Tous mes voeux pour la nouvelle année, que vous la fêtiez dans la vie réelle ou dans le monde virtuel.
Dans Second Life, le champagne coulait à flot:
C’était il y a quelques années. Alors assistante de grec ancien à l’Université, j’étais en charge d’expliquer aux étudiants la théorie selon laquelle les épopées homériques, l’Iliade et l’Odyssée, tiraient leur origine d’une tradition orale. Personne ne doute de cette origine, mais deux théories s’opposent sur la composition des poèmes attribués à Homère. Selon les uns, seul un poète unique (ou deux poètes, un pour l’Iliade et un pour l’Odyssée) ont composé ces poèmes et leur longueur imposait l’usage de l’écriture. Selon les autres, ces poèmes ont été composés dans le cadre d’une tradition collective d’aèdes, qu’on aurait, suite à la disparition de ladite tradition, personnifié sous les traits d’un poète aveugle, Homère, dont l’existence historique est douteuse.
Homère et son guide, William Bouguereau (extrait)
Parmi les savants qui ont défendu cette position, il faut mentionner l’américain Milman Parry (1902-1935). Ce dernier a présenté une thèse à la Sorbonne, où il démontre le caractère formulaire du langage homérique : ce langage fonctionne un peu comme un jeu de construction danois, fort apprécié de nos enfants. Il est formé de groupes de mots, des formules, qui groupent nom et épithète (Athéna aux yeux pers, Zeus assembleur des nuées, …), de morceaux de phrases (des mots s’échappèrent de la barrière de sa bouche), voir de petites scènes. L’aède (poète oral) assemble ces formules pour former son poème. Les histoires répondant elles-mêmes à des canevas, le poète improvise à chaque fois son poème.
Les tenants du poète unique et de la composition écrite renvoyaient toujours l’argument de la longueur pour démonter la théorie de leurs adversaires : lire l’Odyssée de bout en bout prend environ 24 heures. Milman Parry souhaitait alors montrer qu’une tradition orale était capable de composer des poèmes, sans recourir à l’écriture. Le moyen le plus évident de faire cette démonstration était d’en trouver des exemples vivants. C’est pourquoi Milman Parry s’est rendu dans les Balkans (dans les années 30) avec du matériel d’enregistrement. Il y avait encore là une tradition orale vivante. Milman Parry a fait de nombreux enregistrements de poètes oraux et, après sa mort accidentelle, Albert Lord a poursuivi ses travaux. Malheureusement pour ces deux chercheurs, cette tradition orale ne présentait pas de très longs poèmes, d’une durée équivalente à celle des poèmes homériques.
A l’époque où je présentais leurs travaux, qui présentaient de toute façon un intérêt sur les techniques d’improvisation à partir d’un style formulaire et de canevas, j’avais lu que tous les enregistrements qu’ils avaient faits dormaient dans les compactus d’une université américaine et qu’ils avaient finalement été peu exploités. C’était un triste constat de voir les témoignages d’une des dernières traditions orales européennes pratiquement inaccessibles et condamnés à l’oubli.
Ce fut donc une agréable surprise de découvrir que, grâce aux techniques de numérisation et à Internet, la situation avait finalement évolué. En effet, les enregistrements sont numérisés et, peu à peu, mis à la disposition de tous ceux qui sont susceptibles de s’en occuper, sur le Net. Cette banque de données n’intéressera plus forcément les hellénistes, au premier chef, mais les folkloristes, les spécialistes des Balkans. Et peut-être qu’on trouvera une partie des réponses aux questions de Parry et Lord.
La numérisation et la mise en réseau d’information peut redonner vie à toutes sortes de corpus qui dorment dans des caves de bibliothèque. Ceux qui en seraient les meilleurs spécialistes habitent peut-être trop loin pour venir les étudier, mais si ces documents sont disponibles sur Internet, ils auront la possibilité de les exploiter. Et le savoir humain en sera d’autant plus augmenté.
… dans Second Life. Vous pourriez l’apercevoir en vous promenant en divers endroits. Il fait du patin dans Christmas Wonderland et se promène dans son traîneau tiré par des rennes au-dessus du magasin Blaze.
On trouve partout dans Second Life des attributs de la fête de Noël. On ne compte plus les sapins décorés et on peut même voir une crèche:
Si vous cherchez une célébration plus originale, vous pouvez toujours célébrer les Saturnales dans le sim Nova Roma. Cette fête tombait à la même période que le Noël des Chrétiens (si ce n’est pas le contraire…). Malgré le sapin de Noël qui ornait le Forum, c’est bien cette fête qui avait lieu. Je n’en ai vécu qu’une partie. A l’occasion d’une réunion du Sénat, dans la Curie, l’empereur Julianus Caesar a distribué aux avatars présents des dons pour les Saturnales (soit 300 L$). Ces dons sont à l’origine de nos étrennes.
Mais si vous voulez échapper à toute cette excitation de Noël, vous pouvez toujours vous réfugier dans un ashram et méditer en paix.
On discute depuis un moment déjà de l’influence des ordinateurs et d’Internet sur les livres:
– le traitement de texte avec sa technique « couper-coller » succède à la machine à écrire ou au manuscrit. Il devient plus simple de retravailler ses textes, de déplacer des paragraphes.
– les versions numérisées entrent en concurrence avec les versions papiers. Elles ne sont pas plus pratiques à lire, mais elles offrent d’autres possibilités comme la recherche dans le document. Le livre papier n’est cependant toujours par mort et, depuis la naissance de l’informatique et d’Internet, on n’a jamais autant imprimé. Le e-book, lisible sur divers supports (organiseurs, téléphones portables, iPod), se développe sans mettre trop en danger le livre papier.
La prochaine révolution concernant le livre est en marche et c’est la notion même d’auteur qu’elle remet en question. L’écriture collective existe depuis longtemps, mais Internet lui offre des outils qui pourront peut-être lui conférer un véritable statut.
Le premier exemple d’écriture collective est Wikipédia. Contrairement à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, il n’a ni auteur, ni éditeur et c’est une communauté virtuelle qui veille sur son développement.
Autre exemple intéressant: une encyclopédie datant de l’époque byzantine et rédigée en grecque, la Souda, est en cours de traduction sur Internet depuis dix ans. Elle compte environ 30’000 entrées et n’a jamais été traduite dans une langue moderne. L’entreprise n’est possible qu’avec la collaboration de milliers de personnes. Une équipe a donc décidé de mettre en place un système sur Internet, permettant de gérer la traduction et d’offrir le résultat en consultation. Chaque personne possédant les compétences requises (connaissance du grec ancien et rédaction en anglais) peut s’inscrire. Certains professeurs de grecs assignent même des articles à traduire à leurs étudiants, ce qui peut constituer un excellent travail de séminaire. Il y aussi dans ce projet un contrôle de qualité, le but étant que chaque article soit revu. Actuellement plus de 20’000 contributions sont en ligne. D’un point de vue technique, les contenus sont en XML. Il est possible de faire des recherches dans le corpus et le tout est accessible gratuitement.
Il est possible de tirer parti encore autrement d’Internet dans l’écriture d’un ouvrage: c’est l’écriture en ligne autorisant les lecteurs à faire des commentaires directement sur les paragraphes de l’ouvrage. Un professeur de journalisme de l’Université de New York est en train d’écrire un papier intitulé: « The Holy of Holies ». Son texte est disponible sur le Net et chacun peut poster des commentaires. C’est l' »Institute for the Book of future » qui lui a mis en place un prototype permettant d’engager un dialogue avec ses lecteurs déjà au cours de l’écriture.
http://www.futureofthebook.org/mitchell … yofholies/
http://www.futureofthebook.org/
Comme on le voit, Internet ne bouleverse pas seulement l’accès aux livres, les formats, les recherches documentaires, mais également l’écriture qui, auparavant, était le seul fait d’un personnage hautement sacralisé, l’auteur.
Time Magazine vient de dévoiler la personnalité de l’année. Après avoir scruté l’année 2006 et tous ses malheurs qui ont touché l’Irak, le Liban et d’autres contrées encore, ses rédacteurs n’ont pas vu une personnalité qui avait pu, d’une manière ou d’une autre, infléchir le cours des événements.
Ces journalistes ont en revanche constaté que dans un domaine, la situation avait profondément évolué: en effet, le Web 2.0, ainsi qu’on le nomme, met en avant un nouvel acteur, un acteur collectif et collaboratif, la communauté des internautes qui, de plus en plus, ne se contentent pas de surfer et de glâner des informations, mais qui y contribuent. La personnalité de l’année, pour Time Magazine, c’est donc cet ensemble hétéroclite que forment les bloggeurs, ceux qui filment et montent leur production pour la publier dans YouTube, ceux qui corrigent sans relâche Wikipédia, qui construisent des maisons dans Second Life.
Cette foule qui n’est pas tout à fait anonyme, mais si nombreuse qu’il est difficile de faire partie des quelques élus qui deviennent célèbres, ne compte pas son temps, ni même son argent, pour apporter des contenus sur le Web, participer aux débats. Parmi eux, on retrouve l’esprit des bâtisseurs de cathédrales, qui posaient des pierres tout en sachant qu’ils ne verraient peut-être pas la flèche de l’édifice. Qu’est-ce qui nous pousse, nous tous, à continuer à oeuvrer au contenu d’Internet? A participer à sa vie très animée?
Qu’on ne se leurre pas. Données en masse, versées par des foules, ne signifie pas toujours excellence. Dans Internet, le pire côtoie le meilleur. Mais, comme le magazine le souligne, cette expérience mérite d’être tentée. Elle devrait en même temps être observée, analysée. Certains domaines, comme la présentation des contenus culturels, les outils permettant aux chercheurs de mieux collaborer, l’éducation, l’échange entre états et citoyens, etc., mériteraient d’être plus soutenus. Toutefois cette désignation montre bien que, quelles que soient les mesures prises, un nouvel acteur doit être pris en compte: VOUS!
Tout Balzac, ça prend un long rayon de la bibliothèque. Qui aurait l’idée de les aligner chez lui, de les voir prendre la poussière et n’être sortis que de temps en temps? Maintenant, pour peu que vous ayez un ordinateur connecté sur le Net (et si vous me lisez, c’est certainement le cas!), tout Balzac est là, dans la bibliothèque virtuelle. Il est là, mais il est aussi présenté de manière intelligente, ergonomique et pourvu d’un outil de recherche permettant de le « feuilleter électroniquement ». Vous ne voulez pas lire un roman complet, mais juste savoir ce que Balzac dit de Noël? En une seconde, vous découvrez les 15 occurences de ce mot.
Banc où Balzac est supposé avoir parlé pour la première fois avec Evelyne Hanska, à Neuchâtel (Suisse)
Photo: collection des Travaux publics de Neuchâtel
Bien entendu, pour lire un roman de Balzac, rien ne vaut un volume acheté dans une librairie ou emprunté dans une bibliothèque. Mais pour le feuilleter, pour l’étudier, cet outil est très précieux. Et peut-être encouragera-t-il certains à lire l’ensemble ou une partie de la Comédie humaine.
http://www.v1.paris.fr/musees/balzac/fu … tation.htm
Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas d’un exemple unique. Nous avions déjà évoqué la publication électronique du roman baroque Artamène. Le support numérique convient particulièrement bien à des corpus étendus. On trouve des exemples cette littérature sur support numérique sur une page de la bibliothèque de l’Université de Chicago:
http://www.lib.uchicago.edu/e/ets/efts/French.html
De telles réalisations vont-elles changer notre façon de lire? Plutôt que de lire un texte du début à la fin, pratiquerons-nous une lecture discursive, allant d’un passage à l’autre, un peu comme quand on prend connaissance de la littérature à travers des recueils, des anthologies et autres chrestomaties? Il s’agira un jour d’étudier les nouvelles habitudes de lecture.
Un petit regret. L’accès à plusieurs de ces oeuvres est restreint aux membres des Universités.
Depuis quelques temps, l’art numérique s’est imposé. Mais comme d’autres mouvements avant lui, il pause des problèmes nouveaux, notamment posés par la volatilité de son support. En effet, ces oeuvres, créées sur des ordinateurs, survivent difficilement à l’évolution technologique rapide dans ce domaine. Quand ce ne sont pas les machines et les systèmes d’exploitation qui changent, ce sont les standards d’Internet, les logiciels, les formats.
Contrairement à celui de l’art des siècles précédents, celui de la fin du 20ème et de ce début du 21ème siècle sera difficile à maintenir. Comment pourra-t-on visionner ces oeuvres dans quelques décennies? Comment les conservera-t-on? Les institutions responsables de l’archivage culturel commencent à se poser ces questions. Aujourd’hui même a lieu, à Paris, une journée de réflexion sur ce thème, organisée par la Bibliothèque nationale française, conjointement avec une galerie d’art spécialisée dans l’art numérique, Numeriscausa.
Numeriscausa: http://www.numeriscausa.com/
Programme de la journée: http://www.numeriscausa.com/pages/media/docs/netart.pdf
Bibliothèque nationale de France: http://www.bnf.fr/
En Suisse, le projet Archives Actives oeuvre dans le domaine de la mise en œuvre de mesures de sauvegarde et de stratégies de conservation dans le domaine de l’art électronique (bandes vidéo, installations, Internet). Ce projet, menée par la Haute école des arts de Berne, est soutenu par l’Office fédéral de la Culture.
Site du projet: http://www.hkb.bfh.ch/aktivearchive.html?&L=1
A lire, sur l’art numérique:
Mark Tribe, Reena Jana, Art des nouveaux médias, Taschen, 2006
Depuis mon enfance, j’éprouve une passion pour l’exploration spatiale. Plus d’une fois, j’ai veillé une partie de la nuit pour assister au départ d’une mission. La nuit de samedi à dimanche aussi. La différence cependant était qu’au lieu de me retrouver seule sur mon canapé, j’étais entourée d’autres passionnés de l’aventure humaine dans l’espace. De plus, pour patienter pendant les arrêts du compte à rebours, j’ai pu visiter le musée international des vols spatiaux et visionner un planétarium. Comment est-ce possible? Tout simplement en envoyant mon avatar dans Second Life.
International Spaceflight Museum
Ce musée a été construit par une communauté de passionnés de l’aventure spatiale. Il a démarré sur un terrain de Second Life appartenant à un ami. Mais le propriétaire souhaitant disposer à nouveau de son bien, pour le vendre, un des membres de la communauté a décidé d’acquérir une île , Spaceport Alpha. Les autres membres ont accepté de l’aider à payer les frais mensuels que doit tout propriétaire d’île dans SL. Le musée présente des reconstitutions en 3D d’engins spatiaux. On peut y voir le LEM (module lunaire qui se posait de la lune) ou la jeep lunaire.
Un chemin circulaire permet d’admirer des engins plus grands: des fusées, dont la fameuse Saturn V, qui permit d’envoyer des hommes sur la Lune, ou la navette spatiale. Le musée possède plus de modèles 3D de fusées qu’il ne peut en présenter sur son espace (plus de 50). Il doit donc effectuer des rotations dans ses expositions.
On a aussi un globe qui présente plusieurs animations: la surface d Mars ou les éclairages terrestres pendant la nuit. Il existe aussi un planétarium dans lequel on peut observer les constellations.
L’entrée du musée est gratuite. Il n’en est pas pour autant livré aux visiteurs. On y trouve de nombreuses bornes d’information, des possibilités d’interaction avec les initiateurs et même des membres du staff, prêts à renseigner. La traditionnelle boutique vend des tee-shirts pour avatars. Il faut relever qu’il y a une conception architecturale et muséographique dans ce projet. C’est un endroit attractif et livrant une information de qualité, interactive et attractive.
Les événements
Le musée organise régulièrement des événements concernant l’actualité de l’exploration spatiale. Hier soir, il était possible de visionner en direct le départ de la navette spatiale sur des écrans géants, en laissant son avatar confortablement assis sur des sièges, soit dans la zone VIP cosy soit dans l’arène principale dédiée aux événements.
A l’heure du lancement, l’arène était pleine. L’ambiance était bon enfant et ceux qui le souhaitaient ont pu faire part de leur émerveillement.
Et la NASA?
Le musée international des vols spatiaux est une initiative privée. Mais la NASA se sera pas en reste. Son antenne de recherche, NASA Ames, prépare son arrivée dans Second Life. Elle prévoit de construire complexe dédié à la collaboration scientifique. Elle comportera une reproduction en 3D de ses bâtiments, plus deux zones distinctes, Moon Colab Area et Mars Colab Area, elle met à disposition des espaces pour ceux qui ont des projets intéressants à développer. Il est possible de s’annoncer. Les projets affluent certainement. Pour donner une idée de ce que les gens proposent, en voici un exemple trouvé sur le Net:
http://camden-mitchell.livejournal.com/5028.html
Il y aura certainement une partie dédiée au grand public. L’accueil du Colab est contiguë à celle du Musée international des vols spatiaux.
On peut penser ce qu’on veut de Second Life, qui constitue une sorte de miroir de notre propre société. On y trouve beaucoup de casinos, d’offres liées à la pornographie, d’affaires immobilières et de commerces divers. Parallèlement, l’offre dans les domaines de la culture et de l’éducation n’est pas absente. Loin de là. Chaque jour se tiennent des débats, des discussions sur les thèmes les plus divers. Les musées commencent à apparaître aussi. Le seul inconvénient est l’absence de contenus en français.
Pour en savoir plus:
http://slispaceflightmuseum.org
http://www.metaversemessenger.com/2006archive.htm
Numéros des 9 et 16 mai, 14 novembre 2006
La campagne présidentielle française se fait aussi sur le Net. Bien entendu, chaque candidat a qui son blog, qui son site collaboratif. Il y a de nombreux blogs commentent aussi les positions des politiciens. Mais maintenant une WebTV donne la parole aux différents candidats. C’est le PoliTIC’Show, qui se présente comme la première WebTV politique citoyenne francophone. Elle a été créée par une équipe de jeunes blogueurs et réalisateurs passionnés. Après avoir commencé par Le Pen, elle livre un interview fleuve de François Bayrou. Ségolène Royale vient de confirmer sa participation. Les interviews sont publiées en plusieurs parties, mais intégralement et sans montage. On finit donc par surprendre les candidats à se gratter le nez… Le ton est plutôt celui de la discussion, où on a le temps d’expliquer ses positions. C’est un avantage par rapport aux télévisions classiques qui oblige les politiciens à livrer leur message en deux minutes (sucré cassé sur le dos des autres compris). Ainsi les citoyens peuvent mieux connaître ceux dont ils inscriront le nom sur un bulletin.
François Bayrou a donné un entretien-fleuve (près de 3 heures). Il paraît ou essaye de paraître comme le candidat des internautes. Ce n’est donc pas un hasard s’il a devant lui un MacBook ouvert. La discussion commence par sa biographie et glisse rapidement sur la version qu’on en trouve sur WIkipedia. Il y était dit qu’il s’était marié à l’âge de 18 ans. Le candidat à la présidence corrige immédiatement: il s’est marié à 20 ans. Il avoue ensuite ne pas savoir s’il peut corriger lui-même cette erreur. En tous les cas, la correction a été apportée depuis. Est-ce lui?
Peut-être que le champ texte de Google paraît trop désincarné, trop froid à certains utilisateurs. A l’instar des desks d’accueil où on trouve généralement de charmantes créatures, certains moteurs de recherche ont créé une interface humaine, qui prend la forme d’une femme prête à répondre à toutes vos questions. Ms Dewey se vante donc d’avoir d’énormes connaissances. Elle vous invite à écrire votre question…
… puis réfléchit. Elle vous livre enfin vos réponses:
Sur le site de Studyrama, consacré à la formation, c’est Emilie qui se charge de renseigner les visiteurs, en principe des jeunes entre 18 et 25 ans. Il est possible d’écrire des phrases en langage naturel. Emile retourne une réponse et propose un ou plusieurs liens sur des pages du site.
Emilie sait faire d’autres choses. Quand la question n’a pas de sens, elle esquive: changeons de sujet, laisse-moi réfléchir…Mieux encore: elle suit la souris des yeux!
Au fait, pourquoi pas des garçons ?
* vivement qu’on passe à la version définitive, le « bêta » laisse planer des doutes quant aux compétences d’Emilie.