Catégories
Communautés virtuelles Revue de presse Tendances

VOUS! YOU!

Time Magazine vient de dévoiler la personnalité de l’année. Après avoir scruté l’année 2006 et tous ses malheurs qui ont touché l’Irak, le Liban et d’autres contrées encore, ses rédacteurs n’ont pas vu une personnalité qui avait pu, d’une manière ou d’une autre, infléchir le cours des événements.
Ces journalistes ont en revanche constaté que dans un domaine, la situation avait profondément évolué: en effet, le Web 2.0, ainsi qu’on le nomme, met en avant un nouvel acteur, un acteur collectif et collaboratif, la communauté des internautes qui, de plus en plus, ne se contentent pas de surfer et de glâner des informations, mais qui y contribuent. La personnalité de l’année, pour Time Magazine, c’est donc cet ensemble hétéroclite que forment les bloggeurs, ceux qui filment et montent leur production pour la publier dans YouTube, ceux qui corrigent sans relâche Wikipédia, qui construisent des maisons dans Second Life.
Cette foule qui n’est pas tout à fait anonyme, mais si nombreuse qu’il est difficile de faire partie des quelques élus qui deviennent célèbres, ne compte pas son temps, ni même son argent, pour apporter des contenus sur le Web, participer aux débats. Parmi eux, on retrouve l’esprit des bâtisseurs de cathédrales, qui posaient des pierres tout en sachant qu’ils ne verraient peut-être pas la flèche de l’édifice. Qu’est-ce qui nous pousse, nous tous, à continuer à oeuvrer au contenu d’Internet? A participer à sa vie très animée?

Qu’on ne se leurre pas. Données en masse, versées par des foules, ne signifie pas toujours excellence. Dans Internet, le pire côtoie le meilleur. Mais, comme le magazine le souligne, cette expérience mérite d’être tentée. Elle devrait en même temps être observée, analysée. Certains domaines, comme la présentation des contenus culturels, les outils permettant aux chercheurs de mieux collaborer, l’éducation, l’échange entre états et citoyens, etc., mériteraient d’être plus soutenus. Toutefois cette désignation montre bien que, quelles que soient les mesures prises, un nouvel acteur doit être pris en compte: VOUS!

http://www.time.com/time/magazine/artic … 14,00.html

Catégories
Revue de presse Science Usages

Campus virtuel

L’Hebdo du 26 octobre 2006 annonce la fin du Campus Virtuel Suisse. Ce programme ne sera plus financé à l’avenir:

Campus virtuel Un enterrement à 175 millions
Accessible dans les archives pour les abonnés.
Pour les autres, se passer de l’article et se rendre directement sur le site du Campus virtuel suisse: http://www.virtualcampus.ch/

Notre commentaire: nous conseillons la lecture de l’ouvrage de Jacques Perriault, L’accès au savoir en ligne*, qui montre bien comment l’univers du e-learning s’est fourvoyé. On y trouve des exemples de ce que cet auteur appelle l’effet diligence, à savoir la transposition d’une ancienne technologie dans une nouvelle, sans en utiliser réellement les potentialités. Ainsi on met un manuel en ligne et on pense avoir créé un site d’apprentissage à distance!
Les processus d’enseignement sont difficiles à reproduire uniquement par le truchement d’applications électroniques en ligne. Les humains ont besoin de contacts, soit avec un enseignant, soit avec d’autres étudiants. L’avenir appartient certainement à des formes hybrides d’apprentissage, mêlant cours en classe, exercices en ligne et surtout mise à disposition des ressources sur Internet. C’est dans ce dernier domaine que les potentialités sont les plus grandes: les étudiants trouvent l’ensemble de la documentation sur un site et n’ont pas à courir après des photocopies. Aujourdh’hui déjà, Internet offre des masses de documents: classiques de la littérature, oeuvres d’art, etc. On peut y ajouter des bibliographies, des glossaires, des FAQ, etc… Plutôt que de faire des photocopies, les assistants des professeurs d’Université créeront des petits sites de ressources réservées aux participants aux séminaires!
Quant au Web 2.0, il offre des fonctionnalités dont on pourrait tirer parti dans le domaine de l’enseignement à distance: folksomonie, communautés virtuelles, outils collaboratifs, etc… Malgré le retrait du financement public, la porte de la créativité n’est pas fermée dans ce domaine, loin de là!

* Jacques Perriault, L’accès au savoir en ligne, Odile Jacob, Paris, 2002

A lire dans le même journal:

Profession blogueur d’entreprise
http://www.nouvo.ch/h-229 (repris dans l’Hebdo)

Catégories
Bibliothèque virtuelle Culture Musée virtuel Revue de presse

Papyrus à vendre

La Fondation Bodmer, sise à Cologny, dans le canton de Genève, s’apprête à vendre de précieux papyrus afin d’assurer son fonctionnement. La communauté scientifique réagit. Une lettre, signée par de prestigieux érudits, a été envoyée à la Fondation Bodmer.
Bien entendu, on ne peut que se désoler de cette décision. Les papyrus en question pourraient se retrouver dans un autre musée, mais aussi dans une collection privée. Dans ce cas, ils ne seraient plus forcément mis à la disposition de la communauté des chercheurs. Malheureusement cette vente n’est pas un cas isolé. Selon le quotidien « Die Welt », un musée allemand pourrait être contraint de vendre son Monet pour financer des travaux de réfection*. Quant à la Fondation Bodmer, elle s’est déjà défaite de plusieurs pièces de sa collection, afin de procéder à de nouvelles acquisitions**. Comme dans tant d’autres musées, les budgets de fonctionnement ne sont pas proportionnés ni aux richesses des collections, ni aux développements architecturaux. Dans le cas précis, une extension dessinée par Mario Botta a été inaugurée en 2003. On sait que les budgets de construction et de fonctionnement sont toujours séparés et que la perception du coût dans l’un et l’autre domaine ne sont identiques. Rien n’est jamais trop beau quand il s’agit de construire un bâtiment. En revanche, on renâcle souvent pour financer des postes supplémentaires ou simplement donner des moyens d’animer un musée.
Mais faut-il pour autant s’attrister et imaginer le départ de ces papyrus comme une perte impossible à compenser ? C’est sans compter le secours des technologies de l’information. En lisant les pages consacrées à Martin Bodmer, le fondateur de cette bibliothèque, sur le site de la Fondation, on constate qu’il avait en tête un projet de réunion d’œuvres très universel. Né en 1899, il pouvait légitimement penser qu’une bibliothèque pouvait, seule, incarner son projet. Aujourd’hui, de nouveaux outils permettant de réunir et de mettre à disposition des œuvres de l’esprit considérées comme essentielles sont à notre disposition. Et la Bodmeriana, comme d’autres institutions, y a recours. Il est désormais possible de numériser, avec une qualité très élevée, des documents, qu’il s’agisse de papyrus, de manuscrits médiévaux ou de manuscrits d’auteurs plus récents. Les substituts numérisés peuvent ensuite être accessibles au monde entier sur Internet. Les fichiers en haute résolution peuvent être affichés à l’écran et sont nettement plus lisibles que l’original. Comme ils sont agrandis par rapport à ce dernier, ils permettent de voir des détails infimes. Enfin cette solution évite de devoir sortir régulièrement ces documents précieux.
Si on veut en avoir le cœur net, il suffit de se rendre sur le site du projet e-codices***, dont le but est de mettre à disposition les manuscrits suisses sous forme numérique. Piloté par l’Université de Fribourg, il offre déjà plus d’une centaine de manuscrits, dont la plupart viennent de la Bibliothèque de Saint-Gall. On y trouve aussi trois manuscrits de la Fondation Bodmer.


Cod. Bodmer 147, v. 250, www.e-codices.ch

Si ces papyrus sont définitivement promis à la vente, qu’ils soient au moins numérisés (si ce n’est déjà fait), et que leurs substituts numériques soient versés dans une ou plusieurs bibliothèques virtuelles (si ce n’est déjà le cas). Leur localisation précise importera moins, du moment qu’ils seront en tout temps disponibles pour tous. Rien ne devrait s’opposer à cela, du moment que les droits d’auteur sont tombés depuis longtemps.

* http://www.welt.de/data/2006/09/01/1017930.html
** http://www.fondationbodmer.org/fr/bibli … -34-4-4-1/
*** http://www.e-codices.ch/

Catégories
Livre Revue de presse Tendances

Le Web a son histoire

L’histoire d’Internet est déjà en train de s’écrire. Manuel Castells, dans son ouvrage « La Galaxie Internet », en a déjà déterminé cinq phases. Un spécialiste canadien d’Internet considère qu’avec le Web 2.0, Internet entre dans une nouvelle période, bien que ses outils ne soient pas tous nés récemment et sans que les particularités des phases précédentes soient forcément effacées.

La première phase, celle des militaires, est bien connue et fait partie de la légende dorée du Net.
On doit à la période suivante, celle des techniciens et des scientifiques, les progrès grâce auxquels le Web est devenu utilisable pour des non-informaticiens: mentionnons Tim Berners-Lee, l’inventeur du WWW.
Sont venus ensuite des informaticiens qui érigeaient la liberté comme valeur fondamentale et qui ont bouleversé les règles du jeu. C’est la naissance de l’open source et du tout gratuit. Cette phase marque le Web de manière assez fondamentale.
Internet s’est alors transformé en une vaste communauté d’échanges, grâce à des outils comme les forums, les sites de tchatche.
Est venu le commerçant qui a pensé qu’Internet pouvait devenir un grand marché. Comme la grenouille de la fable, la bulle spéculative a enflé et a explosé. La Net-économie n’en est pas pour autant morte. Elle revient même en force, mais avec de nouveaux modèles. Témoin: la saga de Google et son concept de publicité en ligne.
Le Web 2.0 est peut-être une synthèse de toutes ces périodes et/ou l’aube de l’ère de l’intelligence collective que certains prédisent.

Pour en savoir plus:

Manuel Castells, La galaxie Internet, Fayard 2002
Article de Martin Lessard sur Agora Vox: http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=13730

Catégories
Culture Musée virtuel Pratique Revue de presse Usages

Suivez le guide !

Un article du Matin Dimanche de hier intitulé « Il avait un joli nom, mon guide … podcasting » présente les nouvelles possibilités qui sont offertes aux visiteurs de musées, d’expositions et de monuments, grâce aux podcasts. Il s’agit en fait de fichiers audio que l’on peut télécharger sur son disque dur, puis sur son baladeur mp3. Ils peuvent être produits aussi bien par des radios, des institutions que par des particuliers. Leur contenu est très variable : actualité, politique, culture, etc.
Le mariage du podcast et du guide de musée est assez naturel, puisqu’il existe depuis de nombreuses années des appareils permettant d’écouter des commentaires tout en visitant des expositions. La nouveauté, c’est de pouvoir télécharger les fichiers audio à partir du Net et de les écouter avant ou pendant la visite. Et cela gratuitement, le plus souvent. De plus, le visiteur peut conserver le commentaire après sa visite, ce qui lui permet de l’écouter plus tard. Si les musées adoptaient cette technologie, ils verraient les coûts de production des audio-guides réduits car ils ne devraient plus recourir à des appareils onéreux qu’ils louent ou prêtent contre caution aux visiteurs. En effet, l’avantage du podcast, c’est qu’il se lit sur un baladeur mp3, un appareil qui a un fort taux de pénétration dans la société. Le seul problème est en fait bien épineux : si le visiteur apprend l’existence d’un audioguide mp3 disponible sur le Web quand il se présente à l’entrée du musée, c’est trop tard. Pour remédier à cette situation, le musée doit disposer d’un site Internet et communiquer clairement l’existence des audioguides mp3 clairement sur les affiches et brochures de l’exposition. Le Musée historique de Berne a toutefois choisi de prêter des iPod, mais il faut dire que le fichier audio a une durée de 1h30 au minimum.

L’article donne quelques adresses de sites où l’on peut se procurer de tels fichiers. Il est intéressant de constater que ces podcasts ne sont pas forcément produits par les musées. Seuls les musées américains ont véritablement développé ce type d’activité. En Europe, c’est encore relativement rare. La plupart des adresses mentionnées par l’article proviennent d’un site appelé www.zevizit.com, lui-même émanation d’une société appelée Vox inzebox, qui s’était spécialisée dans la production de fichiers pour téléphones portables, PDA et qui offre même des rallies. L’autre adresse donnée par le journaliste du Matin est celle du blog d’un passionné d’art dont la belle voix fait découvrir œuvres et expositions.
Comme bien d’autres institutions, les musées sont soumis à une rude concurrence. Individus et sociétés privés offrent des ressources numériques à propos de leurs collections. Le multimédia est entré depuis longtemps dans les musées, sous diverses formes (bornes, ordinateurs). Cependant, avec Internet, la situation change : il est simple de présenter les contenus d’un musée, de créer des visites guides et d’offrir ces ressources au monde entier, sans être lié d’une quelconque manière au musée. Loin de moi l’idée de critiquer cette situation. Au contraire : elle est source d’une saine émulation obligeant les musées à bouger et à faire preuve de créativité. Ces derniers doivent maintenant prendre en compte l’existence d’Internet, de toutes ces ressources extérieures les concernant et soit faire mieux, soit en tirer parti.


Article du Matin Dimanche du 20.08.2006


Site de Vox inzebox


Blog « Lunettes rouges »


Page de présentation du podcast au Musée historique de Berne

Catégories
Revue de presse Tendances

Lu pour vous

L’hebdomadaire français L’Express consacre un article à Richard Stallman, père de l’informatique libre (open source). Ce dernier critique la nouvelle loi française sur le droit d’auteur, qui doit encore passer devant le Conseil constitutionnel avant d’entrer en vigueur. Cette loi prévoit des peines sévères pour ceux qui facilitent la copie illicite, mais autorise la copie privée.

http://www.lexpress.fr/info/high-tech/i … ?id=322625

Qui est Richard Stallman?

Richard Matthew Stallman (né à Manhattan, le 16 mars 1953), connu aussi sous les initiales RMS, est le fondateur du mouvement pour le logiciel libre. Il est à l’origine du projet GNU et de la licence publique générale GNU, qu’il a rédigée avec l’avocat Eben Moglen. L’invention du terme anglais copyleft (« gauche d’auteur », opposé à copyright, « droit d’auteur » en français) lui est attribuée. Programmeur renommé de la communauté informatique américaine et internationale, il a développé l’éditeur de texte GNU Emacs, le compilateur C de GNU et le débogueur GNU.
Source: Wikipedia, s.v. Richard Stallman

Catégories
Culture Musée virtuel Revue de presse Science Trouvaille Usages

Ingenieux!!!!

Vous avez toujours rêvé de créer une exposition ? Mais l’occasion ne s’est jamais présentée ? Qu’importe. Internet vous en donne la possibilité. Parmi les sites où votre souhait peut devenir réalité, Ingenious offre une collection virtuelle intéressante, à partir de laquelle vous pourrez exprimer votre créativité. Sa thématique, très riche, est cependant limitée aux domaines de l’histoire des techniques, de la technologie et de la science.

Ingenious
http://www.ingenious.org.uk/

En effet, il réunit une importante collection numérisée de photographies, soit 30’000 images provenant de trois musées britanniques:

Science Museum
http://www.sciencemuseum.org.uk/

National Railway Museum
http://www.nrm.org.uk/

National Museum of Photography, Film & Television
http://www.nmpft.org.uk/

Le site se compose de quatre sections:

– READ: contient des articles sur les domaines les plus divers de la science et de la technologie
– DEBATE: donne la possibilité de discuter de questions concernant la science et la technologie
– SEE: permet de naviguer dans la collection des images, classées thématiquement
– CREATE: cette partie constitue le point essentiel du site, car elle permet à l’internaute de créer sa propre exposition virtuelle, de stocker les liens vers les pages du site qui l’intéresse, vers ses contributions aux débats et vers ses recherches effectuées

Ingenious est un site très intéressant pour des enseignants qui veulent illustrer des cours sur des domaines techniques ainsi que pour leurs élèves ou étudiants qui doivent préparer un exposé.

Comment créer son exposition en ligne ?

La première étape consiste à faire un choix parmi les images disponibles, en utilisant bien sûr le moteur de recherche. L’interface de création de l’exposition virtuelle se trouve dans la section CREATE. On choisit d’abord les images que l’on souhaite intégrer. On peut choisir laquelle sera sur la page d’entrée et qui accompagnera le titre de l’exposition. Il est possible de déterminer l’ordre des images et chacune d’elles, d’intégrer un titre et un commentaire. Une fois l’exposition créée, il est possible d’en envoyer le lien par e-mail à ses amis, ses connaissances ou de le mettre sur une page Internet.

Voir ma petite exposition en ligne sur Apple:

Lien

Catégories
Revue de presse Usages

Peut-on tout dire sur un blog?

Bien que les pays occidentaux reconnaissent la liberté d’expression comme une valeur fondamentale, cette dernière peut être limitée par d’autres lois. Il est permis d’exprimer ses pensées et ses idées pour autant qu’elles ne contreviennent pas aux lois. Tenir des propos racistes sur un blog est, par exemple, interdit.
Le Temps consacre une page à la problématique des blogs tenus par les employés d’une entreprise, qui critiquent par ce biais leur employeur ou les stratégies de l’entreprise, protégés par leur anonymat. On en a vu un exemple récent chez Nestlé. Selon la juriste interviewée, Marianne Favre Moreillon, spécialiste en droit du travail, les salariés ont un devoir de réserve et ne peuvent, par conséquent, tenir des propos qui porteraient atteinte à l’entreprise ou révéler des secrets de fabrication.

Lire l’article:

http://www.letemps.ch/emploi/afficheart … tid=185502

En complément, un article du monde traitant de la même problématique:

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 … 329,0.html