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Communautés virtuelles Usages

Retour à la vie tribale

Je me suis dit qu’il était temps que je vive une expérience de vie tribale, vous savez celle où l’on trouve les gens de sa tribu, où l’on se fait adopter par eux. Où l’on respecte certaines règles pour trouver sa place. Bien entendu, je ne me risquerais à une telle expérience que dans le monde d’Internet. Je prends donc mon double virtuel par la main et je me rends sur Tribe.
Je lui crée son profil (un jour, je vous dirai peut-être son nom, ;-)), lui trouve quelques passions et hobbies et je le lance dans la fosse aux lions. Ensemble nous explorons quelques tribus: les geeks de tous bords, les amateurs de série TV, les amateurs d’ésotérisme, etc. Deux rites initiatiques plus tard (pas compliqués ni douloureux puisque consistant en un seul clic), voici mon double virtuel membre de deux tribus (que nous protégerons par notre silence). Reste à se faire adopter par quelque membre. Il faut viser les gens en ligne, regarder les profils, les photos, les notes de blog.
Finalement nous croisons un être vivant, qui accepte derechef notre invitation à faire ami-ami. Un bref bavardage achève de nous convaincre que nous sommes sur la même longueur d’onde … à la recherche de l’intelligence collective. En guise de tatouages, quelques mots-clés pourvus de préfixes tels que « cyber » nous serviront désormais de signe de ralliement.

Vous aussi, trouvez votre tribu:

http://www.tribe.net

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Art numérique Musée virtuel

Art numérique: coup de coeur

Découvert sur le Net: une série d’animations avec illustration musicale.

http://www.sign69.com/

NB: pour changer l’animation, cliquez sur un des boutons de la bande horizontale inférieure du site.

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Bibliothèque virtuelle Culture Musée virtuel Revue de presse

Papyrus à vendre

La Fondation Bodmer, sise à Cologny, dans le canton de Genève, s’apprête à vendre de précieux papyrus afin d’assurer son fonctionnement. La communauté scientifique réagit. Une lettre, signée par de prestigieux érudits, a été envoyée à la Fondation Bodmer.
Bien entendu, on ne peut que se désoler de cette décision. Les papyrus en question pourraient se retrouver dans un autre musée, mais aussi dans une collection privée. Dans ce cas, ils ne seraient plus forcément mis à la disposition de la communauté des chercheurs. Malheureusement cette vente n’est pas un cas isolé. Selon le quotidien « Die Welt », un musée allemand pourrait être contraint de vendre son Monet pour financer des travaux de réfection*. Quant à la Fondation Bodmer, elle s’est déjà défaite de plusieurs pièces de sa collection, afin de procéder à de nouvelles acquisitions**. Comme dans tant d’autres musées, les budgets de fonctionnement ne sont pas proportionnés ni aux richesses des collections, ni aux développements architecturaux. Dans le cas précis, une extension dessinée par Mario Botta a été inaugurée en 2003. On sait que les budgets de construction et de fonctionnement sont toujours séparés et que la perception du coût dans l’un et l’autre domaine ne sont identiques. Rien n’est jamais trop beau quand il s’agit de construire un bâtiment. En revanche, on renâcle souvent pour financer des postes supplémentaires ou simplement donner des moyens d’animer un musée.
Mais faut-il pour autant s’attrister et imaginer le départ de ces papyrus comme une perte impossible à compenser ? C’est sans compter le secours des technologies de l’information. En lisant les pages consacrées à Martin Bodmer, le fondateur de cette bibliothèque, sur le site de la Fondation, on constate qu’il avait en tête un projet de réunion d’œuvres très universel. Né en 1899, il pouvait légitimement penser qu’une bibliothèque pouvait, seule, incarner son projet. Aujourd’hui, de nouveaux outils permettant de réunir et de mettre à disposition des œuvres de l’esprit considérées comme essentielles sont à notre disposition. Et la Bodmeriana, comme d’autres institutions, y a recours. Il est désormais possible de numériser, avec une qualité très élevée, des documents, qu’il s’agisse de papyrus, de manuscrits médiévaux ou de manuscrits d’auteurs plus récents. Les substituts numérisés peuvent ensuite être accessibles au monde entier sur Internet. Les fichiers en haute résolution peuvent être affichés à l’écran et sont nettement plus lisibles que l’original. Comme ils sont agrandis par rapport à ce dernier, ils permettent de voir des détails infimes. Enfin cette solution évite de devoir sortir régulièrement ces documents précieux.
Si on veut en avoir le cœur net, il suffit de se rendre sur le site du projet e-codices***, dont le but est de mettre à disposition les manuscrits suisses sous forme numérique. Piloté par l’Université de Fribourg, il offre déjà plus d’une centaine de manuscrits, dont la plupart viennent de la Bibliothèque de Saint-Gall. On y trouve aussi trois manuscrits de la Fondation Bodmer.


Cod. Bodmer 147, v. 250, www.e-codices.ch

Si ces papyrus sont définitivement promis à la vente, qu’ils soient au moins numérisés (si ce n’est déjà fait), et que leurs substituts numériques soient versés dans une ou plusieurs bibliothèques virtuelles (si ce n’est déjà le cas). Leur localisation précise importera moins, du moment qu’ils seront en tout temps disponibles pour tous. Rien ne devrait s’opposer à cela, du moment que les droits d’auteur sont tombés depuis longtemps.

* http://www.welt.de/data/2006/09/01/1017930.html
** http://www.fondationbodmer.org/fr/bibli … -34-4-4-1/
*** http://www.e-codices.ch/

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Culture Science Usages

L’arbre de la connaissance

On s’est passablement ému cet été d’un article paru dans la revue scientifique Science, qui publiait une étude menée dans 34 pays sur la croyance de la population dans l’origine animale de l’homme. 39 % des Américains n’y croient pas, mais aussi 28 % des Suisses, alors que dans un trio de pays scandinaves, seuls 8 à 13 % des sondés rejettent cette idée*. Quel phénomène accuser : la montée des fondamentalismes religieux de tous bords ou des lacunes dans les systèmes éducatifs ?
Si on se penche sur cette dernière possibilité, on peut se demander comment les connaissances passent du monde académique où elles sont élaborées jusque que dans le grand public et dans les cerveaux de nos chères têtes blondes. Vaste thème, impossible à développer ici. Bornons à constater, sur Internet, qu’il existe de nombreuses ressources permettant de s’informer sur des sujets scientifiques. Parmi toutes ces initiatives, on peut en relever qui concerne justement le domaine de l’évolution des espèces : Tree of Life Web Project**.

Ce site permet de suivre toutes les branches de l’arbre de l’évolution des espèces, qu’il s’agisse des mammifères, des dinosaures, des plantes ou des champignons. Ces branches sont illustrées par des photographies et commentées. L’intérêt de cet arbre, c’est qu’il est continuellement construit par une communauté de scientifiques et de passionnés de biologie. Le projet a aussi des ramifications dans le monde de l’éducation, puisque des classes peuvent s’inscrire au programme et y contribuer. Les photographies sont également versées dans le système par des gens du monde entier. C’est un projet généreux, car ouvert à des personnes en dehors du monde académique, et dont le but est vraiment la diffusion des connaissances, à travers un modèle collaboratif typique du Web 2.0.
Allez donc vous promenez dans les ramifications de la vie. Vous constaterez qu’il y a beaucoup plus d’espèces éteintes que vivantes et, avec un peu de chance, vous tomberez peut-être sur … vous-mêmes.

Merci à Thierry pour son aide amicale et virtuelle

* Public Acceptance of Evolution, Miller et al., Science 11 August 2006: 765-766
Résumé en français dans un quotidien suisse romand: http://www.24heures.ch/vqhome/archives_ … singe.html

** http://www.tolweb.org/tree/

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Livre Revue de presse Tendances

Le Web a son histoire

L’histoire d’Internet est déjà en train de s’écrire. Manuel Castells, dans son ouvrage « La Galaxie Internet », en a déjà déterminé cinq phases. Un spécialiste canadien d’Internet considère qu’avec le Web 2.0, Internet entre dans une nouvelle période, bien que ses outils ne soient pas tous nés récemment et sans que les particularités des phases précédentes soient forcément effacées.

La première phase, celle des militaires, est bien connue et fait partie de la légende dorée du Net.
On doit à la période suivante, celle des techniciens et des scientifiques, les progrès grâce auxquels le Web est devenu utilisable pour des non-informaticiens: mentionnons Tim Berners-Lee, l’inventeur du WWW.
Sont venus ensuite des informaticiens qui érigeaient la liberté comme valeur fondamentale et qui ont bouleversé les règles du jeu. C’est la naissance de l’open source et du tout gratuit. Cette phase marque le Web de manière assez fondamentale.
Internet s’est alors transformé en une vaste communauté d’échanges, grâce à des outils comme les forums, les sites de tchatche.
Est venu le commerçant qui a pensé qu’Internet pouvait devenir un grand marché. Comme la grenouille de la fable, la bulle spéculative a enflé et a explosé. La Net-économie n’en est pas pour autant morte. Elle revient même en force, mais avec de nouveaux modèles. Témoin: la saga de Google et son concept de publicité en ligne.
Le Web 2.0 est peut-être une synthèse de toutes ces périodes et/ou l’aube de l’ère de l’intelligence collective que certains prédisent.

Pour en savoir plus:

Manuel Castells, La galaxie Internet, Fayard 2002
Article de Martin Lessard sur Agora Vox: http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=13730

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Bibliothèque virtuelle Culture Musée virtuel Pratique Usages

Partager ses expériences de voyage

Quand on part en voyage, on achète habituellement un ou plusieurs guides. Pendant ses vacances, on prend toute la mesure de la différence entre ce qui est imprimé et la réalité: petit resto fermé, changements d’horaire, nouvelle offre de transport. Certains guides offrent la possibilité d’annoncer les changements constatés ou les « bons plans ». Mais il faut attendre la nouvelle édition pour que les modifications soient intégrées.
D’où l’idée de créer un guide collaboratif sur Internet, intitulé Wikitravel, sur le modèle de Wikipédia. Pour l’instant, ce site ne remplace pas le guide imprimé beaucoup plus pratique à emporter. Il est surtout utile pour partager ses expériences. On peut l’utiliser avant de partir pour profiter des expériences des autres et l’on peut, dès son retour, y inscrire ses découvertes.
C’est ainsi que j’ai modifié dans Wikitravel l’article Pompéi, un endroit que je viens de visiter. En effet, juste avant de partir, j’ai pu réserver des plages de temps dans des maisons avec de magnifiques peintures, habituellement fermées, en utilisant le site Internet Arethusa, conçu par une société spécialisée dans la médiation culturelle. Grâce à ce système, les conditions de visite sont idéales : seule une vingtaine de personnes peuvent entrer en même temps dans la maison. Dans la réalité, le système est si confidentiel que ma petite famille et moi étions seules à pouvoir admirer ces œuvres deux fois millénaires.


Cupidon des Thermes suburbains, visibles seulement grâce au système de réservation d’Arethusa

J’aurais pû garder le secret pour moi, bien entendu, mais j’ai préféré le partager avec d’autres. Wikitravel m’a paru un bon moyen.
Actuellement Wikitravel contient encore beaucoup de cases vides. Mais il faut imaginer qu’à l’avenir, les gens se déplaceront de plus en plus avec des appareils mobiles (téléphones, organiseurs, ordinateurs portables) permettant d’accéder à Internet en tout temps. La plupart des lieux touristiques seront pourvus de réseaux wifi. Grâce à cela, les voyageurs pourront en tout temps accéder à des informations et, plus important encore, à des services (réservation d’hôtels, de spectacles, etc.). Dans ces conditions, les guides touristiques collaboratifs seront des portes d’entrée stratégiques conduisant aux informations et ils seront mis à jour pratiquement en temps réel.

Wikitravel: http://wikitravel.org/

Arethusa, site permettant de réserver des plages de temps dans des maisons peintes: http://www.arethusa.net/

Autre guide collaboratif:

http://world.wikia.com/

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Musée virtuel Tendances

Taguer des oeuvres d’art

Les visiteurs d’un musée d’art ne vont pas décrire des oeuvres de la même manière que des conservateurs ou des historiens de l’art. Par conséquent, ils ne vont pas les chercher avec les mêmes termes sur un site Internet. Les spécialistes classent les tableaux selon des styles, des écoles, des périodes. Ces concepts restent méconnus du grand public qui ne fera pas une nette différence entre symbolistes et peintres pompier.
C’est la raison pour laquelle certains musées essaient d’ouvrir l’indexation des oeuvres au public. Cela est possible grâce à Internet. Sur les sites de ces musées, les visiteurs ont la possibilité de saisir des mots-clés. Ces mots-clés sont communément appelés des tags et cette approche est connue sous les noms anglais de « folksonomy » (folksonomie) ou de « social bookmarking » (indexation collaborative). Cette approche, typique du Web 2.0, ne se limite d’ailleurs pas aux oeuvres d’art, mais s’étend à tout ce qui se publie sur le Net, des photographies aux listes de liens.

Les musées peuvent ainsi exploiter ces termes et faciliter l’accès des visiteurs aux oeuvres. Cela permet de combler le fossé qui existe forcément entre spécialistes et amateurs. L’indexation collaborative est aussi un des instruments de l’intelligence collective qui jaillit du Net. Il ne s’agit pas, dans ce domaine, que des savants apprennent à des ignorants, mais de faire naître le sens ensemble.

Sites de musées « tagables »:

http://www.clevelandart.org
http://magart.rochester.edu/

Steve, outil de réunion et d’analyse de la terminlogie vernaculaire:
http://www.steve.museum/

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Culture Musée virtuel Science

Le grand frisson

L’Exploratorium de San Francisco, un des plus grands musées des sciences du monde, a organisé un événement d’un type particulier: il s’agissait de faire vivre à un public présent dans le musée, mais aussi à la communauté des internautes le grand frisson provoquée découverte scientifique, et cela en direct. Le musée a choisi une expérience d’un type particulier, alliant technologie de pointe et science ancienne: la mise au jour du texte caché d’un palimpseste, dont l’auteur n’est autre qu’Archimède.
Un palimpseste est une forme de récupération: au Moyen-Âge, le support de l’écriture, le manuscrit en peau de bête, était très cher. Il arrivait donc que l’on gratte consciencieusement un manuscrit pour y écrire un nouveau texte. Bien entendu, on a déjà pu lire ce qui avait été inscrit dans les palimpsestes connus, mais les techniques actuelles permettent de recréer une image numérique d’une page de palimpseste, contenant le texte le plus ancien. L’image est d’une telle qualité, qu’elle permet de bonnes conditions de lecture.
La lecture du texte ancien se fait grâce aux rayons X, qui permettent de mettre en évidence certains composants chimiques. C’est ainsi que le texte ancien peut réapparaître. Le manuscrit a donc été installé dans un scanner, dans un laboratoire de l’Université de Standford, le Standford Synchrotron Radiation Laboratory (SSRL).


Credit: Archimedes Palimpsest Project

Le processus de scannage pouvait être admiré à distance par les personnes présentes dans le musée et par les internautés, invités aussi à poser des questions par email. Une fois le scannage terminé, le public a pu découvrir les premières images du premier texte du palimpseste qu’un scientifique améliorait sur son ordinateur.
Il est toujours possible de revivre cette expérience. Le site du musée a archivé le webcast (d’une durée d’une heure environ) et donne l’adresse d’un site où il est possible de voir le texte découvert et qui offre de nombreuses informations sur le manuscrit.

Exploratorium de San Francisco: http://www.exploratorium.edu/

Podcast: http://www.exploratorium.edu/archimedes/index.html

Site sur le palimpseste: http://www.archimedespalimpsest.org/

Article décrivant la technique utilisée: http://www2.slac.stanford.edu/tip/2005/ … imedes.htm

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Culture Musée virtuel Usages

De la fouille au musée virtuel

L’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) a pour mission de veiller à la détection, la conservation ou la sauvegarde du patrimoine menacé, en France. Il effectue des sondages dans des endroits où de nouvelles constructions sont prévues et, le cas échéant, il pratique des fouilles. Il a aussi pour mandat de publier ses découvertes et de les faire connaître au grand public. L’INRAP n’a pas de musée pour remplir cette mission. Il édite une revue et utilise les possibilités d’Internet. Le site de l’INRAP offre donc des dossiers et des expositions virtuelles pour exposer les richesses trouvées dans le sous-sol.
L’exposition virtuelle mise en exergue actuellement est consacrée à deux haches en pierre polie, datant du Néolithiques et trouvées dans un sondage, dans l’Aisne. L’internaute peut manipuler une de ces haches directement sur son écran. Il découvrira aussi comment des Papous de Nouvelle-Guinée fabriquent encore aujourd’hui des objets semblables.

Les expositions virtuelles de l’INRAP sont généralement attractives. Elles sont dynamiques et peuvent être parcourues assez rapidement par le visiteur pressé. Elles donnent une bonne idée des sites et découvertes présentées et rendent les activités de l’INRAP vivantes en montrant des images de la fouille et des archéologues.
Ce sont aussi des expositions qui se font en dehors de tout musée, par les auteurs mêmes des découvertes. Ainsi Internet permet de raccourcir le chemin qui va de la fouille au musée … virtuel.

Site de l’INRAP: http://www.inrap.fr/

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Culture Musée virtuel Usages

Art: de la poubelle au musée virtuel

Un homme d’affaire new-yorkais s’est créé une collection d’oeuvres d’art, en récupérant des tableaux et des photographies qui étaient destinées à être jetés. Pour la plupart, il s’agit de réalisations d’étudiants en beaux-arts. D’autres viennent de marchés aux puces. Notre collectionneur a rempli, avec ses oeuvres récupérées, son appartement, sa maison de campagne, son bureau et un local loué à cet effet. Il a finalement considéré que la meilleure façon de les présenter au public était de créer un musée virtuel sur Internet, dont la capacité de présentation est sans limites.
Il a donc fait réaliser, propablement à ses propres frais, un remarquable site sur lequel on peut, à loisir, admirer des tableaux voués à la destruction et découvrir, peut-être, un artiste de talent. C’est en tout cas l’espoir du promoteur de ce site.

http://www.discardedart.com/

Source: New-York Times