Une étude récente montre que de plus en plus d’internautes visionnent des visites virtuelles. Selon cette étude, 51% des utilisateurs du Net auraient profitl de ces petits tours virtuels en 2006, contre 45% en 2004.
http://pewresearch.org/obdeck/?ObDeckID=97
Sur des sites comme Arounder.com, il est possible de visionner des sites d’exception du monde entier: Berne, Zermatt pour la Suisse, mais Athènes, Copenhague, etc.. Du reste, les visites virtuelles ne concernent pas seulement les curiosités culturelles ou les sites touristiques. On en trouve dans les sites des musées, des hôtels, des restaurants, des agences immobilières, bref partout où il est important de donner une première idée, de faire envie.
La visite virtuelle est de l’ordre de l’effet diligence. Elle mime une visite qui pourrait se faire en dans le monde réel et s’affranchit peu du monde réel. Mais en même temps, elle virtualise une série de prises de vue. Il est possible de regarder un lieu, comme si on y était, à partir d’un point précis (ce qui personnellement me donne le mal de mer).
Les univers 3D comme Second Life sont complètement artificiels visuellement parlant, puisqu’ils sont faits d’images de synthèse. En revanche, le sentiment d’immersion est nettement meilleur.
On remarque de plus en plus que les utilisateurs d’Internet y passent du temps. Ils utilisent des fonctionnalités comme les visites virtuelles pour faire un petit tour, s’évader. Il semble du reste, d’après cette étude, que les habitants des zones urbaines les utilisent plus que ceux des campagnes.
Lors de la présentation d’un projet de DVD présentant l’histoire du MAMCO (musée d’art contemporain de Genève), j’ai appris qu’il y avait dans le monde numérique deux grandes familles importantes à distinguer:
– réalisations basées sur des photographies: vidéo numérique ou visite virtuelle réalisée en QTVR. Ces réalisations sont de l’ordre de l’animation.
– réalisation basées sur des images calculées: images de synthèse des jeux vidéos, cinéma en images de synthèse, univers 3D comme Second Life. Ces réalisations sont de l’ordre de la manipulation (dans le sens de manipulation de marionnettes).
Visites virtuelles et univers 3D ne sont donc pas à opposer. Il s’agit de deux voies différentes, l’une travaillant à partir d’images du réel et l’autre à partir d’images de synthèses. Mais ces deux techniques permettent néanmoins de se mouvoir dans un univers, réel ou créé, à partir de son ordinateur. Chacune a ses potentialités et trouvera, avec le temps, ses usages.
Comme nous parlons souvent des musées ici, ajoutons que la visite virtuelle classique permet à un futur visiteur de se faire une idée des salles du musées. Elle ne crée pas pour autant un musée virtuel, c’est-à-dire la possibilité d’éclater une collection par rapport à certaines contraintes: objets exposés et objets non exposés, collection d’une institution muséale et collection idéale correspondant à un thème, une période, un artiste, une problématique, etc… La virtualisation s’obtient par d’autres procédés, comme la mise en ligne d’une collection sous forme d’une banque de données, la mise en place d’un moteur de recherche spécialisée, la création d’un site collaboratif permettant à chacun de charger des éléments de la collection ou, pourquoi pas, la création d’un hypermusée sous forme d’univers 3D.