Quand on se promène dans Second Life, on est toujours frappé de constater à quel point ce qu’on voit ressemble au monde réel: les maisons y ont les formes identiques aux nôtres. Elles recèlent des cheminées, des canapées et même des escaliers.
Tutorial expliquant la création des escaliers dans Ivory Tower
Cela a-t-il du sens? Les architectes virtuels savent bien qu’un escalier est coûteux en primitifs, ces briques de base permettant la création dans Second Life et dont la quantité pour une certaine surface est limitée. Il serait, par exemple, inconcevable de créer une maison à partir de briques. Il est nécessaire de monter une bâtisse à partir d’éléments plus messifs et, pour donner l’illusion des briques, on aura recourt à des textures. Mais il ne s’agit là que d’une raison technique, qui a d’ailleurs poussé de nombreux constructeurs à remplacer les escaliers par des rampes, analogues à celles que nous mettons en place pour les personnes en chaise roulante, mais parfois avec une pente vertigineuse. On voit même de simples planches obliques. Le créateur s’en tire avec un ou deux primitifs.
Dans le Musée du Capitole, une texture donne même l’illusion des marches
Si la problématique de la limitation du nombre de primitifs pour une surface donnée est importante, elle n’est pas pour autant fondamentale pour répondre à notre question de départ: faut-il construire des escaliers dans Second Life. L’essentiel tient dans les possibilités des avatars, notamment dans le domaine des déplacements. Ces derniers étant capables de voler, il n’est pas nécessaire de reprendre un élément de notre monde réel imaginé spécifiquement pour permettre les déplacements dans les zones construites et urbaines et cela dès l’âge du Bronze. Dans les villes les plus anciennes, les archéologues nous le disent, on se déplaçait d’une maison à l’autre par les toits. L’avatar peut voler dans Second Life, mais son vol est souvent entravé par d’innombrables éléments provenant de l’architecture du monde réél: portes étroites, arches, etc… Mais les architectes virtuels prennent conscience de cette question, à force de passer une partie de leur vie dans un monde de pixels. Ils se sont inspirés probablement d’un concept popularisé par la série de science-fiction Star Trek: la téléportation. On voit donc, parallèlement à tous ces escaliers et toutes ces rampes, des ascenseurs ou de simples boutons permettant de se déplacer d’un endroit à l’autre, que ce soit en horizontal ou en vertical.
Et en discutant ce soir avec deux de mes concitoyennes de Colonia Nova, j’ai appris que le must dans Second Life, c’est de résider dans une sky-box, entendez par là une maison construite dans le ciel, au-dessus de la parcelle dont on est propriétaire, et d’y pénétrer uniquement par téléportation. Avis aux innombrables possesseurs de cottages et autres cabanes de plage…
Ce magnifique exemple de l’effet diligence montre bien que Second Life, et l’univers virtuel en 3D plus généralement, n’est pas encore arrivé à maturité et que son langage est à inventer.