J’ai passé mes vacances dans la vallée de la Loire à visiter les châteaux des rois de France. Ces châteaux sont tous impressionnants par leur architecture. Ils sont souvent entourés de magnifiques jardins. En rentrant, je me suis demandée si on pouvait les voir dans Google Maps. Je n’ai pas été déçue du résultat.
Le château de Chenonceau enjambe le Cher. Il est entouré des jardins voulus par Diane de Poitiers et Catherine de Médicis.
Un modèle 3 D du château de Chenonceau est disponible dans Google Earth.
Le château de Cheverny a servi de modèle à celui de Moulinsart, dans les aventures de Tintin.
La pagode de Chanteloup et son bassin, c’est tout ce qu’il reste du grandiose palais que s’est fait construire le duc de Choiseuil, un ministre en disgrâce de Louis XV. Ce bâtiment imitant une pagode chinoise était en vogue à l’époque.
Pagode de Chanteloup
Le château de Chambord était une halte de chasse de François 1er.
On peut s’en approcher grâce à Street View.
Bien entendu, rien ne remplace la visite de ces monuments où chaque pierre, chaque marche d’escalier, chaque linteau raconte une page de l’histoire de France. Mais on peut déjà apprivoiser ces lieux en ligne …
Catégorie : 3D
Le vent a commencé à tourner pour les prestigieuses collections amassées par les grands musées occidentaux. Certains pays réclament avec insistance des pièces particulièrement relevantes pour leur passé ou leur culture. La Grèce avait ouvert les feux en demandant le retour des marbres du Parthénon (cette requête date déjà de l’époque où Melina Mercouri était ministre de la culture). L’Egypte veut récupérer le buste de Néfertiti. La Chine essaye de bloquer la vente de certains objets dans des salles d’enchère. Récemment 17 pays se sont réunis dans le but de réclamer le retour de leurs antiquités, sous l’égide de l’Egypte (et de son dynamique responsable du Conseil suprême Antiquités, Zahi Hawass).
Article AFP
Site de Zahi Hawass
Il existe une convention de l’UNESCO dont le but est de lutter contre l’importation, l’exportation et le transfert illicite des biens culturels. Cependant cela ne concerne que les acquisitions faites après 1970. Il n’existe donc aucune base légale pour réclamer des objets qui sont entrés dans les musées avant cette date, comme les frises du Parthénon ou le buste de Néfertiti. Cela n’empêche pas ces pays de réclamer des objets arrivés dans les musées occidentaux avant cette date.
Convention UNIDROIT de l’UNESCO
Les divers peuples du monde sont de plus en plus déterminés à conserver eux-mêmes leur patrimoine, plutôt que de le laisser partir vers l’Occident. Il y a quelques semaines, les habitants de l’île de Pâques ont refusé de prêter un de leurs moai qui devait être exposé à Paris, dans le Jardin des Tuileries.
Article Cyberpresse
Ceci nous ramène à la question du musée virtuel. Un objet du monde réel ne peut se trouver qu’à un seul endroit. Et cet endroit devient de plus en plus discuté. Il faut encore considérer que certains sites sont difficilement accessibles pour des raisons d’éloignement (c’est le cas de l’Ile de Pâques) ou de conservation (Lascaux ou certaines tombes égyptiennes). Dès lors, comment concilier l’intérêt du public pour le patrimoine culturel avec la préservation de ce patrimoine ou les difficultés d’accès. Les technologies de l’information sont peut-être une des clés de cette question. J’ai donc cherché comment il est possible de visiter l’Ile de Pâques et d’admirer ses fameux moai tout en restant chez soi.
Il existe de nombreux sites Internet consacrés à l’Ile de Pâques et à ses mystères. Je me suis intéressée à des représentations en 3 dimensions. Première déception, il n’existe pas (à ma connaissance) de sim reproduisant une partie ou l’ensemble de l’Ile de Pâques dans Second Life. Néanmoins, j’ai pu acheté un moai pour 200 L$. Idéal pour orner une plage, en compagnie de quelques palmiers.
Plus intéressant est Google Earth. La résolution de l’île est de qualité acceptable, suffisante en tout cas pour apercevoir les ahu, plateformes sur lesquels se dressaient les moai.
Quelques groupes de moai ont été modélisés en 3 dimensions. Cela permet de se faire une idée de leur localisation dans le paysage. Les statues sont cependant grossières. Fait intéressant, elles tournent le dos à la plage: les moai regardent vers l’intérieur des terres et non vers le large.
Pour ceux qui souhaitent voir les statues et leur environnement en détail, ils peuvent se rendre sur le site “360 cities”, spécialisés dans les visions panoramiques en 360 degrés. En fait, cette technologie existe depuis longtemps sur Internet. On la trouve sur de nombreux sites de musées, sous le terme de visite virtuelle. Elle est aussi beaucoup utilisée dans le tourisme, l’hôtellerie et l’immobilier. Le site “360 cities” présentent des vues panoramiques de nombreux sites dans le monde. L’Ile de Pâques est richement représentée: une vingtaine de site peuvent être visités.
http://www.360cities.net/map#lat=-27.11109&lng=-109.34692&zoom=12
Il suffit de choisir un des points pour visualiser le panorama. On peut ensuite faire un tour sur soi-même de 360 degrés et visualiser le paysage, y compris le ciel. On peut aussi accéder à un autre panorama proche dès que l’on voit s’afficher des flèches blanches.
La Fundación Telefónica, une fondation chilienne, a produit un site permettant une visite virtuelle de l’Ile de Pâques. Le maire de l’île commence par vous souhaiter la bienvenue. A partir d’une carte, il est possible d’explorer les principaux sites de l’île.
Certains sont présentés comme des highlights. On voit sous forme de photographies avec des commentaires.
D’autres sites sont présentés sous forme d’animation: on peut découvrir, par exemple, comment étaient sculptés et transportés les moai.
Enfin certains endroits sont montrés en 3 dimensions. La visite est saisissante. Il est possible de se promener autour des moai, dans un paysage avec une excellente résolution (en comparaison avec d’autres univers en 3 dimensions).
http://www.fundacion.
Chacun de ces sites permet de se faire une bonne idée de l’île et de ses monuments, gratuitement, sans se déplacer, sans contribuer à la dégradation des lieux. On pourra toujours arguer qu’il manque l’émotion, l’odeur de la mer et les cris des oiseaux. Mais l’Ile de Pâques est un écosystème fragile et elle peut à peine recevoir les flots de touristes qui s’y rendent. En 2009, les Pascuans ont “fermé” l’île pendant deux jour en bloquant l’aéroport, pour manifester leur ras-le-bol.
La virtualisation, si elle est bien faite, peut contribuer à faire connaître les hauts-lieux du patrimoine à un large public, à bas prix et dans l’intérêt de la préservation dudit patrimoine.
A défaut de se rendre sur l’île, il est aussi possible de visiter des expositions
Paris
A défaut du grand moai dans le Jardin des Tuileries, on pourra voir une copie d’une tablette comportant l’écriture rongo-rongo de l’Ile de Pâques.
Exposition “Ecritures silencieuses”
Montréal
A partir du 8 juin, Montréal va accueillir une exposition sur l’Ile de Pâques, au musée d’archéologie et d’histoire de Montréal. Elle réunit 200 objets provenant d’une vingtaine de musées, notamment des pièces avec l’écriture rongo-rongo. Mais pas de moai.
Exposition “Le grand voyage”
Mais si vous voulez tout de même vous rendre sur l’île de Pâques, évitez le 11 juillet 2010. A cette date aura lieu une éclipse solaire totale visible depuis des îles de la Polynésie, dont Rapa Nui. Les hôtels affichent complet …
Réalité augmentée
August 12, 2009 3D, Culture, Musée virtuel, muséographie virtuelle No Comments
On parle depuis un certain temps de réalité augmentée comme un moyen permettant au visiteur d’un site archéologique ou d’un ancien monument de se faire une idée de l’état antérieur des vestiges qu’il a sous les yeux. Certains projets ont déjà été faits pour des sites aussi prestigieux que Pompéi, mais ils sont toujours restés au stade du prototype. Si tout le monde trouve amusant de porter des lunettes ressemblant à une paire de jumelles, le sac à dos contenant l’ordinateur portable pose problème. Son poids sera désagréable pour le visiteur et, de plus, c’est à chaque fois un matériel onéreux qui est mis à disposition.
Il existe pourtant une solution simple et je l’ai vue en oeuvre sur le site romain d’Aquincum, à Budapest. Aquincum était la capitale de la Pannonie romaine, province importante sur la route de l’ambre qui allait de la Baltique à l’Italie. Elle était déjà connue pour ses eaux thermales (encore appréciées aujourd’hui) et on y a découvert un objet très rare, voire unique: un orgue hydraulique. Les ruines d’Aquincum sont visitables et bien mises en valeur, grâce à certaines reconstructions, toujours bien marquées et qui permettent de comprendre par exemple les systèmes de chauffage des Romains. Un musée moderne donne un aperçu de la richesse et du luxe du palais qui s’y trouvait.
La réalité augmentée va montrer aux visiteurs des bâtiments entiers, mais sur le site lui-même. En plusieurs endroits du site, on trouve des appareils ressemblant à des périscopes ou à des jumelles. On a d’abord l’impression qu’on obtiendra des aggrandissements des vestiges. En y collant ses yeux, on découvre en fait des bâtiments dans toute leur élévation, avec un toit, des couleurs et même quelques personnages. L’appareil pivote sur environ 180 degrés et permet donc de découvrir des reconstitutions numériques de plusieurs maisons. Pour ne pas surprendre le regard du visiteur, le système s’adapte aux conditions météorologiques, affichant un ciel bleu les jours de grand soleil et des nuages les jours de pluie.
Ce dispositif a été développé par le Computer and Automation Research Institute de l’Académie hongroise des sciences. Il a été installé en 2005. Pour l’instant, deux Kronoscopes sont opérationnels et huit au total sont prévus.
http://www.sztaki.hu/search/projects/project_information/?uid=00010
Réalité augmentée
August 12, 2009 3D, Culture, Musée virtuel, muséographie virtuelle No Comments
On parle depuis un certain temps de réalité augmentée comme un moyen permettant au visiteur d’un site archéologique ou d’un ancien monument de se faire une idée de l’état antérieur des vestiges qu’il a sous les yeux. Certains projets ont déjà été faits pour des sites aussi prestigieux que Pompéi, mais ils sont toujours restés au stade du prototype. Si tout le monde trouve amusant de porter des lunettes ressemblant à une paire de jumelles, le sac à dos contenant l’ordinateur portable pose problème. Son poids sera désagréable pour le visiteur et, de plus, c’est à chaque fois un matériel onéreux qui est mis à disposition.
Il existe pourtant une solution simple et je l’ai vue en oeuvre sur le site romain d’Aquincum, à Budapest. Aquincum était la capitale de la Pannonie romaine, province importante sur la route de l’ambre qui allait de la Baltique à l’Italie. Elle était déjà connue pour ses eaux thermales (encore appréciées aujourd’hui) et on y a découvert un objet très rare, voire unique: un orgue hydraulique. Les ruines d’Aquincum sont visitables et bien mises en valeur, grâce à certaines reconstructions, toujours bien marquées et qui permettent de comprendre par exemple les systèmes de chauffage des Romains. Un musée moderne donne un aperçu de la richesse et du luxe du palais qui s’y trouvait.
La réalité augmentée va montrer aux visiteurs des bâtiments entiers, mais sur le site lui-même. En plusieurs endroits du site, on trouve des appareils ressemblant à des périscopes ou à des jumelles. On a d’abord l’impression qu’on obtiendra des aggrandissements des vestiges. En y collant ses yeux, on découvre en fait des bâtiments dans toute leur élévation, avec un toit, des couleurs et même quelques personnages. L’appareil pivote sur environ 180 degrés et permet donc de découvrir des reconstitutions numériques de plusieurs maisons. Pour ne pas surprendre le regard du visiteur, le système s’adapte aux conditions météorologiques, affichant un ciel bleu les jours de grand soleil et des nuages les jours de pluie.
Ce dispositif a été développé par le Computer and Automation Research Institute de l’Académie hongroise des sciences. Il a été installé en 2005. Pour l’instant, deux Kronoscopes sont opérationnels et huit au total sont prévus.
http://www.sztaki.hu/search/projects/project_information/?uid=00010
Cocon virtuel
Imaginez un cocon géant noir dans lequel on peut entrer et s’immerger dans des mondes virtuels divers. Plus besoin d’écran, de clavier, de souris. Tout est intuitif. Une expérience holistique. C’est en tout cas ce que promet le projet Immersive Cocoon (ou i-Cocoon), encore au stade du prototype et directement inspiré du film Minority Report.
http://www.cnn.com/2008/TECH/09/11/immersive.cocoon/index.html
Différents usages sont envisagés: jeux, visites de musées, travail, sport, relaxation auxquels on pourrait ajouter l’enseignement, le shopping et les relations sociales.
Un autre projet propose un casque permettant de s’immerger dans un monde virtuel en ayant les cinq sens en éveil (et non pas seulement la vue et l’ouïe). Dans ce casque, on verra des images, on entendra du son en vidéo, on sentira des odeurs, des goûts et même des sensations comme la chaleur ou l’humidité.
http://digital.warwick.ac.uk/News/towards-real-virtuality.html
Avec un tel casque, il sera possible de visiter un lieu lointain ou une époque passée, en se sentant en parfaite immersion.
Passons sur les désillusions possibles: les odeurs d’une ville du Moyen-Âge ou des couloirs de Versailles ne constitueront certainement pas le meilleur de l’expérience. Ces projets montrent une évolution intéressante dans le domaine de l’interface: l’ordinateur avec le clavier, l’écran et la souris, n’est pas un moyen adéquat pour entrer dans un monde virtuel. D’autres systèmes doivent être développés. Alors qu’on se déplace toujours aussi péniblement dans Second Life avec des touches du clavier, la Playstation 3 permet déjà d’accéder dans un univers persistant appelé Home. L’idée d’un appareil dans lequel on peut entrer semble intéressante, même si on peut se demander une telle machine entrera facilement dans nos appartements exigus. Un casque paraît de ce point de vue plus intéressant, même si imaginer tous les membres d’un même ménage avec des casques sur la tête peut paraître un peu risible.
Si on peut se réjouir de l’évolution des interfaces, il faut peut-être s’interroger sur les contenus accessibles via ces interfaces. Les spectacles deviendront de plus en plus réalistes, mais cela ne signifie pourtant pas qu’ils seront vrais. Les mondes virtuels sont construits au moyen d’algorithmes et de diverses ressources numérisées comme des images, des sons, des vidéos. Cela ne semble pas poser trop de problème pour des jeux, du moment que l’utilisateur sait (ou reste conscient) qu’il joue. En revanche, quand il s’agit d’utiliser ces systèmes pour visiter des périodes du passé, cela pose plus de problèmes. Les images diffusées ne seront toujours que des reconstitutions qui peuvent en tout temps être remises en question par des découvertes ou de nouvelles méthodes. Mais l’impression que ces images font dans une situation d’immersion rend cette critique difficile.
Les futurs visiteurs des mondes virtuels seront peut-être comme les hommes attachés dans le fond de la caverne de Platon, qui contemplent les reflets de la réalité projetés sur le mur de la grotte. Plus ils passeront du temps dans ces mondes artificiels, plus ces derniers feront partie de leur réalité et finiront par se confondre avec elle.
Platon nous dit bien que la difficulté surgit quand on détache l’un des ces hommes pour l’exposer à la lumière du jour: l’expérience est douloureuse et l’individu doit s’habituer à cette lumière aveuglante. Comment se fera le passage du monde virtuel vers le monde réel pour ceux qui y passeront beaucoup de temps, par exemple pour le travail, les relations sociales et les loisirs? Que sera leur rapport avec le monde réel, beaucoup plus contraignant?
Toutefois je ne pense pas qu’il faille renoncer à ces univers persistants en 3 dimensions. Ils ont beaucoup d’avantages. Néanmoins il est nécessaire d’apprendre à les utiliser et à s’en servir de manière cohérente. L’idée d’avoir chez soi (ou d’habiter) un cocon qui reconstruit autour de soi le monde et dispense de s’y aventurer réellement fait un peu peur. En revanche d’avoir de tels cocons dans des lieux publics, comme des musées ou des bibliothèques, me semble plus sain.
Grâce à Google Earth, il est possible d’observer des tableaux de maîtres dans leurs plus infimes détails. Certes, la fonction de zoom est très ancienne et on la trouve sur de nombreux sites Internet de musées ou consacrés à l’art. Mais Google offre deux avantages appréciables. Tout d’abord, il faut se rendre virtuellement dans le musée abritant l’oeuvre en parcourant la carte du monde avec le logiciel Google Earth.
On arrive devant le bâtiment du musée reconstitué en 3 dimensions.
A ce moment, on peut faire apparaître le menu présentant les tableaux disponibles.
Une fois l’oeuvre choisie, le programme nous fait littéralement entrer dans le musée et nous pose devant le tableau. On regrette seulement de ne pas avoir d’avatar à disposition pour rendre cette expérience encore plus réaliste. La deuxième surprise nous attend devant le tableau: on peut naviguer sur sa surface et zoomer avec le même outillage que pour une carte de Google Maps. A noter qu’une équipe de Harvard a déjà utilisé ce système pour lire un manuscrit d’Homère.
La résolution équivaut à 14’000 millions de pixels. La qualité de l’image est impressionnante et il est vraiment possible d’agrandir certains détails qu’on ne verrait pas à l’oeil nu. Les craquelures de la peinture apparaissent très nettement.
Pour l’instant, seuls 14 tableaux du Musée du Prado à Madrid sont disponibles.
Sur son blog, le critique d’art Jonathan Jones pose une question intéressante à propos de ce développement de Google, sans toutefois y répondre. Selon lui, une expérience muséale sur Internet ne remplacera jamais la visite du musée réel qui offre une atmosphère incomparable. Citant Walter Benjamin qui pensait que la reproduction mécanique des oeuvres d’art attaquait leur aura, il admet que la copie est au contraire un signe de succès. Cependant il se demande ce qu’il arrive quand la technique permet d’arriver à une qualité extraordinaire et à une diffusion sans limites (puisqu’accessible de partout).
http://www.guardian.co.uk/artanddesign/jonathanjonesblog/2009/jan/13/google-earth-prado
Peut-être que les technologies numériques sont en train de transformer l’expérience muséale en offrant d’autres visions de la réalité sensible. Songeons aux reconstitutions en 3 dimensions qui permettent une immersion. Elles constituent une véritable alternative à une maquette dans le domaine de l’archéologie par exemple. Songeons aussi à l’un des plus beaux musées de Second Life qui présente des reconstitutions en 3 dimensions de tableaux de Van Gogh. On peut y entrer, s’asseoir sur une chaise. Quant aux résolutions importantes de Google, elles nous permettent peut-être d’avoir un contact plus intime avec l’oeuvre. Chacun des détails que nous pouvons voir a fait l’objet d’un soin extrême de la part de l’artiste et c’est un peu comme si nous entrions dans son expérience. De plus, on peut voir le travail du temps sur le tableau, car chaque craquelure est visible.
Les technologies numériques nous offrent peut-être un regard renouvelé sur ces oeuvres et vont peut-être nous conduire à établir un autre rapport avec elles.
Hyper
Après l’hypertexte, né dans les années 70, après l’hyperinformation constituée par l’enchevêtrement des connaissances à la fois dispersées et reliées sur Internet, voici venu le temps de l’hypermonde. Non content de numériser l’ensemble des contenus, les humains projettent leur ego numérique dans des mondes virtuels persistants et des réseaux sociaux. Par là, ils deviennent l’un des constituants d’une entité qui s’étale sur plusieurs niveaux : le substrat physique (tant qu’il lui faudra de l’électricité et des câbles), les connections logiques (protocoles, logiciels) et ce qu’on pourrait appeler – pour faire court – intelligence collective (ou conscience, si l’on ose). La Matrix est-elle en train d’émerger devant nous ? Plutôt que d’essayer de répondre à cette question, il faut s’interroger sur le devenir de l’individu dans l’hypermonde.
Pour mémoire, l’individu est une création récente de notre culture occidentale (de loin pas un phénomène général dans l’histoire de l’humanité). Il a commencé à émerger à la Renaissance et son règne culmine aujourd’hui au point que de nombreux réseaux sociaux traditionnels, en premier lieu la famille, sont atomisés par lui.
La socialisation dans l’hypermonde
D’un côté, Internet, à travers ses réseaux sociaux et ses mondes virtuels, permet de nouvelles formes de socialisation. Chacun peut avoir ses amis en ligne, des amis qu’il n’a peut-être jamais rencontré dans le monde réel, intégrer divers tribus dans les mondes persistants ou dans les communautés de jeu. On pourrait s’en réjouir et considérer que le Web joue le rôle de ciment social que l’état, la société, la famille ont perdu. Mais c’est ignorer la nature des relations nouées dans le monde virtuel que le philosophe Zygmunt Baumann qualifie de liquide. Elles sont soumises au zapping, comme l’information sur les chaînes de télévision ou sur des sites Internet : on ne s’attarde pas, on n’approfondit rien et, une fois que l’intérêt perdu, on passe à une autre relation.
La fragmentation de l’individu
D’un autre côté, Internet incite à poursuivre le processus d’atomisation que l’individualisme a entamé. Non content d’isoler l’individu, souvent en le maintenant des heures durant derrière son écran, le réseau lui permet encore de se fragmenter et de donner à ses différentes facettes une individualité propre. Dès lors, l’individu peut se scinder en autant de profils et d’avatars qu’il a de facettes. On peut se restreindre ici à la question du genre. La psychologie considère que chacun, quel que soit son sexe, a un part de l’autre sexe en lui. Un homme peut donc explorer sa féminité en créant un avatar féminin dans Second Life, à côté de son avatar masculin. Le phénomène n’est pas rare, puisque l’on considère qu’environ 20% des avatars femmes sont en fait des hommes. Certains créent même des avatars des deux sexes pour explorer les relations qu’ils ont entre eux. Voilà qui rappelle l’étrange roman de Balzac, Seraphita. Si les résidents de Second Life répugnent à parler de leurs multiples avatars, quelqu’uns n’hésitent pas à les présenter aux yeux des autres, exprimant par là la complexité de leur être.
Sleeping Hermaphrodite 2, première mise en ligne par bblfish.
Dans l’hypermonde, chacun de ces avatars ou chacun de ces profils peut acquérir une certaine autonomie : il a des amis ou des expériences inconnus des autres facettes. Le terme avatar est bien choisi du reste, puisqu’il désigne, dans la religion hindouiste, les différentes incarnations d’une divinité. La plupart des avatars sont des incarnations partielles, ne reprenant que certains aspects de la divinité.
Projection
Avant l’arrivée des mondes virtuels, l’individu avait déjà des possibilités de se projeter dans d’autres univers, à travers les récits légendaires, la littérature, le cinéma ou le jeu. Cependant la confrontation avec les créatures de ces mondes ne se faisait qu’à travers un soliloque interne, même si d’aucuns avaient imaginé qu’on puisse entrer dans un livre ou dans un film (L’histoire sans fin, La rose pourpre du Caire). Maintenant, à travers ses projections dans l’hypermonde, le profil partiel d’une personne rencontre d’autres individus ou d’autres fragments d’individus et il interagit avec eux.
Jeu et avatar
Il est difficile de savoir comment l’individu réagit quand il est confronté à la réalité de la personne derrière l’avatar et le profil. Pour revenir à Second Life, il n’est pas rare de recueillir les confidences désabusées d’avatars masculins ayant passé une soirée avec un avatar qui s’est avéré être un homme. Dans la tradition théâtrale, la situation est pourtant commune. Par manque de monde ou suite à des interdits sociaux, des acteurs de même sexe sont appelés à interagir, l’un dans son genre originel, l’autre travesti. Mais les acteurs jouent et ont recours à des conventions qui ne masquent pas le sexe réel de la personne travestie. Dans l’hypermonde, il en va tout autrement et cela pour deux raisons principales : l’identité informatique n’est pas un travestissement. Aucune trace du sexe d’origine ne peut être décelée (à l’exception de la voix). De plus, l’investissement émotionnel est différent : contrairement aux acteurs qui ont travaillé leur personnage et leur rôle, les individus se rendent dans l’hypermonde plutôt désarmés. En résumé, l’hypermonde ne reproduit pas un univers de convention où les repères sont relativement clairs. Il est plutôt à l’image des frontières entre les genres qui apparaissent de plus en plus floues de nos jours : chacun doit régler lui-même la question de son identité. Cette dernière peut être exploré dans l’hypermonde. Il est cependant pas certains que l’individu y trouve les réponses qu’il cherche. Il risque même d’ouvrir d’autres boîtes de Pandore…
Entre virtualisation et actualisation
L’homme devra apprendre à gérer ses projections dans l’hypermonde et établir des règles de conduite. Il est temps de s’y mettre. On a inventé la voiture avant le code de la route. Il est intéressant de constater que le WWW a généré très rapidement une éthique : la fameuse Nétiquette. Mais le phénomène ne semble pas se répéter dans le cas de l’hypermonde. Il est probable que les questions que ce dernier pose sont d’une extrême complexité.
Le défi consiste maintenant à appréhender l’hypermonde, à l’étudier, notamment sous l’aspect de ses conséquences pour la société et l’individu (et pas seulement pour l’économie). Les sciences sociales dans leur ensemble (du droit à la psychologie, en passant par l’anthropologie) devraient créer des programmes d’envergure. L’un des principaux enjeux de ces réflexions est de définit la nature du virtuel et ses implications pour l’être humain. Pierre Lévy a défini le virtuel comme le potentiel, se réclamant en fait d’une définition datant du Moyen-Âge et provenant de la philosophie scolastique. Dans une graine d’arbre, il y a potentiellement un arbre. Mais cet arbre doit ensuite s’actualiser : il y a en lui une infinité d’actualisations possibles, mais une seule existera dans le monde réel. Ainsi ce qui est virtuel, n’est pas irréel, c’est-à-dire faux, mensonger, inexistant, alors qu’on comprend souvent cela sous ce terme. Ce qui est virtuel s’ouvre sur un grand nombre de possibles. Un réseau social comme Facebook contient potentiellement une infinité de relations possibles entre individus, mais seules certaines se réaliseront de manière concrète. Le passage au concret est l’actualisation.
L’hypermonde, contenant à la fois Internet, les réseaux sociaux, les mondes virtuels en réseaux (jeux ou non), constitue une gigantesque virtualisation du monde. Alors que les réseaux sociaux classiques se construisent grâce aux études, à la profession et aux hobbies, l’hypermonde permet de rencontrer des individus de manière complètement renouvelée, par le simple jeu des mots-clés.
Une fois les relations établies, la question de leur actualisation se pose de manière aiguë. Certaines se prolongent dans le monde réel, par des rencontres. D’autres au contraire continuent leur existence dans le monde virtuel. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles n’ont rien de tangible. Des avatars peuvent construire ensemble des projets dans le monde virtuel : créer une maison, ouvrir une boutique , etc… Ces créations et collaborations supposent le plus souvent un échange monétaire, ce qui les fait sortir du purement virtuel. Il faut aussi prendre en compte le fait que l’hypermonde devient aussi un outil de plus en plus utilisé par des réseaux pré-existants pour faciliter les échanges et se développer. On assiste à des cycles complexes de virtualisation et d’actualisation.
Le danger de cette situation est peut-être, pour l’individu, de penser que le monde virtuel est un espace de moindre contrainte où tout ou presque est permis ou alors un lieu où il est possible de vivre ce que la vie réelle nous refuse. En clair, l’hypermonde favoriserait le bovarysme. Mais plutôt que de fuir dans le rêve, l’individu peut se construire une deuxième vie en lui donnant l’apparence de son rêve. On sait aussi que l’hypermonde peut créer des addictions. Tous les individus ne sont pas touchés par ces problèmes : la plupart finissent par gérer leurs multiples existences. Reste qu’il est bon d’ être conscient des différences qui existent entre notre monde réel et ses multiples virtualisations. Les mondes virtuels par exemple sont constitués de pixels et reproduisent imparfaitement les caractéristiques de la matière : poids, résistance, pouvoir réfléchissant. Pour s’en convaincre, il suffit de passer devant un miroir dans Second Life.
L’hypermonde demain
Cet hypermonde aura certainement sur nos existences des répercussions qu’on a de la peine à imaginer aujourd’hui. Le WWW a déjà passablement bousculé le monde, notamment dans les domaines de la musique, de la presse, du cinéma, de l’organisation des voyages. Les réseaux sociaux sont en train de révolutions les relations humaines. Les mondes virtuels en réseau apportent un élément supplémentaire : celui d’espaces atteignables grâce à des machines numériques, en prenant la forme d’un avatar. Déjà aujourd’hui, Second Life offre de nombreuses possibilités de vivre des activités à distance : danser, visiter un musée, participer à une discussion, jouer, suivre des cours, etc…. Mais Second Life n’offre que de médiocres possibilités de diriger l’avatar au moyen du clavier (un bel exemple d’effet diligence). Un jour, on pourra peut-être diriger son avatar avec un système comme la console de jeu Wii. A ce moment-là, rien ne s’opposera à vivre pleinement (et pas seulement avec le bout des doigts et les yeux) une soirée dans l’hypermonde. On pourra aller danser, jouer une partie de tennis avec un partenaire américain, boire un café et discuter avec un groupe d’amis, faire du shopping et essayer des vêtements sur son avatar.
Le futur de cet hypermonde tient cependant à quelques conditions : robustesse du réseau, haut débit accessible au plus grand nombre, meilleure protection de la vie privée et des données, modèle économique viable et adéquation avec le développement durable en sont les principales. A son tour, il augmentera la fracture numérique, entre ceux qui seront capables d’y entrer parce qu’ils en ont les moyens, les compétences et surtout la compréhension, et ceux qui resteront en dehors. A son tour, il fera vaciller certaines institutions ou branches économiques, en premier lieu le monde des loisirs.
Nous en avions parlé dans ce blog il y a plus de deux ans: la Chine projetait d’ouvrir une version en 3D de la Cité impériale, en collaboration avec IBM. C’est chose faite maintenant. Il est désormais possible de visiter le palais des empereurs chinois sous la forme d’un avatar, de déambuler dans les cours, les salles et les jardins. Pour l’instant, un tiers environ de l’ensemble est accessible. Pour visiter la Cité interdite, il faut télécharger une application disponible en version Windows, Mac et Linux. Pour ce qui est des langues, on a le chinois et l’anglais à choix. On peut entrer soit comme hôte, soit en créant un compte gratuit.
Le système ne déconcertera pas un utilisateur de Second Life, car certaines fonctionnalités sont semblables, notamment le déplacement de l’avatar avecles touches du clavier (en haut, en bas, à gauche, à droite). Les fonctions de caméra sont aussi très semblables. Il est aussi possible de prendre des images, les ranger dans son livre d’images ou les envoyerà un ami. Une carte est disponible, à partir de laquelle on peut se télécharger vers des lieux intéressants. La carte retient aussi le parcours du visiteur, ce qui est très utile dans ce labyrinthe.
La réalisation est de qualité. Les différents éléments architecturaux sont présentés avec un grand détail. Des objets en 3 dimensions comme des statues, des vases, des braseros sont très réalistes aussi. Petit détail intéressant et qui diffère de l’univers de Second Life: l’avatar est suivi par son ombre.
Cette version 3D de la Cité interdite est conçue comme un musée. Elle a donc un certain nombre de fonctionnalités muséales. De nombreux lieux font l’objets d’une description détaillée, avec des images de la version réelle. Ces descriptions peuvent être appelées au moyen d’un clic. Mais dans cette Cité interdite, on a aussi des guides qui ont tout à fait l’apparence d’avatar et qui communiquent avec le visiteur au moyen du chat. Il suffit de s’approcher de l’un de ces guides ou de cliquer sur son titre, pour se voir offrir une visite guidé. On se met alors à le suivre automatiquement. Le guide nous emmène dans les lieux les plus remarquables et nous donne des explications. Si on veut en savoir plus, il faut simplement demander. Ces guides constituent un moyen commode de visiter l’ensemble. Si on opte pour une visite individuelle, on peut alors compter sur des intendants prêts à nous renseigner sur ce que nous voyons, notamment sur les reconstitutions de scènes d’époques. Ces scènes sont pour l’instant centrées sur la personne de l’empereur, que l’on peut voir en train de lire des rapports officiels, de banqueter ou de se faire peindre.
Comme l’ont montré certaines études, le musée est un lieu social. L’application de la Cité interdite permet de prendre en compte cette dimension: comme dans Second Life ou dans d’autres réseaux sociaux (en 3D ou non), il est possible de tchatter avec les autres visiteurs ou d’en faire ses amis. Il est également possible d’organiser soi-même un tour guidé. Cette fonctionnalité est vraiment intéressante, si l’on songe à des usages dans des écoles. Le professeur peut emmener ses élèves dans un tour guidée. On peut aussi donner rendez-vous à un ami dans la Cité interdite et la visiter en sa compagnie.
Il y a relativement peu de défauts à signaler. On peut constater de légères interférences entre le système de guidage de l’avatar et les informations disponibles en certains lieux: parfois on doit attendre un peu pour reprendre la main. Le principal bémol, c’est qu’il faut télécharger une application pour effectuer une visite. Les mondes 3D ne sont pas encore très interopérables.
Finalement ce genre d’application aurait été possible depuis longtemps. Elle l’était peut-être déjà, quand je pense au CD-Rom permettant de visiter le château de Versailles. A cette époque-là (fin des années nonante), les mondes 3D étaient liés uniquement aux jeux, ce qui dissuadait un public nombreux. Aujourd’hui, le paradigme est différent: un peu grâce à Second Life, la 3D a été déconnectée de l’idée de jeu. De plus, les réseaux sociaux sont passés par là. Il faut espérer que, dans un avenir proche, de nombreux monuments, palais, musées seront accessibles de cette manière.
Bonne visite:
Second Life a déchaîné les passions, puis le soufflé est retombé. Il faut cependant croire que l’idée que les mondes 3D pouvaient s’imposer sur Internet a trotté dans les esprit de quelques uns. On voit apparaître maintenant de nouveaux mondes virtuels. Second Life avait ses propres concurrents: Active Worlds, There et d’autres mondes utilisant le même client qui commencent à se mettre en place (comme Open Sim). Mais la nouvelle génération des mondes virtuels qui apparaissent maintenant ont la particularité d’être intégrés directement dans les navigateurs Internet. Nous en avons testé deux.
Yoowalk ne nécessite aucune installation particulière, si ce n’est Flash (en principe déjà installé dans le navigateur). Ce monde virtuel, créé par une start up française, propose un avatar très simple, éditable, mais avec des choix réduits en ce qui concerne sa garde-robe. Cet avatar évolue dans un univers simple, fait de routes et de maisons cubiques, dans lesquelles il est possible d’entrer. Le monde est divisé en plusieurs pays (France, Canada, Brésil). On rencontre les maisons de plusieurs journaux ou enseignes connues. Chaque avatar a sa propre maison, qu’il peut décorer à sa guise avec un mobilier qui rivalise en simplicité avec une certaine marque suédoise.
Disons-le, ce monde ne fait pas très envie. Il se comporte un peu comme Habbo Hotel, mais en nettement moins bien. Le design est un peu fade. L’idée d’aller lire les articles du Monde sur des murs ne fait guère envie.
Bien entendu, les fonctionnalités classiques du chat sont disponibles.
Google vient de sortir son monde virtuel, en préparation depuis un certain temps comme des rumeurs insistantes le laissait penser. Lively est donc d’un tout autre calibre. Il nécessite cependant l’installation d’un plug in dont la version Mac n’est pas encore disponible. Le choix d’avatars est limité: il y en a une dizaine. Ils sont vraiment en 3D et donnent une belle impression de volume.
En revanche, la garde-robe disponible est plus riche et, pour l’instant, gratuite.
Chaque avatar peut construire son espace (room); il peut même en faire plusieurs. Il peut remplir cet espace avec le mobilier fourni gratuitement, dont le choix est assez vaste. En passant, on peut signaler que l’inventaire est divisé en catégories d’objets et donc assez facile à gérer (les résidents de Second Life me comprendront). Le déplacement de l’avatar, au moyen de la souris, est aussi agréable. Contrairement à Yoowalk, Lively ne forme pas à un monde dans lequel on peut se déplacer à sa guise dans des rues. Il faut toujours accéder à un espace par le truchement d’une page Web. En revanche, il est possible d’intégrer à sa propre page Web l’accès à son espace virtuel dans Lively. Voici la porte qui conduit chez moi:
http://embed.lively.com/
Lively dispose aussi des fonctionnalités de chat.
Si ces deux mondes virtuels permettent aux utilisateurs d’aménager leurs propres espaces, ils ne permettent pas encore de créer des objets ou des bâtiments. Yoowalk cherche à créer un monde d’information dans lequel les avatars se déplacent, alors que Lively va plutôt dans la directement du réseau social.
L’avenir est certainement à l’intégration des mondes virtuels en 3D dans les navigateurs. A l’avenir, il ne devrait plus être nécessaire d’ouvrir un nouveau programme pour accéder à son espace virtuel et y discuter avec ses amis. De plus, un compte chez Google donne accès à un nombre impressionnant de services, de la messagerie au bureau virtuel, en passant par un monde 3D. On n’est pas loin du « all-in-one » desk.
Le site Internet du Louvre innove en offrant des expositions en 3D, intitulées “Expositions imaginaires”. Pour l’instant, on peut en admirer trois.
Une salle du Louvre est restituée dans son état de 1913. Elle rassemblait la collection léguée par Louis la Caze. Ces chefs-d’oeuvre sont maintenant dispersés dans le musée. D’où l’intérêt de cette exposition. Les technologies 3D permettent en effet de garder une trace dynamique d’anciens états du musée, offrant une meilleure interactivité que les images. Certains tableaux sont cliquables et permettent d’ouvrir une notice (fonctionnalité qui ne fonctionne pas sur mon Mac).
On peut aussi voir une réunion des oeuvres de Fragonard. Les tableaux sont répartis dans plusieurs salles qu’il est possible de visiter. Là aussi des notices sont disponibles.
Une reconstitution d’une église copte d’Egypte permet de visualiser ce que des fouilles archéologiques ont permis de savoir sur l’histoire de l’édification du bâtiment. On peut découvrir aussi bien l’intérieur que l’extérieur de l’église. Certaines zones sont cliquables. Grâce à un touche, il est possible de voir un autre état de construction de cette église.
Ces visualisations 3D sont accessibles sur le site du musée. Il faut télécharger le plugin 3D Life Player pour lire ces fichiers créés avec Virtools. On navigue dans les reconstitutions 3D à l’aide de la souris ou des touches. On est loin des mondes persistants dans lesquels on peut entrer avec un avatar. L’avantage de la technologie choisie est cependant qu’elle permet l’insertion dans un site Internet, bien qu’elle nécessite l’installation d’un plugin. Elle est donc facilement accessible.
En fait, ce type d’application existe depuis longtemps. Les enjeux de leur utilisation sont à la fois la simplicité d’utilisation pour les visiteurs d’un site et la facilité de mise en oeuvre. Sur les deux plans, des projets importants ont été réalisés ces derniers temps. De plus, le parc informatique a maintenant la puissance nécessaire pour populariser la 3D. Enfin, la 3D devient un référentiel naturel pour un public de plus en plus important: il s’agit notamment de ceux qui, jeunes ou moins jeunes, ont pratiqué les jeux vidéos. Les musées peuvent donc tirer un parti intelligent des possibilités de la 3D.
http://www.louvre.fr/llv/dossiers/liste_ei.jsp?bmLocale=fr_FR