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Flot d’informations

Une session de la Conférence Lift12, à Genève, était consacrée aux informations qui nous submergent à un tel point que nous n’arrivons plus à les gérer. Anaïs Saint-Jude, responsable du BiblioTech Program à l’université de Stanford, a présenté une intervention intitulée “Perspective on information overload”. Elle a relevé que ce n’est pas la première fois, dans l’histoire de l’humanité, que l’on a ressenti cette impression d’être dépassé par la masse d’informations à disposition. La Renaissance a vu une explosion des connaissances: on a redécouvert l’Antiquité et l’horizon s’est élargi à l’Amérique. De surcroît, l’imprimerie a permis une meilleure diffusion de l’information. La présentation avait du reste pour sous-titre “De Gutenberg à Zuckerberg”. C’est au cours de cette période que de nouveaux outils ont été créés pour permettre de digérer l’information et de la diffuser sous une forme qui la rendait accessible à un nombre important de personnes et non plus aux seuls érudits. Anaïs Saint-Jude a évoqué la figure de Théophraste Renaudot (1586 – 1653) qui a donné son nom à prix littéraire prestigieux. En 1631, il a créé La Gazette, le plus ancien journal publié en France. C’est l’origine du travail journalistique qui recherche l’information et la rend sous une forme plus simple à comprendre.
Anaïs Saint-Jude a aussi montré le rôle essentiel de la correspondance dans la diffusion d’informations et la création de réseaux, bien avant Facebook. Rappelons en passant que Balzac lui-même avait fait la connaissance de Mme Hanska grâce à une lettre. C’est suite à une correspondance enflammée qu’ils ont décidé de se rencontrer. Mme Hanska vivait en Pologne, Balzac à Paris. La rencontre a donc eu lieu à Neuchâtel, en Suisse.
Si on remonte plus haut dans le temps, on peut aussi admettre que l’Antiquité a dû faire face à une quantité d’informations importante. C’est pourquoi, à l’époque hellénistique, des bibliothèques ont été mises en place. La plus célèbre était celle d’Alexandrie. Cependant disposer des rouleaux sur des étagères n’amenait pas grand-chose. Il fallait encore mettre en place un inventaire, ce qui ne fut pas tâche facile.
Page d'une édition imprimée de Platon datant de la Renaissance
Chaque période a trouvé des solutions pour gérer l’information. La nôtre ne fera sans doute pas exception. Cette session de Lift12 est restée muette sur les possibilités actuelles de gérer l’information. A mon sens, elles vont se développer dans deux sens. Tout d’abord la curation faite par des experts ou des intermédiaires et qui ne peut faire l’économie du cerveau humain. Avec pour désavantage de nécessiter des ressources importantes en personel. Ensuite des solutions basées sur des métadonnées et des algorithmes permettant de traiter des masses importantes d’informations. Autrement dit le Web sémantique.