Hardware Zone, un site technologique de Singapoure, fête ses douze ans. Pour marquer le coup, il s’offre une exposition virtuelle en ligne montrant l’évolution des technologies électroniques et numériques. L’exposition est composée de trois parties. La première retrace l’histoire du site. La second offre des frises chronologiques pour plusieurs types d’appareils, de périphérique ou même pour Internet. La troisième partie est participative: les internautes peuvent poster des images de vieux gadgets électroniques qu’ils ont chez eux: polaroïd, gameboy, téléphone portable de première génération, etc… Des prix récompenseront les meilleures images. En regardant cette galerie d’image, on réalise à quel point l’obsolescence est de plus en plus vite atteinte. Un appareil des années 80 semble complètement dépassé.
http://www.celebratetechnology.com.sg/
http://www.hardwarezone.com.sg/
Cette exemple montrer que l’exposition virtuelle n’est pas le fait des seuls musées, mais constitue une forme en soi qui peut être utilisée dans diverses stratégies de communication.
Auteur/autrice : NDuplain
En cette période où la mer est mise à mal par une marée noire qui est certainement l’une des plus grandes catastrophes écologiques de notre planète, il est peut-être bon de s’intéresser à la richesse de la vie sous-marine. Le Smithsonian nous en donne l’occasion, grâce à un site lancée par le Musée national d’histoire naturel. Il s’agit d’un portail consacré à l’océan. Il présente divers aspects de la mer sous une forme attractive, avec de nombreuses images, vidéos et animations. Il montre le travail de chercheurs et offre aussi des ressources pour les enseignants.
Il offre également une perspective chronologique de la vie sous-marine, à travers des timelines. L’un montre l’évolution des cétacés et l’autre les grands prédateurs marins.
http://ocean.si.edu/
Depuis ce matin, j’assiste à la Conférence Lift10 à Genève. La journée a commencé par des workshops. Je me suis inscrite à l’atelier animé par Frédéric Kaplan sur les nouveaux supports de lecture. Plusieurs groupes ont essayé d’imaginer des scénarios de lecture: comment certains contenus (magazine, manuel, guide de voyage, histoire pour enfants, etc … ) peuvent être lus sur différents supports (smartphones, tablettes, tableau interactif, etc … ) ?
Dans plusieurs des projets élaborés au cours de cet atelier, la lecture devenait non seulement interactive, mais elle supposait aussi des échanges avec d’autres personnes, proches ou distantes. Pendant longtemps la lecture a été considérée comme une activité solitaire, même si cela n’a pas toujours été le cas, comme en témoignent des exemples à travers l’histoire de lectures en public ou dans le cadre familiale. Les nouveaux supports invitent au partage des lectures, car ils sont connectés à Internet. La lecture (re)deviendrait-elle une activité sociale ?
Parmi les combinaisons contenus-supports plébiscitées par l’audience, on peut mentionner les guides de voyage sur des tableaux ou tablettes, les journaux sur tablettes et les magazines avec codes barres. L’avenir nous dira si elle a raison.
Un peu d’humour …
Le nuage de poussière qui, suite à l’éruption du volcan islandais Hekla, recouvre le Nord de l’Europe et qui se déplace en direction du Sud cause bien des ennuis, puisqu’il bloque le trafic aérien.
Simulation de la trajectoire du nuage
Ce nuage a cependant suscité une plaisanterie sur Twitter. On y prétend que suite à l’apparition de ce nuage au-dessus de l’Angleterre, la police a arrêté les personnes qui nettoient la salle des trophées du club d’Arsenal …
Recherche Twitter avec les mots “dust”, “cloud”, “Arsenal”
Le vent a commencé à tourner pour les prestigieuses collections amassées par les grands musées occidentaux. Certains pays réclament avec insistance des pièces particulièrement relevantes pour leur passé ou leur culture. La Grèce avait ouvert les feux en demandant le retour des marbres du Parthénon (cette requête date déjà de l’époque où Melina Mercouri était ministre de la culture). L’Egypte veut récupérer le buste de Néfertiti. La Chine essaye de bloquer la vente de certains objets dans des salles d’enchère. Récemment 17 pays se sont réunis dans le but de réclamer le retour de leurs antiquités, sous l’égide de l’Egypte (et de son dynamique responsable du Conseil suprême Antiquités, Zahi Hawass).
Article AFP
Site de Zahi Hawass
Il existe une convention de l’UNESCO dont le but est de lutter contre l’importation, l’exportation et le transfert illicite des biens culturels. Cependant cela ne concerne que les acquisitions faites après 1970. Il n’existe donc aucune base légale pour réclamer des objets qui sont entrés dans les musées avant cette date, comme les frises du Parthénon ou le buste de Néfertiti. Cela n’empêche pas ces pays de réclamer des objets arrivés dans les musées occidentaux avant cette date.
Convention UNIDROIT de l’UNESCO
Les divers peuples du monde sont de plus en plus déterminés à conserver eux-mêmes leur patrimoine, plutôt que de le laisser partir vers l’Occident. Il y a quelques semaines, les habitants de l’île de Pâques ont refusé de prêter un de leurs moai qui devait être exposé à Paris, dans le Jardin des Tuileries.
Article Cyberpresse
Ceci nous ramène à la question du musée virtuel. Un objet du monde réel ne peut se trouver qu’à un seul endroit. Et cet endroit devient de plus en plus discuté. Il faut encore considérer que certains sites sont difficilement accessibles pour des raisons d’éloignement (c’est le cas de l’Ile de Pâques) ou de conservation (Lascaux ou certaines tombes égyptiennes). Dès lors, comment concilier l’intérêt du public pour le patrimoine culturel avec la préservation de ce patrimoine ou les difficultés d’accès. Les technologies de l’information sont peut-être une des clés de cette question. J’ai donc cherché comment il est possible de visiter l’Ile de Pâques et d’admirer ses fameux moai tout en restant chez soi.
Il existe de nombreux sites Internet consacrés à l’Ile de Pâques et à ses mystères. Je me suis intéressée à des représentations en 3 dimensions. Première déception, il n’existe pas (à ma connaissance) de sim reproduisant une partie ou l’ensemble de l’Ile de Pâques dans Second Life. Néanmoins, j’ai pu acheté un moai pour 200 L$. Idéal pour orner une plage, en compagnie de quelques palmiers.
Plus intéressant est Google Earth. La résolution de l’île est de qualité acceptable, suffisante en tout cas pour apercevoir les ahu, plateformes sur lesquels se dressaient les moai.
Quelques groupes de moai ont été modélisés en 3 dimensions. Cela permet de se faire une idée de leur localisation dans le paysage. Les statues sont cependant grossières. Fait intéressant, elles tournent le dos à la plage: les moai regardent vers l’intérieur des terres et non vers le large.
Pour ceux qui souhaitent voir les statues et leur environnement en détail, ils peuvent se rendre sur le site “360 cities”, spécialisés dans les visions panoramiques en 360 degrés. En fait, cette technologie existe depuis longtemps sur Internet. On la trouve sur de nombreux sites de musées, sous le terme de visite virtuelle. Elle est aussi beaucoup utilisée dans le tourisme, l’hôtellerie et l’immobilier. Le site “360 cities” présentent des vues panoramiques de nombreux sites dans le monde. L’Ile de Pâques est richement représentée: une vingtaine de site peuvent être visités.
http://www.360cities.net/map#lat=-27.11109&lng=-109.34692&zoom=12
Il suffit de choisir un des points pour visualiser le panorama. On peut ensuite faire un tour sur soi-même de 360 degrés et visualiser le paysage, y compris le ciel. On peut aussi accéder à un autre panorama proche dès que l’on voit s’afficher des flèches blanches.
La Fundación Telefónica, une fondation chilienne, a produit un site permettant une visite virtuelle de l’Ile de Pâques. Le maire de l’île commence par vous souhaiter la bienvenue. A partir d’une carte, il est possible d’explorer les principaux sites de l’île.
Certains sont présentés comme des highlights. On voit sous forme de photographies avec des commentaires.
D’autres sites sont présentés sous forme d’animation: on peut découvrir, par exemple, comment étaient sculptés et transportés les moai.
Enfin certains endroits sont montrés en 3 dimensions. La visite est saisissante. Il est possible de se promener autour des moai, dans un paysage avec une excellente résolution (en comparaison avec d’autres univers en 3 dimensions).
http://www.fundacion.
Chacun de ces sites permet de se faire une bonne idée de l’île et de ses monuments, gratuitement, sans se déplacer, sans contribuer à la dégradation des lieux. On pourra toujours arguer qu’il manque l’émotion, l’odeur de la mer et les cris des oiseaux. Mais l’Ile de Pâques est un écosystème fragile et elle peut à peine recevoir les flots de touristes qui s’y rendent. En 2009, les Pascuans ont “fermé” l’île pendant deux jour en bloquant l’aéroport, pour manifester leur ras-le-bol.
La virtualisation, si elle est bien faite, peut contribuer à faire connaître les hauts-lieux du patrimoine à un large public, à bas prix et dans l’intérêt de la préservation dudit patrimoine.
A défaut de se rendre sur l’île, il est aussi possible de visiter des expositions
Paris
A défaut du grand moai dans le Jardin des Tuileries, on pourra voir une copie d’une tablette comportant l’écriture rongo-rongo de l’Ile de Pâques.
Exposition “Ecritures silencieuses”
Montréal
A partir du 8 juin, Montréal va accueillir une exposition sur l’Ile de Pâques, au musée d’archéologie et d’histoire de Montréal. Elle réunit 200 objets provenant d’une vingtaine de musées, notamment des pièces avec l’écriture rongo-rongo. Mais pas de moai.
Exposition “Le grand voyage”
Mais si vous voulez tout de même vous rendre sur l’île de Pâques, évitez le 11 juillet 2010. A cette date aura lieu une éclipse solaire totale visible depuis des îles de la Polynésie, dont Rapa Nui. Les hôtels affichent complet …
Pendant longtemps, on a cherché à percer le langage de la nature. Les plantes et les animaux avaient-ils quelque chose à nous dire? Peut-être. Mais comment interagir avec eux et comment comprendre ce qu’ils disent? Dernièrement, des scientifiques ont découvert qu’une espèce de singe possédait un langage avec une syntaxe élaborée: le mone de Campbell, de la famille des cercopithèques. Le mâle possède six cris (Boom, Krak, Hok, Hok-oo, Krak-oo, Wak-oo) avec lesquels il forme de longues séquences vocales de 25 cris successifs en moyenne. L’observation a montré que ces séquences correspondaient à divers événements ou dangers, comme la chute d’un arbre ou la présence d’un léopard.
De la syntaxe chez nos cousins primates (CNRS)
Mais il ne sera peut-être pas nécessaire d’apprendre le dialecte du mone de Campbell pour parler avec nos amis les bêtes. Mattel, créateur de la poupée Barbie, est en train de mettre au point un collier pour chien qui détectera ses bruits et mouvements. Le collier transmettra ces données à l’ordinateur via une clé USB et un logiciel les traduira sous forme de messages dans Twitter. Ainsi on pourra savoir ce que fait son chien à la maison.
Mais le progrès ne s’arrête pas en si bon chemin. Depuis quelques années, il est possible de connecter une plante à Twitter afin qu’elle se manifeste quand on a oublié de l’arroser. Il suffit pour cela d’installer un petit capteur dans le pot. Attention! il s’agit d’un kit à monter soi-même.
http://twitter.com/pothos
http://www.botanicalls.com/kits/
Ericsson a mis au point un un arbre connecté (Connected Tree) qui est pourvu de capteurs analysant ce qui se passe autour de lui. Les informations des capteurs sont ensuite envoyées sur Twitter ou sur un téléphone par sms.
J’ignore ce que signifie Krak Boom Hok dans le langage des mones de Campbell (contrairement à celui de Jacques Dutronc), mais je sais que cette expression a été conçue dans le cerveau de l’animal suite à une observation (un léopard rôde dans le coin) et dans un but (charitable) d’avertir ses congénères d’un danger. En revanche le toutou qui aura reçu un joli collier Puppy Tweets ou l’arbre connecté d’Ericsson n’ont pas l’intention de communiquer et ne sont même pas conscients de le faire. De plus, le message est produit par un algorithme qui définit le sens de chaque mouvement ou bruit. Comme on le sait, les algorithmes ne poussent pas dans la nature, mais sont créés par des humains. Le sens donné à tel son est donc totalement arbitraire.
Avec de telles applications, on ne crée pas une communication entre des animaux ou des plantes d’un côté et des hommes de l’autre. En revanche, on commence à intégrer les éléments du vivant dans l’hypermonde en traduisant certains comportements de manière arbitraire dans notre propre langage. Depuis que les animaux ont comme tâche principale de nous tenir compagnie (et de combler des vides affectifs), nous avons tendance à leur prêter des caractéristiques humaines. “Il ne lui manque que la parole!” entend-t-on souvent à propos d’un chien. Recevoir des soi-disant messages de leur part ne fera qu’accroître cette tendance. De plus, au travail ou en route, on sera bombardé de messages provenant de son chien ou de sa plante d’appartement. Est-ce cela sera rassurant ou au contraire angoissant? On en viendra à se précipiter à la maison pour constater que les batteries du collier sont à plat …
Au fait, peut-on prendre des cours du langage du mone de Campbell?
Il y a un peu plus d’un an se sont tenues à Neuchâtel les Assises du Réseau romand Science et Cité. Le thème de l’édition 2009 était consacré à la communication scientifique aujourd’hui: “Exposer des idées, questionner les savoirs”. Un atelier a été consacré à la place des nouvelles technologies dans les musées. Nous y avions consacré une note. Les actes de ces assises viennent de paraître aux éditions Alphil (Presses universitaires suisses). Les deux articles issus de cet atelier et consacrés au musée virtuel figurent dans cet ouvrage:
- Nathalie Duplain Michel, Vers une muséographie virtuelle en ligne ?
- Olivier Glassey, Les musées virtuels et l’expérimentation « folksonomique » : entre savoir expert et savoirs ordinaires.
Ces deux textes s’intéressent aux conséquences de l’utilisation des technologies collaboratives dans le domaine muséal. Le premier essaie d’entrevoir ce que pourrait être une muséographie propre à Internet. Le second s’intéresse à l’application du « crowdsourcing » à travers la folksonomy (indexation sociale).
A signaler aussi l’article de François Mairesse: “O Muséographie aigre château des aigles”. L’auteur y évoque les diverses directions de la muséographie au cours des dernières décennies. Il consacre un paragraphe à la muséographie virtuelle, non pas au sens de cybermuséographie, mais de potentialité pouvant déboucher sur plusieurs actualisations. Dans ce contexte, le terme virtuel correspond à la définition de Pierre Lévy, dont nous nous réclamons aussi.
Lors du Web 2.0 Summit de novembre 2008, Mark Zuckerberger, l’un des fondateurs et le directeur exécutif de Facebook, a émis l’hypothèse d’une loi analogue à la loi de Moore pour le partage d’information sur les réseaux sociaux. Selon Gordon Moore, le fondateur d’Intel, la capacité des puces électroniques devait doubler tous les deux ans. Sa prédiction s’est révélée étonnamment exacte pendant longtemps, mais elle butte maintenant sur des frontières physiques liées aux matériaux utilisés. Zuckerberger postule que la quantité d’informations partagée par les utilisateurs des réseaux sociaux va doubler tous les ans.
Dans un compactus du Smithsonian American Art Museum, de nombreuses peintures sont disposées dans l’attente de la visite éventuelle d’étudiants ou d’historiens de l’art. Dans ces compactus, il reste des espaces vides. Le musée invite le public à chercher dans son catalogue en ligne des oeuvres à placer dans ces endroits. C’est Flickr qui sert d’interface à ce projet intitulé “Fill the Gap”. Un album permet de visualiser les panneaux. Les tableaux présents sont annotés et les mesures de la place libre sont aussi données. Le visiteur n’a qu’à se rendre sur le site Internet du musée et chercher une oeuvre qui correspond à l’espace vide et qui s’accorde avec les peintures voisines.
http://www.flickr.com/photos/americanartmuseum/sets/72157613328866883/
http://americanart.si.edu/collections/search/
Ce projet consistitue une sorte de crowdsourcing, un appel à la foule pour remplir une tâche. En même temps, c’est une magnifique invitation à visiter les collections en ligne. Le choix de Flickr est tout à fait judicieux, car cela permet de toucher plus d’utilisateurs que le site du musée.
Avatar
Ce que déclare le héros d’Avatar sur son handicap en dit long sur le monde dans lequel il habite: à son époque, réparer une moelle épinière ne représente pas de problème quand on a assez d’argent. Mais lui, un ancien marine, est condamné à rester dans sa chaise roulante. Il se retrouve sur une planète pommée où un gouvernement prête main forte à une compagnie minière peu scrupuleuse, en envoyant une compagnie avec à sa tête un colonel baroudeur, prêt à casser du jaune, du rouge et, dans le cas présent, du bleu.
Rien d’étonnant à ce qu’il préfère ses voyages dans son avatar à la triste réalité qu’il a sous les yeux. A travers son avatar, il peut marcher. Il découvre des paysages fantastiques, entre en contact avec d’autres créatures. Il apprend même à chevaucher des animaux à quatre pattes et à dompter une espèce de ptérodactyle pour voler dans les airs. Mais quand son corps réel se rappelle à lui, il doit quitter ce monde extraordinaire. Il lui faut manger, dormir. On le voit dans le film avaler son repas en quatrième vitesse pour rejoindre son avatar. On l’aperçoit parfois mal rasé, signe de laisser aller.
Cette expérience n’est-elle pas celle de nombreuses personnes qui passent de plus en plus de temps dans les univers virtuels? Elles dorment moins, ce qui n’est pas sans conséquences pour leur santé. Elles mangent vite et mal. Elles n’ont pas forcément moins de relations sociales, mais ces relations sont différentes. On sait que les liens qui se nouent en ligne sont plus fugaces et se défont rapidement. Mais la facilité des mondes virtuels est tentante. On devient un héros tueur d’orques dans World of Warcraft ou bien on se construit une vie de nabab dans Second Life moyennant quelques dollars. On se créé vite des amis dans Facebook et on en change quand ils deviennent ennuyeux. Pourtant le retour sur terre est inévitable … et parfois douloureux.
Mais James Cameron ne se pose pas tant de questions. Il autorise son héros à “télécharger” son esprit dans le corps de son avatar pour rester dans son monde d’élection. Un deus ex machina permettant d’éluder la question posée par d’autres films (comme Matrix) … et d’assurer que le film aurait une suite.
Les mondes numériques peuvent prolonger le souvenir d’une personne auprès de ceux qui l’ont connue, mais certainement pas sa vie. La question de savoir ce que deviennent nos doubles numériques après la mort de notre enveloppe charnelle est actuelle. Facebook a déjà créé un formulaire d’annonce permettant de signaler un décès. Le compte n’est pas désactivé, mais modifié. Il est accessible aux seuls amis confirmés.
http://www.facebook.com/help/contact.php?show_form=deceased
La vie reste la vie et le rêve reste le rêve. On ne peut pas rejoindre le monde des rêves de manière permanente. Qu’on le vive dans sa tête ou qu’on puisse lui donner un semblant d’existence avec des applications informatiques ne change pas grand chose. Il faut rester éveillé, présent dans sa vie. J’ai trouvé un poème de Robert Desnos qui exprimait cette idée avec de beaux mots:
Poser sa tête sur un oreiller
Et sur cet oreiller dormir
Et dormant rêver
À des choses curieuses ou d’avenir,
Rêvant croire à ce qu’on rêve
Et rêvant garder la notion
De la vie qui passe sans trêve
Du soir à l’aube sans rémission.
Ceci est presque normal,
Ceci est presque délicieux
Mais je plains ceux
Qui dorment vite et mal,
Et, mal éveillés, rêvent en marchant.
Ainsi j’ai marché autrefois,
J’ai marché, agi en rêvant,
Prenant les rues pour les allées d’un bois.
Une place pour les rêves
Mais les rêves à leur place.
État de veille, 1936
Il y a cependant un excellent conseil donné dans ce film, que l’on peut suivre si l’on reste tenté par une vie dans les mondes virtuels: la tenue d’un journal. Tenir un journal ou un blog permet de garder une certaine distance par rapport à ce que l’on vit dans ces univers parallèles.