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Une bibliothèque virtuelle sympathique

Comme on aime bien certaines rues ou certaines boutiques, il est des endroits sur Internet où on a apprécie de retourner. La bibliothèque électronique de Lisieux est l’un d’eux.
Ce n’est certainement pas pour son design, qu’elle a un air de « reviens-y », mais pour son contenu. Il s’agit d’un exemple de bibliothèque numérisée intelligent, bien conduit et qui donne envie de découvrir la littérature.

Intelligent parce que conscient qu’il existe d’autres projets de numérisation. La Bibliothèque électronique ne se veut pas un concurrent de Gallica, le serveur de la Bibliothèque nationale française. Ses initiateurs ont choisi une niche: s’en tenant à des textes courts, ils numérisent des oeuvres mineures de grands auteurs ou alors des auteurs méconnus. De vrais trésors que l’amateur de littérature appréciera. Comme Lisieux se situe en Normandie, la priorité est donnée à des auteurs de cette région. De plus, des textes documentaires sur le passé normand sont également offerts. Bien entendu, il s’agit uniquement de textes dans le domaine public.
Bien conduit parce que régulier. En passant de temps en temps sur ce site, on est certain d’y découvrir des nouveautés. De plus, certains choix sont à relever: les textes sont présentés comme dans d’autres projets de bibliothèques virtuelles, notamment le projet Gutenberg ou dans ABU.
Contrairement à ce que pourrait vous faire croire l’aspect revêche du bibliothécaire de votre ville, ces institutions ont pour but de faire aimer la lecture. Et c’est bien la mission que s’est donnée la bibliothèque électronique de Lisieux. On y entre presque comme chez un bouquiniste. J’ai adoré ce que j’y ai découvert: des textes d’Hégésippe Moreau, de Jean Richepin, et un texte très amusant signé Charles Monselet (que je n’avais pas le bonheur de connaître hier), de 1859, intitulé « La Bibliothèque ». L’auteur imagine ce que des livres de la Bibliothèque nationale de France (l’ancienne) se disaient quand les bibliothécaires s’en allaient:

ANDRIEUX. – On m’a bien peu lu cette année…..

LUCE DE LANCIVAL. – M. Latour de Saint-Ybars m’a consulté deux fois ; c’est un heureux symptôme. Les belles-lettres vont refleurir.

ALFIERI. – On joue mes comédies en France. Tout va bien.

Bien entendu, on a oublié ces auteurs (voir tout de même, en suivant les liens, le premier sur le site de l’Académie française et les deux derniers dans Wikipédia), mais on les redécouvrira peut-être en furetant dans les rayons virtuels de Lisieux …

Bref, à découvrir absolument à l’adresse: http://www.bmlisieux.com/

Dossier à propos des bibliothèques sur le web (Bulletin des Bibliothèques de France)

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Bibliothèque virtuelle Culture Tendances

Bouquiner

Commander un livre sur Internet est devenu un acte d’une grande banalité. Pourtant chacun d’entre nous a encore des amis qui résistent encore et toujours et persistent à se rendre chez le libraire du coin (pour autant qu’il existe encore), afin de choisir leurs lectures. Et l’excuse qu’ils invoquent est toujours la même : sur Internet, on ne peut pas feuilleter un livre avant de l’acheter.

Pas si sûr ! L’éditeur Harper and Collins vient de lancer son offre «Browse inside». Certains ouvrages proposés sur le site peuvent être parcourus, page après page, grâce à des boutons «en avant», «en arrière», «au début», «à la fin». Contrairement à ce que les produits informatiques offrent habituellement, il est impossible de « scroller » ou d’effectuer une recherche dans le texte. Bel exemple d’imitation, dans le monde numérique en réseau, d’un acte de la vie réelle. On retrouve bien là l’effet diligence : une avancée technologique fonctionne encore dans les cadres de l’ancienne technique. Ici la division en pages, liée à l’impression, est encore opérante.

http://www.harpercollins.com/

Il existe néanmoins un site qui vous permet de feuilleter des livres tout en profitant pleinement des potentialités d’Internet et de l’informatique : Google Book. Autrefois connu sous le nom de Google Print, Google Book permet tout d’abord d’effectuer des recherches dans une immense bibliothèque virtuelle dont la principale caractéristique est de ne pas contenir que des livres dans le domaine publique (ce qui a valu quelques problèmes à Google, lors du lancement de son application). Une fois la requête faite, le système fournit toute une liste de livres, avec l’image de la couverture, qui contiennent l’objet de la recherche. Si on choisit un livre, il est possible d’accéder directement aux pages où se trouve le terme souhaité. Le système autorise aussi la recherche d’ouvrages selon le titre, l’auteur, etc… Il n’est pas toujours possible de parcourir un livre dans son ensemble. Cela est probablement lié aux droits d’auteur et de copie. Il existe trois modes de lecture :

– Lecture dans la totalité de l’ouvrage, permettant de voir chaque page
– Lecture partielle de l’ouvrage
– Extraits tirés de pages : dans ce cas, on ne voit qu’un bout de page qui semble déchiré

L’intérêt principal de Google Book, c’est de partir de mots-clés pour accéder à l’objet livre. Mais en fin de compte, on a toujours affaire à des livres.

http://books.google.fr/

A noter que la version américaine d’Amazon offre la possibilité de feuilleter aussi un livre, de manière partielle. On trouve à côté du livre concerné par cette propriété le bouton « Look inside ».

http://www.amazon.com/

On peut tout à fait sortir du livre pour n’avoir plus que des textes. La Bibliothèque nationale française a numérisé des fonds importants qu’elle offre en format texte sur son serveur Gallica*. Il est possible d’accéder à ces œuvres en recherchant un mot-clé, un sujet, un auteur. Mais là, plus de pages : la pagination n’apparaît que comme une référence. Le texte apparaît complètement détaché de son support papier. Il existe autre bibliothèque numérique exclusivement en fichiers texte : le projet Gutenberg qui offre des ouvrages dans de nombreuses langues. Bien entendu, ces deux initiatives ne contiennent que des textes dans le domaine publique.

http://gallica.bnf.fr/

http://www.gutenberg.org/

Toujours dans le même esprit, l’ensemble de la littérature grecque** a été numérisée. Il s’agit d’un projet de l’Université de Californie, appelé Thesaurus Linguae Graecae, qui date des années 70. Ce corpus était, dès 1985, disponible sous la forme d’un CD-ROM. Divers logiciels permettaient de l’exploiter. Il est actuellement sur Internet. Une requête dans l’ensemble du corpus, avec un mot, plusieurs mots à trouver dans un espace de quelques lignes, permet d’obtenir la liste de tous les auteurs et titres comportant l’objet de la recherche, extraits compris. Ainsi cet outil dispense l’helléniste ou l’historien de l’Antiquité de faire des recherches fastidieuses, en utilisant les index des différentes œuvres. La littérature grecque a été virtualisée et est exploitable en quelques clics de souris.

http://www.tlg.uci.edu/

Etonnement les projets les plus « virtuels » sont les plus anciens et ceux qui sont marqués par l’effet diligence sont les plus récents. Gageons que les logiques commerciales y sont pour quelque chose.

NB : dans cette note, nous ne parlons que de bouquiner, au sens d’accéder au contenu des livres pour savoir lesquels seront à lire.

* parallèlement Gallica offre de très nombreux documents en format PDF, issus d’un processus de scannage sans recours à la reconnaissance de caractères. Ces PDF contiennent en fait des images et sont très lourds à télécharger.
** la version actuelle en ligne contient 3700 auteurs ou 12’000 œuvres, ce qui représente 91 millions de mots !

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Tendances

Présence sur Internet ou vie sociale?

Une étude canadienne sur l’emploi du temps des utilisateurs d’Internet vient de sortir. Elle distingue trois catégories de personnes:

– les non-utilisateurs: moins de 5 min. sur Internet*
– les utilisateurs modérés: entre 5 et 60 min. sur Internet*
– les grands utilisateurs: plus de 60 min. sur Internet*

D’après cette étude, les grands utilisateurs d’Internet consacrent moins de temps en moyenne à leurs proches et aux tâches ménagères ainsi qu’à des activités rémunérées. Ils ont moins d’intérêt pour les sorties et les activités de plein air. Ils passent également plus de temps seuls. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient isolés, car ils utilisent le temps passé sur Internet aussi pour interagir avec d’autres personnes.

Résumé de l’étude

Télécharger l’étude complète (gratuite)


* pendant une journée de référence, pendant laquelle toutes les activités ont été notées. Il s’agit de l’usage d’Internet à titre privé. L’enquête porte sur 20’000 personnes.

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Culture Jeux Usages

Prêt pour une partie?

Il en va sûrement de même chez vous : dès que vous approchez vos doigts de la boîte du jeu de Scrabble, tout le monde s’éclipse du salon. Et maintenant que votre grand-tante est gâteuse, personne ne veut partager avec vous les délices des mots qui comptent triple et des croisements diaboliques.
Personne ? De nombreux partenaires, dans la même situation que vous, vous attendent sur Internet. J’ai donc testé pour vous le Scrabble en ligne.
C’est très simple. Il suffit de se rendre sur le site de l’Internet Scrabble Club :

http://www.isc.ro/fr/

Vous ouvrez votre compte, gratuit ; vous téléchargez le logiciel, gratuit également. Il s’agit en fait d’une application Java qui tourne sur Mac ou PC. Vous l’ouvrez, entrez le nom d’utilisateur et le mot de passe. Et vous voilà dans la communauté virtuelle des scrabbleurs.

Ma première partie, je l’ai perdue. Mais si la personne en face n’avait utilisé que des mots du dictionnaire, j’aurais peut-être gagné ! Comme c’était mes débuts, je n’ai pas actionné le bouton «Contester». A l’avenir, je n’hésiterai plus. Cette commande permet de vérifier le mot d’un adversaire dans le dictionnaire.

Il existe plusieurs types de partie : rapides (3 minutes par joueur), avec pénalités lors des contestations, etc…
Cette application, dont la version « Contributeur » donne droit à plus de fonctions, manque un peu d’ergonomie. Il n’y a pas de problème en cours de partie : on peut même manipuler ses lettres avec la souris et en changer l’ordre. Quand on met les lettres sur le plateau, il est possible de se raviser : le mot ne devient effectif que lorsque qu’on a cliqué sur « poser ». Enfin, suprême raffinement : l’ordinateur compte les points pour vous ! Il existe toutefois de nombreuses commandes à saisir dans un champ spécial. Cela permet par exemple de parler à son adversaire et, en tout cas, de lui dire merci à la fin de la partie. C’est un peu fastidieux pour une personne qui ne connaît pas bien l’informatique. Cette application a aussi un côté communautaire, puisqu’il est possible de garder en lien ses amis et de tchater. Il y a aussi un classement des joueurs et vous pouvez choisir vos adversaires en fonction de leur cote (attention, il y a des cracks!).
De toutes façons, il existe d’autres adresses de Scrabble en ligne sur Internet, qu’il suffit de chercher avec un moteur de recherche.

Maintenant que l’on connaît le Scrabble en ligne, on ne craint plus l’automne et ses longues soirées pluvieuses.

NB : Il ne s’agit que de l’un des très nombreux jeux que l’on peut jouer en réseau. Nous reviendrons probablement sur ce thème.

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Science Trouvaille Usages

Dissection virtuelle

Mon fils me demande l’air un peu horrifié s’il devra faire des dissections à l’école. Tout le monde se souvient de la scène du film E.T. où le pauvre Eliott doit découper une grenouille et met la classe sens dessous, sous l’influence – à distance – de son ami extraterrestre. Mais cela fait désormais partie du passé. Il est possible maintenant de faire découvrir à nos bambins l’intérieur des souris et batraciens, sans sacrifier inutilement la vie de ces petites bêtes. Grâce à la photo numérique et à l’informatique, la dissection virtuelle est désormais de mise. Il existe plusieurs sites où il est possible de découvrir les entrailles d’animaux. Voici notamment une démonstration en ligne d’un logiciel disponible sur CD-ROM :

Froguts
On peut commencer la dissection d’une grenouille, y observer un calamar ou analyser le contenu d’une pelote de déjection d’un rapace. Ainsi, plus de panique avant les cours de biologie !


Copie d’écran de l’application Frogust

Qu’en est-il de l’anatomie humaine ?

Si le docteur Tulp, représenté sur la célèbre toile de Rembrandt « La leçon d’anatomie » en train de disséquer un bras humain, revenait nous visiter, il comprendrait bien qu’il a d’autres possibilités pour montrer comment fonctionne le corps humain.

L’Homme visible

Aux Etats-Unis, un condamné à mort de 37 a décidé de faire don de son corps à la science. Après son exécution, son cadavre a donc été plongé dans une sorte de gelée puis congelé. Il a ensuite été coupé en 1800 tranches de 1mm. Chaque tranche a été photographiée. Ces images sont disponibles en format numérique. Ce projet a reçu le nom d’Homme visible. Une femme de 59 ans qui avait fait également don de son corps à la science a eu le même traitement et est devenu la Femme visible.

La Bibliothèque nationale de médecine des Etat-Unis est dépositaire des images de l’Homme et de la Femme visible. Elle les met à disposition, contre un payement relativement modeste (2000$ pour les demandes provenant hors d’Amérique du Nord), à ceux qui ont des projets médicaux ou éducatifs. On trouve ainsi sur Internet plusieurs sites permettant de visualiser ces deux corps :
http://www.nlm.nih.gov/research/visible … human.html

Sur ce site, il suffit de choisir la hauteur de la tranche que l’on veut voir.

Visible Human Male Browser
http://www.uchsc.edu/sm/chs/browse/browse_m.html

Ces deux applications Java autorisent l’utilisateur à choisir une tranche sur le corps, mais une tranche qui ne corresponde pas forcément à la coupe horizontale qui a été opérée. En effet, le corps a été comme « virtualisé » et il est possible de visualiser des « tranches » en biais ou en horizontal.

http://www.dhpc.adelaide.edu.au/project … Human.html
http://www.barrodale.com/grid_Demo/Grid … pplet.html


Coupe du cerveau de la Femme visible


Coupe au niveau du thorax de l’Homme visible

Enfin il existe aussi des vidéos permettant de « voyager » à travers ces corps.

http://collab.nlm.nih.gov/webcastsandvi … ideos.html

Ces images ressemblent assez peu à nos planches anatomiques et ne sont toujours simples à interpréter quand on n’est pas médecin. Mais autant de précision donne des possibilités immenses à l’ère de l’informatique. Ainsi une équipe est en train d’animer l’Homme visible :
http://www.caip.rutgers.edu/~ksen/work/ … efault.htm

Etrange trajectoire de ce condamné à mort, tranché, numérisé qui revient sous la forme d’une créature virtuelle.

Contrairement à la dissection in vivo, qui ne se pratique qu’une seule fois sur un corps, la dissection virtuelle telle qu’elle est conçue dans le projet de l’Homme visible peut ouvrir sur de multiples projets pour mieux faire découvrir et connaître le corps humain.