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Communautés virtuelles Politique

Démocratie virtuelle

On parle beaucoup d’Internet dans le domaine de la participation politique. Il ne s’agit pas seulement du vote électronique (qui n’est qu’une amélioration d’une transaction existante). Sur le Net, il est possible de donner son avis, de débattre de questions de société et de politique, comme l’a montré le site de Ségolène Royale Désirs d’avenir. On peut même se prononcer sur des sujets qui concernent les citoyens d’autres pays, comme en témoigne ce site où il est possible de voter pour le futur président des Etats-Unis. Il est vrai que la campagne présidentielle américaine est tellement omniprésente qu’on est frustré de ne pouvoir glisser un bulletin dans l’urne.

Vote4president

http://fr.voteforpresident.org/

Les initiateurs de ce site viennent des Pays-Bas: il s’agit de diverses firmes actives dans le domaine d’Internet et de la communication. Ils déclarent leur neutralité par rapport au résultat.

Au moment où cette note paraît, plus de 18’000 personnes avaient voté. Barak Obama semble avoir la faveur de ces internautes, comme en témoigne le résultat provisoire:

Vote4president - Résulta provisoire - 89 % pour Obama

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Politique réseaux sociaux

Deux clones

Les deux candidats à l’investiture démocrate sont au coude à coude et ce ne sont pas leurs sites Web respectifs qui vont les départager. Quand on regarde ces deux sites, on peut même parler de clones tant ils se ressemblent.

Site Web de Barack Obama

Site Web d’Hillary Clinton

C’est une évidence, mais les jeux de couleurs sont relativement identiques. Les deux candidats s’inspirent du drapeau américain. Les ressemblances sont aussi fonctionnelles. Si l’on prend le menu horizontal, on retrouve à peu de choses près des entrées analogues: “Issues”, “Blog”, “States” et l’inévitable bouton (rouge dans les deux cas) permettant de faire une donation.

Les deux candidats ont veillé à utiliser les réseaux sociaux. Tous deux indiquent les sites sur lesquels ils ont leurs profils:

Réseaux sociaux de Barack Obama

Réseaux sociaux d’Hillary Clinton

Dans les deux cas, Facebook est présent. A l’heure actuelle, Barack Obama compte 588,684 supporters contre 120,172 seulement pour Hillary Clinton. Le portrait de Facebook des deux candidats s’ouvre sans que l’on ait à entrer son mot de passe. Facebook fait en effet une différence entre les profils que tout un chacun entre dans le système et ceux de personnes publiques, comme des artistes ou des politiciens en campagne. Ces derniers peuvent ouvrir des pages Facebook. Outre le fait qu’elles sont visibles même pour ceux qui n’ont pas de compte, ces pages ont une particularité: vous et moi ne devenons pas les amis d’Hillary ou de Barack, mais leurs supporters.

Si on en revient au contenu des sites, ils comportent tous deux un blog tenu par l’équipe de campagne, des vidéos, des accès aux quartiers de campagne des états. Dans une case située à droite, tous deux présentent ce que peuvent faire les partisans pour eux: participer à des événements, faire des appels, être bénévole, etc. Rien ne manque du reste sur ces sites: un shop en ligne pour des accessoires de campagne, une offre pour recevoir des informations sur un téléphone portable.

Fait intéressant, aucun de ces sites ne dispose d’un moteur de recherche. Cela peut paraître étrange, mais un site de campagne est basé sur l’immédiateté de la communication. De plus, l’ergonomie est remarquable et permet l’accès à chaque information disponible.

On peut accorder un petit plus au site d’Obama: il recourt à des cartes pour permettre l’accès aux informations concernant les états.

Carte sur le site d’Obama

Il s’agit de deux sites hautement efficaces, bien pensés et dont les responsables s’observent probablement.

http://my.barackobama.com/

http://www.hillaryclinton.com/

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Politique

Cartographie des sites politiques

L’Institution national de l’audiovisuel (INA) a archivé la campagne présidentielle sur Internet, comme annoncé. Cela représente 80 millions d’URL. Depuis le 26 janvier, les 500 principales pages des sites recensés (plus de 2000) ont été capturés 4 fois par jour. Pendant les deux jours de scrutin, la page d’accueil de chaque site a été capturée tous les quarts d’heure.

http://www.01net.com/editorial/348531/e … par-l-ina/

http://www.ina.fr/

Pour l’instant ces archives ne sont pas accessibles. Cependant un site en exploite les données de manière intéressante. Il analyse tout d’abord le bruit médiatique dans le temps, en comptant le nombre de notes de blogs concernant chaque candidat. Le schéma ci-dessous compare les courbes de présence dans la blogosphère des trois principaux candidats: Sarkozy, Bayrou et Ségolène Royal, du 1er au 13 mai. On constate que François Bayrou a presque totalement disparu, alors que les deux candidats encore présents au second tour montrent des résultats conformes à ce qui est sorti des urnes.

Plus intéressant encore est la cartographie des sites. Pour chaque site pris en compte, une carte permet de connaître les liens entre les différents sites (un site qui n’aurait aucun lien avec les autres n’apparaîtrait pas). Ci-dessous, on observe la manière dont le site Désirs d’avenir de Ségolène Royal est lié au reste de la blogosphère socialiste.

http://www.observatoire-presidentielle.fr

L’existence de ces archives est fondamentale. Pour autant qu’on soit capable de les conserver et d’en exploiter le contenu plus tard (ce qui n’est pas une mince affaire), elles serviront aux travaux des historiens.

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Politique Second Life

Etats, politique et Second Life

Plusieurs entités publiques ont déjà une présence sur Internet. Il peut s’agir d’administrations (Ambassade de Suède, Land du Bade-Würtemberg), de parlements (Chambre des représentants aux Etat-Unis). Parfois il s’agit d’initiatives privées, comme dans le cas de l’Autriche, mais avec une apparence d’officialité. Les partis politiques aussi commencent à s’intéresser à cet univers, de même que les mouvements citoyens.
Petite promenade…

Bade-Würtemberg

Promenade sur l’île du Bade-Würtemberg

http://slurl.com/secondlife/Baden-Wuert … /128/128/0

Autriche

La Grande roue de Vienne, le costume traditionnel et les crinolines de Sissi (pour 1000 L$), rien ne manque à cette présentation de l’Autriche. Il s’agit cependant d’une réalisation privée.

http://slurl.com/secondlife/Austria%20Island/128/128/0

Suède

La première apparition officielle d’un pays sur Second Life a fait grand bruit. L’ambassade de Suède n’a pas encore trouvé ses marques. En construction au moment de son annonce, puis peuplée de quelques boutiques et de rennes broutant dans la forêt, elle est actuellement inaccessible.

http://slurl.com/secondlife/Sweden%20Island/128/128/0

Ambassade d’Antigua

Antigua se contente d’une maison avec vue sur la mer pour son ambassage.

Chambre des représentants (USA)

Un membre de cette chambre a déjà fait une apparition officielle au début de l’année dans le Capitol virtuel. Les parlements sont tout à fait à leur place dans Second Life, dans la mesure où cela peut être un lieu de dialogue avec les citoyens.


Présence de personnalités politiques

Le ministre français de la culture a déjà inauguré officiellement une exposition avec son chien.


Campagne française

La campagne présidentielle française a été très animée sur Second Life. Plusieurs partis politiques ont créé un espace dans Second Life: le Front national, suivi d’une permanence socialiste et d’une île pour l’UMP.

Dans le cadre de cette campagne, des avatars manifestent régulièrement dans Second Life, notamment contre le Front national.

Un résident s’est même mis à créer des caricatures politiques à partir de son avatar.

Politique suisse

C’est le radical genevois Pierre Maudet qui semble être le premier politicien suisse installé dans Second Life. Il a loué un appartement dans une tour.


Mouvements citoyens

En désaccord avec la Mairie de Paris sur un projet d’aménagement des Halles, un groupe de citoyens utilise Second Life pour pousser les autorités à la discussion. Par le biais de l’agence Repères, ils organisent un concours d’architecture sur Second Life, avec des prix en Linden dollars.
Ainsi après des blogs citoyens (comme Monputeaux), c’est l’univers 3D où chacun peut créer et intégrer des contenus qui est utilisé par les mouvements citoyens.

http://www.01net.com/editorial/345860/u … -dialogue/


Ile de l’agence Repère

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Politique Second Life

Sarko Island

Le conseiller technologique de Nicolas Sarkozy, Loïc Le Meur, blogueur de son état, a acquis une île dans Second Life afin de créer une permanence virtuelle de l’UMP.

L’île comprend une salle avec écran de projection, où il est possible de suivre des émissions de télévision. Sans oublier l’inévitable portait géant du candidat.

Un auditorium permet d’organiser des débats. L’endroit manque un peu de conception architecturale, mais ses créateurs tentent tout de même de l’améliorer. La première version offrait aux participants de ridicules pliants de plage, probablement pris dans un magasins d’objets gratuits (freebies).


Source: http://mallox.podemus.com/2007/02/soire … cond-life/

Entretemps, peut-être à cause de la visibilité acquise rapidement par cette île, les pliants de plage ont été remplacés par des bancs bleus flottants.

Bien entendu, les traditionnels objets de campagne ne manquent pas: tee-shirt gratuits et drapeaux sont distribués gratuitement. Quand je suis allée sur l’île, le distributeur ne marchait pas, mais un sympathique membre du staff me les a donnés. Il m’a aussi remis un objet que, d’après lui, peu de gens possèdent: un anneau diffusant des mini-drapeaux de l’UMP. C’est l’objet le plus typique de Second Life et dont on ne retrouve pas l’équivalent dans la vie réelle. Encore que… De retour chez moi, je l’ai essayé devant ma maison.

On peut abandonner cet objet n’importe dans SL et, si personne ne le détruit, il continue à fonctionner. En le regardant, j’ai pensé à un vilain tag. Je crois même me souvenir en avoir vu un du FN dans devant un magasin.

Voilà donc de quoi est faite la campagne virtuelle de Sarkozy! Pas de véritable concept. Pas de création architecturale, alors qu’il existe tant de créateurs dans SL. Un staff composé de types rasés ou aux grands biscotaux. Peut-être que cela plaît aux sympathisants de l’UMP, mais je ne sais pas si c’est vraiment du goût des vrais Second Lifers!

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Communautés virtuelles Lift07 Livre Politique Tendances

La longue traîne

La longue traîne est en passe de devenir le cauchemar de certaines branches commerciales. Elle évoquera sans doute, aux yeux de beaucoup, l’appendice caudale du démon plus que la traîne d’une robe de mariée*.

Qu’est-ce que la longue queue? Il s’agit d’un paradigme développé par Chris Anderson qui s’est penché sur un phénomène intéressant dans le domaine du e-commerce. Des sites comme Amazon développent toutes sortes de fonctionnalités visant à améliorer les ventes de leurs produits. Les possesseurs de compte chez Amazon reçoivent régulièrement des recommandations d’achat. Amazon a aussi donné la possibilité aux internautes d’écrire des critiques des ouvrages directement sur le site (ce qui était auparavant le privilège d’un petit nombre d’individus). Dans ces recommandations, les lecteurs parlent parfois d’autres ouvrages qu’ils ont lu sur le même thème. Ces ouvrages sont presque épuisés ou totalement. Mais grâce à ce système, ils retrouvent un deuxième souffle. Ce phénomène est amplifié grâce à la blogosphère, à tout le buzz qui se fait sur le Net. Les résultats des ventes prennent alors une allure nouvelle: les bestsellers se vendent moins alors que de très nombreux produits. La répartition des ventes prend la forme de la traîne d’une robe de mariée.


La robe de mariée de la princesse Diana mesurait environ 12 m

Cette répartition a des conséquences sur les gains réalisés par les vendeurs (et indirectement par les créateurs): les grandes ventes rapportent moins et de très nombreux produits amènent des revenus faibles. De là à penser que bientôt commerçants et auteurs tireront le diable par la queue, il n’y a qu’un pas…
Ce modèle, issue de l’observation de la vente de livres, semble se répandre dans les domaines les plus divers, ainsi qu’on a pu le constater lors de la dernière journée de Lift07. La musique avait été évoquée le matin. Lors de la discussion finale, Thierry Crouzet a montré comment ce même phénomène se retrouve dans les élections présidentielles françaises: il y a plus de candidats, donc plus de choix. Chaque candidat accumule un nombre plus faible de voix, si l’on compare avec des élections plus anciennes. Mais cette répartition n’est pas égale: elle prend la forme d’une traîne.


Thierry Crouzet montrant la longue traîne des élections de 2002
(Voir la note consacrée au Cinquième pouvoir)

Mais on trouverait certainement ce même modèle dans le domaine de la photographie. En effet, grâce à la technologie du numérique, le nombre de photographes qui publient des photos sur Internet a considérablement, répartissant autrement les revenus tirés de cet art. A titre d’exemple, on peut mentionner le site JPG. Il est possible d’y déposer des photos numériques. Les internautes votent pour les images qui leur plaisent le plus. Les 100 photos qui récoltent le plus de suffrage ont le droit d’être imprimé dans le magazine sur papier qui sort régulièrement. Le phénomène de la photo numérique est si massif que le musée de l’Elysée, à Lausanne, a décidé d’y consacrer une exposition: « Tous photographes ».

http://jpgmag.com/

http://www.elysee.ch/

De nouveaux modèles économiques doivent être trouvés. Deux sociétés, l’une dans la vidéo (http://portal.vpod.tv/), l’autre dans la musique (http://www.magnatune.com/) ont présenté le leur: les gains sont partagés 50%/5’% avec les auteurs. A voir si suffisamment de gens pourront en vivre. Dans ce domaine, l’heure est à l’exploration.

La longue traîne dans le domaine culturel?

Dans le domaine de la culture, notamment celle qui est déjà dans le domaine publique, le bénéfice serait énorme. Non pas en espèces sonnantes et trébuchantes, mais en reconnaissance. En effet, si les contenus culturels (littérature, poésie, peinture, objets archéologiques,etc…) étaient massivement mis en ligne, de nombreuses oeuvres tombées dans l’oubli trouveraient elles aussi une seconde existence. Mais cela suppose deux conditions:

– l’augmentation de l’offre par des encouragements à la numérisation

– des outils de valorisation permettant à des internautes de mettre en valeur ce patrimoine numérisé: systèmes d’édition de galeries virtuelles, blogs commentant les oeuvres, etc…

Les commentateurs ou les commissaires d’expositions virtuelles feraient remonter des oeuvres moins connues du grand publie, voire carrément méconnues. Les internautes qui auraient envie de les découvrir pourraient y accéder facilement puisqu’elles sont disponibles sur le Net. Et cela amènerait à la découvrte d’autres oeuvres. Ainsi beaucoup d’internautes consulteraient beaucoup d’oeuvres, même si chaque oeuvre n’arrive qu’à un score modeste. J’ai personnellement fait une expérience similaire en cherchant chez des bouquinistes des anthologies de poésie de la fin du 19ème siècle. Une bonne partie des poètes mentionnés sont oubliés, mais la lecture de leurs textes donnent envie de mieux les découvrir. Le fait qu’ils n’aient pas survécu à un moment donné au filtre des éditeurs ne signifie qu’ils ne méritent pas d’être lus aujourd’hui: les critères changent d’une époque à l’autre.
Ainsi créer les conditions de la longue traîne favoriserait la promotion de la culture (qui est dans le domaine public).

* en français, il y a hésitation entre les deux traductions:

http://www.internetactu.net/?p=5911

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Politique

Le cinquième pouvoir

2007 est une année électorale autant en France (présidentielle pour ceux qui ne seraient pas au courant) qu’en Suisse (chambres fédérales en automne). L’occasion de faire le point sur l’influence d’Internet dans la politique. Thierry Crouzet, auteur bien connu du Peuple des Connecteurs, vient de sortir un essai consacré à ce thème, un essai attendu, dont il rendait régulièrement compte de l’écriture sur son blog.
Ce livre s’intitule « Le cinquième pouvoir ». Sa thèse principale est qu’après les trois pouvoirs classiques des sociétés démocratiques (censés être clairement séparés), après le quatrième pouvoir constitué par les médias classiques (presse, radio et télévision), un cinquième pouvoir est en train d’émerger, celui du réseau Internet.

Thierry Crouzet commence par retracer des exemples d’influences nettes de la part d’internautes sur des campagnes poliques. Pour les Etats-Unis, il y a bien sûr celui d’Howard Dean, le candidat démocrate aux précédentes primaires. Pour ce qui est de la France, il raconte l’histoire d’Etienne Chouard, un blogueur qui a eu, sans le vouloir, une influence déterminante dans le débat sur la Constitution européenne. Il montre comment des citoyens peuvent s’opposer à des municipalités grâce à des blogs où toutes les « affaires » sont présentées,alors qu’on n’en fait aucun cas dans la presse classique.
Dans la seconde partie, l’auteur explique bien que cette situation n’est possible que parce qu’Internet est un réseau, organisé de manière totalement décentralisée et dont les issues sont imprédictibles. De plus, Internet permet de détourner les médias traditionnels et donne voix au chapitre à ceux qui, d’ordinaire, sont tenus à l’écart. Le réseau peut leur servir alors de caisse de résonnance (jeu de mot cher aux internautes…).
Thierry Crouzet détaille aussi (et nous lui en sommes reconnaissants) la théorie de la longue traîne de Chris Anderson, une théorie intéressante qui montre, dans le domaine du marketing, qu’Internet a changé la donne. En effet, grâce aux possibilités d’accès à l’information (moteurs de recherche, recommandations croisées des magasins en ligne), des produits qui étaient presque oubliés, peu connus, retrouvent une seconde vie. En d’autres termes, alors que dans les commerces classiques l’offre est standardisée, massive et limitée quant au choix, sur Internet, elle met en avant quelques produits phare puis s’étend comme la traîne de la robe de mariée. L’auteur se demande alors si cette théorie peut s’appliquer à la politique. Il constate que le nombre de candidats à une élection a tendance à augmenter. Cependant les institutions actuelles ne sont guère adaptées à cette situation. Quand il y a de nombreux candidats et que seuls deux passent au second tour, il suffit d’un 15% qui n’est pas représentatif. Dans quel sens alors réformer les institutions: proportionnelle, introduction d’un 3ème tour? Ou alors passer à la politique 2.0.
Par cette expression, Thierry Crouzet entend une politique collaborative qui serait basée sur les mêmes principes que le Web 2.0. Mais cette politique 2.0., il peine à la dessiner. Il évoque un exemple qui, tout en étant passionnant (la création de Visa, l’organisation qui gère la carte de crédit du même nom, qui répond à une structure collaborative et qui n’est pas cotée en bourse), ne convainc pas. Le problème de son ouvrage, en effet, c’est l’absence d’analyse. Pour dessiner une politique 2.0. il aurait fallu étudier patiemment les exemples de politique participatives qui existent déjà: Ségolène Royal en a mis en oeuvre, en s’inspirant de pratiques brésiliennes. Il aurait fallu ensuite voir comment ces exercices s’adaptaient au Web ou, plutôt, comment Internet pourrait « booster » la politique participative et quelles seraient les implications de sa mise en oeuvre (accès à Internet pour tous, éducation aux outils électroniques, sécurité des débats, etc…). Le livre un peu écrit dans l’urgence et dont la thèse fondamentale se trouve déjà dans « Le pouvoir des pronétaires » de Joël de Rosnay, laisse un peu sur sa faim, notamment parce qu’il survole son sujet plus qu’il ne le maîtrise. Il n’y a pas de véritable méthode d’approche du phénomène (si ce n’est un enthousiasme communicatif). Fort heureusement, l’auteur attire l’attention (mais peut-être pas suffisamment) sur les dangers du cinquième pouvoir: la dernière campagne présidentielle américaine, qui l’avait totalement intégré, a trouvé dans le Net un vaste espace de dénigrement où il était aisé de faire circuler des rumeurs. Mais Thierry Crouzet fait trop confiance aux internautes, aux connecteurs pour considérer qu’il s’agit d’un problème grave.
Personne ne contesterait sérieusement l’existence de ce cinquième pouvoir. Tout le problème est de savoir comment l’aborder, pour mieux le comprendre. Parmi les pistes présentées par Thierry Crouzet, il en est une qui me paraît très intéressante: les cartographies du Web. Il évoque en effet les travaux de l’Université de Compiègne qui produit des images des réseaux que forment sites sur un thème particulier (en tenant compte des liens qui vont des uns vers les autres), en prenant en compte certains critères comme l’opinion défendue, l’appartenance politique, etc…

http://www.webatlas.fr/
http://www.webatlas.fr/ressources/galer … itique.pdf (carte du non à la Constitution européenne, lors du référendum de 2005)

Malgré les critiques émises plus haut, il faut cependant relever les mérites des livres de Thierry Crouzet. C’est une personnalité dotée d’une belle intuition sur les potentialités d’Internet. Il joue un peu le rôle d’éclaireur. Il a surtout le mérite d’attirer l’attention sur des travaux essentiels à la compréhension du Web publiés moins connus en Francophonie. C’était déjà le cas du Peuple des connecteurs. Enfin, je lui aussi aussi un certain talent de conteur.

http://blog.tcrouzet.com/

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Communautés virtuelles Politique Second Life Usages

Démocratie dans Second Life

Les potentialités de Second Life dans le domaine des discussions et des débats n’a pas échappé au monde politique. Depuis le début de cette année, la Chambre des Représentants des Etats-Unis a son équivalent dans le monde virtuel, dans un endroit appelé Capitol Hill. La salle des débats a été reconstituée. Tout y est: bancs, tribune, etc. Même le motif du tapis a été repris. La salle n’a pas de toit, ce qui permet d’apercevoir au dehors des reconstitutions de la coupole du Capitole et de l’obélisque géant de Washington. Dans les alentours, on trouve de petits pavillons avec des informations sur différentes politiques.

Le 4 janvier, un des membres de la Chambre des Représentants, le Californien Georges Miller s’est rendu dans Second Life, grâce à son avatar, pour y participer à des discussions. Le lendemain, le bâtiment était ouvert au public.

Georges Miller n’est pas le premier politicien à se rendre dans Second Life. L’ancien gouverneur de Virginie, Mark Warner, avait répondu à des questions l’été dernier.

La tendance est lancée. Verra-t-on d’autres parlements créer leur antenne dans Second Life pour être plus proches de leurs concitoyens? A observer attentivement.

http://www.house.gov/georgemiller/press/rel1407.html

http://www.computerworld.com/action/art … src=kc_top

Il existe aussi une vie démocratique propre à Second Life. En effet, certaines communautés dans ce monde virtuel, qui sont gérées par des institutions démocratiques. Cest le cas de la Confederation of Democratic Simulators, qui gère actuellement deux sims (mondes simulés): Neufreistadt (bâtie sur le modèle d’une ville allemande du Moyen-Âge) et Colonia Nova (construite sur le modèle d’une cité romaine). Les citoyens sont l’ensemble des personnes possédant un terrain dans l’un des sims. Plusieurs partis représentent les différentes sensibilités de ces citoyens. Parmi les questions très débattues, il y a la construction de nouveaux sims et le fonctionnement des institutions elles-mêmes. Des élections ont lieu régulièrement, afin d’élire des représentants. C’est le cas actuellement.

Ces élections donnent lieu à une véritable campagne et des débats publics. A Colonia Nova, l’apparence du Forum s’en est trouvé profondément transformée. Quant aux discussions, elles ont plutôt lieu dans le théâtre.

http://neufreistadt.info/

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Politique Usages

Une WebTV politique citoyenne

La campagne présidentielle française se fait aussi sur le Net. Bien entendu, chaque candidat a qui son blog, qui son site collaboratif. Il y a de nombreux blogs commentent aussi les positions des politiciens. Mais maintenant une WebTV donne la parole aux différents candidats. C’est le PoliTIC’Show, qui se présente comme la première WebTV politique citoyenne francophone. Elle a été créée par une équipe de jeunes blogueurs et réalisateurs passionnés. Après avoir commencé par Le Pen, elle livre un interview fleuve de François Bayrou. Ségolène Royale vient de confirmer sa participation. Les interviews sont publiées en plusieurs parties, mais intégralement et sans montage. On finit donc par surprendre les candidats à se gratter le nez… Le ton est plutôt celui de la discussion, où on a le temps d’expliquer ses positions. C’est un avantage par rapport aux télévisions classiques qui oblige les politiciens à livrer leur message en deux minutes (sucré cassé sur le dos des autres compris). Ainsi les citoyens peuvent mieux connaître ceux dont ils inscriront le nom sur un bulletin.


PoliTIC’Show #2 (1/13) > F. Bayrou
envoyé par politicshow

François Bayrou a donné un entretien-fleuve (près de 3 heures). Il paraît ou essaye de paraître comme le candidat des internautes. Ce n’est donc pas un hasard s’il a devant lui un MacBook ouvert. La discussion commence par sa biographie et glisse rapidement sur la version qu’on en trouve sur WIkipedia. Il y était dit qu’il s’était marié à l’âge de 18 ans. Le candidat à la présidence corrige immédiatement: il s’est marié à 20 ans. Il avoue ensuite ne pas savoir s’il peut corriger lui-même cette erreur. En tous les cas, la correction a été apportée depuis. Est-ce lui? ;-)

http://blpwebzine.blogs.com/politicshow/

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Bibliothèque virtuelle Politique Usages

Archives politiques

La Bibliothèque nationale de France s’apprête à archiver les sites Internet de la campagne présidentielle de 2007.

Les sites des candidats et des partis seront archivés, mais également des sites venant d’autres milieux (commentateurs, société civile, etc…).

Pour en savoir plus:

http://www.bnf.fr/pages/presse/dossiers … mpagne.pdf

Par ailleurs, Thierry Crouzet livre, dans Agoravox, les sites politiques français les plus lus du moment:

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15178