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3D en ligne

Désormais il est possible de partager ses créations 3D en ligne, comme de simples images. Dassault System a mis récemment en ligne un site où il est possible de télécharger des fichiers 3D créés avec divers outils. Les visiteurs du site peuvent jouer ensuite avec ces créations en 3D grâce au player disponible en ligne.
Mieux encore, il est possible d’exporter ces objets vers d’autres sites, comme des blogs, afin de les commenter, comme en témoigne cette reproduction de Nemo ci-dessous.

Voilà encore un domaine qui était réservé à des spécialistes qui vient de trouver une voie vers le grand public. En effet, le site permet aussi aux auteurs de créations 3D d’offrir leurs fichiers en téléchargement. Il est donc possible de réutiliser ces fichiers, en respectant bien entendu la licence définie par l’auteur (le plus souvent, l’usage non-commercial est possible).

Quel est l’usage de ces créations en 3D? Outre l’un usage purement ludique, il y a un usage commercial. En effet, quand on vend des objets, on peut faire de la publicité sur un beau papier glacé. Mais on peut aussi créer (ou faire créer) une démonstration en 3D, donnant au futur acheteur la possibilité de jouer un peu avec l’objet de ses rêves. Ainsi ce dernier pourra le retourner sous toutes les coutures. On peut bien entendu trouver de multiples usages dans le domaine éducatif où la manipulation a toujours été considérée comme une excellente manière de « prendre contact avec la réalité ». On peut aussi imaginer des musées virtuels présentant des objets 3D. On peut dire que l’objet statique dans sa vitrine, sur du papier ou sur un écran d’ordinateur a toujours été et sera toujours une source de frustration. On a envie de voir comment est l’objet dans son entier. Dans certains cas, c’est même très décevant. Je pense notamment aux vases peints grecs qui ont des scènes sur les deux côtés de la panse. Dans la plupart des musées, seule une face est visible. Il y a des coupes qui ont un décor à l’intérieur et sur la panse, ce qui représente un vrai casse-tête pour la présentation en vitrine. Je rêverais donc d’un musée virtuel de la peinture grecque sur vase, grâce auquel je pourrais visualiser des vases décorés en les faisant bouger dans tous les sens.
;-)Parfois les rêves se réalisent. Qui sait! Voilà en tout cas une première pièce pour ce musée créé (trouvée sur 3dvia) :

http://www.3dvia.com/

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Un double musée

Si vous vouliez visiter le National Health Museum (NHM), aux USA, vous chercheriez pendant longtemps son bâtiment sur le Mall de Washington où se trouvent les grands musées du Smithsonian. Ce musée a été créé en 1996 et il a pour mission d’informer et d’éduquer le public à la problématique de la santé. Jusqu’à aujourd’hui, il ne dispose pas de salles d’exposition, ce qui ne l’empêche pas de remplir sa mission. En effet, le NHM a reçu en 1999 un site Internet créé par une compagnie active dans le génie génétique. Ce site, Access Excellence, était déjà renommé et il a permis au musée de commencer son travail.
Au moment de commencer les travaux de construction du musée en dur, le NHM ne peut pas faire table rase des années où son existence a été uniquement virtuelle. Il a donc intégré dans le concept de ce complexe dédié à la santé un cybermusée, c’est-à-dire une stratégie Internet parallèle et complémentaire à l’exposition basée sur l’expérimentation et construite selon les principes du storytelling (narration).


NHM

Le Cybermusée reprendra le site actuel, Access Excellence, dont le contenu est important, mais qui mérite sans doute un redesign. Il comprendra aussi une plateforme qu’on pourrait qualifier de peer to peer, dans la mesure où elle concernera non pas le grand public, mais des institutions d’éducation ou d’autres musées souhaitant eux-mêmes traiter du thème de la santé. Il comprendra également tout ce qu’on attend des sites actuels: podcasts, webcasts, blogs, services de news, etc.
Cet exemple est intéressant parce qu’il montre qu’un projet de musée peut démarrer bien avant le moment fatidique de la pose de la première pierre (ou même s’en passer) et avoir une existence bien réelle dans le monde virtuel. Vu le nombre de visiteurs mensuels sur son site (1,2 millions), le NHM a déjà un public fidèle, un public qui lui rendra peut-être visite lors d’un voyage à Washington ou qui continuera à rester en contact avec lui à travers Internet. C’est même essentiel pour tout futur musée de démarrer cette existence en ligne dès que possible. Le Musée du Quai Branly avait aussi fait ce choix. De plus en plus, il faudra aussi viser la complémentarité entre cybermusée et le musée de brique et de ciment (quand ce dernier existe ou sera construit).

http://www.nationalhealthmuseum.org/

http://www.accessexcellence.org/

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Culture Musée virtuel Tendances

La 8ème merveille du monde

Samedi dernier, un réseau d’humains reliés par Internet ou le téléphone ont désigné les 7 nouvelles merveilles du monde. Le projet des 7 nouvelles merveilles du monde a été créé en 2001 par le Suisse Bernard Weber. Le choix de samedi a été effectué au terme de plusieurs tours éliminatoires.
L’UNESCO, qui désigne les sites figurant au patrimoine de l’humanité, s’est clairement désolidarisé de ce concours. Dans son communiqué du 20 juin, l’organisation internationale reproche essentiellement à ce concours de refléter l’avis de ceux qui ont accès à Internet et non pas l’avis du monde entier. Elle souligne aussi l’aspect scientifique de ses propres choix ainsi que le suivi qu’elle effectue pour les sites qu’elle a choisis.

http://portal.unesco.org/en/ev.php-URL_ … N=201.html

Bien entendu, personne ne doute du sérieux du travail de l’UNESCO, fondamental pour la préservation du patrimoine de l’humanité. Il est à relever que l’UNESCO prend en compte aussi bien le patrimoine construit que le patrimoine naturel et qu’elle fait aussi une place au patrimoine immatériel (rituels, traditions orales, musiques, etc…). Cependant sa lourde machinerie n’est peut-être pas comprise de tous. La liste des sites choisis est longue et tous les sites ne sont pas (heureusement) accessibles ou même connus.
Le succès phénoménal du concours des 7 merveilles (plus de 90 millions de votants) donne tout de même à réfléchir. Bien entendu, le goût des internautes pourrait être remis en cause, mais leur choix final est plutôt surprenant … de conservatisme et de classicisme. En effet, hormis le Christ de Rio, qui est peut-être le résultat d’une forte mobilisation des Brésiliens, tous les autres sites sont anciens. Plus surprenant encore, aucun site d’Amérique du Nord ne figure dans le choix final. On trouve même des sites qui se trouvent dans des pays qui ne sont pas forcément les plus connectés du monde: que l’on songe au Machu Pichu au Pérou ou à Pétra en Jordanie. Ce choix rend hommage au passé de l’homme, aux civilisations disparues et montre bien l’attachement de l’humanité (connectée) à ces valeurs.
Ce concours est assez caractéristique d’un processus très profond à l’oeuvre actuellement: celui de la désintermédiation due aux technologies de l’information et de la communication. Internet a déjà mis à mal l’industrie de la musique, les médias. Le cinéma doit se positionner lui aussi. Maintenant ce sont les institutions culturelles, même les plus respectables, qui se font court-circuiter par Internet. Ce concours a certainement obtenu ce succès parce qu’il donnait la parole à chacun. Cela prouve bien que le patrimoine, son avenir et sa protection constituent un réel souci pour beaucoup de terriens et que ces derniers souhaitent participer à sa sauvegarde de manière plus directe. Rappelons qu’une partie non négligeable des fonds obtenus par ce concours seront investis dans la restauration de sites, à commencer par les Bouddhas de Bâmiyân. Ce sont donc les institutions culturelles officielles qui doivent s’interroger maintenant sur la manière dont elles communiquent avec le grand public et comment elles pourraient le faire participer activement à leur mission.
;-)Si cette analyse est bien vraie, on devra à ce concours d’avoir découvert la 8ème merveille du monde: Internet.

http://www.new7wonders.com/

NB: on pourra prochainement choisir les 7 merveilles naturelles, puis technologiques.


Les Sept Merveilles du monde antique dessinées par Maarten van Heemskerck (16ème siècle)

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Art numérique Communautés virtuelles Culture Jeux Musée virtuel Science Second Life Tendances Usages

Imaging the future

Les 4 et 5 juillet avait lieu, en marge du Festival international du film fantastique de Neuchâtel (NIFF), la seconde édition du symposium « Imaging the Future ». J’y avais été invitée pour parler de Second Life. Cette participation m’a permis de découvrir l’univers du jeu vidéo tant du point de vue esthétique, culturel et historique que du point de vue de sa production technique.
Le matin du 5 juillet, Pierrick Thébault a présenté le jeu vidéo comme une production culturelle, en mettant en avant son évolution graphique qui part d’une abstraction extrême (Pong) au photo-réalisme, en passant par des styles influencés par la BD. Aujourd’hui les créateurs ont une vaste palette à disposition et les ordinateurs ont de grandes capacités de calculs. De fait, le retour à l’abstraction ou à la stylisation sont de véritables choix maintenant.

Cette journée a été l’occasion de mieux comprendre la fabrication de ces jeux qui est très couteuse. On a eu la démonstration de deux systèmes permettant de faciliter le travail des créatifs qui devraient pour mieux se concentrer sur le scénario et le contenu et s’éviter des routines fastidieuses. La société Pixelux a présenté son logiciel permettant de simuler la cassure de matériaux divers (DMM). Cet outil permet de créer les séquences où des éléments de décor (mur, barrière, etc…) sont détruits lors d’un impact. Il s’agit de simulation en temps réel, donnant une grande impression de réalisme. Le principal client de cette firme n’est autre que Lucas Arts qui l’utilise actuellement pour créer un nouveau sur Stars War, « The Force Unleashed ».

http://www.pixeluxentertainment.com/

http://www.lucasarts.com/games/theforceunleashed/

Hyperion, présenté par Samir Fitouri, est un outil conçu pour aider les développeurs et les artistes à créer rapidement des solutions 3D en temps réel, par exemple des démos, des jeux, etc… Cette application met le 3D en temps réel à la portée des personnes ayant peu d’expérience dans le domaine. De plus, il est gratuit pour une exploitation non commerciale.

http://www.ozone3d.net/hyperion.php

http://www.hypergraphics3d.com/

Parmi les démos présentées, une m’a particulièrement frappée. C’est une galerie virtuelle d’un artiste-peintre. En s’approchant des tableaux, on peut voir le relief de la peinture et les effets de la lumière dessus. Avec cela, le musée virtuel n’est pas loin …

http://www.aziz-elhihi.ch/galerie_virtuelle.php (ne marche pas sur Mac)

Avec ma présentation, on rejoignait le style 3D quick and dirty de Second. J’ai d’abord essayé de montrer que SL n’est pas un univers aussi virtuel qu’on l’imagine, si l’on se réfère à la définition de Pierre Lévy. C’est un univers actualisé, qui impose maintenant beaucoup de contraintes à celui qui y entre. De même, SL n’est pas un jeu au sens du terme anglais « game », car il n’y a ni score, ni quête. En revanche, il est possible d’y jouer, si l’on donne à jeu le sens du mot anglais « play »: le jeu des enfants, le jeu de l’acteur. Il est du reste vrai qu’il existe dans SL des zones où l’on pratique le jeu de rôle.
J’ai ensuite essayer de montrer que SL est un système qui a permis la rencontre de deux univers qui ont évolué en parallèle, l’univers de la visualisation 3D d’une part, qui s’est pendant longtemps limité au jeu, mais qui a aussi d’autres applications (simulation, imagerie médicale, etc…) et, d’autre part, Internet dans ses développements actuels.

Chat

Pour beaucoup de résidents, SL est un vaste chat 3D, dont il existe d’autres exemples, comme ActiveWorlds. Dans SL même, la voix est bientôt disponible.

Web 2.0

C’est le principe selon lequel les utilisateurs produisent le contenu. On le voit à l’oeuvre dans la blogosphère, Wikipédia. SL est basé uniquement sur ce principe. En effet, tout ce qu’on voit dans SL, des bâtiments aux vêtements a été créé par les résidents.

Open source

La notion d’open source est bien implémentée dans SL. Beaucoup de créateurs mettent à disposition gratuitement leurs produits. Les résidents sont friands de ces caisses d’objets gratuits qu’on appelle ds freebies. IBM met à disposition de ses visiteurs une bibliothèque de script. Beaucoup de résident collaborent et échangent scripts, textures et petits trucs.

Long tail

Il est impossible, pour des raisons de performance du système informatique, d’attirer une grande affluence dans un sim. Avec plus de 40 avatars, il peut « crasher ». Par conséquent, l’offre de SL correspond au modèle que l’on observe sur Internet, celui de la « long tail » ou longue traîne (de robe de mariée), à savoir celui d’une offre très vaste, mais de niche.

GeoWeb

Le développement de l’approche géographique sur Internet se retrouve aussi sur SL. En effet, la carte générale constitue un des outils de navigation dans le monde.

Internet des objets

SL est une préfiguration de l’Internet des objets. En effet, les avatars comme les objets et les actions répondent tous à un identificateur unique, mais avec la même architecture (comme les codes barres). Les objets sont capables de communiquer avec les avatars.

Voir SL sous cet angle permet mieux d’en comprendre les enjeux. Il constitue une partie de l’éco-système informationnel qui est en train de se mettre en place et montre que les univers 3D constituent aussi des modes d’accès à l’information (pour autant que cela ait une pertinence). De même, l’avatar est un moyen de parcourir cet éco-système informationnel et d’interagir avec lui. Il est difficile de savoir aujourd’hui quel sera l’avenir de SL, qui sera probablement en concurrence avec des systèmes analogues. Il est cependant certain que, grâce à lui, univers 3D et avatars ne seront plus confinés à l’univers du jeu et qu’ils entrent dans la boîte à outil des architectes de l’information. SL constitue une préfiguration du Web 3D.

Programme du symposium « Imaging the future »

http://www.imagingthefuture.ch/

http://www.nifff.ch/

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Culture Musée virtuel

Histoire de l’America’s Cup

Le site de l’America’s Cup ne se borne pas à la présentation des courses en live ou à celle des résultats. Il offre également un aperçu historique sur l’histoire de la course et cela d’une manière assez convaincante. On peut accéder à l’histoire de l’ensemble des régates grâce à une frise du temps (timeline) pour le moins originale: un yacht virtuel croise tous les vainqueurs de la coupe dès ses débuts. Il suffit de cliquer sur un des bateaux pour en connaitre l’histoire et accéder à une galerie de photos.

http://americascup.com/fr/acclopaedia/s … meline.php

Un autre outil, le Circling Galaxy, permet de connaitre les personnalités qui ont marqué la course, qu’ils soient navigateurs, constructeurs ou prestigieux spectacteurs, comme J.F. Kennedy ou la reine Victoria.

http://americascup.com/fr/acclopaedia/c … ?idRubr=73

Une banque de données permet de savoir ce que sont devenus les légendaires bateaux qui ont participé à la course.

http://americascup.com/fr/acclopaedia/b … /index.php

Voilà donc de quoi passer son temps, entre deux régates, en découvrant la vie de l’éternel perdant de la course, sir Thomas Lipton, qui y participa cinq fois sans jamais l’emporter et sans jamais se départir de sa bonne humeur (un esprit très sportif). Ou en goûtant le fameux mot (légendaire, semble-t-il) de l’enseigne que la reine Victoria interrogea à propos de la course de 1851:

– Qui est premier?
– America
– Qui est second?
– Votre Majesté, il n’y a pas de second!

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Communautés virtuelles Culture Musée virtuel

Musée sans mur

Une initiative originale en matière de muséographie vient de naître à Salt Lake City, la capitale de l’Utah. Plutôt que de voir un musée présentant l’histoire de la ville et de ses diverses transformations, depuis les occupations des tribus indiennes jusqu’aux Jeux Olympiques, c’est tout le centre ville qui va se transformer lui-même en musée. Ce musée d’un nouveau genre veut attirer le regard des gens sur les métamorphoses perpétuelles d’une grande ville comme Salt Lake City.
Le musée, appelé « Temporary Museum of Permanent Change », est d’abord un site Internet qui se présente comme un site muséal classique. Mais l’entrée « Shops » présente des commerces de la ville. Idem pour l’entrée « Restaurants ». La collection permanente présente ce qu’il y à voir dans la ville.


Petit clin d’oeil: on peut télécharger un billet d’entrée du musée

Le musée ne se résume pas à son site Web. Il investit aussi les rues de la ville. Un de ses premiers projets consiste à placer des posters géants avec des histoires racontées par les gens qui vivent ou travaillent dans la ville. Un autre projet sera basé sur la vidéo.
Le musée est aussi collaboratif: il compte sur la participation des habitants pour se développer. Parmi ses différents projets, il se propose de collecter des biographies d’habitants de la ville.
Le « Temporary Museum of Permanent Change » révolutionne l’idée qu’on se fait habituellement d’un musée et qui se résume souvent (malheureusement) à un bâtiment et une collection permanente. Ici la collection est éclatée dans le monde réel et réunie virtuellement à travers un site Internet. Les visiteurs sont aussi potentiellement les contributeurs du musée: ils sont invités à participer au projet, à enrichir les collections. D’objet figé, le musée est appelé à devenir un processus vivant, en perpétuel changement. Bien que ce musée se qualifie lui-même de temporaire, nous lui souhaitons longue vie.

http://www.museumofchange.org/

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Art numérique Culture Musée virtuel

Un musée complet sur Second Life

Le sim dont on parle dans Second Life ces temps est celui de la Gemäldegalerie Alte Meister de Dresden, qui a ouvert fin mai. Ce musée est recréé dans sa totalité dans l’univers de pixel, par l’équipe d’Anshe Chung. Le musée réel se trouve dans un palais baroque avec de magnifiques jardins. Tout y est: arbres, bassins, escaliers, luminaires, radiateurs, boutique et accueil. Chaque tableau a été replacé dans le sim, à la place qu’il occupe dans le musée réel.

On ne peut pas parler de musée virtuel, au sens où Malraux l’entendait (un musée née dans l’esprit de quelqu’un) mais de reconstitution 3D, de réalité virtuelle (si ce terme a un sens), de cybermusée.

Le musée a été repris tel quel, avec des textures probablement photographiées sur place. La chasse à la une pratique courante chez les concepteurs de sims. Malgré une apparence impressionnante quand on prend de la hauteur (mais on n’ose pas voler), le projet présente quelques faiblesses. Les jours de grand lag, la visite peut être pénible. Finalement il n’est pas simple de piloter son avatar à travers les couloirs et les escaliers. Si l’architecture est bien réalisée, la végétation est de piètre qualité, quand on la compare avec d’autres sims. Lors de ma visite, il n’y avait personne pour accueillir des visiteurs. Enfin la boutique laisse vraiment sur sa faim: reproduction et tee-shirts gratuits.

La principale interrogation est celle du but. A quoi va servir cette transposition? La visualisation y est de piètre qualité. L’ergonomie laisse à désirer. Quant aux informations données avec chaque oeuvre, elles sont bien brèves. Cependant en entrant dans SL avant les autres, dans ce type de réalisation complète, le musée de Dresde est sûr de faire parler de lui. Une visite dans le sim peut donner envie de faire un petit tour par Dresde. L’intérêt principal est peut-être de mettre un jalon sur le Geoweb. On voit de plus en plus de monuments fixés sur Google Earth. Pour l’instant, on ne peut pas pénétrer dans ces réalisations avec un avatar. Mais qui sait? Une reproduction de ce type sera peut-être visitable un jour sur Google Earth.

http://www.skd-dresden.de/

http://www.dresdengallery.com/

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Culture Musée virtuel

Musée virtuel du Gabon

Fin 2006, le Gabon a ouvert son musée virtuel des arts et des traditions. Ce musée accessible en ligne a l’aspect que pourrait avoir un CD-ROM. Il s’agit d’une visite guidée, par une hôtesse, d’un musée de synthèse, qui n’existe pas réellement, mais qui réunit environ 250 oeuvres caractéristiques du passé et des cultures du Gabon. Il présente des objets, mais aussi le patrimoine immatériel cher à l’UNESCO. En effet, une large part du musée est consacré au culte des ancêtres et aux autres rituels. L’hôtesse se mue parfois en conteuse, pour nous narrer des mythes anciens. Quant au chant polyphonique pygmé, en jodel (sic), il est tout simplement magique.


Musée virtuel du Gabon

Ce projet s’inscrit dans une ambitieuse politique de réappropriation du patrimoine. En mettant en ligne ce site, le Gabon invite au « retour des œuvres dispersées dans le monde, sous forme numérique dans un premier temps (les musées du monde entier et les collectionneurs ont la possibilité de « restituer » des œuvres, quelle que soit leur forme : photos, vidéos, sons, textes…)« . Le but est de créer une médiathèque qui sera bien entendu disponible sur le Web.

Il faut vraiment espérer que cet appel sera entendu et que des collectionneurs d’art africain, privés ou institutionnels, enverront des versions numérisées des oeuvres qu’ils conservent ainsi qu’une copie de leur documentation. Non seulement le Gabon, mais le monde entier bénéficiera de la réunion virtuelle de ce patrimoine.
Ce projet met malheureusement le doigt sur un des drames culturels de notre époque. Les témoins des multiples cultures de l’humanité ont été – et sont encore – déplacés au gré des événements de l’histoire (guerres, pillages, colonisation et écoles étrangères d’archéologie) et de l’évolution du marché des oeuvres d’art. Les demandes de restitution n’obtiennent un succès que lorsqu’il est clairement prouvé que les objets ont été acquis de manière malhonnête. Mais Néfertiti semble devoir s’habituer pour l’éternité au brouillard berlinois et les marbres du Parthénon ne reverront pas de sitôt le soleil d’Athènes (alors que le monument d’où ils proviennent est encore en place). Qu’on le veuille ou non (et cela ne doit en aucun cas être une excuse), Internet devient le seul lieu où il est possible de réunir ce qui a été séparé. Un même objet appartient du reste à plusieurs ensembles: à une culture, à une famille d’objets, à une période. Il a pu transiter par diverses collections privées ou institutionnelles. Les technologies de l’information permettent de lui associer, à lui et à de nombreux autres, les données qui lui sont liées et donc de le rendre à ses diverses familles.

http://www.legabon.org/livre/musee.php

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Musée virtuel Science

Coupure cruelle

Imaginez que vous ayez obtenu des fonds pour un projet de recherche au cours duquel vous digitalisez des ressources, vous les saisissez dans une banque de données et vous les mettez à disposition sur Internet. Le projet parvenant à son terme, l’équipe est dispersée et vous trouvez un poste dans une autre institution. Que devient votre site Internet? Le service informatique qui l’héberge ne sera guère à même de le maintenir si personne ne peut l’informer sur son contenu et son fonctionnement. Il sera peut-être simplement tenté de récupérer le serveur pour une autre application. Pour les utilisateurs des données, le résultat sera malheureusement celui-ci:

C’est la mission de l’Arts and Humanities Data Service (AHDS). Cette institution recueille, conserve et maintient en service les données numérisées des projets de recherche dans les Iles britanniques. Il met ainsi à disposition sur son site de nombreuses et riches banques de données et diverses ressources numériques. Dans le domaine de l’archéologie, il donne même la possibilité d’interroger plusieurs banques de données en même temps, avec un mot-clé (j’ai essayé avec « Stonehenge »).
Ce type de service est absolument nécessaire à l’heure où la recherche peut difficilement se passer des technologies de l’information pour ses projets. C’est donc d’autant plus malheureux que l’AHDS se voie privé d’une partie de ses ressources, suite à une cascade de coupes budgétaires: le ministère britannique du commerce et de l’industrie voit son budget dans le domaine de la recherche diminué de 68 millions de £. L’Arts and Humanities Research Council (AHRC) se voit à son tour privé de 5.3 millions £. Ce Conseil distribue de l’argent à divers projets et doit faire des choix. Il décide de retirer sa subvention à l’AHDS. Mais les responsables de ce dernier service ne seraient guère dignes de leur mission s’ils n’avaient pas recours à Internet pour leur contre-offensive. Ils viennent en effet de lancer une pétition en ligne pour que leur subvention soit maintenue. Lancée mi-mai, elle a déjà recueilli plusieurs centaines de signatures. Je n’ai malheureusement pas pu la signer, n’étant pas citoyenne britannique. Mais si vous connaissez des sujets de sa Gracieuse Majesté, envoyez-leur l’adresse de la pétition:

http://petitions.pm.gov.uk/AHDSfunding/

AHDS: http://ahds.ac.uk/
Ressources de l’AHDS dans le domaine de l’archéologie:
http://ads.ahds.ac.uk/catalogue/search/keyRes.cfm

AHRC: http://www.ahrc.ac.uk/news/news_pr/2007 … unding.asp

:-)et pour vous faire envie, un site de ressources extraordinaire sur l’histoire britannique:

http://www.british-history.ac.uk/

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Musée virtuel Second Life

Van Gogh en 3D

Un musée virtuel de Van Gogh vient d’ouvrir dans Second Live. On peut y admirer des oeuvres provenant de divers musées: cela confère à ce musée un aspect virtuel, mais ce n’est pas l’idéal dans Second Life, car une bonne qualité des reproduction n’est guère possible dans ce système. Cependant les concepteurs de ce musée ont eu l’idée de recréer certains tableaux en 3D.

Ainsi il devient possible de pénétrer et de s’asseoir dans cette fameuse chambre. Chaque objet représenté devient un élément individuel.
Le « merchandising » n’est pas oublié, comme dans les musées reéls. On peut repartir avec une partie du mobilier de la chambre représentée ci-dessus (chaises et tables) ou avec l’un des nombreux bouquets de fleurs peints par l’artiste. Ces objets orneront ensuite les maisons des résidents de Second Live.
Une des réussites de ce musée est certainement son ergonomie. Les architectes qui l’ont conçu ont pensé à guider les visiteurs et à faciliter leur trajet. On suit une large bande sur le sol, qui peut être de diverses couleurs, selon le thème traité. Pour passer d’un étage à l’autre, pas d’escalier (enfin des gens qui ont compris!), mais une zone de téléportation. Le visiteur voit les oeuvres, mais oublie un peu le bâtiment de pixel, presque transparent.

Une visite à recommander

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