livre important sur ce thème, intitulé « L’accès au savoir en ligne ».


Odile Jacob

Jacques Perriault a commencé par parler du contexte dans lequel se développent ces technologies de l’information et de la communication (TIC) et a relevé l’importance de la géopolitique. En effet, l’Occident n’est pas seul (ou plus seul) dans ce domaine et des pays émergents comme l’Inde ou la Chine y jouent un rôle de plus en plus important. De plus, le phénomène de la fracture numérique, s’il est réel, ne se traduit pas seulement en termes Nord-Sud. En effet, l’utilisation des TIC divise aussi l’humanité en deux par les compétences qu’elles requièrent et il est bon de les rappeler:

traitement parallèle de l’information. Les utilisateurs de TIC que nous sommes doivent en effet gérer en même temps quatre couches: la machine (ordinateur, téléphone, …), le système d’exploitation, l’accès Internet et les logiciels.

raisonnement inductif (ou abductif): à chaque moment, les utilisateurs de TIC peuvent être amenés à évaluer des situations et à formuler des hypothèses sur des bugs qui apparaissent. Le jeu vidéo constitue une excellente formation dans ce domaine.

capacité à faire de la maintenance aussi bien dans le domaine du hardware que dans celui du software.

La lecture de ces compétences peut rappeller certainement à chacun de nous des situations vécues soit par nous-mêmes, soit par des proches. De nombreuses personnes se sentent lâchées par les TIC et pour beaucoup d’entre elles, c’est un aveu difficile à faire.

Jacques Perriault a aussi évoqué le savoir qui est disponible en ligne. Son terrain est celui du e-learning, qui a suscité de grands espoirs, mais n’a pas tenu ses promesses. Le chercheur constate en effet qu’aujourd’hui les organisations fabriquent en interne de la formation continue, ce qui peut se comprendre, du moment que de nombreux savoirs sont vus comme exclusifs. Ce qui se développe en revanche sur Internet (et souvent en open source), ce sont des plateformes e-learning qui permettent d’ouvrir des classes virtuelles.
Il semble que les usages qui se sont développés dans le domaine du e-learning ne soient pas ceux qui étaient attendus, comme l’apprentissage à l’écran. Jacques Perriault s’est occupé d’une institution nationale française d’enseignement à distance qui voyait ses utilisateurs disparaître sitôt inscrits. En effet, ce qui attirait les gens, ce n’était pas l’offre d’enseignement, mais la possibilité d’évaluation des compétences qui était offerte par ce système. Il semble aussi que pour les personnes inscrites dans des formations à distance, ce sont les possibilités de communication qui sont les plus importantes (classe virtuelle, chat, yahoo group, voire rencontres dans le monde réel).
De nombreux contenus ont été déjà produits, mais en l’absence de standards, ils sont difficiles à retrouver. La France a mis au point un programme destiné à retrouver ces offres dispersées un peu partout. L’important maintenant est d’indexer ces offres, c’est-à-dire d’appliquer à chacune les mêmes descriptifs (méta-données). Un standard est en discussion à l’ISO. En attendant, on peut utiliser le LOM (Learning Object Metadata). Si chaque objet d’enseignement est décrit de la même manière, cela donne de meilleures chances de les retrouver.
Jacques Perriault a aussi relevé l’aspect protéiforme de l’accès à ces connaissances. Hier, on parlait de portails d’accès. Aujourd’hui, ce sont les moteurs de recherche (Google en premier), les blogs, les RSS, les revues en ligne, qui constituent les portes d’entrée au savoir en ligne. Il faut aussi s’interroger sur la nature de ces savoirs: on trouve certes des cours sur des matières académiques, mais aussi toutes sortes de tutoriaux et de présentations sur des sujets douteux. Comment faire? L’exemple des sites sur la santé est très éclairant: en Suisse, il existe un label pour les sites dont le contenu est considéré comme fiable.
Pour terminer son exposé, Jacques Perriault a donné quelques pistes d’action pour oeuvrer à un développement des TIC. Selon lui, il faudrait:

promouvoir la notion de bien public informationnel, un bien dont le responsable garantit l’accès et la durabilité.

acter de nouvelles formes de production et d’accès au savoir. Actuellement, le savoir en ligne est parallèle à celui qui est dispensé dans les salles de cours. Le prendre en compte supposerait, par exemple, un ré-aménagement de l’architecture des campus, avec moins de salles de cours et plus de salles de travails avec accès en ligne.

intensifier la politique de normalisation des formats afin de faciliter les échanges de savoirs en ligne. La mise en place de standards internationaux est essentielle.

promouvoir une culture du traitement de l’information. C’est fondamental. Pour l’instant, la formation à l’outil informatique se borne à l’utilisation pure et simple des machines et des logiciels, mais elle ne prend pas du tout en compte la culture de la société de l’information.

Jacques Perriault n’appartient pas à la catégorie des optimistes de la société de l’information. Il est conscient aussi bien des problèmes que des avantages que les TIC apportent à notre société. Il y voit autant de défis que l’humanité aura à relever dans les prochaines années.

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Tendances

Sport virtuel

Après avoir regardé le match Suisse-Argentine hier soir, mon fiston a voulu prolonger son plaisir en rejouant la partie sur sa Play Station grâce à un jeu contenant des données sur des joueurs et des équipes réels (et qu’il faut racheter régulièrement à cause de cela). Je me suis demandée si les amateurs de sport pouvaient vivre leur passion sur Internet.
J’ai donc pris les deux grandes compétitions du moment, la Coupe de l’America et Roland Garros, pour voir s’il y avait des offres virtuelles.

Les amateurs de voile sont gâtés. La compétition s’étale sur une longue période et peu de gens sont susceptibles de faire le déplacement. De plus, il faut avouer que le spectacle en réel est compliqué à suivre. Les organisateurs ont donc multiplié les possibilités de suivre la compétition à distance. Outre la télévision, ils ont créé des applications pour Internet et pour les téléphones portables. En ce qui concerne Internet, il y a deux types de présentation: une petite application montrant les deux bateaux en compétition en direct et une version 3D. Pour cette dernière, une version de démonstration est disponible. Mais il faut débourser un peu moins de 30 euros pour installer le logiciel et tout voir.

L’application offre 3 caméras, une pour chaque bateau et une automatique. Les images de synthèse ne sont pas vraiment exceptionnelles et le plan d’eau semble couvert d’une vitre. Mais l’application donne une bonne idée du déroulement de la compétition.

Roland Garros a choisi Second Life. IBM a développé un court virtuel où deux avatars peuvent prendre la place des joueurs. La balle qui se déplace a la trajectoire de la balle réelle, mais avec retard. Bref, ce n’est guère impressionnant. De grands tableaux permettent de suivre les résultats en direct.

IBM a déjà développé quelque chose d’analogue pour l’Open d’Australie. Cela ne semble pas déplacer les foules. Pendant le match de Federer, il n’y avait personne.

Ne nous y trompons cependant pas. Les jeux de sport virtuel sont déjà légion sur console et ordinateur. Les applications en ligne, multi-jouers et liées à des compétitions en direct sont appelées à se développer et à être accessibles par divers terminaux. Les enjeux économiques sont énormes et la demande est là. Les spectateurs ne se contenteront plus de s’assoir dans un canapé, une bière dans une main, des cacahouètes dans l’autre. Ils voudront prendre la place des joueurs ou du réalisateur et personnaliser la manière dont ils vivent le match.

Roland Garros:

http://www.rolandgarros.com/fr_FR/index.html

Sur Second Life: aller sur IBM 7

America’s Cup:

http://www.americascup.com/fr/

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Musée virtuel Science

Coupure cruelle

Imaginez que vous ayez obtenu des fonds pour un projet de recherche au cours duquel vous digitalisez des ressources, vous les saisissez dans une banque de données et vous les mettez à disposition sur Internet. Le projet parvenant à son terme, l’équipe est dispersée et vous trouvez un poste dans une autre institution. Que devient votre site Internet? Le service informatique qui l’héberge ne sera guère à même de le maintenir si personne ne peut l’informer sur son contenu et son fonctionnement. Il sera peut-être simplement tenté de récupérer le serveur pour une autre application. Pour les utilisateurs des données, le résultat sera malheureusement celui-ci:

C’est la mission de l’Arts and Humanities Data Service (AHDS). Cette institution recueille, conserve et maintient en service les données numérisées des projets de recherche dans les Iles britanniques. Il met ainsi à disposition sur son site de nombreuses et riches banques de données et diverses ressources numériques. Dans le domaine de l’archéologie, il donne même la possibilité d’interroger plusieurs banques de données en même temps, avec un mot-clé (j’ai essayé avec « Stonehenge »).
Ce type de service est absolument nécessaire à l’heure où la recherche peut difficilement se passer des technologies de l’information pour ses projets. C’est donc d’autant plus malheureux que l’AHDS se voie privé d’une partie de ses ressources, suite à une cascade de coupes budgétaires: le ministère britannique du commerce et de l’industrie voit son budget dans le domaine de la recherche diminué de 68 millions de £. L’Arts and Humanities Research Council (AHRC) se voit à son tour privé de 5.3 millions £. Ce Conseil distribue de l’argent à divers projets et doit faire des choix. Il décide de retirer sa subvention à l’AHDS. Mais les responsables de ce dernier service ne seraient guère dignes de leur mission s’ils n’avaient pas recours à Internet pour leur contre-offensive. Ils viennent en effet de lancer une pétition en ligne pour que leur subvention soit maintenue. Lancée mi-mai, elle a déjà recueilli plusieurs centaines de signatures. Je n’ai malheureusement pas pu la signer, n’étant pas citoyenne britannique. Mais si vous connaissez des sujets de sa Gracieuse Majesté, envoyez-leur l’adresse de la pétition:

http://petitions.pm.gov.uk/AHDSfunding/

AHDS: http://ahds.ac.uk/
Ressources de l’AHDS dans le domaine de l’archéologie:
http://ads.ahds.ac.uk/catalogue/search/keyRes.cfm

AHRC: http://www.ahrc.ac.uk/news/news_pr/2007 … unding.asp

:-)et pour vous faire envie, un site de ressources extraordinaire sur l’histoire britannique:

http://www.british-history.ac.uk/