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Culture Second Life

Second Life et cinéma

Comment l’industrie du cinéma peut tirer partir de Second Life? En voici une illustration. Sur nos écrans va bientôt sortir une super production américaine, 300, retraçant un des hauts-faits de l’histoire grecque: le massacre par l’armée perse du roi spartiate Léonidas et des ses 300 soldats défendant le défilé des Thermopyles. Cet épisode est resté dans la mémoire grecque comme l’illustration du courage. On ne s’étendra pas trop ici sur la récupération américaine d’un fait d’armes opposant comme par hasard un peuple à l’origine de la civilisation occidentale, défendant la liberté, à un empire dont l’étendue géographique se superpose trop bien avec l’Irak et l’Iran. On le sait, les Américains ont tendance à gagner sur les écrans d’Hollywood les victoires ou les honneurs qu’ils n’obtiennent pas sur le terrain des opérations.
Les producteurs de ce film ont donc investi Second Life. Sur un complexe futuriste, on peut voir le lancement et des extraits du film, admirer des photos ou des dessins, tourner les pages du livre-souvenir (et l’acheter).

Jusque-là, rien de très original, rien en effet qu’on ne trouverait sur un site Web de lancement. S’y ajoute un dispositif déjà classique dans Second Life, l’auditorium permettant d’organiser des événements, comme une discussion avec le réalisateur. Mais il y a plus original et peut-être un signal intéressant du potentiel de ce monde virtuel. Dans un coin du complexe, intitulé « This is Sparta » (le slogan du film assez éloigné des formules cyniques dont les vrais Spartiates avaient le secret), on trouve une reconstitution d’une partie du décor du film. Des costumes y sont distribués gratuitement: péplos immaculée pour les dames, panoplie complète du guerrier pour les messieurs. Et les visiteurs de les enfiler immédiatement et de déambuler entre les colonnes de Spartes.


Le film


Le décor reconstitué dans Second Life

Ainsi, dans le cas des films à grand spectacle, Second Life permettra aux spectateurs de pénétrer dans l’univers créé pour l’occasion et de s’y amuser. Et comme ils peuvent conserver les costumes, ils pourront même aller jouer plus loin. En tout cas, je conserve précieusement mon péplos grec…

Lien direct dans SL

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Culture Musée virtuel

Tout Picasso en ligne

Si le concept de musée virtuel nous interroge tellement, c’est peut-être en partie à cause de la dispersion des oeuvres. En effet, les réalisations d’un artiste sont rarement réunies au même endroit. Pour pallier à cette situation, les oeuvres étaient réunies dans des publications volumineuses et coûteuses. Mais grâce à Internet, on peut entrevoir des solutions plus flexibles et moins onéreuses (en tout cas pour l’utilisateur).
C’est ainsi que l’ensemble de l’oeuvre de Picasso est en train d’être publié sur le Net, sous l’égide de la Texas A&M University. Environ 12’000 oeuvres sont répertoriées, qu’elles soient dans des collections publiques ou privées. Il est possible de les rechercher par année ou par mots-clés. Pour chaque pièce, il y a une notice et une page de commentaire, qui ne sont pas toujours remplies, du moment qu’il s’agit d’un travail en cours. Il compile également tous les articles parus dans la presse à propos de Picasso (sous archives). Le site est très bien tenu à jour, car on y trouve déjà la mention des articles annonçant le vol de deux oeuvres au domicile de la petite-fille du peintre.

En revanche, on ne trouve sur ce site aucune fonctionnalité permettant au public de participer au contenu: indexation sociale ou commentaire. Ce site se présente comme un outil de travail pour la communauté universitaire. Il ne met donc pas l’accent sur la valorisation de l’oeuvre du peintre.

http://picasso.tamu.edu/

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Art numérique Culture Musée virtuel Second Life

Le ministre français de la culture inaugure aussi dans SL

Le Musée de l’Homme à Paris accueille une exposition dont l’initiative revient à Arts Plus, un collectif d’artistes. Le thème de l’expo est la « Femme héroïque ». Plusieurs créateurs ont imaginé des figures féminines qui pourraient être les héroïnes d’une mythologie moderne. La source d’inspiration semble être la BD des années cinquante présentant des êtres mutants comme Wonderwoman ou les X-men, pourvu(e)s de pouvoirs particuliers.


Crédit: Arts Plus
http://femmesheroiques.wordpress.com/20 … virtuelle/

Grande nouveauté, cette expo a sa jumelle virtuelle, dans Second Life. Le site Internet précise bien qu’il s’agit de la première expérience de ce type (mais Second Life est bien vaste pour s’en assurer).
C’est le ministre français de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, qui est venu par avatar interposé, inaugurer l’exposition. Les responsables du projet m’ont assuré qu’il s’agissait bien de lui, car il est féru de nouvelles technologies, ce qui n’est pas un défaut pour un ministre de la culture.


Le ministre est venu, accompagné de son chien virtuel Diego!

Visitons l’exposition. Elle est sise sur une île presque vide, si ce n’est un grand bâtiment qui, dans le monde réel, serait de verre et de métal, avec des pontons de bois et moult escaliers.


Elle reprend le dispositif et les créations qui se trouvent au Musée de l’Homme.


Mais tout n’est pas encore installé.

Jusque là, rien de bien particulier. On serait bien tenté de parler de simple transposition, voir d’effet diligence. Mais une conversation avec Gordon Lehmann, l’avatar d’un des membres d’Arts Plus, nous fera bien vite changer d’avis. En effet, l’exposition actuelle sera remplacée par une autre qui fera suite à un concours d’avatars. En effet, la communauté des Second Lifer sera invitée à y participer en présentant un avatar qui sera jugé par un jury de personnes compétentes. D’après Gordon Lehmann, les règles seront assez souples, mais il y aura une première sélection. Les personnes choisies pourront travailler sur l’île d’Arts Plus, ce qui explique le vide laissé autour du musée.
Un concours d’avatars est une idée excellente, car cela engendrera des créations propres à Second Life. Si une majorité de résidents ont choisi de garder leur apparence humaine (mais parfois en cédant au vampirisme ou à la mode gothique ou en s’offrant des extravagances vestimentaires), une petite partie a choisi l’originalité. On croise ça et là des avatars d’animaux, qu’il s’agisse de furries (forme animale, mais avec une démarche humaine et une taille normale), des tiny avatars (avatars de forme animale, mais de petite taille: un de mes voisins est un adorable petit lion), mais aussi des robots, des aliens. Le plus étrange qu’il m’a été donnée de voir est un avatar en forme de télévision. J’ai d’abord cru à un objet abandonné, mais comme il se déplaçait, avait un nom et chattait, c’était bien un résident.
Ce que j’attends de ce genre de concours, c’est de démontrer le potentiel de Second Life. Quelques îlots de fantaisie mis à part, on retrouve bien des traits du monde réel, alors que tout (ou presque) y est possible. Les artistes qui participeront nous donneront peut-être des pistes pour en sortir.

http://femmesheroiques.wordpress.com/20 … virtuelle/

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Culture Musée virtuel

Une maison pour les migrants

Le Musée national suisse accueille, dans son site de Zurich, l’exposition « Small Number – Big Impact ». Cette exposition a déjà été présentée à Ellis Island, l’ancien lieu où débarquaient tous les candidats à l’immigration aux USA. Elle a pour thème le destin de certains suisses qui ont quitté notre pays au 19ème siècle et au début du 20ème pour tenter leur chance dans le nouveau monde. Presque chaque famille suisse compte des oncles ou des tantes d’Amérique. Mais certains, comme Louis Chevrolet, ont connu le succès, sinon la fortune. Ils ont en tout cas laissé un nom dans l’histoire. L’exposition parle aussi de tous les autres (Big Number – Small Impact) qui, à l’instar des oncles de mon grand-père, sont partis vivre en Amérique où ils ont connu une vie normale. Traiter ce thème est essentiel de nos jours: les Suisses, quand ils s’interrogent sur les questions des migrants et surtout des émigrants, oublient bien vite que leurs ancêtres ont dû fuir une misère noire pour s’installer qui au Brésil, qui en Argentine, qui en Californie. Pour en témoigner, il y avait jusqu’à présent l’histoire de Nova Friburgo ou le roman Ibibaca. Mais grâce à la Verein Migrationsmuseum (Association Musée de la migration), cela peut devenir plus tangible pour de nombreuses personnes.


http://www.smallnumber.ch/

Cette association poursuit un but précis: ouvrir un musée des migrations. Sur son site Internet, elle décrit ce musée de la manière suivante:

Das Migrationsmuseum wird neben einem erlebnisorientierten, multimedialen und interaktiven Ausstellungsteil auch ein Begegnungszentrum für unterschiedlichste Aktivitäten bieten: Tanz, Theater, Musik, Kino, Performances und Diskussionen, eine Dokumentations- und Publikationsstelle sowie ein Gastronomieteil mit Speisen aus aller Welt.
http://www.migrationsmuseum.ch/

Elle souhaite donc ouvrir un musée de brique et de ciment, situé en un lieu précis de la carte. Loin de nous l’idée de critiquer le thème traité par ce musée. Il est absolument important. En revanche, la forme de ce musée nous laisse songeur.

L’exposition d’Ellis Island appartenait à un projet patroné par Présence suisse. Elle était accompagné d’un site Internet auquel nous avions consacré une note: swissroots.

http://www.swissroots.org
Note: Swissroots

Ce site permettait aux descendants d’émigrants suisses ou aux suisses dont un grand-oncle avait émigré dans le nouveau monde de raconter leurs histoires. Cela permettait de recréer des liens perdus, de mettre en place une communauté virtuelle. C’est peut-être dans cette direction que devrait aller ce futur musée de la migration. Son public-cible est dispersé dans le vaste monde et pour l’atteindre, Internet est le meilleur outil. Un musée virtuel sur Internet peut bien entendu s’accompagner d’expositions itinérantes, sur le modèle de celle qui est présentée actuellement. L’association peut même constituer une collection, qu’elle stocke avec le soin nécessaire et qu’elle utilise pour ses expositions. Ou préférer l’emprunt d’objets à des musées existants et des collectionneurs.

Il existe au Brésil le Musée de la personne, un musée très intéressant dont le but est de rassembler des récits de vie. Il utilise notamment Internet pour collecter ces histoires: chacun peut y verser le récit de son existence, y mettre des photos, des dessins. Certaines des biographies sont consultables sur le site. C’est aussi une piste à suivre pour un musée de la migration, puisque les migrations sont à la fois des mouvements collectifs et des histoires personnelles. De nombreuses personnes ont chez elles des témoignages de migration.

http://www.museudapessoa.com.br/

Ellis Island a aussi un musée et une partie non négligeable de ce musée est en fait une banque de donnée réunissant les noms de toutes les personnes ayant transité par cet endroit, avec accès au fac-similé de la fiche de passager. Ainsi j’ai pu voir quand un de mes arrière-grand oncle avait débarqué, avec combien d’argent et attendu par qui. Ce qui intéresse les descendants de migrants, ce n’est pas de voir un exemplaire pris parmi d’autres d’une de ces fiches d’embarquement dans une vitrine, mais c’est d’avoir accès aux registres numérisés leur permettant de compléter leur histoire de famille.

http://www.ellisisland.org/

On peut aussi songer aux banques de données de photographies, illustrant les conditions dans lesquelles ces hommes et ces femmes ont fait le voyage vers d’autres contrées.

Bref, pour reprendre le titre de l’exposition, un musée de brique et de ciment installé en Suisse n’aurait qu’un Small Impact, alors qu’un musée de nature virtuelle toucherait un Big Number. Mais comme les sites Internet sont moins onéreux que les musées de brique et de ciment, on peut prédire qu’avec un Small Number de ressources, on pourra obtenir un Big Impact auprès des descendants de migrants.

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Culture Musée virtuel Second Life

Moments d’émotion

J’ai découvert dans ma boîte email un message provenant d’un des visiteurs de mon exposition dans Second Life. Il me disait qu’il venait d’imprimer un exemplaire de la Théogonie d’Hésiode à partir d’un site Internet, afin de le lire. Quand j’ai lu cela, je me suis dit que j’avais gagné mon pari et que le travail fourni pour la conception et la mise en place de cette exposition n’avait pas été vain. Si j’ai réussi à faire lire Hésiode à une seule personne, une personne dont la trajectoire intellectuelle et professionnelle ne passait pas par cet auteur, c’est une chose extraordinaire. Ce poète est un peu plus vivant maintenant.
Cela m’a rappelé cette fameuse leçon de conduite prise il y a bien longtemps. A cette époque, j’avais créé avec quelques camarades le Groupe de Théâtre antique de l’Université de Neuchâtel, dans le but de mieux faire connaître la culture antique. Nous avions joué Lysistrata, une pièce un peu sulfureuse d’Aristophane, pour laquelle nous avions obtenu un beau succès. Mais qui était venu nous voir? Des universitaires, des enseignants et leurs élèves? En ne prêchant qu’à des convaincus, on perd un peu son temps puisque ces gens ont déjà accès à la culture antique. C’est donc en prenant une heure d’auto-école deux ou trois ans plus tard que j’ai réalisé que ce spectacle avait peut-être touché d’autres cercles. En effet, mon moniteur attitré étant absent, il m’avait confiée à l’un de ses collègues. Après une heure de route, nous sommes arrêtés et c’est là que le moniteur m’a demandé si je n’avais pas joué dans ce spectacle qui s’était donné dans la cour de la Faculté des Lettres. En entendant cela, j’ai su que je n’avais pas perdu mon temps. Des gens dont le trajet ne passait pas forcément par la case « Etudes classiques », mais qui sont tout de même curieux de tout, étaient venus voir cette pièce composée dans l’Antiquité. C’est à eux que vous voulions nous adresser avant tout. Nous avions traduit le texte en voulant le rendre accessible à un public « non-averti ».
Pour des raisons d’organisation personnelle, je pouvais difficilement continuer de jouer du théâtre, une activité très contraignante. Je me suis donc orientée vers une formation de conteuse, qui me permet de travailler librement, au rythme qui me convient. L’autre jour, je contais dans une classe de 1ère année et, pour terminer ma conterie, j’ai raconté l’histoire de Midas, ce roi à qui les dieux ont fait pousser des oreilles d’âne pour le punir de sa bêtise.

Son coiffeur doit jurer de garder ce secret pour lui, sous peine de mort. Mais ce secret est bien trop lourd à porter. Le coiffeur se rend donc au bord d’un marais, creuse un trou et y crie son secret. Soulagé, il rebouche le trou. Mais des graines étaient tombées dedans. Avec le temps, elles ont germé et ont donné de beaux roseaux. Le vent s’est mis à souffler et partout dans le pays on a pu entendre la confidence du coiffeur: « le roi Midas a des oreilles d’âne, le roi Midas a des oreilles d’âne ».
La maîtresse m’avait prédit une classe difficile. Il n’en a rien été. Au contraire, ces enfants semblaient très curieux. Et quand je suis sortie de la classe, j’en ai vu un chantonner « le roi Midas a des oreilles d’âne, le roi Midas a des oreilles d’âne », puis s’arrêter vers un camarade d’une autre classe pour lui demander « tu connais l’histoire du roi Midas? ». J’ai continué mon chemin et je n’ai pas cherché à entendre comment il allait résumer cette histoire. J’ai pensé que moi aussi j’avais creusé un grand trou pour y déposer quelques graines et que le vent n’avait pas tardé à souffler… Je me suis aussi souvenu de la manière dont j’avais connu cette histoire, lorsque j’étais enfant. Certainement pas en lisant Ovide. Dans la bibliothèque familiale se trouvait une encyclopédie en 4 volumes prétendant présenter le savoir mondial. Elle contenait une rubrique sur les mythes antiques, illustrés des images qui, tout en n’étant pas vraiment excellentes, m’ont habitée pendant toute mon enfance (voir l’illutration ci-dessus). J’ai fait promettre à mon père de ne jamais jeter cette encyclopédie et de me la donner le jour où il n’en voudrait plus.
On le voit bien à travers ces exemples personnels, la culture a besoin d’une médiation. Si les connaissances sur l’Antiquité s’élaborent à travers des articles scientifiques publiés dans des revues savantes (articles qui servent ensuite à l’évaluation des universitaires qui les produisent), ces connaissances ne trouvent pas un chemin direct vers le grand public, qui en a pourtant soif. Elles nécessitent une médiation, une valorisation, qui peut prendre diverses formes: représentations théâtrales, documentaires (pour les formes onéreuses), expositions, performances diverses, conférences, sites Internet, etc… (pour des projets moins coûteux). Aucune piste ne doit être négligée: chacune trouvera son public. Car, comme nous l’enseigne le principe de la longue traîne, il n’y a pas lieu d’imposer quelques auteurs de manière massive, mais il faut au contraire favoriser la diversité. Dans le domaine d’Internet, qui devient le média le plus accessible, cela suppose d’encourager deux types d’activités: la numérisation des oeuvres, objets, collections, sons, etc… et leur valorisation sous diverses formes. C’est un peu ce message que j’espère voir diffuser, comme les roseaux ont rélévé le secret de Midas.

Groupe de Théâtre antique (GTA): http://www.unine.ch/gta/

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Communautés virtuelles Culture Musée virtuel Second Life

Pourquoi le virtuel?

Lors d’un soirée chez un ami, j’ai un peu parlé de mes projets muséaux dans Second Life. On m’a alors posé la question suivante: pourquoi s’investir dans un monde virtuel plutôt que dans le monde réel? J’ai donné quelques éléments de réponse, mais voilà l’occasion de mettre un peu mes idées en ordre. Je vois trois raisons qui peuvent pousser toute personne qui a un message à faire passer de s’investir dans le monde virtuel, Internet ou Second Life:

Contourner les filtres

Le phénomème des blogs et des sites de journalisme citoyen comme Agora Vox le montre bien, l’accès aux médias, à l’édition n’est pas aisé. Afin d’écrire dans un journal, de publier un livre, il est nécessaire de bénéficier d’un réseau. Médias et éditeurs choisissent ce qu’ils veulent laisser passer. Voilà pourquoi ils se font submerger par la vague des blogs, qui n’est pas en train de se terminer comme le prétendait une récente édition du Temps, mais qui entre plutôt dans une phase de maturation. Publier un livre est maintenant un jeu d’enfant et ne nécessite plus la tournée des éditeurs.
Comme les médias ou les maisons d’édition, les musées et espaces d’exposition ne sont pas facilement accessibles. Il y a beaucoup de gens à convaincre: responsable des espaces, sources de financement. Second Life offre la possibilité de créer une exposition sans passer par tous ces filtres et donne à chacun l’occasion d’être un commissaire, un curateur ou un conservateur.
On pourra toujours me rétorquer que ces filtres sont une garantie pour la qualité des articles, des livres ou des expositions. Peut-être. Mais en même temps, il faut bien reconnaître que ces institutions sont soit conservatrices, soit orientées vers l' »audimat ». Second Life offre donc un espace de créativité, un laboratoire où de nouvelles tendances peuvent s’exprimer. Et qui sait, les portes des musées s’ouvriront peut-être à certains de ceux qui auront fait leurs armes dans le cyberspace.

Investissements légers pour un public potentiel important

Créer dans Second Life ne coûte pas très cher. J’ai déboursé au maximum une cinquantaine de dollars pour monter ma petite exposition, en comptant l’achat de l’espace (env 20 $) l’importation des images (10L$ le fichier) et l’achat de quelques objets dans des boutiques de Second Life. Pour ce qui est de ce dernier point, une personne maîtrisant l’ensemble des techniques liées à Second Life n’aura à payer que le terrain. La parcelle que je possède ne nécessite même pas d’avoir un compte payant dans SL, puisqu’elle appartient elle-même à une communauté qui a acquis une île auprès de Linden Lab. Quant à ceux qui verraient grands, ils peuvent acquérir une île pour environ 1500 $ et 200 $ de taxes mensuelles. De plus, il n’y aucun frais généré par les bâtiments: chauffage, sécurité, gardiennage, accueil, etc., alors que le musée est ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
La création d’un musée virtuel sur Internet a un certain coût, mais c’est sans commune mesure avec les investissements que rend nécessaire la construction d’un nouveau musée, pour lequel on compte habituellement en millions.
Quant au public potentiel, il est énorme: Second Life a 3 millions d’utilisateurs, Internet beaucoup plus. J’ai déjà fait visité mon exposition à des gens venant de divers pays d’Europe et d’Amérique. Les musées virtuels sont accessibles grâce à des moteurs de recherche (dans Second Life aussi), dont selon une thématique, et non pas selon le critère géographique (les dimanches de pluie, j’emmène mes enfants dans le musée le plus proche).

Une offre plus variée

Notre société favorise un mode de distribution massive, avec une variété de produits moindre. L’abondance de nos supermachés est une illusion. Seules quelques variétés de pommes ont été sélectionnées par les grands distributeurs alors qu’il en existe des centaines en péril de disparition.

Il en va de même pour la culture. Best-sellers, expositions hypermédiaques sont favorisés à tous les niveaux. Mais Internet a changé la donne, comme le montre le concept de la longue traîne. Grâce aux moteurs de recherche et aux recommandations de la communauté des internautes, des produits tombés dans l’oubli reviennnent à la surface.
Internet propose donc un autre modèle de distribution: quelques produits connaissent certes un grand succès, mais parallèlement on a une offre importante de produits différents, trouvant chacun son public. La variété revient, et la créativité avec elle. Dans un domaine comme celui des musées et de la diffusion des connaissances en général, c’est à souhaiter.

Ces remarques ne concernent pas que les individus, mais aussi des institutions, des organisations qui ont un message à faire passer, des connaissances à diffuser et peuvent utiliser Internet pour le faire.

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Communautés virtuelles Culture Lift07 Musée virtuel Second Life Tendances

Lift07: workshop sur SL

La première journée de la conférence Lift07 était consacrée aux workshops proposés par les participants eux-mêmes. Deux de ces workshops avaient pour thème Second Life. Le premier (proposée par l’auteur de ce blog) était centré sur les activités culturelles de Second Life. Outre les réflexions sur les musées, le théâtre et la musique ont été évoqués. Ensuite la discussion s’est portée sur des questions fondamentales.

Second Life est un bon exemple de l’effet diligence. La plupart des créations qu’on y voit sont inspirées de la vie réelle, de même que le comportement des avatars qui souhaitent avoir un toit, des meubles et de beaux vêtements, sans compter divers artefacts comme des véhicules ou des machines à café (un must dans un endroit ouvert au public).


Une institution de la vie réelle reprise dans SL: le mariage
(Crédit: Linden Lab)

Cela revient à dire qu’une culture spécifique à Second Life (ou à tout univers virtuel 3D) doit encore émerger. Les creatifs qui construisent des projets dans SL doivent se poser constamment la question: suis-je en train de mimer le monde réel? Est-ce que je tire parti des potentialités de l’univers dans lequel je suis? On peut en effet se demander si à créer des galeries de photographies ou de reproductions de tableaux anciens dans SL a un sens. Hier soir encore je délirais avec un résident sur l’idée de développer des « pose balls » permettant de faire vivre à un avatar ou a un groupe d’avatars les danses extatiques des Bacchantes antiques. J’ai aussi reçu de la part d’un visiteur un cheval volant, Pégase, que mon avatar peut chevaucher dans le ciel de Colonia Nova. Voilà assurément des expériences impossibles à vivre dans la vie réelle. Mais je reste persuadée qu’il faudra encore du temps pour s’affranchir de l’influence de la vie réelle et de créer un univers virtuel 3D avec ses propres codes.
L’accent a aussi été mis sur l’aspect social de Second Life. En effet, on y rencontre des personnes, des liens se tissent, des collaborations naissent. Des communautés virtuelles sont actives et parviennent à faire aboutir des projets comme la création de simulators.
Second Life requière un équipement récent et un réseau puissant. De ce fait, il n’est pas forcément accessible à tous. Lors de l’atelier de l’après-midi, des participants ont aussi fait observer que SL n’était pas « user-friendly ». De fait, il est réservé à une élite possédant hardware et compétences. Il faut veiller à ce que l’imposition du paradigme Web 3D dont SL est la préfiguration ne vienne accentuer la fracture numérique que de nombreuses politiques publiques tendent à gommer.


Accès à SL: avec quelles ressources?

Par rapport à un site Internet, SL est un univers plus intuitif. L’utilisateur s’y déplace avec le corps de son avatar et vit des expériences à travers lui. Pour l’instant, seuls le clavier et la souris peuvent diriger ses mouvements, mais il est probable que, dans un avenir proche, des dispositifs techniques permettent à l’avatar de reproduire les mouvements de l’utilisateur réel. Une console de jeu munie de cette fonctionnalité vient de sortir : le joueur joue au tennis en tendant le bras et non avec une manette.
Mais la question cruciale reste le statut de SL par rapport à la vie réelle (RL). Est-ce que vivre des expériences, qu’elles soient professionnelles, culturelles ou dans le cadre des loisirs, apporte quelque chose dans la vie réelle ? Ne vaudrait-il pas mieux vivre sa première vie, en allant chez ses amis, dans les musées ou dans des discothèques plutôt que de prolonger le temps passé devant un ordinateur ? Il faut cependant reconnaître que les activités virtuelles ont des implications importantes dans l’existence de ceux qui les vivent. Dans le monde virtuel, les gens se rencontrent. Ils échangent leurs points de vue, mettent sur pied des projets, finissent par se rencontrer dans la vie réelle. SL est aussi un laboratoire. En effet, son statut de simulateur permet de tester toutes sortes de choses : vêtements, voitures, fonctionnements sociaux, etc… On l’a dit souvent ici, en adoptant la définition de Pierre Lévy, virtuel ne s’oppose pas à réel. Le virtuel correspond au potentiel : un ensemble de possibles. Certains de ces possibles s’actualisent et peuvent à nouveau se virtualiser. Il faut être bien conscient que le monde virtuel (qu’il s’agisse d’Internet ou de SL) ne constitue pas un monde à part, mais est la continuation de notre monde, son prolongement. Nous devons donc apprendre à vivre avec. Nous devons l’apprivoiser. Internet ou SL n’ont du reste pas de valeur morale intrinsèque et peuvent être utilisés à bon ou à mauvais escient. Intelligemment ou stupidement. Et c’est à l’utilisateur de faire ses choix.

NB: un second workshop a traité des opportunités commerciales de SL. Voici le lien vers les conclusions des participants:

http://www.arvetica.com/wp-content/uplo … sllift.ppt (12 MB)

Principale conclusion: tous les participants ont considéré que le WWW3D allait se développer, mais personne ne pensait que c’est Second Life serait l’univers 3D qui s’imposerait.

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Communautés virtuelles Culture Musée virtuel Second Life

On a la Seconde vie qu’on mérite

Décidément les journalistes de Suisse romande se sont donné le mot. Hier, le Matin, Fémina, pour la presse écrite, et Mise au Point, pour la télévision, évoquaient Second Life. Après l’annonce tonitruante de la création d’une ambassade suédoise dans Second Life et les entretiens en ligne du WEF avec Adam Reuters, l’avatar de l’agence Reuters, c’était le sujet à traiter… Et les rédactions de lancer leurs envoyés spéciaux dans l’exploration du monde virtuel. Visiblement influencés par ce qu’on a vu et lu ces derniers temps, les trois explorateurs ont foulé les chemins balisés de Second Life: Reuters semble le lieu incontournable, mais pas de mot sur la presse interne de Second Life, pourtant bien présente sous la forme de sites Web bien informés sur la vie de l’univers virtuel.

Deuxième rendez-vous immanquable: les pistes de danse. Comme si Second Life se réduisait au Pont d’Avignon. Et les monsieurs font comme cela… ils font surtout comme le programmeur des « pose balls » a voulu qu’ils fassent. En effet, il faudrait préciser que danser dans Second Life, c’est cliquer sur une balle rose ou bleue qui va dès lors déterminer tous les mouvements des danseurs. Pas de spontanéité donc.
Fabiana Carmona, l’avatar de la journaliste du Fémina, s’étend essentiellement sur les difficultés des premières connexions et se trompe sur quelques points: il est tout à fait possible de se vêtir correctement dans Second Life sans bourse délier. En effet, il existe dans plusieurs endroits des magasins offrant des freebies, c’est-à-dire des lots d’objets gratuits, vêtements ou meubles pour sa maison. En quelques clics, on peut se faire une garde-robe bien étoffée et, pour les nostalgiques des poupées Barbie (dont je suis), on passe des heures à essayer des fringues, des chaussures, des coiffures et même des bijoux. Ensuite il est faux de dire qu’un avatar reste à l’endroit où la déconnection se fait, comme un pantin désarticulé. En fait, il disparaît du regard des avatars connectés, mais réapparaîtra au même endroit lors de sa prochaine connexion. Les avatars qui ressemblent à des pantins désarticulés sont simplement connectés, mais en sommeil, tout comme un ordinateur quand il n’est sollicité pendant quelques minutes.
Barbotine Dingson, avatar de la journaliste du Matin, a mis quelques Linden dollars dans son escarcelle. Ce qui lui a permit de jouer aux joies du shopping virtuel. Mais elle ne comprend pas pourquoi on vend tant d’objets qui lui semblent inutiles: cheveux, bruits, bougies. Pour cela, il faut vivre quelques temps dans Second Life (SL pour les intimes), avoir une maison, des amis et des projets. Dès qu’on a une maison, on veut la meubler. Chacun peut construire des meubles, mais c’est plus simple d’en acheter qui sont déjà faits. Les bougies et les cheminées font partie des éléments qui donnent une touche d’ambiance à un intérieur virtuel. Quant aux bruits, ils servent à animer des objets.
Peterdesalpes a accentué, dans le reportage qui a passé dans Mise au Point, l’aspect économique de Second Life. Bien entendu, il y a du business. On trouve de nombreux biens à acquérir. Mais parallèlement, et comme sur Internet, l’esprit open source se développe. Moi qui ai choisi de vivre ma Seconde vie à Colonia Roma, j’avais vu une magnifique chaise romaine qui me semblait pouvoir orner dignement ma maison située non loin du Forum. Elle coûtait 300 L$. J’avais jugé ce prix excessif. Mais quelques temps plus tard, j’ai trouvé la même chaise pour 1 L$ dans un magasin de type « open source », qui vend des biens qui sont presque tombés dans le domaine public. Et je peux parier que d’ici peu, cette chaise pourrait faire partie d’un lot de freebies.

Pour revenir à la presse romande, relevons que l’envoyé de 20 minutes distille de temps en temps dans son journal (gratuit) des reportages intéressants sur des lieux ou des services originaux de Second Life. Aujourd’hui encore, Aaron Slok nous parle d’un lieu d’accueil pour néophytes francophones, où l’on peut apprendre à créer et s’exercer dans un « bac à sable ».

Effectivement, il est nécessaire d’approfondir un peu Second Life, qui ne se réduit pas à un espace de drague ou à un marché ultra-libéral. Ce n’est qu’un univers 3D parmi d’autres, mais ses particularités sont de n’être pas un jeu (au sens au World of Warcraft en est un) et de n’être constitué que de créations de ses utilisateurs. En effet, à quelques exceptions près, tout ce qu’on voit dans Second Life a été créé par des internautes, qu’il s’agisse de cabanes ou de palais. Les architectes virtuels peuvent exercer leurs talents, avec les seules limites imposées par le système : le nombre de prismes (formes primitives, sphères, cubes, …, servant de briques de base à la construction) pour une certaine surface n’est pas infini. Cela élève la construction de maisons au rang d’art, tant il faut être habile dans l’usage de ses précieux prismes.
Second Life abrite également des projets tous aussi étonnants les uns que les autres. Il y a une vie culturelle très riche : artistes, galeries d’art et musées virtuels y trouvent un terrain favorable (voir notre Guide des musées de Second Life). Des universités sont présentes, de même que des ONG. Il y aussi des expériences dans le domaine de la vie sociale et politique: la communauté dont je fais partie et qui a construit les deux « simulators » de Neufreistadt et de Colonia Nova a choisi de se doter de règles démocratiques pour gérer sa vie et son développement. Au programme: élections et débats.

De fait, beaucoup de lieux très intéressants ont été construits par des communautés virtuelles. C’est le cas, par exemple, de l’ International Spaceflight Museum.
Et puis Second Life, c’est aussi un immense réseau de solidarité : pour peu que l’on ait un projet, on trouvera auprès des autres résidents plus expérimentés les conseils et les connaissances nécessaires pour avancer.
C’est ainsi que, sans réel talent pour la construction en 3D, j’ai pu mettre sur pied, dans ma maison de Colonia Nova (dans la rue qui descend du forum, à droite), une exposition virtuelle consacrée aux dieux de l’amour dans la Grèce antique. Cette exposition se veut un jeu entre la présentation des différents aspects d’Aphrodite et d’Eros et la manière dont l’amour est conçu dans Second Life, c’est-à-dire basé sur des comportements programmés par un informaticien. Ainsi à chaque aspect d’Aphrodite ou d’Eros qui est montré correspond un couple de ces « pose balls ». Ainsi le visiteur ne fait pas qu’apprendre en lisant ou en regardant, mais il peut expérimenter à travers son avatar.

Je ne sais pas quelle réception aura cette exposition. Elle répond à une double nécessité, celle d’une part d’animer Colonia Nova (et de cela, j’en ai beaucoup discuté avec mes « concitoyens ») et, d’autre part, celle de développer un projet personnel dans cet univers virtuel. Je suis en effet persuadée que Second Life ne doit pas être vu comme une simple promenade et un lieu de rencontre. Il permet avant tout de créer. Chaque avatar est pourvu de cette possibilité. On trouve à divers endroits des « tutorials » pour savoir comment s’y prendre. C’est donc avant tout un vaste laboratoire. Une simulation …

Et pour ceux qui veulent en savoir plus, un mode d’emploi de Second Life vient de sortir (en anglais):

Michael Rymaszewski, Wagner James Au, Mark Wallace, Second Life: The Official Guide, Wiley, 2007

J’animerai aussi un atelier consacré aux activités culturelles dans Second Life lors de la conférence Lift 07.

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Leçon d’anatomie

Votre petiot rentre de l’école et vous annonce qu’il a le week end pour réviser ses cours d’anatomie en vue d’une épreuve. Tous vos souvenirs remontent à la surface: des dizaines de noms d’os, de muscles s’entrechoquent dans votre cerveau et il va falloir vous y remettre. Replacer sans hésiter le fémur, l’astragale ou l’axis, y raccrocher des abducteurs, des biceps d’un air assuré, sous les yeux admiratifs de votre progéniture. Assurément le week end est fichu…

C’est sans compter l’existence d’Interactive Body. Ce site Internet, conçu par la BBC, permet d’apprendre l’anatomie humaine, muscles, os, organes, système nerveux, de manière interactive. Si on se trompe, l’application nous donne un indice.

Le seul ennui, c’est que le contenu est en anglais. Bon! soit il faudra que tout le monde apprenne l’anglais … soit on se bouge pour développer des contenus en français.

http://www.bbc.co.uk/science/humanbody/ … main.shtml

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Transformisme

Qui se souvient de Leopoldo Fregoli ? Cet acteur italien, né en 1867 et mort en 1936, était le roi du transformisme. Dans un seul spectacle, il pouvait jouer 60 rôles. Dans chacun de ses déplacements, il emportait plusieurs centaines de costumes et plus de 1000 perruques. L’ensemble de ses accessoires pesait 30 tonnes à la fin de sa carrière.
Les avatars de Second Life peuvent être modifiés aisément grâce à des vêtements, des chaussures, des accessoires, mais aussi des parties du corps, des cheveux aux parties les plus intimes… Un des résidents de cet univers virtuel a eu l’idée de créer autour de son avatar divers personnages qui constituent des caricatures de personnages publics. Il occupe un théâtre appelé CARIVATARS et, si vous avez la chance de tomber sur lui, vous pourrez peut-être assister à ses transformations. C’est assez spectaculaire, mais cela peut être lent si le système galère.
Mais le but de ce résident n’est pas tant de donner des spectacles que de prendre des photos (snapshots) de ses différents aspects pour illustrer son site Web satirique, pompeusement intitulé le Site officielle de Ségolène Royal:

http://www.segoleneroyale.com/


Georges Bush


Ségolène Royal en bikini


Nicolas Sarkozi en Iznogoud (mais avec le bikini de Ségolène Royal, à cause de problèmes de performances du système empêchant un changement rapide)

Voilà qui nous amène à nous poser des questions sur la nature de Second Life. Est-ce un jeu? Certainement pas au sens où World of Warcraft en est un: pas de but, pas de score, pas de quête. Mais certainement un jeu dans le sens de jeu théâtral. L’avatar est un personnage que l’on interprète, ni tout à fait soi-même, ni tout à fait un autre. Et plus encore que des tréteaux, Second Life participe du théâtre de marionnette. L’avatar est manipulé par son créateur, les commandes du clavier remplaçant les fils. Le marionnettiste fait aussi parler sa créature.
Les fables nous montrent les relations complexes qui se tissent entre créature, créateur, manipulateur : songeons à Pinocchio et à l’une de ses traductions en film, Artificial Intelligence. Aussitôt créée, la créature peut nous échapper et nous obliger à la poursuivre dans des voies qu’on n’imaginait pas, comme Gepetto qui retrouve Pinocchio dans le ventre de la baleine.

Du reste, Second Life pourrait aussi devenir un lieu de représentation théâtrale (c’est déjà le cas en fait) ou de tournage de film. Cette vidéo publiée dans Youtube pour annoncer l’arrivée de la série Star Trek dans l’univers virtuel peut en donner un avant-goût :

http://www.youtube.com/watch?v=03dCKltq-vA

http://trekmovie.com/