La fameuse devise du dictionnaire Larousse invite à la diffusion du savoir. Il faut admettre qu’Internet joue un rôle de plus en plus prépondérant dans la recherche d’informations et de connaissance. C’est en tout cas ce que laisse penser le fait que le moteur de recherche Google et l’encyclopédie collaborative Wikipédia soient parmi les sites les plus consultés.
http://www.comscore.com/press/data.asp
L’encyclopédie Wikipédia constitue de fait un véritable défi pour les encyclopédies traditionnelles. Ces dernières ont des contenus produits par des spécialistes et passant par divers contrôles de qualité. Elles ont fait une première mutation sur CD-Rom, il y a quelques années déjà. Le CD-Rom ne posait pas de problème de monétarisation. En revanche, la mise en ligne est plus complexe. Les principales encyclopédies proposent un abonnement:
http://www.oxfordreference.com/
Mais Wikipédia offre ses contenus gratuitement et, de surcroît, elle permet aux internautes de participer aux contenus. C’est certainement ce qui a incité Larousse à proposer le contenu d’une encyclopédie gratuiteme en ligne et à inviter tout un chacun à contribuer à son enrichissement. Le site Internet de l’encyclopédie comporte (ou comportera prochainement) même des fonctionnalités visant à instaurer une certaine collaboration entre les contributeurs. Les articles des internautes font aussi l’objet de votes.
Si l’on compare Wikipédia et Larousse, on a deux modèles différents de collaboration.
– collaboration totale et partielle: Larousse offre potentiellement deux séries d’articles, ceux qui ont été composés par des experts et ceux des internautes. Wikipédia ne fait pas une telle distinction et mise sur l’intelligence collective pour l’amélioration de ses contenus.
– dans le cas de Larousse, chacun conserve la maîtrise de ses contenus, aussi bien les experts que les contributeurs libres. Une fonctionnalité permettant de proposer des modifications est cependant prévue pour les articles des contributeurs.
Il sera intéressant de voir si un mode de collaboration qui reconnaît encore un auteur à une contribution dans l’encyclopédie, même si cet auteur finit par bénéficier des informations d’autres internautes, suscite un intérêt. On quitte un peu le monde de la collaboration pour entrer dans celle de la participation. On peut d’ailleurs se demander qu’est-ce qui motivera les lecteurs à signaler des erreurs ou des améliorations dans un article de Larousse, alors que Wikipédia les autorise à intégrer les corrections eux-mêmes. C’est finalement le choix du contributeur qui sera déterminante: souhaite-t-il voir son texte être modifié (jusqu’à devenir méconnaissable) ou préfère-t-il composer un texte qu’il juge lui-même digne de publication et que seul le vote des internaute viendra sanctionner?