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Applications géographiques Communautés virtuelles Science Tendances

Structuration de données collaborative

Dans une encyclopédie, les connaissances sont présentées sous forme d’articles reliés entre eux par des liens ou des mots-clés. Il ne s’agit pas de données structurées. Les encyclopédies se prêtent donc bien à une transposition sur Internet sous forme de wiki, c’est-à-dire un système d’hypertexte collaboratif.

Depuis peu, les données structurées sont aussi devenues compatibles avec le Web 2.0. Il s’agit de données organisées selon un système hiérarchique et avec, pour chaque donnée, des informations obéissant à une certaine structure, des banques de données en somme. Il est désormais possible de publier des données et de participer à leur structuration sur le site Freebase.

http://www.freebase.com/

Sur ce site, il est possible (pour peu que l’on ait ouvert un compte gratuit) de:

  • ajouter des données à des séries déjà existantes. Le système compte actuellement plus de 20′000 livres, 38′000 films, 5000 bâtiments, 1000 vins et 60 fromages (là il y a encore un grand effort à faire).
  • discuter de questions concernant la structuration des données. Parmi les discussions en cours, on peut en relever une consacrée aux types de musées.
  • structurer les données

Freebase est aussi un système ouvert vers l’extérieur. Il est possible d’en réutiliser les données dans des applications, des sites web, des widgets. Parmi les réussites, on peut noter certaines réalisations:

  • Archiportal : Les bâtiments listés et décrits dans Freebase sont représentés sur une carte (Google Map)

    Bâtiments de la ville de Rome présents dans Freebase
  • History of sciences : une frise chronologique présentant les savants qui ont joué un rôle important dans le développement de la science, d’Anaximandre à nos jours. Un lien permet de retourner sur la notice complète dans Freebase.

Ces deux exemples montrent bien que l’un des enjeux du Web actuel est l’interopérabilité entre systèmes. Cela permet de créer des visualisations performantes des données, sur une échelle de temps ou une carte de géographique. Chacun trouve son rôle dans un prochain: ajouter des données, programmer des interfaces, etc …

Cette étape de la structuration des données me semble essentiel. Des quantités incroyables de données ont été numérisées et mises à disposition sur Internet. Il faut maintenant s’occuper de leur gestion. Freebase se nourrit de Wikipédia, car il reprend de nombreuses descriptions, mais il offre une dimension supplémentaire: une hiérarchie , un classement des données.

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3D Culture Musée virtuel muséographie virtuelle

Les expositions imaginaires du Louvre

Le site Internet du Louvre innove en offrant des expositions en 3D, intitulées “Expositions imaginaires”. Pour l’instant, on peut en admirer trois.

Une salle du Louvre est restituée dans son état de 1913. Elle rassemblait la collection léguée par Louis la Caze. Ces chefs-d’oeuvre sont maintenant dispersés dans le musée. D’où l’intérêt de cette exposition. Les technologies 3D permettent en effet de garder une trace dynamique d’anciens états du musée, offrant une meilleure interactivité que les images. Certains tableaux sont cliquables et permettent d’ouvrir une notice (fonctionnalité qui ne fonctionne pas sur mon Mac).

On peut aussi voir une réunion des oeuvres de Fragonard. Les tableaux sont répartis dans plusieurs salles qu’il est possible de visiter. Là aussi des notices sont disponibles.

Une reconstitution d’une église copte d’Egypte permet de visualiser ce que des fouilles archéologiques ont permis de savoir sur l’histoire de l’édification du bâtiment. On peut découvrir aussi bien l’intérieur que l’extérieur de l’église. Certaines zones sont cliquables. Grâce à un touche, il est possible de voir un autre état de construction de cette église.

Ces visualisations 3D sont accessibles sur le site du musée. Il faut télécharger le plugin 3D Life Player pour lire ces fichiers créés avec Virtools. On navigue dans les reconstitutions 3D à l’aide de la souris ou des touches. On est loin des mondes persistants dans lesquels on peut entrer avec un avatar. L’avantage de la technologie choisie est cependant qu’elle permet l’insertion dans un site Internet, bien qu’elle nécessite l’installation d’un plugin. Elle est donc facilement accessible.

En fait, ce type d’application existe depuis longtemps. Les enjeux de leur utilisation sont à la fois la simplicité d’utilisation pour les visiteurs d’un site et la facilité de mise en oeuvre. Sur les deux plans, des projets importants ont été réalisés ces derniers temps. De plus, le parc informatique a maintenant la puissance nécessaire pour populariser la 3D. Enfin, la 3D devient un référentiel naturel pour un public de plus en plus important: il s’agit notamment de ceux qui, jeunes ou moins jeunes, ont pratiqué les jeux vidéos. Les musées peuvent donc tirer un parti intelligent des possibilités de la 3D.

http://www.louvre.fr/llv/dossiers/liste_ei.jsp?bmLocale=fr_FR

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Communautés virtuelles Général Usages

L’important, c’est de participer

En cette année olympique, la fameuse devise de Pierre de Coubertin est à la mode. Pourtant on ne voit plus guère d’athlètes qui se se rendent aux J.O.”pour participer”. Seule la performance compte maintenant. En revanche l’adage du baron pourrait s’appliquer à Internet.

On parle beaucoup de participation sur le Net, qu’on désigne par l’expression Web 2.0. On l’assimile souvent au narcissisme de la blogosphère ou au culte des amateurs qui aurait cours dans Wikipédia. La participation est cependant un phénomène beaucoup plus complexe. Je me souviens que la première fois que j’ai créé un article dans Wikipédia, je m’étais contentée de composer le texte. Quand je suis revenue voir mon article, quelques jours plus tard, j’ai eu la surprise de constater que quelqu’un avait intégré les liens vers d’autres articles de l’encyclopédie. Cette anecdote montre que la participation ne se confond pas complètement avec la création de contenus. Elle comporte aussi la gestion de ces contenus. En effet, sur les sites participatifs, à côté des auteurs, il y a une foule de petites mains qui corrigent, indexent, améliorent, illustrent les contenus. On trouve aussi des modérateurs volontaires, des numérisateurs de données qui donnent de leur temps pour mettre à la disposition des textes tombés dans le domaine public, des tableaux, des photos. Ces gens n’ont pas de nom, tout au plus un pseudonyme. On ne les remercie jamais. Pourtant, c’est en partie grâce à eux qu’en effectuant une recherche dans un moteur de recherche, on trouve un résultat probant. Si le Web avait dû compter sur des projets officiels, privés ou publics, jamais il ne se serait rempli aussi vite.

Internet est en train de vivre le retour de l’esprit des cathédrales. Cela peut surprendre à notre époque, si empreinte d’individualisme. C’est du reste peut-être par réaction à l’isolement social que cette participation se développe. En travaillant ainsi à un corpus universel des connaissances, on peut se sentir valorisé, même si les fruits de ce travail ne se récoltent pas immédiatement. On a l’impression de participer à une entreprise qui nous dépasse, de poser une modeste pierre sur un édifice essentiel. L’humain a certainement besoin de ce sentiment.

On considère habituellement que les grandes pyramides d’Egypte ont été construites non pas par des esclaves, mais par des hommes libres, en dehors des périodes où ils travaillaient dans leurs champs. On peut se demander qu’est-ce qui les poussaient à s’astreindre à une telle entreprise, d’une extrême pénibilité vu les moyens techniques de l’époque. Il semble que la construction de ces grandes pyramides soit liée à un culte solaire dans lequel le pharaon jouait un rôle essentiel (comme représentant du dieu soleil). Il y avait là une vision partagée par tout un peuple. La construction de la pyramide ne constituerait donc pas l’asservissement des hommes à l’ambition d’un tyran, mais la manifestation d’une conception du monde. En participant à la construction, ces hommes, dont on a oublié le nom, faisaient surgir un édifice qui devait dépasser leur destin singulier pour traverser les siècles. En cela, leurs attentes n’ont pas été déçues, puisque depuis 40 siècles, ces pyramides témoignent de leur passage sur terre.

Pyramides

Aujourd’hui il n’est plus question de traîner des blocs de pierre sur les rampes qui entourent une pyramide. Mais sait-on combien de temps prend la numérisation de livres entiers, de poèmes, d’images? Malgré les scanners, il y a encore beaucoup de travail manuel. Pense-t-on aussi au temps passé par des particuliers à administrer leurs serveurs pour que des internautes puissent venir y glâner des informations? Imagine-t-on le mal que se donnent tous ceux qui contribuent à gérer, améliorer ce que d’autres ont mis? Non seulement tout ce travail n’est pas rétribué, mais bien souvent il coûte encore de l’argent à tous ces inconnus qui enrichissent le Web. C’est donc à juste titre que Time Magazine avait attribué le titre de personnalité de l’année à cette foule d’anonymes. Même si ces derniers n’attendent pas de récompense.

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Bibliothèque virtuelle Communautés virtuelles Culture Egypte Science Tendances

La Bibliothèque d’Alexandrie

Internet est devenu en quelques années la plus grande masse de données réunie de manière relativement homogène et accessible. Jamais jusqu’alors dans l’histoire de l’humanité, l’accès aux connaissances n’a été aussi aisé de même que leur remixage. Tous ces contenus numérisés peuvent être copiés, retravaillés, trouvés par des moteurs de recherche. La question de la conservation de ces données se pose maintenant, notamment pour les contenus numériques natifs. Cet archivage est très complexe pour plusieurs raisons:

  • les sites Internet changent très souvent
  • les formats des données évoluent sans cesse de même que les logiciels, les supports et les appareils (software, hardware)
  • les volumes nécessaires pour la conservation coûtent très chers, surtout si on souhaite un historique des données

Mais est-il nécessaire de conserver l’ensemble des données disponibles sur Internet? D’une part, tout archivage suppose un tri. Tout n’est pas digne d’archivage. Chaque société est amené à faire des choix dans ce domaine. Bien entendu, c’est risqué car même les critères de choix évoluent. Les historiens s’intéressaient d’abord aux documents officiels, mais cette discipline s’est penchée plus récemment sur la vie quotidienne des populations dont la documentation n’a pas été systématiquement archivée. Il en sera de même pour Internet: qui archivera les centaines de milliers de blogs personnels? Ils pourraient cependant constituer des témoignages intéressants pour des historiens, des sociologues, des linguistes. La lacune n’est du reste pas le pire des maux et bien des méthodes permettent d’en dessiner les traits.

Pour tempérer un peu la crainte de perdre ces données réunies en masse, essayons à nouveau de nous pencher sur le passé. L’incendie de la Bibliothèque d’Alexandrie est considéré comme une des catastrophes majeure de l’Antiquité. Pourtant ce drame doit être remis dans son contexte. Cette institution a été créée par Ptolémée 1er, premier roi grec d’Egypte à la fin du 3ème siècle avant J.-C.. Première constatation, il s’agit bien d’une volonté politique. Ensuite, cette institution ne se limitait pas à une bibliothèque: le Museion accueillait aussi des savants prestigieux qui devaient exploiter la bibliothèque. Quant à la bibliothèque elle-même, tout avait été mis en place pour l’enrichir. Les bateaux abordant dans le port d’Alexandrie devaient remettre leurs documents pour qu’ils soient copiés. La copie était rendue au capitaine et l’original conservé à la Bibliothèque.

La Bibliothèque d’Alexandrie n’était pas un cas unique: toutes les grandes cités de la période hellénistique avait la leur. Il y avait même une émulation, voire une concurrence entre toutes ces bibliothèques. On essayait par exemple d’acquérir des collections d’ouvrages ou d’attirer les meilleurs savants. La principale concurrente d’Alexandrie était Pergame. On raconte que les Alexandrins avaient refusé d’exporter du papyrus égyptien vers Pergame pour mettre à mal les activités de sa bibliothèque. Les gens de Pergame ont donc essayé de trouvé un autre support pour écrire et ont donc inventé le parchemin, fabriqué à partir de peau de bête. Le mot parchemin vient du nom de Pergame et ce support s’imposera au Moyen Âge.

Que constate-t-on durant la période hellénistique? Une circulation et une diffusion importante des connaissances doublée d’une grande activité intellectuelle. Grâce à toutes ces bibliothèques, on a pu faire une synthèse de la culture grecque (en incluant même des cultures voisines). On a revisité les auteurs anciens. Aucune de ces bibliothèques n’a survécu au temps, ni celle d’Alexandrie, ni celle de Pergame. Peu importe donc que César lui ait bouté le feu. L’essentiel est en fait que ces bibliothèques ont existé, que les connaissances et les idées ont circulé. Grâce à cela, nous avons pu conserver des connaissances qui auraient été perdues autrement. Bien entendu, on peut regretter que les savants hellénistiques aient fait des sélections comme les pièces des Tragiques qui méritaient de passer à la postérité. Sans eux cependant, on aurait peut-être perdu l’ensemble de ces oeuvres.

Bibliothèque romaine privée
Crédit : http://www.vroma.org/

N’assiste-t-on pas à un phénomène analogue aujourd’hui? De plus en plus de connaissances sont maintenant accessibles et les efforts de numérisation continuent. En même temps, ces connaissances font l’objet de discussions, de commentaires, de synthèses, de recompositions, d’indexation. Ce qui nous distingue de l’époque hellénistique, c’est le nombre de personnes qui ont accès à ces connaissances, parce qu’elles savent lire et qu’elles ont un appareil leur permettant d’y accéder à disposition. Il y a là un formidable catalyseur de découvertes, de progrès scientifiques, ce d’autant plus que les outils que nous avons à disposition facilitent la collaboration et le partage. C’est ce phénomène qui mérite d’être reconnu aux yeux des générations futures.

Nous avons regardé dans le passé. Plongeons-nous dans le futur maintenant, mais dans celui de la science-fiction. Dans son cycle Fondation, Isaac Asimov pose une question intéressante. Son personnage, Hari Seldon, montre que les civilisations connaissent des cycles de mort et de renaissance. Grâce à une science qu’il a développé, la psychohistoire, il parvient à calculer l’intervalle entre la mort prochaine de sa propre civilisation et celle qui lui succédera. Comme cet intervalle est long (30′000 ans), il se demande comment le réduire. C’est ainsi qu’il crée aux confins du monde deux fondations formées de savants qui ont pour tâche de rédiger l’Encyclopedia Galactica. Cela n’est pas sans rappeler le rôle des Monastères du Moyen-Âge qui ont thésaurisé des connaissances de l’Antiquité pour le plus grand bénéfice de notre culture.

Pour revenir à la question de l’archivage, on voit bien que l’exhaustivité n’est pas requise. Un processus de sélection doit intervenir, qu’il se fasse par un choix conscient ou sui generis (ou une solution hybride). Nous n’en sommes peut-être pas encore là. Pour l’instant, il s’agit de tout mettre sur la table, de faire l’inventaire de nos connaissances, de rediscuter peut-être les critères qui nous permettent de qualifier ces connaissances.

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Applications géographiques

Multiple Internet

Pendant longtemps, Internet s’est confondu avec ses deux applications les plus fondamentales: le WWW et le courrier électronique. Aujourd’hui, le paysage est complètement différent et le réseau Internet porte une offre diversifiée. Petit tour d’horizon:

Web de l’information

C’est la version actuelle du WWW classique, mais en plus diversifié, plus multimédia. Il contient ce qu’on appelle habituellement des sites Web, c’est-à-dire des sites d’information, parmi lesquels on peut mentionner:

  • sites de présentation d’entités diverses (entreprises, administrations, associations, institutions diverses, …)
  • journaux en ligne
  • bibliothèques virtuelles
  • musées virtuels
  • etc…

Ces sites sont formés de pages HTML statiques ou produits par des Content Management Systems (CMS). Ils offrent peu de possibilité d’interaction et cherchent surtout soit à diffuser de l’information, soit à véhiculer une certaine image.

Web 2.0

C’est le Web en vogue actuellement. Il est basé sur la discussion, la participation, la collaboration, le remixage. Il est fait d’éléments déjà anciens comme les chats et les forums, mais aussi d’applications plus récentes comme les blogs et les wikis. Le Web 2.0 est avant tout une révolution d’usage: on est passé d’un Internet qui diffusait des informations de manière unidirectionnelle à un Internet où l’usager participe, à des degrés divers, aux contenus (de l’évaluation à la création et au partage). Le phénomène essentiel de ce Web 2.0 est sans conteste la blogosphère, qui constitue une nouvelle couche dans le paysage médiatique. En effet, il n’a jamais été aussi simple de publier de l’information, de la mettre à disposition d’un public aussi vaste et d’ouvrir des débats. On connaît des types très différents de blogs: journal intime, blog professionnel, blog d’entreprise (souvent collectif), blog journalistique, etc…

  • forums
  • blogs
  • wikis
  • etc …

Web social

Comme l’avait dit le PDG de Skyrock lors de la dernière conférence Lift, les réseaux sociaux sur Internet sont aux humains ce que les moteurs de recherche sont aux informations. Ils permettent en effet de trouver ceux qui ont les mêmes affinités.

  • Facebook
  • Myspace
  • LinkedIn
  • etc…

GeoWeb

Popularisé grâce à l’application Google Earth, le GeoWeb s’enrichit sans cesse. Il offre toujours plus de couches d’informations géo-taguées, c’est-à-dire ancrées sur un point de la carte: des photos, des trajets, des cartes de répartitions dynamiques, des recherches d’adresse, … Les applications géographiques sont également disponibles sur des appareils mobiles, permettant grâce au GPS de trouver son chemin. Le transfert de plus en plus facile des données GPS sur des applications Internet favorise encore son développement. Un autre facteur de développement réside dans l’ouverture de systèmes comme Google Maps à d’autres applications.

  • Google Earth, Google Map
  • Virtual Earth
  • Yahoo Map

Le Web des images

On pourrait confondre le Web de l’image avec celui de l’information. Il faut pourtant lui réserver une place à part. Il est né du mariage des appareils photos et vidéos numériques avec le Web. Depuis quelques années, il est facile de télécharger ses propres photos sur Internet. On constate que des collections gigantesques d’images se sont constituées en très peu de temps: Flickr par exemple dépasse les 2 milliards d’images. L’humanité est en train de produire une image d’elle en temps réel. De plus, cette image est aussi indexée, géo-taguée, commentée et elle produit même un réseau social.

  • Flickr
  • YouTube

Mobile Web

La tendance est très claire: les téléphones serviront de plus en plus à accéder au Web. Les appareils les plus récents disposent de navigateurs performants et d’écrans plus grands. En Occident, c’est une tendance alors qu’en Asie, c’est déjà une réalité. Un téléphone est meilleur marché à l’achat, même s’il finit par coûter plus à l’usage. De plus en plus d’offres sont créées sur mesure pour les téléphones, comme la version adaptée de Wikipédia: Wapédia.

  • Wapédia

Web 3D et mondes persistants

La 3D en réseau est restée pendant longtemps l’apanage des joueurs. C’est peut-être à Second Life que l’on doit d’avoir sorti cette technologie de l’univers du jeu. Second Life est participatif car ses contenus sont créés par ses utilisateurs. Il constitue aussi un réseau social, car il permet à des gens de se rencontrer et de converser. Il est informatif aussi, car une partie de son contenu poursuit un but de diffusion d’information: en effet, on y trouve des musées, des blibliothèques et des institutions éducatives, sans parler des sims présentant des entreprises, des pays, des villes. C’est peut-être la préfiguration d’un Web 3D dont on a encore de la peine à voir les contours. On peut parler, dans ce cas, d’une technologie en voie de maturation.

  • World of Warcraft
  • Entropia
  • Habbo Hotel
  • Second Life

Web sémantique

Avec le Web sémantique, on est encore dans la musique d’avenir. Il s’agit de connecter l’ensemble des contenus du Web grâce à des mots-clés. Cela permettrait notamment de retrouver plus facilement les informations. La tâche est gigantesque.

Internet des objets

De plus en plus d’objets seront pourvus d’une adresse Internet leur permettant d’interagir avec d’autres objets ou des humains via Internet.

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Culture Musée virtuel Usages

Présenter une oeuvre photographique

Internet permet de diffuser la photographie, mieux que d’autres supports (livre, galerie,…). A témoin ce site consacré à l’oeuvre du photographe polonais Eustache Korwin-Kossakowski (1925-2001). L’association EKO a pour but de préserver et diffuser l’oeuvre de ce photographe qui a vécu entre la Pologne et la France. Elle a fait développer un site entièrement réalisé en Flash, une technique adéquate pour présenter des extraits d’une oeuvre très importante.

Le design est très sobre et met en évidence les photos en noir et blanc. L’oeuvre est présentée par séries. Une fois qu’on est dans une série, la navigation d’une image à l’autre est aisée grâce au rail. On peut toutefois regretter l’absence d’une fonctionnalité d’agrandissement.

Finalement, on n’est pas loin du livre de photographies, que l’on feuillète grâce à la souris. On se laisser guider. Le but du site est de faire connaître l’artiste et l’oeuvre, de mettre cette dernière en valeur. Pourquoi l’alourdir de fonctionnalités inutiles? Y a-t-il un sens à faire voter ou laisser commenter ces images-là? Peut-être pas. Finalement à la sobriété de l’oeuvre de Kossakowski répond celle du site.

http://www.eustachy-kossakowski.com/

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Culture Usages

Immédiateté, ubiquité

C’est un truisme que de dire qu’Internet et les nouvelles technologies de l’information ont changé le monde et nos vies. Le savoir est une chose, l’admettre et en voir les conséquences une autre. Il faut peut-être se pencher parfois sur des pratiques anciennes pour voir comment on gérait l’information.

En Grèce ancienne, l’immédiateté et l’ubiquité était le seul fait des divinités. Les dieux pouvaient satisfaire immédiatement les voeux plus ou moins intelligents des hommes qui avaient la possibilité d’en choisir (comme Midas). Ils pouvaient instantanément se transporter à une autre place. Les hommes eux étaient condamnés aux délais entre les événements et leur connaissance. Ces délais pouvaient être plus ou moins longs et avoir des conséquences fâcheuses ou heureuses.

Dans un passage de la tragédie d’Eschyle “Agamemnon”, la reine Clytemnestre annonce aux gens d’Argos la chute de Troie la veille. Les vieillards du choeur sont surpris de la rapidité avec la quelle la nouvelle est parvenue jusqu’à leur ville. Elle leur explique qu’un système de torches le long de la route de Troie à Argos, allumées les unes après les autres, lui a annoncé la nouvelle.

LE CHŒUR DES VIEILLARDS.

Quand la ville a-t-elle donc été emportée ?

KLYTAIMNESTRA.

Dans cette même nuit de laquelle est sorti ce jour.

LE CHŒUR DES VIEILLARDS.

Et quel messager a pu accourir avec une telle rapidité ?

KLYTAIMNESTRA.

Hèphaistos a fait jaillir, de l’Ida, une lumière éclatante. De torche en torche, et par la course du feu, il l’a envoyée jusqu’ici. L’Ida regarde le Hermaios, colline de Lemnos. De cette île, la grande flamme a atteint le troisième lieu, l’Athos, montagne de Zeus. La force de la lumière, joyeuse et rapide, s’est élancée de ce faîte, pardessus le dos de la mer, et, telle qu’un Hèlios, a répandu une splendeur d’or dans les cavernes du Makistos. Ici, sans retard, sans se laisser vaincre par le sommeil, on a transmis la nouvelle. La clarté, projetée au loin jusqu’à l’Euripos, a porté le message aux veilleurs du Messapios ; et ceux-ci, à leur tour, ayant allumé un monceau de bruyères sèches, ont excité la flamme et fait courir la nouvelle. Et la lumière, active et sans défaillance, volant par delà les plaines de l’Asôpos, comme la brillante Sélènè, jusqu’au sommet du Kithairôn, y a fait jaillir un nouveau feu. Les veilleurs ont accueilli cette lumière venue de si loin, et ils ont allumé un bûcher encore plus éclatant dont la lueur, par-dessus le marais de Gorgôpis, projetée jusqu’au mont Aigiplagxtos, a excité les veilleurs à ne point négliger le feu. Ils ont déployé avec violence un grand tourbillon de flammes qui embrase le rivage, par delà le détroit de Saronikos, et se répand jusqu’au mont Arakhnaios, proche de la ville. Enfin, cette lumière partie de l’Ida est arrivée dans la demeure des Atréides. Tels sont les signaux que j’avais disposés pour se transmettre la nouvelle l’un à l’autre. Le premier a vaincu, et le dernier aussi. Telle est la preuve certaine de ce que je t’ai raconté. Le roi me l’a annoncé de Troia.

Ce texte est assez extraordinaire, mais ne correspond pas à une pratique courante. Ce type de dispositif pose l’invénient de ne pouvoir apporter qu’un seul message, dépourvu d’ambiguité, de manière unique. Les Grecs confiaient leurs informations importantes habituellement à des messages qui se déplaçaient d’une ville à l’autre, comme le fameux coureur de Marathon. Ainsi il fallait un à plusieurs jours à un message pour parvenir à son destinataire. On imagine les enjeux quand il s’agit de demander de l’aide à un allié pour se défendre contre une attaque.

On connaît aussi la fameuse affaire de Mytilène relatée par Thucydide (III, 59). Les gens de Lesbos s’étaient soulevés contre le joug athénien. Athènes décida de réprimer sévèrement les habitants en mettant à mort les hommes et envoya un bateau pour transmettre l’ordre à exécuter sur l’île. Cependant l’Assemblée d’Athènes changea d’avis. Il fallut envoyer un autre vaisseau, en espérant qu’il arrive à temps:

Telles furent les paroles de Diodotos. Ces deux discours contradictoires et d’égale habileté laissèrent les Athéniens indécis. On passa au vote et les deux avis recueillirent un nombre de voix à peu près égal. Ce fut pourtant celui de Diodotos qui l’emporta. On envoya donc en toute hâte une nouvelle trière, de peur que l’autre, qui avait un jour et une nuit d’avance, n’arrivât la première et ne donnât l’ordre de détruire la ville. Les députés de Mytilène approvisionnèrent le vaisseau de vin et de farine et promirent à l’équipage une bonne récompense s’il arrivait le premier. La chiourme fit tellement diligence que les hommes continuaient à ramer tout en mangeant leur portion de farine délayée dans du vin et de l’huile ; ils dormaient et ramaient par bordées. Par bonheur aucun vent ne vint les retarder et le premier bâtiment, chargé d’une funeste mission, ne se pressa pas, tandis que le second faisait force de rames. Le premier devança le second juste assez pour permettre à Pakhès de lire le décret. On se préparait à exécuter les ordres, quand le second vaisseau aborda, épargnant ainsi la ruine à Mytilène. Voilà à quoi tint que la ville ne fut pas détruite.

Si l’on remonte plus haut dans le temps, les nouvelles arrivaient avec les voyageurs: des commerçants, des artisans itinérants ou des aèdes. C’est ainsi que Pénélope, dans l’Odyssée, est toujours intéressée par entendre les voyageurs qui arrivent à Ithaque. Entre l’événement et sa relation, des années pouvaient se produire. Transmis de bouche à oreille, ils avaient tendance à se légendariser.

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Communautés virtuelles Culture muséographie virtuelle réseaux sociaux Tendances Usages

De l’utilisation des groupes dans Flickr

Les 2 milliards d’images réunies en 4 ans par le site Flickr apparaissent déjà comme une réalisation extraordinaire. Mais les responsables du site ne se contentent pas d’accumuler un capital en images exceptionnel. Ils veillent aussi à sa valorisation. Depuis longtemps, il est possible d’exporter des photos vers un blogs ou de faire apparaître sur un autre site un portfolio d’images choisies selon un mot-clé. Flickr offre une fonctionnalité très intéressante, celle des groupes. Comme nous allons le montrer, il s’agit d’une fonctionnalité virtualisante à plus d’un égard.

Chaque utilisateur inscrit dans Flickr peut créer un groupe. Il peut définir des règles et le paramétriser. Ainsi il peut choisir de laisser entrer qui veut ou d’accepter en tant qu’administrateur des demandes d’accès. Le groupe a deux éléments principaux:

Les discussions: il est possible de lancer un débat entre les divers membres du groupe. Cela marche comme un mini-forum.

Le pool: c’est la fonction la plus intéressante. En effet, les membres du groupe ne versent pas directement des photos dans le pool du groupe. Ils attribuent certaines de leurs photos au pool du groupe (ou des groupes) auxquels ils ont adhéré. Ainsi une photo peut être présente dans plusieurs groupes.

Quels sont les avantages?

Flickr forme une masse imposante d’images d’une grande variété. En créant des groupes, on peut réunir des images correspondant à des thèmes ou des problématiques diverses, sans devoir importer soi-même des photos sur ce thème. Les tags permettent en partie cela. Mais les groupes ont l’avantage de ne pas dépendre de la formulation du tag (langue, orthographe) et ils ont une composante débat qui permet d’ouvrir des discussions intéressantes.

Les responsables et amateurs de musées ne s’y sont pas trompés: les groupes peuvent leur être très utiles, de diverses manières:

  • Créer un groupe correspondant à un thème. Tout est possible évidemment.

Grâce aux tags, il est possible de mieux explorer ce thème et, par exemple, de visualiser les tombes avec statues:

Voilà autant de formes de musées virtualisés (quand il s’agit d’un musée de brique et de ciment) ou de musées virtuels ou improbables. Explorer Flickr à travers les groupes permet de découvrir des choix inédits de vues ou de sujets, mais aussi de participer à des débats. Quant aux musées, ils ont toutes les raisons de créer des groupes dans Flickr et d’encourager leurs visiteurs à y insérer leurs prises de vue.

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Général Tendances Usages

Vous avez dit 2.0 ?

On discute beaucoup du Web2.0, mais en a-t-on donné une définition utile? Le critère fondamental de toute application 2.0 est la participation du public au contenu (user generated content). Cette participation peut se faire selon plusieurs modalités:

1. Le contenu est totalement fourni par le public. Le prestataire de service (souvent gratuit) met à disposition un système, mais ne fournit aucun contenu. Ce sont les utilisateurs qui l’intègrent. C’est ainsi que fonctionne l’encyclopédie collaborative Wikipédia, la blogosphère, les sites de partage d’images (Flickr) ou de vidéos (YouTube). On connaît même des journaux qui fonctionnent de cette manière, comme Agora Vox ou Rue89. Il existe des applications spécialisées dans lesquelles on peut importer des données et, parfois même, réexporter les résultats sur un autre site. C’est en tout cas une des possibilités offertes par Google Map. On peut aussi ranger Second Life dans cette catégorie: il s’agit d’un univers 3D persistant dont le contenu a été entièrement créé par ses utilisateurs.

2. Le contenu est évalué par le public. Des auteurs ou des éditeurs fournissent des contenus. Le public est invité à évaluer ces contenus, par exemple en votant pour un article. On trouve cette fonctionnalité dans de nombreux sites: journaux en ligne, blogs, site de partage d’images ou de vidéos. Elle permet de classer les contenus et de mettre les plus appréciés en avant. Sur Internet, le succès appelle le succès.

3. Le contenu est commenté par le public. Au bas de chaque article, le public peut apporter un commentaire sous forme d’une note écrite. L’auteur de l’article peut libérer ou non le commentaire. Il peut aussi y répondre, ce qui conduit à une discussion.Classiquement, on trouve des fonctions de commentaire sur les blogs, les journaux en ligne, les sites de partage d’images.

4. Le contenu est géré par le public. Le Web connaît de tels quantités de données que leur gestion doit être envisagée d’une manière radicalement nouvelle. Certains sites invitent le public à indexer les contenus en leur attribuant des mots-clés ou tags. On appelle cela social tagging, folksonomy ou, en français, indexation sociale. Le recours (rétribué ou non) à une multitude de personnes inconnues du donneur de mandat est le crowdsourcing, néologisme anglais formé sur outsourcing (crowd signifiant foule). Le cas le plus classique de folksonomy est l’indexation des images. Autant il est possible d’indexer des textes de manière relativement automatisé (en partant des contenus), autant l’image résiste à toute analyse de ce type. L’oeil humain reste encore le meilleur système d’analyse de l’image.

5. Le contenu peut être réutilisé sur d’autres sites. Afin de valoriser des contenus, des concepteurs de site mettent à disposition des ponts permettant l’exportation des contenus vers d’autres sites. Cela peut aller de fils RSS à la reprise de cartes de géographie, en passant par l’exportation d’une image vers un blog. De cette manière, les contenus sortent de leur environnement de déaprt et se diffusent sur Internet. Ils deviennent ubiquistes.

6. Le contenu peut être complètement agencé selon les souhaits de l’utilisateur. Il s’agit des offres personnalisées dont le nom commence souvent par my-. En règle général, l’utilisateur a un accès privé à cette page. Il est le seul à la voir. Mais Netvibes vient d’offrir la possibilité de rendre une version de la page personnalisée public. On retrouve aussi cette possibilité sur Facebook.

Les possibilités sont multiples et un seul site peut en intégrer plusieurs. Flickr par exemple cumule une bonne parte des fonctionnalités mentionnées ci-dessus et il leur ajoute encore une composante de réseau social. Mais tout n’est pas rose au pays du Web 2.0. En effet, d’un côté les utilisateurs de sites sont invités à se montrer créatifs, collaboratifs. De l’autre côté, il est possible de créer des sites avec peu d’efforts, simplement en agrégeant des données créées par d’autres.

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Virtuelle conférence

En ce moment même, sur Second Life, se tient une conférence intitulé «  The Virtual Worlds: Libraries, Education and Museums Conference« . Les intervenants y présentent, grâce à leurs avatars, des conférences portant justement sur l’utilisation des mondes virtuels dans les domaines de l’éducation et de la culture.

Virtual Conference

Pour y assister, rien de plus simple: rester chez soi, allumer son ordinateur et participer.

La liste des intervetions se trouve à l’adresse suivante:

http://www.alliancelibraries.info/virtualworlds/vwlemschedule.htm

La conférence continue encore tard cette nuit. L’un des inconvénients de Second Life est son horaire, le plus souvent fixé à l’heure californienne. Cela conduit à se coucher tard …