La première session de vendredi est consacrée aux moyens de gérer l’avalanche d’informations générée par les nouvelles technologies. Comment s’y retrouve-t-on ?
Atau Tanaka nous parle de la prochaine révolution technologique liée à l’émergence des imprimantes 3D à bas prix. Que ferons-nous avec ces imprimantes? Il est possible d’imprimer en 3D des foetus, ce qui semble plutôt morbide. Est-ce la fin du design? Une nouvelle voie pour la créativité? On parle de “crapjets” pour désigner des objets en basse résolution imprimés en 3D. Plutôt moche … Et que dire des conséquences environnementales. Ferons-nous un usage responsable de ces nouveaux instruments? Un usage dionysiaque, excessif ou un usage apollinien basé sur la qualité et l’excellence? La 3D entrera-t-elle dans le monde du bricolage, comme le laisse penser l’apparition de logiciels 3D grand public? Que de bonnes questions avant de voir nos maisons envahis d’objets hideux et inutiles !
Sebastian Dieguez porte la vision des neurosciences sur les technologies. De nombreux articles parlent des problèmes causés par les nouvelles technologies. La liste de troubles supposés; dont le syndrome FOMO, est longue. Il y a cependant peu d’évidences scientifiques. Il faut renverser la question: comment le cerveau impacte les technologies ? Trois exemples en donnent une idée. Premier exemple : une expérience démontre que le système tactile peut avoir une illusion, comme sentir un objet externe. Cela peut être exploité.
Deuxième exemple : l’hypothèse Changizi-Dehaene postule que le système d’écriture détourne le cerveau. L’écriture est une technologie. Elle est faite de traits, en moyenne trois. Il y a un nombre limité de possibilités. On étudie la fréquence d’apparition de ces combinaisons. En prenant une base d’images de la nature prises au hasard, on trouve aussi des lignes. La fréquence d’apparition est identique. Il y a un endroit dans le cerveau sensible à ces lignes et l’écriture s’ y est conformée. La culture est en phase avec la nature. Il en va de même avec la musique (cultural harnessing or recycling). Dernier exemple : le cerveau humain a des limites. Il faut les exploiter. On demande à des gens de donner au hasard des chiffres entre 1 et 6. C’est très difficile. Ils essaient d’éviter les répétitions et ensuite ils font des cycles. Le cerveau n’arrive pas à oublier ce qu’il a dit. C’est pourquoi c’est une tâche impossible. Pour terminer, voici les conseils du neuroscientiste à ceux qui développent des nouvelles technologies : il faut se laisser inspirer par la nature, se concentrer sur une seule tâche et exploiter les biais et les failles du cerveau.
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