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Vases grecs

Sir John Beazley fut professeur d’archéologie classique à Oxford, entre 1925 et 1956. Durant sa carrière, il a réuni un grand nombre de photographies qui servirent de base à ses travaux sur l’iconographie des vases grecs classiques. Cette collection s’est enrichie et contient environ 500’000 notices dont 250’000 sont accompagnées de photos en noir et blanc. Elle est conservée dans les locaux de l’Ashmolean Museum. Depuis 1979, une archive numérique a été développée sur la céramique grecque décorée, entre 625 et 325. Elle comporte aujourd’hui 70’000 notices 53’500 images et 3’500 utilisateurs enregistrés.

Cette base de donnée est réservée aux spécialistes, archéologues, historiens de l’art ou des religions antiques notamment. L’interface de requête n’est pas très simple à utiliser. En revanche, elle permet de parcourir ce corpus très riches selon de nombreux paramètres: collection, ville de conservation, lieu de découverte, technique, sujet traité sur le décor, etc… Les notices sont aussi très riches. Sur chaque photographie, il y a la mention de la banque de données, parfois très mal placée. Cette pratique a probablement pour but d’empêcher la réutilisation des images pour des publications. Parallèlement il existe une interface destinée à un public plus large, un peu plus simple d’utilisation: on peut accéder aux vases directement grâce à des mots-clés prédeterminés.

S’il y a un domaine où il est impossible, pour les chercheurs, d’observer un corpus, c’est bien celui de la céramique grecque. Les pièces sont dispersées dans de très nombreux musées. Elles ne sont de loin pas toutes exposées. Pour les voir, il faut obtenir des autorisations. Cet outil est donc appréciable, malgré son ergonomie faible et la qualité assez mauvaise de ses images. L’accès à l’application pour spécialistes est soumise à un mot de passe. On a plus à faire à un système d’information qu’à un musée virtuel.

Beazley Archives
Nouveau site de l’Ashmolean Museum

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Anniversaire

Eh oui! c’est mon anniversaire aujourd’hui. Pas plus grave plus qu’un rhume: ça arrive à chacun de nous une fois par année. Voilà cependant l’occasion de tester la carte virtuelle ou carte d’anniversaire électronique. Mon identité virtuelle m’a donc envoyé une jolie carte d’anniversaire:

L’ennui, c’est que je reçois un courrier électronique comportant un lien et une invitation à aller consulter la carte sur le site d’où elle a été envoyée. Je suis obligée de m’y rendre pour l’admirer. En principe, ce genre de service est gratuit, mais il comporte souvent de la publicité, quand il n’est pas une publicité lui-même. Parfois il s’agit de sites uniquement dédiés à ce service, mais on trouve aussi la fonctionnalité de carte virtuelle (pour les anniversaires ou pour d’autres occasions) sur de nombreux sites, les sites de musées par exemple. La carte électronique est considérée comme un outil de marketing. D’où sa gratuité.
Plus fort est le service (payant cette fois) de la Poste suisse permettant d’envoyer une véritable carte, à partir de votre PC. Il est même possible de la créer à partir d’une de ses propres photos. Et la carte arrive dans une vraie boîte aux lettres.

Les cartes virtuelles font-elles autant plaisir que les vraies? Pas certain. Elles donnent une impression de paresse: on ne va pas à la papeterie acheter une carte, on ne se rend pas à la poste. Mais pourquoi ne pas « bricoler » quelque chose soi-même avec un logiciel d’édition graphique (la colle et les ciseaux virtuels), à partir de ses propres photos ou de ses vidéos numériques? Ou un podcast rigolo que votre ami ou parent pourra charger sur son iPod? C’est ainsi que mon frère m’a envoyé par mail une animation très amusante, qui m’a fait un très grand plaisir et que je me suis empressée de copier dans mon iPod. :-)

Bon! je ne donne pas de liens. Avec un bon moteur de recherche, vous trouverez tout ce que vous voudrez. Je vais ouvrir mes cadeaux!

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@-biographie

Le Musée de la Personne (Museu da Pessoa) est une initiative, née au Brésil, qui montre comment les institutions muséales peuvent tirer parti du média Internet pour accomplir leur mission*. Il se présente comme un musée virtuel dont le but est de collecter des histoires de vie. Le site permet non seulement de présenter les collections constituées, à ce jour environ 6000 biographies collectées lors d’interviews, de projets et par Internet, mais également d’enrichir le fond. Il comporte en effet une interface qui permet à chacun de livrer sa biographie, sous forme de texte, mais aussi des photographies, des dessins, des fichiers audio et vidéo.

Le site est disponible en deux langues. La version la plus large est en portugais. L’interface de saisie des éléments biographiques et l’accès aux collections complètes n’est disponible que dans cette langue. La version anglais n’est qu’une brochure de présentation du musée. Le public francophone peut se faire une idée du contenu de ce musée, grâce à une exposition virtuelle mise sur pied par le Musée de la Civilisation à Québec (voir ci-dessous).

L’expérience du Musée de la personne est intéressante à plus d’un titre. Tout d’abord, elle crée une sorte d’immédiateté entre le musée et le public. Classiquement, la constitution d’un musée consiste à sélectionner des objets et à les offrir à regarder aux visiteurs. Plus récemment, les musées ont invité les visiteurs à devenir acteurs de leurs propres visites, en leur offrant toutes sortes d’expériences. Maintenant le visiteur a aussi la possibilité de participer à l’élargissement de la collection, non pas par le don d’un objet, mais en livrant son histoire de vie.
Selon la directrice du Musée, Karen Worcman, le musée a pour mission de collecter des données non seulement dans un but scientifique, pour les chercheurs, mais également afin de contribuer au développement social. Dans un pays multi-ethnique comme le Brésil, cela permet à la population de créer un miroir d’elle-même qui servira de base à ses réflexions sur l’avenir. On retrouve là une idée qui était née à la fin des années 60 et dans les années 70, dans une période mouvementée, qui avait vu la création des éco-musées. Ce mouvement social des musées s’est essoufflé, mais Internet pourrait s’avérer être un outil plus adéquat. En effet, on a constaté qu’il avait permis à certaines communautés ethniques, en occurrence les Amérindiens, de se ré-attribuer leur patrimoine***.

* http://www.museudapessoa.net/
** Musées et Millénaire (choisir: Mémoires du 20ème siècle)
*** http://www.civilisations.ca/academ/arti … f1_1f.html

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Culture Usages

Swissroots

Les Suisses ont peu conscience d’une époque pas si lointaine où les oncles et tantes de leurs aïeux quittaient le pays pour aller trouver meilleure fortune ailleurs: Etats-Unis, Canada, Brésil, Argentine ont constitué leurs terres d’asile. Certains y ont trouvé la renommée (comme Louis Chevrolet), d’autre la fortune, pour beaucoup tout simplement une vie meilleure. La vie en Suisse était des plus rudes et les collectivités publiques de l’époque, communes ou bourgeoisies, allaient jusqu’à financer le voyage des candidats à l’émigration. La fondation de Nova Friburgo constitua par exemple une possibilité de se débarrasser de nécessiteux ou d' »heimatlos ».
Les descendants de ces Suisses partis au loin aiment se souvenir de leurs racines et certains d’entre eux reviennent sur les traces de leur ancêtre, munis de quelques papiers portant le nom d’une localité helvétique. C’est pour eux qu’est né le site Swiss Roots, notamment pour ceux qui résident aux USA.

Ce site est entièrement basé sur l’idée de communauté virtuelle sur Internet. Le but est de permettre aux participants d’échanger leurs histoires et leurs témoignages, sous forme de textes ou d’images. Il est possible de proposer son histoire familiale, de se créer un groupe d’amis. Le site offre également un accès à des sources de données essentielles, comme celle d’Ellis Island, où parvenaient tous les candidats à l’immigration qui allaient à New York. Il est donc possible de repérer le passage d’un aïeul et même de visualiser sa fiche. On accède aussi à une banque de données des noms de famille suisse.

Ce site montre bien qu’Internet est devenu un outil permettant à des familles séparées depuis deux ou trois générations de continuer à entretenir des liens. Il fourmille de renseignements généalogiques, de forum de discussion familiaux et permet d’accéder aisément à des archives comme celles d’Ellis Island. A l’époque où ces Suisses ont fui la misère, le monde était vaste et, pour la plupart, ils n’avaient aucun espoir de retour. Les contacts se perdaient vite avec leur lieu de naissance, à cause de la faiblesse des moyens de communication. Leurs enfants ne connaissaient plus la langue de leurs parents et les échanges s’interrompaient définitivement. Aujourd’hui, le monde est devenu petit et les technologies de l’information et de la communication permettent une communication constante. Les tribus peuvent donc se reformer et s’épanouir.

http://www.swissroots.org/

http://www.ellisisland.org/

Un récit d’émigration sur un autre blog:
http://carolo.bleublog.ch.bleublog.ch/e … h-pic.html

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Culture Musée virtuel Trouvaille Usages

Toile prise dans la toile

Une oeuvre du peintre Maurice Boitel a été retrouvée grâce à Internet. Le tableau, peint en 1954 et représentant deux vases avec des fleurs fanées, avait été volé en 1965. Revendu au Danemark, il est réapparu récemment sur le marché de l’art. Le petit-fils du peintre l’a découvert en consultant un site spécialisé dans les ventes d’oeuvre d’art.
Nous ne savons pas exactement de quel site il s’agit. Cependant, en consultant la page Maurice Boitel sur le site d’Artprice, nous avons été frappés par la présence d’un titre en danois. L’année de création correspond.


http://web.artprice.com/ps/ArtItems.asp … amp;page=1
Copie d’écran du 2.10.2006

A l’ère d’Internet, il devient de plus en plus difficile de revendre des oeuvres d’art ou des antiquités volées. Il suffit d’en publier l’image sur Internet pour attirer l’attention. Interpol édite un DVD des oeuvres volés*, qui contient 30’000 entrées et qui est régulièrement mis à jour. Il publie aussi sur son site les objets dernièrement volés et ceux qui ont été retrouvés. De son côté, l’ICOM () publie sur Internet une liste rouge des objets archéologiques susceptibles de se retrouver sur le marché de l’art**.

* http://www.interpol.int/Public/WorkOfAr … efault.asp

** http://icom.museum/redlist/

Confirmation de M.Boitel, l’oeuvre volée a bien été découverte sur Artprice. Vous trouverez plus de détails sur le site consacré à Maurice Boitel:

http://www.mauriceboitel.com/

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Général Tendances

Matrix et philosophie

Nous avons fait récemment une critique d’un débat consacré à Matrix dans le cadre du 2ème Festival de philosophie de Fribourg. Suite à cette critique, un des intervenants du débat, Frédéric Grolleau, m’a transmis un lien conduisant vers le texte qu’il avait préparé pour cette soirée et qu’il n’a pas pu présenter complètement, le débat avec le public ayant démarré très vite.
Ce n’est pas que je veuille me faire pardonner en publiant un lien vers lui ici, mais j’ai trouvé cet article vraiment très intéressant. Je pense que s’il avait pu être prononcé lors du débat, cela aurait éclairci bien des points.

Il comporte trois parties:

– une critique très fouillée de Matrix
– la différence entre réel et virtuel, où il est fait référence aux travaux de Gilles Deleuze et de Pierre Lévy, auxquels nous nous référons souvent ici. L’auteur y relate aussi une expérience de pensée du philosophe américain John Searl à propos d’un homme enfermé dans une chambre avec des manuels de chinois et les règles pour les utiliser. L’homme peut ainsi répondre à des questions posées par un vrai Chinois, sans parler lui-même le chinois. Pour ce philosophe, il en va de même pour une machine de Turing (à la base de l’architecture de nos ordinateurs): elle ne fait que combiner des états, lesquels ne sont pas pour elle des symboles, même s’ils le sont pour ses constructeurs ou les hommes qui l’observent.
– la question du réalisme. C’est une partie très intéressante de l’article, qui pose la question essentielle de l’existence de la réalité en dehors de la construction que nous en avons (toujours la caverne de Platon). On y trouve une autre expérience de pensée de Hilary Putnam, celle d’un cerveau déposé dans une cuve remplie de liquide nutritif et relié à des ordinateurs procurant à ce cerveau l’illusion de ce qui est normal. Comment ce cerveau pourrait-il s’apercevoir qu’il est dans une cuve et non pas là où l’ordinateur lui fait croire qu’il est?

En conclusion, Frédéric Grolleau démontre que la philosophie peut nous permettre de réfléchir à ce qui est en train de se passer aujourd’hui sous nos yeux: une informatisation toujours plus importante du monde, une virtualisation des activités grâce à Internet, un développement des univers virtuels, des « matrices » (avec toutes les addictions que cela entraîne, preuve que le passage de la simulation au simulacre n’est pas un phénomène isolé). Il y a en effet, une certaine urgence à construire des ponts entre les philosophes, les scientifiques et tous ceux qui s’intéressent au fonctionnement d’Internet et aux interfaces homme-machine, afin de trouver des réponses à toutes ces questions si neuves, auxquelles même des philosophes très anciens peuvent contribuer à répondre. Cet article a en tout cas le mérite de nous indiquer certains auteurs dont la lecture semble incontournable.

http://www.fredericgrolleau.com/article-4014871.html

Frédéric Grolleau entretient aussi Coldo-Philo, un site sur lequel on trouve des textes philosophiques fondamentaux:

http://www.webzinemaker.com/esm05/index.php3

On y retrouve les deux expériences de pensée mentionnées:

H. Putnam, Cuve & cerveau

J. Searle, La Chambre chinoise

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Communautés virtuelles Pratique

On s’appelle et on déjeune…

Cette phrase tue dans l’oeuf tout projet de réunir quelques amis autour d’un repas et d’un bon verre. En effet, concilier des agendas, rappeler pour annoncer que telle date ne va pas pour un autre participant potentiel, cela relève du casse-tête et met les nerfs à fleur de peau. Et dans la plupart des cas, on finit la soirée devant la télé…
Il existe un petit outil sur Internet qui permet d’organiser soupers, sorties de classe et réunions de comité sans soucis (pour autant que vous apparteniez à un mileu connecté). Il s’agit de Doodle.
Le site fonctionne simplement et, fait remarquable, il n’est pas nécessaire d’avoir un compte d’utilisateur. Il suffit de se connecter, de créer un sondage en choisissant les dates possibles. On reçoit alors un mail contenant une adresse sur Internet qu’on peut renvoyer à ses contact. Chacun peut alors saisir son prénom et cocher les dates qui lui conviennent. A la fin, on obtient un tableau: les colonnes qui ont le plus de cases vertes correspondent aux dates les plus favorables. Chacun peut aller supprimer son entrée et ressaisir les dates où il est libre. Ainsi, un participant potentiel peut s’arranger pour se libérer à un moment qui semble très favorable aux autres.
Le seul inconvénient est que n’importe quel participant peut détruire les entrées des autres. Mais tout de même, on est entre amis.


Pour que cette table ne reste pas vide, utilisez Doodle

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Usages

A quoi passe-t-on son temps sur le Web ?

Nielsen/Netrating vient de publier le top ten des sites les plus accaparants du Web (stickiest brands on the Web), pour le mois d’août*. Il donne, pour chaque entrée, le nombre d’heures passées en moyenne par personne.
Le site qui occupe en moyenne le plus ses visiteurs s’appelle Fanfinction.net**. Il permet la diffusion de fanfictions, c’est-à-dire de textes de fiction composés par les fans d’une série TV entre deux épisodes, les amateurs d’un jeu ou d’une BD. L’utilisateur moyen a passé un peu plus de 16 heures en août à publier ses histoires ou à lire celle des autres.
On compte aussi trois sites de poker en ligne, sur lesquels les joueurs bluffent entre 4 et presque 12 heures pendant le mois pris en considération.

Le site d’Electronic Arts, éditeur de jeux vidéos célèbre comme les Sims, Battlefield ou des jeux liés au sport (FIFA, NBA, NHL, etc…) retient ses visiteurs un peu plus de cinq heures. Une partie de ses jeux ont une version en ligne. Toujours dans le domaine des jeux, les enfants qui ont eu la chance de recevoir une peluche Webkinz ont pu s’occuper de son avatar électronique sur le site du même nom.
Le reste se partage entre des prestataires de service Internet, un éditeur de messagerie instanée multiprotocole (Trillian) et une compagnie d’électricité (allez savoir pourquoi !).
Si on jette un œil sur les mois précédents, on constate que Fanfiction.net, les sites de poker en ligne et les prestataires de services Internet sont déjà là (même s’il ne s’agit pas forcément des mêmes sites d’un mois à l’autre). Il y a en revanche des fluctuations pour ce qui est du reste des sites, qui sont probablement boostés par des effets d’annonces ou l’actualité.
Il est tout de même rassurant de constater que le site le plus attrayant, Fanfiction.net, est basé sur la créativité de ses utilisateurs. Le Web est aussi devenu un vaste espace de jeu. Le nombre d’heures passés en ligne par des joueurs fait peur. En effet, les jeux sont une des sources d’addiction sur le Web. Quant aux prestataires de services Internet, leur place n’est guère surprenante dans ce classement.

* http://www.clickz.com/showPage.html?page=3623509
** http://www.fanfiction.net/ . Pour ceux que cela intéresse, voici l’adresse d’un site de fanfiction en français: http://www.fanfictions.fr/

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Tendances

L’avenir du journalisme

Après l’industrie de la musique, c’est à la presse d’être chamboulée par le développement d’Internet et des technologies de l’information. Quel est l’avenir de ce paysage médiatique en pleine tempête ? Bien malin est celui qui pourra le prévoir. Actuellement on voit jaillir toutes sortes de tentatives, les unes plutôt réjouissantes, les autres porteuses de craintes. Petit survol.
Ce qu’on appelle le journalisme citoyen se développe sur le Net, à travers les blogs ou sur des sites collaboratifs comme Agoravox*. Les contributeurs ne sont pas rétribués de manière directe pour leur travail de recherche ou d’écriture, mais ils trouvent sur le Web une tribune. Ils constituent une alternative bienvenue à la presse traditionnelle, souvent imbriquée dans des conglomérats financiers et de plus en plus soumises à des impératifs économiques*.
Parmi les initiatives intéressantes, il y a celle de Jay Rosen, professeur de journalisme à New York University. Il préconise une sorte de journalisme open source : les idées de reportage proviennent des utilisateurs du site, qui vit de donations**. Ainsi on évite des intermédiaires entre le public et le journal en ligne. Le lancement du site est prévu pour l’an prochain. Il sera intéressant à suivre. C’est un système à double tranchant : les responsables du site pourraient être tentés de suivre la ligne souhaitée par les donateurs.
A l’opposé, une firme de conseils financiers, Thomson Financial, vient de lancer ce qu’on pourrait appeler le journalisme automatique****. Un système informatique recueille les informations financières, comme les résultats des entreprises. Il fabrique ensuite des dépêches pour les envoyer à des clients abonnés. Tout ce processus se déroule sans l’intervention d’un être humain. Le système compare par exemple le résultat annuel d’une firme au précédent. Le but du système est d’envoyer des nouvelles le plus rapidement possible, avec les risques que cela comporte. En effet, les marchés financiers sont très réactifs et il faut espérer qu’il n’y ait pas trop de failles dans l’algorithme à la base de ce système. La rédaction automatisée de brèves ne pourra se cantonner que dans des secteurs très limités, facilement programmables, ou à des systèmes rassemblant des dépêches. La critique littéraire ou le commentaire politique ont encore de beaux jours devant eux.


Automate créé par Jaquet-Droz au 18ème siècle, intitulé l’écrivain
Photo: Wikimedia Commons, Rama

Il est probable que les journaux en ligne seront, à l’avenir, un mélange entre journalisme professionnel et collaboration des lecteurs. Ces derniers fourniront des informations, commenteront les nouvelles qu’ils lisent, débattront en ligne, entretiendront des blogs sur les sites des journaux, comme c’est déjà le cas actuellement. Le travail des rédacteurs sera d’assurer une certaine cohérence à l’ensemble.

* http://www.agoravox.fr
** pour en savoir plus sur ce thème, il faut lire l’ouvrage de Joël de Rosnay, La révolte du pronétariat.
*** http://journalism.nyu.edu/pubzone/weblo … dn_qa.html
**** http://www.ft.com/cms/s/bb3ac0f6-2e15-1 … e2340.html

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Culture Musée virtuel Tendances

Vers un musée virtuel de la Suisse?

Internet provoque de profonds bouleversements dans les domaines les plus divers: industrie de la musique, du cinéma, commerce, médias. Qu’en est-il des institutions culturelles et des musées plus particulièrement? Y a-t-il virtualisation du contenu des musées?
J’ai consacré une étude à ce thème (dans le cadre d’une formation post-grade). Vous trouverez le contenu de cette étude à l’adresse suivante:

http://www.duplain.ch/virtualmuseum/complet.pdf

Dans ce travail, j’ai cherché à voir comment les musées pouvaient tirer parti du média Internet pour remplir leurs missions. J’ai également analysé un échantillon d’environ 200 sites de musée suisses, afin de mieux connaître la place qu’occupe le paysage muséal suisse sur Internet. Cette analyse montre que les musées suisses utilisent Internet essentiellement dans un but de communication institutionnelle. Une des raisons qui peut expliquer cette situation est certainement la taille des musées suisses, qui ne peuvent rivaliser avec les grands musées comme le Louvre ou le British Museum.
Mon étude aboutit donc à l’idée d’un musée virtuel de la Suisse dont le but serait à la fois de permettre aux musées d’avoir une place sur Internet, de créer un espace de partage des contenus et de promouvoir les musées.

Les réflexions initiées dans ce travail continuent. Mes idées évoluent et vous en trouverez régulièrement des échos dans ce blog. Une des pistes que je veux suivre est celle de l’accumulation de connaissances sur Internet. Les musées, les bibliothèques, les archives numérisent peu à peu leurs contenus. Le Web devient un espace virtuel du savoir. Quelles sont les implications de cet état de fait? Que deviendront les connaissances et les contenus qui n’auront pas trouver le chemin du Net?