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Le livre du futur

On discute depuis un moment déjà de l’influence des ordinateurs et d’Internet sur les livres:

– le traitement de texte avec sa technique « couper-coller » succède à la machine à écrire ou au manuscrit. Il devient plus simple de retravailler ses textes, de déplacer des paragraphes.
– les versions numérisées entrent en concurrence avec les versions papiers. Elles ne sont pas plus pratiques à lire, mais elles offrent d’autres possibilités comme la recherche dans le document. Le livre papier n’est cependant toujours par mort et, depuis la naissance de l’informatique et d’Internet, on n’a jamais autant imprimé. Le e-book, lisible sur divers supports (organiseurs, téléphones portables, iPod), se développe sans mettre trop en danger le livre papier.

La prochaine révolution concernant le livre est en marche et c’est la notion même d’auteur qu’elle remet en question. L’écriture collective existe depuis longtemps, mais Internet lui offre des outils qui pourront peut-être lui conférer un véritable statut.
Le premier exemple d’écriture collective est Wikipédia. Contrairement à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, il n’a ni auteur, ni éditeur et c’est une communauté virtuelle qui veille sur son développement.

http://fr.wikipedia.org/

Autre exemple intéressant: une encyclopédie datant de l’époque byzantine et rédigée en grecque, la Souda, est en cours de traduction sur Internet depuis dix ans. Elle compte environ 30’000 entrées et n’a jamais été traduite dans une langue moderne. L’entreprise n’est possible qu’avec la collaboration de milliers de personnes. Une équipe a donc décidé de mettre en place un système sur Internet, permettant de gérer la traduction et d’offrir le résultat en consultation. Chaque personne possédant les compétences requises (connaissance du grec ancien et rédaction en anglais) peut s’inscrire. Certains professeurs de grecs assignent même des articles à traduire à leurs étudiants, ce qui peut constituer un excellent travail de séminaire. Il y aussi dans ce projet un contrôle de qualité, le but étant que chaque article soit revu. Actuellement plus de 20’000 contributions sont en ligne. D’un point de vue technique, les contenus sont en XML. Il est possible de faire des recherches dans le corpus et le tout est accessible gratuitement.

http://www.stoa.org/sol/

Il est possible de tirer parti encore autrement d’Internet dans l’écriture d’un ouvrage: c’est l’écriture en ligne autorisant les lecteurs à faire des commentaires directement sur les paragraphes de l’ouvrage. Un professeur de journalisme de l’Université de New York est en train d’écrire un papier intitulé: « The Holy of Holies ». Son texte est disponible sur le Net et chacun peut poster des commentaires. C’est l' »Institute for the Book of future » qui lui a mis en place un prototype permettant d’engager un dialogue avec ses lecteurs déjà au cours de l’écriture.

http://www.futureofthebook.org/mitchell … yofholies/

http://www.futureofthebook.org/

Comme on le voit, Internet ne bouleverse pas seulement l’accès aux livres, les formats, les recherches documentaires, mais également l’écriture qui, auparavant, était le seul fait d’un personnage hautement sacralisé, l’auteur.

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Tout Balzac

Tout Balzac, ça prend un long rayon de la bibliothèque. Qui aurait l’idée de les aligner chez lui, de les voir prendre la poussière et n’être sortis que de temps en temps? Maintenant, pour peu que vous ayez un ordinateur connecté sur le Net (et si vous me lisez, c’est certainement le cas!), tout Balzac est là, dans la bibliothèque virtuelle. Il est là, mais il est aussi présenté de manière intelligente, ergonomique et pourvu d’un outil de recherche permettant de le « feuilleter électroniquement ». Vous ne voulez pas lire un roman complet, mais juste savoir ce que Balzac dit de Noël? En une seconde, vous découvrez les 15 occurences de ce mot.


Banc où Balzac est supposé avoir parlé pour la première fois avec Evelyne Hanska, à Neuchâtel (Suisse)
Photo: collection des Travaux publics de Neuchâtel

Bien entendu, pour lire un roman de Balzac, rien ne vaut un volume acheté dans une librairie ou emprunté dans une bibliothèque. Mais pour le feuilleter, pour l’étudier, cet outil est très précieux. Et peut-être encouragera-t-il certains à lire l’ensemble ou une partie de la Comédie humaine.

http://www.v1.paris.fr/musees/balzac/fu … tation.htm

Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas d’un exemple unique. Nous avions déjà évoqué la publication électronique du roman baroque Artamène. Le support numérique convient particulièrement bien à des corpus étendus. On trouve des exemples cette littérature sur support numérique sur une page de la bibliothèque de l’Université de Chicago:

http://www.lib.uchicago.edu/e/ets/efts/French.html

De telles réalisations vont-elles changer notre façon de lire? Plutôt que de lire un texte du début à la fin, pratiquerons-nous une lecture discursive, allant d’un passage à l’autre, un peu comme quand on prend connaissance de la littérature à travers des recueils, des anthologies et autres chrestomaties? Il s’agira un jour d’étudier les nouvelles habitudes de lecture.

:-(Un petit regret. L’accès à plusieurs de ces oeuvres est restreint aux membres des Universités.

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Création littéraire dans le monde numérique

Bienvenu ce débat sur les conséquences d’Internet et des technologies numériques sur la création littéraire. Si la Société des Gens de Lettres de France (SGDL) l’organise, c’est peut-être à cause de l’action qu’elle intente à Google, pour s’opposer à son offre « Google Book » dont nous avons déjà parlé dans ce blog (note) et qui reste un moyen commode de parcourir le contenu de grandes bibliothèques du monde anglo-saxon essentiellement. Son argumentation, essentiellement basée sur le fait que la législation américaine est plus souple que la législation française en matière de droit d’auteur, comporte les points suivants:

– La notion de « fair use » est invoquée par Google pour légitimer ce programme. Il s’agit d’une exception au droit d’auteur qui entend permettre la reproduction d’œuvres de manière limitée, sans autorisation requise, et suivant le respect d’un équilibre entre l’intérêt des titulaires de droits et celui du public. Cette notion n’existe pas en droit français ou européen.

– La notion d’ «opt out» est également avancée par Google. C’est le principe selon lequel « qui ne dit mot consent ». Google suppose donc un accord implicite de l’auteur à voir son oeuvre dans le programme « Google Book ». Cette nition d' »opt out » n’est pas reconnue par le droit français.

Rappelons que le droit d’auteur (voir note) ne se borne pas à récolter des royalties générées par une oeuvre. Il garantit à l’auteur un droit de regard sur l’utilisation de son oeuvre. Ses ayant-droit conservent ce droit durant les 70 ans qui suivent son décès. Les nombreuses histoires de veuves d’écrivains qui exercent leur droit de regard sont là pour nous le rappeler. Il est donc bon de débattre de ce droit à l’heure d’Internet. Est-il encore compatible avec le monde des bibliothèques virtuelles et des moteurs de recherche? Il ne s’agit pas de la question des royalties, légitimes, mais de ce droit de regard absolu. Il faudrait admettre que certaines oeuvres accèdent à un statut de référence quasi universelle (c’est le cas de Tintin par exemple). Ce statut, qu’il conviendrait de définir, implique un droit à la citation assez large. De plus, Internet devient la porte d’entrée à l’information, au savoir. Des outils comme Google Book permettent de connaître le contenu des livres, avant de les acheter. De plus, Google Book n’est pas le seul outil permettant de fouiller les livres: Amazon offre une fonctionnalité similaire (Look inside), de même que l’éditeur Barnes and Noble. Même dans Google Book, le lien vers une librairie virtuelle n’est jamais très loin. Finalement, ces outils ne sont rien d’autre que la virtualisation d’une pratique que nous aimons tous bien: bouquiner. Pour en revenir à l’action de la SGDL, elle n’aura qu’un effet, au cas où elle obtient gain de cause: enlever l’offre en français de ces outils. C’est beau l’exception culturelle!

Pour en savoir plus sur l’action de la SGDL: http://www.sgdl.org/actualite_Actualite … tervention


La création littéraire à l’heure du numérique
Forum, mardi 5 décembre 2006
Société des Gens de Lettres – 38 rue du Faubourg Saint Jacques – 75014 Paris
Tél : 01 53 10 12 15 – Réservation : 01 53 10 12 07 – manifestations@sgdl.org
Entrée libre

10h00 Introduction par François Taillandier, président de la SGDL

10h30 – 12h30 La toile, nouveau lieu de médiation du livre
Animé par Valérie Marin La Meslée, journaliste
Un nouvel espace d’écho pour la littérature est en train de surgir, des relais médiatiques indépendants et actifs qui mettent en œuvre la vie littéraire en jouant le rôle de prescripteurs, de conseillers. Avec :
Brigitte Aubonnet (http://www.encres-vagabondes.com) ;
Karine Henry (http://www.comme-un-roman.com) ;
Isabelle Roche (http://www.lelitteraire.com) ;
David Ruffel (http://www.chaoid.com).

14h30 – 16h15 La création en ligne
Animé par Paul Fournel, écrivain, administrateur de la SGDL
Le net change la structure de la création littéraire et propose de nouvelles passerelles, témoignages d’auteurs avec :
Jean-Pierre Balpe (http://fiction.maisonpop.com) ;
Xavier Malbreil (http://www.0m1.com) ;
Patrick Morelli (http://www.lunetoil.net) ;
Romain Protat (http://www.antidata.org).

16h30 – 18h00
Quels droits d’auteur pour ces nouveaux types de création ?
Animé par Alain Absire, écrivain, administrateur de la SGDL
Cette conquête d’un nouvel espace de création implique de nouvelles
pratiques du droit d’auteur. Licence libre, tatouage de l’œuvre, DRM, etc.
quelles hypothèses et quelles perspectives ? Avec :
François Gèze (directeur des éditions La Découverte, membre du collège livre du CFC) ;
Jean-Philippe Hugot (avocat spécialiste de la propriété intellectuelle) ;
Florent Latrive (journaliste au service économique de Libération, auteur de Du bon usage de la piraterie, Exils) ;
Ludovic Pénet (ancien vice président de L’APRIL).

Pour en savoir plus sur le programme du débat:
http://www.sgdl.org/actualite_Manifestations.asp

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Vite, vite

Comment publier des informations rapidement sur Internet? Le blog est un moyen commode, mais dans certains cas sa logique ne correspond pas au contenu. Le blog est organisé chronologiquement et, parfois, thématiquement. Pour une matière touffue et comprenant beaucoup de références croisées, cela ne convient guère.
Dans ce cas, préférez le wiki. Son nom vient justement du terme hawaïen « wiki wiki » qui signfie vite. C’est certainement la façon la plus rapide et la plus aisée pour publier sur le Net.

Le wiki est en fait une application basée sur le concept d’hypertexte. Les sites wiki ressemblent à ce qu’était le Web à ses débuts: des pages liées entre elles avec des liens hypertextes. Grâce à un wiki, on peut générer un grand nombre de pages de contenu et, avec sa syntaxe assez simple, lier les mots du contenu avec les pages correspondantes.
On associe souvent wiki et projets collaboratifs. L’exemple le plus célèbre en est Wikipédia, l’encyclopédie construite par ses utilisateurs. Mais le wiki peut aussi être utilisé par de petits groupes de travail ou même à titre individuel. C’est parfait pour gérer des notes. Avant que le Web soit aussi accessible pour ceux qui voulaient diffuser de l’information, il existait même des programmes d’hypertextes destinés à des écrivains ou des scientifiques: Hypercard en est une illustration (même s’il pouvait faire plus encore). Avec le wiki, on retrouve un outil très souple.
On peut donc participer aux nombreux projets collaboratifs présents sur la Toile, mais on peut aussi créer son propre wiki pour soi ou pour le partager avec d’autres. Si on ne dispose pas d’un serveur où l’installer, il y a la possibilité (comme pour les blogs) d’ouvrir son wiki sur le Net. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui. En moins d’une heure, j’ai créé quelques pages sur la mythologie grecque (une de mes passions):

http://be-virtual.pbwiki.com/

c’est vite fait, mais efficace. De plus gratuit (et payant pour éviter la pub).

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Archives politiques

La Bibliothèque nationale de France s’apprête à archiver les sites Internet de la campagne présidentielle de 2007.

Les sites des candidats et des partis seront archivés, mais également des sites venant d’autres milieux (commentateurs, société civile, etc…).

Pour en savoir plus:

http://www.bnf.fr/pages/presse/dossiers … mpagne.pdf

Par ailleurs, Thierry Crouzet livre, dans Agoravox, les sites politiques français les plus lus du moment:

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15178

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Papyrus à vendre

La Fondation Bodmer, sise à Cologny, dans le canton de Genève, s’apprête à vendre de précieux papyrus afin d’assurer son fonctionnement. La communauté scientifique réagit. Une lettre, signée par de prestigieux érudits, a été envoyée à la Fondation Bodmer.
Bien entendu, on ne peut que se désoler de cette décision. Les papyrus en question pourraient se retrouver dans un autre musée, mais aussi dans une collection privée. Dans ce cas, ils ne seraient plus forcément mis à la disposition de la communauté des chercheurs. Malheureusement cette vente n’est pas un cas isolé. Selon le quotidien « Die Welt », un musée allemand pourrait être contraint de vendre son Monet pour financer des travaux de réfection*. Quant à la Fondation Bodmer, elle s’est déjà défaite de plusieurs pièces de sa collection, afin de procéder à de nouvelles acquisitions**. Comme dans tant d’autres musées, les budgets de fonctionnement ne sont pas proportionnés ni aux richesses des collections, ni aux développements architecturaux. Dans le cas précis, une extension dessinée par Mario Botta a été inaugurée en 2003. On sait que les budgets de construction et de fonctionnement sont toujours séparés et que la perception du coût dans l’un et l’autre domaine ne sont identiques. Rien n’est jamais trop beau quand il s’agit de construire un bâtiment. En revanche, on renâcle souvent pour financer des postes supplémentaires ou simplement donner des moyens d’animer un musée.
Mais faut-il pour autant s’attrister et imaginer le départ de ces papyrus comme une perte impossible à compenser ? C’est sans compter le secours des technologies de l’information. En lisant les pages consacrées à Martin Bodmer, le fondateur de cette bibliothèque, sur le site de la Fondation, on constate qu’il avait en tête un projet de réunion d’œuvres très universel. Né en 1899, il pouvait légitimement penser qu’une bibliothèque pouvait, seule, incarner son projet. Aujourd’hui, de nouveaux outils permettant de réunir et de mettre à disposition des œuvres de l’esprit considérées comme essentielles sont à notre disposition. Et la Bodmeriana, comme d’autres institutions, y a recours. Il est désormais possible de numériser, avec une qualité très élevée, des documents, qu’il s’agisse de papyrus, de manuscrits médiévaux ou de manuscrits d’auteurs plus récents. Les substituts numérisés peuvent ensuite être accessibles au monde entier sur Internet. Les fichiers en haute résolution peuvent être affichés à l’écran et sont nettement plus lisibles que l’original. Comme ils sont agrandis par rapport à ce dernier, ils permettent de voir des détails infimes. Enfin cette solution évite de devoir sortir régulièrement ces documents précieux.
Si on veut en avoir le cœur net, il suffit de se rendre sur le site du projet e-codices***, dont le but est de mettre à disposition les manuscrits suisses sous forme numérique. Piloté par l’Université de Fribourg, il offre déjà plus d’une centaine de manuscrits, dont la plupart viennent de la Bibliothèque de Saint-Gall. On y trouve aussi trois manuscrits de la Fondation Bodmer.


Cod. Bodmer 147, v. 250, www.e-codices.ch

Si ces papyrus sont définitivement promis à la vente, qu’ils soient au moins numérisés (si ce n’est déjà fait), et que leurs substituts numériques soient versés dans une ou plusieurs bibliothèques virtuelles (si ce n’est déjà le cas). Leur localisation précise importera moins, du moment qu’ils seront en tout temps disponibles pour tous. Rien ne devrait s’opposer à cela, du moment que les droits d’auteur sont tombés depuis longtemps.

* http://www.welt.de/data/2006/09/01/1017930.html
** http://www.fondationbodmer.org/fr/bibli … -34-4-4-1/
*** http://www.e-codices.ch/

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Partager ses expériences de voyage

Quand on part en voyage, on achète habituellement un ou plusieurs guides. Pendant ses vacances, on prend toute la mesure de la différence entre ce qui est imprimé et la réalité: petit resto fermé, changements d’horaire, nouvelle offre de transport. Certains guides offrent la possibilité d’annoncer les changements constatés ou les « bons plans ». Mais il faut attendre la nouvelle édition pour que les modifications soient intégrées.
D’où l’idée de créer un guide collaboratif sur Internet, intitulé Wikitravel, sur le modèle de Wikipédia. Pour l’instant, ce site ne remplace pas le guide imprimé beaucoup plus pratique à emporter. Il est surtout utile pour partager ses expériences. On peut l’utiliser avant de partir pour profiter des expériences des autres et l’on peut, dès son retour, y inscrire ses découvertes.
C’est ainsi que j’ai modifié dans Wikitravel l’article Pompéi, un endroit que je viens de visiter. En effet, juste avant de partir, j’ai pu réserver des plages de temps dans des maisons avec de magnifiques peintures, habituellement fermées, en utilisant le site Internet Arethusa, conçu par une société spécialisée dans la médiation culturelle. Grâce à ce système, les conditions de visite sont idéales : seule une vingtaine de personnes peuvent entrer en même temps dans la maison. Dans la réalité, le système est si confidentiel que ma petite famille et moi étions seules à pouvoir admirer ces œuvres deux fois millénaires.


Cupidon des Thermes suburbains, visibles seulement grâce au système de réservation d’Arethusa

J’aurais pû garder le secret pour moi, bien entendu, mais j’ai préféré le partager avec d’autres. Wikitravel m’a paru un bon moyen.
Actuellement Wikitravel contient encore beaucoup de cases vides. Mais il faut imaginer qu’à l’avenir, les gens se déplaceront de plus en plus avec des appareils mobiles (téléphones, organiseurs, ordinateurs portables) permettant d’accéder à Internet en tout temps. La plupart des lieux touristiques seront pourvus de réseaux wifi. Grâce à cela, les voyageurs pourront en tout temps accéder à des informations et, plus important encore, à des services (réservation d’hôtels, de spectacles, etc.). Dans ces conditions, les guides touristiques collaboratifs seront des portes d’entrée stratégiques conduisant aux informations et ils seront mis à jour pratiquement en temps réel.

Wikitravel: http://wikitravel.org/

Arethusa, site permettant de réserver des plages de temps dans des maisons peintes: http://www.arethusa.net/

Autre guide collaboratif:

http://world.wikia.com/

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Téléchargez les classiques

Google vient d’annoncer dans son blog* la possibilité de télécharger des ouvrages qui font partie de son offre Google Book et qui sont tombés dans le domaine public. Nous avons immédiatement voulu tester cette offre. Parmi les exemples présentés dans le blog, il y a les Fables d’Esope, en traduction anglaise bien entendu. Nous avons donc voulu télécharger cet ouvrage. Manque de bol, le lien proposé conduit vers un livre non encore disponible au téléchargement. Nous avons donc cherché d’autres recueils d’Esope, toujours en anglais. Nous en avons trouvé un, intitulé « Fables of Aesop and Others », paru à Boston en 1863**. Une fois le fichier sur notre disque dur, nous l’avons regardé avec attention. Voici quelques observations :

– Le fichier pèse 16 Mo.
– Le fichier est en format PDF. Le fichier réunit les images scannés et non pas le texte. Cela présente un désavantage et un avantage. Il n’est plus possible d’effectuer des recherches dans le fichier copié sur disque dur. Cette fonction n’est disponible que si on navigue dans le livre sur le site de Google Book. En revanche, les illustrations du livre sont disponibles.
– Le fichier commence par une mise en garde de Google sur l’usage de ce livre numérisé.
– Plusieurs pages du PDF montrent la couverture et les pages sans contenu.
– On trouve même un ex-libris de la Bibliothèque d’Harvard.

Nous n’avons aucun doute sur la nécessité de mettre à disposition des ouvrages tombés dans le domaine public, sous une forme numérisée. C’est surtout important pour des livres qui n’ont aucune chance d’être réimprimé pour des raisons économiques. Cependant les fichiers offerts par Google sont lourds et finiront par encombrer considérablement nos disques durs. L’apparence physique du livre ou sa provenance de telle ou telle bibliothèque, si elles donnent un côté sympathique, ont une valeur informative limitée. Il faut espérer qu’on en reviendra un jour aux fichiers texte qui offrent le double avantage d’être légers et utilisables à des fins de recherche. En effet, on peut y effectuer des requêtes, les exploiter grâce à des logiciels d’analyse lexicale ou encore en tirer des extraits. Mais c’est peut-être cette dernière possibilité que veut bloquer Google. En effet, il serait très simple ensuite de recopier ces textes et de les intégrer dans d’autres bibliothèques numérisées ou de les préparer pour une édition imprimée.
La générosité de Google n’est peut-être qu’une apparence. Si cette firme avait une stratégie visant à rendre sa bibliothèque numérique incontournable et à faire en sorte que ses utilisateurs reviennent sur son site pour y effectuer des recherches dans les livres qu’elle offre à télécharger, elle ne s’y prendrait pas autrement.

* http://googleblog.blogspot.com/2006/08/ … ssics.html
** http://books.google.com/books?vid=OCLC1 … p;as_brr=1

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Littérature numérique

Dans le domaine de la numérisation du savoir, il est des initiatives plus adaptées à leur objet que d’autres. C’est certainement le cas du projet Artamène. Peu d’entre nous savent que le roman le plus long de la langue française, intitulé « Artamène ou le Grand Cyrus », compte 13’000 pages dans son édition originale (combien de mots ?), soit un demi-mètre de rayonnage de bibliothèque. Ce texte a été composé au 17ème siècle, pour être lu dans les salons. Son auteur n’est pas connu avec une totale certitude : attribué à Georges de Scudéry, il aurait plutôt été écrit par sa sœur Madeleine. Son intrigue principale raconte les amours de Cyrus, le roi de Perse, et de Mandane, mais elle contient toute une série d’histoires secondaires. Cette œuvre a eu un grand succès à son époque, si l’on en juge par les allusions qu’on retrouve dans le reste de la littérature contemporaine. Mais son format lui a fermé les portes d’une grande renommée dans les siècles qui ont suivi.


Madeleine de Scudéry, Bibliothèque Nationale de Paris

Internet pourrait redonner une nouvelle vie à cette œuvre. C’est en tout cas le pari fou qu’a fait Claude Bourqui, professeur boursier à la Faculté des Lettres de l’Université de Neuchâtel. Pendant trois ans, avec une équipe de trois personnes, il a mis en œuvre la numérisation de ce texte et l’a publié intégralement sur un site Internet. Contrairement à ce qu’on trouve habituellement dans les bibliothèques virtuelles, ce n’est ni un fichier sorti du scanner (ce qu’on voit souvent sur Gallica), ni le texte brut (comme dans le projet Gutenberg). Il s’agit d’une sorte d’hypertexte*, conçu pour une lecture à l’écran et la recherche d’extraits. En effet, le texte est découpé en morceaux correspondant aux pages de l’édition prise en compte (1656). Mais chaque partie du roman a deux niveaux de résumé, ce qui évite au lecteur la lecture totale de l’œuvre et ce qui lui permet de choisir les extraits qu’il souhaite ou bien de trouver des histoires secondaires. Quand on arrive dans le texte original (avec l’orthographe de l’époque), on trouve des liens hypertextuels sur les noms propres, qui conduisent vers un index des personnages, ce qui est appréciable pour un récit qui met en scène plus de quatre cents personnages.
Le site est pourvu d’une boîte à outils comportant de nombreuses fonctionnalités, rendant son utilisation confortable : choix entre présentation sous forme de page ou texte continu, disparition des résumés, agrandissement de la police (pour les personnes malvoyantes), etc. Il offre aussi la possibilité de télécharger l’ensemble du texte en divers formats (pdf, doc, txt, etc.). Il est doté d’un moteur de recherche plein-texte mis au point par l’Université de Chicago (Philologic). Le texte présenté ne constitue pas une édition scientifique, mais outre l’index des personnages, le site contient diverses ressources sur Artamène : articles, liens, bibliographie.
Les choix technologiques sont aussi à relever: xml pour l’encodage du texte et des logiciels open source.
Nous avons souvent évoqué dans le blog l’effet diligence : trop de contenus présentés dans Internet sont encore profondément influencés par leurs versions matérielles. Le site que nous venons de présenter tire au contraire parti des possibilités du Web pour redonner une seconde vie à une œuvre.

Adresse du site: http://www.artamene.org/

* J’ai écrit à dessein « une sorte d’hypertexte », car il ne s’agit pas de l’hypertexte comme on l’entend habituellement, basé sur des liens. Cependant la navigation via des résumés permet aussi une virtualisation du texte. Dans le cas précis, il y a une certaine nécessité de maintenir l’aspect « linéaire » du texte, à cause de sa trame dramatique.

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Une bibliothèque virtuelle sympathique

Comme on aime bien certaines rues ou certaines boutiques, il est des endroits sur Internet où on a apprécie de retourner. La bibliothèque électronique de Lisieux est l’un d’eux.
Ce n’est certainement pas pour son design, qu’elle a un air de « reviens-y », mais pour son contenu. Il s’agit d’un exemple de bibliothèque numérisée intelligent, bien conduit et qui donne envie de découvrir la littérature.

Intelligent parce que conscient qu’il existe d’autres projets de numérisation. La Bibliothèque électronique ne se veut pas un concurrent de Gallica, le serveur de la Bibliothèque nationale française. Ses initiateurs ont choisi une niche: s’en tenant à des textes courts, ils numérisent des oeuvres mineures de grands auteurs ou alors des auteurs méconnus. De vrais trésors que l’amateur de littérature appréciera. Comme Lisieux se situe en Normandie, la priorité est donnée à des auteurs de cette région. De plus, des textes documentaires sur le passé normand sont également offerts. Bien entendu, il s’agit uniquement de textes dans le domaine public.
Bien conduit parce que régulier. En passant de temps en temps sur ce site, on est certain d’y découvrir des nouveautés. De plus, certains choix sont à relever: les textes sont présentés comme dans d’autres projets de bibliothèques virtuelles, notamment le projet Gutenberg ou dans ABU.
Contrairement à ce que pourrait vous faire croire l’aspect revêche du bibliothécaire de votre ville, ces institutions ont pour but de faire aimer la lecture. Et c’est bien la mission que s’est donnée la bibliothèque électronique de Lisieux. On y entre presque comme chez un bouquiniste. J’ai adoré ce que j’y ai découvert: des textes d’Hégésippe Moreau, de Jean Richepin, et un texte très amusant signé Charles Monselet (que je n’avais pas le bonheur de connaître hier), de 1859, intitulé « La Bibliothèque ». L’auteur imagine ce que des livres de la Bibliothèque nationale de France (l’ancienne) se disaient quand les bibliothécaires s’en allaient:

ANDRIEUX. – On m’a bien peu lu cette année…..

LUCE DE LANCIVAL. – M. Latour de Saint-Ybars m’a consulté deux fois ; c’est un heureux symptôme. Les belles-lettres vont refleurir.

ALFIERI. – On joue mes comédies en France. Tout va bien.

Bien entendu, on a oublié ces auteurs (voir tout de même, en suivant les liens, le premier sur le site de l’Académie française et les deux derniers dans Wikipédia), mais on les redécouvrira peut-être en furetant dans les rayons virtuels de Lisieux …

Bref, à découvrir absolument à l’adresse: http://www.bmlisieux.com/

Dossier à propos des bibliothèques sur le web (Bulletin des Bibliothèques de France)