Pour développer mes expériences muséales dans Second Life, j’ai acquis deux parcelles en zone urbaine. Je n’ai donc pas de jardin. Mais plus je me promène dans cet univers virtuel, plus je me rends compte que j’aurais pu/dû prendre une option différente. En effet, il semblait au départ qu’un bâtiment soit nécessaire à tout projet : exposition ou réunion se devait d’avoir des murs. Les parois semblent tellement pratiques pour faire des accrochages : cependant le simple accrochage de tableaux semble l’option muséographique la moins attractive de SL. Les murs pouvaient donner l’illusion aux avatars d’être à l’abri des regards indiscrets, mais les murs de SL ont des yeux. En effet, il est possible, grâce aux boutons de contrôle de la caméra, de passer les murailles et de s’inviter à n’importe quelle scène. C’est pourquoi des systèmes de sécurité sont en train de naître, permettant de repérer des avatars dans une certaine zone.
De nombreuses infrastructures créées dans SL sont à ciel ouvert, notamment les auditoires ou les cinémas et même certains centres commerciaux. Les jardins privées ou publics pullulent, de même que les garden center où il est possible d’acquérir des arbres, des fleurs, des fontaines et même d’immenses cascades. Rien n’y manque, sauf les nains de jardin dont je n’ai pas encore vu d’exemplaires. Depuis peu, Second Life a même son jardin botanique où les meilleurs paysagistes ont pu donner libre cours à leur imagination : pavillon oriental ou grec, serres lumineuses, cascades géantes, simulation d’orage sur une plage tropicale ou jardins suspendus dans le ciel.
Jardins suspendus dans le ciel
Ces créations nous rappellent que le mot paradis vient d’un terme persan signifiant jardin. Les avatars peuvent se promener librement dans cet endroit discrètement commercial (certains des objets peuvent être achetés, mais il n’y a pas de publicité), en pleine lumière ou sous la pleine lune, seul, à deux ou en groupe.
Beaucoup d’avatars sont guidés par des habitants de zone urbaine qui peuvent échapper à la grisaille des murs et goûter à la beauté des paysages. J’ai même découvert un endroit exceptionnel : un archipel totalement vide d’habitants, avec de magnifiques espaces de végétation, quelques rares bâtiments à l’état de ruine. Surprise de trouver un tel endroit, j’ai contacté son propriétaire qui m’a dit qu’il s’intéressait à développer un lieu sauvage dans SL.
Et pour ceux qui aiment la luxuriance de la jungle, le sim Svarga s’impose. Sa création a coûté un an de travail à son démiurge. La végétation n’est pas simplement plantée. Elle est programmée pour se développer. L’apparence de certains endroits du sim se modifie d’elle-même. Ainsi on peut s’y rendre plusieurs fois sans forcément trouver le même spectacle.