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Culture Musée virtuel

Le modèle de l’iceberg

Plus j’avance dans mes réflexions, plus je constate qu’il faut développer des solutions intégrées. Les solutions toutes faites n’existent pas et finalement il faut chaque fois se demander comment il est possible de virtualiser un musée, une collection, une thématique.

Monde réel/monde virtuel

Un musée de brique et de ciment ne s’oppose pas de manière si radicale à un musée virtuel. Les grands musées se déployent de manière évidente dans le monde réel, en ouvrant des succursales (comme le Louvre), en créant des expositions qui voyagent ensuite ou en prêtant des objets. Ces grands musées se sont naturellement virtualisés en créant des offres attractives sur Internet. Le meilleur exemple à mentionner est peut-être celui du Tate, un musée national anglais sur quatre sites, qui a mis l’entier de sa collection en ligne (objets non exposés compris).

http://www.tate.org.uk/

De l’autre côté, un projet muséal virtuel n’exclut pas forcément les actions dans le monde réel, comme des manifestations ou des expositions itinérantes.

Le modèle de l’iceberg

Si on s’en tient aux offres numériques en ligne, il n’y a pas de recette toute faite. On ne peut pas affirmer que Second Life est une meilleure solution qu’une banque de données en ligne ou qu’un site Web. De plus, Internet est rempli de sites contenant des données extraordinaires, mais sans aucun souci de valorisation. Il faut savoir que la plupart des gens, une banque de données en ligne est difficile à utiliser, car elle suppose de savoir à l’avance ce qu’on cherche.
En fait, il faut imaginer un projet de musée virtuel comme un iceberg. L’iceberg a une partie visible toute petite. Cette pointe peut être constituée d’une offre particulièrement attractive, attirant un public large. Il peut s’agit d’un site Web (bien fait), d’une exposition virtuelle interactive ou même d’une île sur Second Life. Cette offre constitue une porte d’entrée sur une autre, plus riche. Cette seconde offre, la partie large immergée de l’iceberg, ne concernera plus qu’une partie du public, cherchant un approfondissement: étudiants, enseignants, chercheurs, passionnés, … Elle peut elle-même déboucher sur une troisième couche de données, beaucoup plus brutes qui sont recherchées uniquement par des spécialistes. C’est la partie basse l’iceberg, celle qu’on atteint qu’en plongeant en eaux profondes.
La force des solutions numériques en ligne est justement de donner l’accès à l’ensemble des information et permettre des passages entre les diverses couches, destinées à des publics différents.

En fait, ce ne sont pas les musées qui se virtualisent, mais les informations qu’ils recèlent. Une fois ces informations numérisées et publiées en ligne, elles font partie d’un ensemble plus vaste, le musée virtuel total, qu’il est possible d’exploiter grâce à divers outils, comme les moteurs de recherche. Cela permet aussi de mettre en parallèle plus facilement des oeuvres ou des objets provenant de musées différents et d’actualiser des collections virtuelles.