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Général Pratique Tendances

JK Rowling n’utilise pas Writely …

… car si cela avait été le cas, elle n’aurait pas connu de problèmes avec les services des douanes américains, en voulant garder avec elle, dans la cabine, le précieux manuscrit du dernier épisode de l’histoire d’Harry Potter. En effet, si elle utilisait le traitement de texte en ligne de Google, elle pourrait travailler à son texte depuis n’importe quel endroit de la terre, pour autant qu’elle ait une connection Internet. Ce système est un traitement de texte en ligne: les fichiers sont sauvegardés à distance et on peut y accéder via un login (l’inscription est gratuite). Ainsi JK Rowling aurait pu s’éviter le transport de son manuscrit pendant son voyage aux Etats-Unis. Cela peut aussi épargner ceux qui l’utilisent de fâcheux accidents. Ainsi les documents électroniques ne sont pas perdus si le disque dur lâche. Et puis un manuscrit déposé dans un sac est si vite oublié (il paraît que Lawrence d’Arabie avait laissé la première version des Sept Piliers de la Sagesse dans une gare…).


Visiblement la plume auto-correctrice n’existe que dans l’imagination fertile de l’écrivaine.

L’informatique navigue entre deux visions d’architecture différentes. Selon la vision du terminal, commune au temps des grands centres de calcul, on a une ou plusieurs unités centrales puissantes et pourvues de grandes capacités de mémoire et des petites unités permettant d’accéder aux applications et aux dossiers de l’unité centrale. Selon la vision du PC (personal computer), chacun est muni d’ordinateurs relativement puissants, contenant fichiers et applications. Avec Internet, on arrive à jouer sur les deux tableaux. D’une part, malgré les capacités des PC, il y a de nombreuses offres pour des applications à distance (à commencer par les communautés de blog). D’autre part, on essaie de réunir des capacités de calcul en mettant en réseau des ordinateurs personnels, à l’instar du projet SETI dont le but est de repérer des messages extra-terrestres ou d’autres projets, en météorologie notamment. Voilà donc un exemple de plus des phénomènes de virtualisation et de déterritorialisation induits par le Net.

http://www.writely.com/

http://setiathome.ssl.berkeley.edu/

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Culture Livre Science Tendances

Le peuple des connecteurs

Internet change le monde. Il manquait un livre pour exprimer la radicalité des modifications induites par le Web et l’informatique, mais il est paru cette année. Intitulé « Le peuple des connecteurs », il est dû à la plume de Thierry Crouzet, auteur de nombreux ouvrages sur l’informatique et Internet.
Le livre se veut un peu l’évangile des connecteurs, c’est-à-dire des personnes qui forment un réseau (et qui en sont conscients en jouant le jeu de ce réseau), notamment au moyen d’Internet. Il se présente sous la forme d’un « décalogue ». Ses commandements, au nombre de 12, semblent exprimer le contraire du bon sens : le premier nie bien sûr tout statut de loi aux conseils que donne le livre (ne pas obéir). Les autres tentent de remettre en question les idées reçues de notre société : ne pas voter, ne pas légiférer (mais laisser l’auto-organisation se mettre en place), ne pas étudier (pour ne pas subir les cadres trop rigides du système académique), ne pas promettre (parce que c’est tout simplement illusoire), ne pas manifester (mais agir dans son coin en pensant à la globalité), ne pas compliquer, ne pas travailler (mais être un indépendant pour qui le travail est aussi un plaisir), ne pas rationaliser (et remettre Descartes en boîte), ne pas croire, ne pas mourir et enfin ne pas provoquer. Tout au long de ses développements, l’auteur fait découvrir à son lecteur les origines d’Internet, de l’informatique, les domaines de la science permettant de comprendre le développement fulgurant du Web : cybernétique, sciences des systèmes complexes, de l’auto-organisation, du chaos, des réseaux, etc… Il évoque des figures scientifiques de première importance comme Wiener, von Neumann, Turing et bien d’autres, sans oublier des auteurs de science-fiction dont la prescience ne cessera de nous étonner. Il nous emmène dans un voyage intellectuel fascinant. Il présente, par exemple, dans le chapitre 6, un courant de pensée qui, partant des automates cellulaires produisant des motifs extrêmement complexes à partir de règles très simples, essaie de montrer que le monde s’est peut-être développé de la même manière, à partir de règles de base simples. Ainsi, « quand la simplicité engendre la complexité – comme c’est sans doute le cas dans la nature-, la seule approche descriptive est la simulation. » (p. 189). L’ordinateur n’est plus seulement un outil de travail et de communication, il devient un laboratoire permettant de connaître le monde. Mais si un programme informatique peut simuler un monde aussi complexe que le nôtre, alors nous sommes peut-être nous-mêmes dans une simulation. Des philosophes s’interrogent très sérieusement et posent d’une manière très subtile la question un peu grossièrement traitée dans Matrix*. L’ouvrage se termine en montrant les prolongements que la technologie peut apporter à la vie humaine et ceux qui croient à cette idée. C’est peut-être le chapitre de trop, le transhumanisme (c’est ainsi qu’on appelle ce mouvement) ayant des relents un peu sulfureux (comme le reconnaît du reste l’auteur).
Comme les livres qui brossent des paysages intellectuels, ce livre a quelques défauts. Nous avions évoqué la question de la pomme empoisonnée de Turing qui pourrait être ou non celle du constructeur d’ordinateur Apple. Une petite erreur aisément vérifiable. Parfois l’auteur prend des raccourcis un peu vertigineux, en tout cas pour ceux qui ne sont pas habitués à la lecture d’ouvrages scientifiques. Cependant l’ouvrage a des mérites plus grands et nous fait prendre conscience de la profondeur des changements que connaît notre époque et de la place de plus en plus grande que l’informatique prendra, non seulement comme domaine technique, mais également comme paradigme. Si nous voulons prolonger ces questions, nous ne pouvons qu’en appeler au développement d’une philosophie de l’informatique. Ce n’est donc pas un hasard total si Thierry Crouzet est l’un des invités du 2ème festival de philosophie, le week-end**.

* http://www.nickbostrom.com/

** http://www.festivalphilosophie.info/

http://www.tcrouzet.com/

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Culture Musée virtuel Tendances

Vieilles pierres et reconstitutions numériques

Une journée consacrée au thème de la « Modélisation à la rencontre de l’archéologie et de l’architecture » s’est déroulé le vendredi 1er septembre à l’Université de Lausanne, dans le cadre de son offre de formation continue.
On a pu y voir les possibilités offertes par les technologies numériques à l’archéologie et à l’architecture, quand cette dernière se met au service de l’étude des monuments anciens (et partiellement détruits). On pense naïvement que la numérisation de données informatiques permet uniquement de produire des reconstitutions destinées au grand public. Mais il y a d’autres usages, et non des moindres. En voici quelques exemples :

Simulation : grâce à la numérisation en 3D de monuments ou d’objets anciens, il est possible de faire des simulations permettant de tester plusieurs hypothèses de reconstitution d’un monument. Il est aussi possible d’aller plus loin dans cette voie : un des participants a construit des modèles numérisés de fours à métaux antiques dans l’espoir de simuler leur fonctionnement.

Sauvegarde et restauration : conserver une version en 3D d’un monument ou d’un objet en permet la sauvegarde. Si l’original vient à disparaître suite à un incendie ou tout autre catastrophe, il est possible d’en créer une copie à partir du modèle 3 D, en utilisant soit ce qu’on appelle communément une « photocopieuse 3D », c’est-à-dire une machine permettant de découper un objet en 3 dimensions dans une masse de plâtre ou de résine. On peut aussi recourir à des robots tailleurs de pierre pour des objets plus massifs. C’est ainsi qu’une équipe française a pu reconstituer une représentation grecque d’un Sphinx selon cette technologie*.

Exploitation de bases de données : cet usage, peu connu, fait cependant rêver. Un monument modélisé en 3 D peut être visualisé. Chacune de ses parties est cliquable et permet d’accéder à une documentation la concernant, qu’il s’agisse de textes ou d’images. On est proche du musée virtuel. Imaginez que vous vous promeniez dans un tel modèle en 3D de la ville de Pompéi. Sur chaque peinture, sur chaque objet, vous pouvez obtenir des informations en cliquant dessus. Pour l’instant ce n’est qu’un rêve, à cette échelle, car ces applications demandent beaucoup de mémoire. Mais peut-être que dans quelques temps, ce sera réalisable.

Modéliser suppose des données. Ces dernières peuvent être obtenues par des méthodes classiques, mais également grâce à des scanner 3D, qui peuvent saisir aussi bien des monuments entiers que des objets. Là aussi, le but dépasse celui de la présentation en 3D sur support numérique. Cette technique peut être utilisée dans le cadre de la restauration, car il vaut mieux essayer d’abord sur l’ordinateur. Elle sert aussi à la recherche : en effet, on a pu comparer deux carquois scythes trouvés à 1000 km de distance, en Russie, et démontrer qu’il s’agissait d’objets jumeaux, grâce à la comparaison des modèles numérisés. On a pu recourir à la même technique pour retrouver des vases romains issus d’un même moule, mais dispersés sur une vaste aire géographique (à cette époque, il y avait déjà une sorte de globalisation).

Ces outils offrent des possibilités extraordinaires, mais il importe de savoir comment les utiliser. Il faut rester conscient tout d’abord qu’il s’agit toujours de représentations et que, quel que soit leur mode de production, elles restent empreintes d’une certaine subjectivité. Les personnes qui manipulent ce genre d’images n’en sont pas toujours conscientes, puisqu’elles parlent souvent d’images en trois dimensions ou de réalité virtuelle. La première de ces expressions est vide de sens : l’écran de l’ordinateur, comme un tableau ou une feuille de papier, est une surface plane. C’est la perspective qui donne l’illusion de la 3ème dimension. Quant à la notion de réalité virtuelle, elle conduit à des questions quasi philosophiques que nous ne pouvons aborder ici. Bornons-nous à rappeler que le terme virtuel est en général associé à l’idée d’irréel, alors qu’il est plus proche de celle de potentiel. Le terme d’images de synthèse, couramment utilisé dans le cinéma, correspond mieux au processus qui vise à reconstruire une image donnant l’illusion du volume, à partir de coordonnées tridimentionnelles, et qui est souvent animée.
Ces reconstitutions archéologiques sur ordinateur posent divers problèmes et notamment celui de leur validité scientifique. Souvent elles impressionnent ceux qui les ont sous les yeux et ne sont guère critiquées. Il faut tout d’abord souligner que, malgré la possibilité de prendre des mesures avec des moyens automatiques, rien ne remplace l’observation réelle d’un monument. Certaines traces ne seront pas perçues par le scanner 3D, des traces d’incendie par exemple. De plus, si la version numérique est maniable et permet de jouer avec des blocs de pierre numérisés, elle n’apporte pas les solutions de manière magique. La réflexion reste nécessaire. De plus, il est essentiel que l’ensemble du processus soit transparent pour l’utilisateur final, souvent un visiteur de musée ou de site web. Les reconstitutions numériques sont de très belles images, bien finies, dans lesquelles on a l’impression de se promener. Une certaine déontologie imposerait cependant de montrer l’existant avant sa reconstitution et d’indiquer clairement ce qui est conservé et ce qui est restitué. Il faut également éviter de tomber dans les excès baroques ou kitsch dans le domaine de l’esthétique et opter pour une certaine sobriété. Comme dans beaucoup de domaines, la meilleure voie est celle du milieu, entre la voie conservatrice, qui en reste aux outils traditionnels, et la voie technophile qui cherche avant tout à créer la surprise de l’utilisateur, constituée d’un savant mélange entre le réel et son image numérique. Le projet présenté tout au début de la journée intitulé LIFEPLUS** en est peut-être un exemple. Développé par le MiraLab de Genève, le Laboratoire de réalité virtuelle de l’EPFL, avec d’autres partenaires, cette initiative permet aux visiteurs du site de Pompéi, munis de lunettes spéciales et d’un sac à dos contenant un ordinateur portable, de visualiser dans les ruines même du site des scènes de la vie antique, comme s’ils y étaient. Ainsi on peut voir un enfant courir, une servante coiffer une patricienne dans une villa, des personnes qui servent des repas dans une boutique le long d’une rue. Ainsi on est ni tout à fait dans le réel, ni tout à fait dans la reconstitution. Dans ce cas, on parle de réalité augmentée. Mais bien entendu, ce n’est pas encore la virtualité dans laquelle Théophile Gautier a plongé Octave, le héros de la nouvelle « Arria Marcella », qui se promène dans les ruines de Pompéi et voit peu à peu la ville s’animer. Car cette virtualité-là est celle du rêve et pour peu qu’on sache la nourrir, elle est à la portée de chaque humain.

* http://www.snbr-stone.com/robot/sphinx.php; http://www-ausonius.u-bordeaux3.fr/
** http://lifeplus.miralab.unige.ch/

Article sur le projet Lifeplus:

http://www.veilletourisme.ca/fr/bulleti … rticle=621

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Communautés virtuelles Second Life Tendances

Le confort virtuel se paie cash

Internet offre depuis déjà longtemps la possibilité d’avoir une existence virtuelle. Une identité dans un tchat, c’est déjà le début d’une vie dans le cybermonde. Mais il y a mieux aujourd’hui : les univers virtuels. Réservés au départ aux joueurs en réseau, ils s’ouvrent désormais à chacun. Plus besoin d’avoir envie de tailler de l’orque ou du robot intergalactique. On peut s’y promener sans autre but que … d’y faire de bonnes rencontres. Nous en avons visité deux pour vous.
Le premier s’appelle Habbo Hotel. Il s’agit d’un monde virtuel conçu par des Scandinaves, mais qui est disponible dans plusieurs langues, dont le français. La première chose à faire, une fois inscrit (l’inscription est gratuite), c’est de créer son avatar, c’est-à-dire le personnage virtuel qui nous représente dans cet univers virtuel*. Dans Habbo, on ressemble un peu à des Playmobils. La palette de vêtements à disposition est assez riche. Il y a même des couvre-chef qui attestent de l’origine nordique d’Habbo : une paire de bois de renne ou un bonnet de Père-Noël. Mais avec cela, il faut assumer ! Dès le départ, on choisit un appartement de la taille qu’on veut. Et ensuite, on peut partir à la découverte des nombreux endroits du complexe Habbo : il y a le Café Cosmos, le Salon de thé, un studio de TV (très fun comme endroit), une bibliothèque, etc.. On promène donc son petit bonhomme dans cet univers et l’on croise de nombreux congénères. Pour interagir avec les autres avatars, il suffit de leur écrire comme dans un salon de tchat, de leur envoyer des messages privés ou de leur demander de devenir amis. Le monde d’Habbo réunit avant tout une communauté d’adolescents. En principe, il faut montrer patte blanche si on n’a pas 13 ans, mais la moyenne d’âge doit tourner autour de 14-16 ans. Le système se prétend modéré, mais il suffit de lire les messages qui s’échangent pour réaliser qu’il est simple de traiter quelqu’un de ce qu’on veut, pour peu qu’on torture l’orthographe. Quant à la langue utilisée, c’est clairement celle des sms. Parfois ces rébus supposent une certaine sagacité.


http://www.habbo.fr

Avec Second Life, on entre dans un autre monde. Tout d’abord, l’avatar n’est pas une caricature, mais tente de s’approcher de la réalité. Cependant, pour ceux qui souhaitent une certaine fantaisie, des formes mutantes (tête de lapin ou de renard et corps humain par exemple) sont disponibles. Second life est un monde beaucoup plus vaste et complexe qu’Habbo. On se promène dans de véritables paysages qui sembleront familiers à ceux qui pratiquent régulièrement des jeux vidéos. Les modes de déplacement sont analogues du reste (et on peut voler !). Les méthodes d’interactions sont les mêmes que dans Habbo. Cependant, Second Life offre d’autres possibilités d’action : prendre des objets, les toucher, voire en créer. La langue utilisée est l’anglais (l’anglais international bien entendu : rien à voir avec ce qu’on parle à Oxford) et on y croise des gens du monde entier. Quant à la moyenne d’âge, elle semble plus élevée que dans Habbo, bien que le comportement de certains avatars laissent deviner la présence d’adolescents (notamment quand ils s’amusent à faire des combats d’épées laser).


http://www.secondlife.com

On parlera certainement à plusieurs reprises de ces univers virtuels. On se bornera aujourd’hui à relever un paradoxe. En effet, si ces univers sont accessibles gratuitement, ils offrent de nombreux services payants. Dans Habbo, la participation à certaines activités ludiques est payante, de même que l’achat de mobilier pour son appartement virtuel. Bien entendu, les appartements dans lesquels vous êtes invités sont désespérément vides ! Dans Second Life, il est nécessaire d’acheter en espèces sonnantes et trébuchantes (mais converties en Linden Dollars) un lopin de terre où s’installer. On peut aussi acheter des biens pour meubler son foyer virtuel ou pour vêtir son avatar (j’ai croisé une femme très élégante qui m’a avoué que sa robe lui avait coûté 1000 Linden Dollars). Il semble que dans ce monde-là, il est possible de gagner de l’argent (en ouvrant une boutique par exemple), mais acquérir son pécule avec une carte de crédit est beaucoup plus simple. Quoi qu’il en soit, il y a une économie virtuelle qui fonctionne dans ce monde-là. Dans Habbo, il faut gagner à des concours pour espérer obtenir quelques espèces et là aussi, la carte de crédit (de papa !) semble incontournable.


Cours des changes Habbo


Cours des changes Second Life

Quelle est donc la raison qui pousse des êtres de chair à dépenser de l’argent souvent durement gagné pour améliorer la vie d’un avatar dans un monde virtuel ? Atteint-on le sommet du comportement consumériste : le consommateur achète un bien non matériel (ce qui n’est du reste pas si rare qu’on l’imagine) dont il ne peut pas profiter dans le monde réel ? S’agit-il plutôt de barrières que les promoteurs des mondes artificiels veulent créer pour « trier » indirectement leur clientèles : il y a un produit d’appel gratuit, puis divers services payants ? Cependant en jouissant de ces services, on est assuré de rester entre gens du même monde, phénomène qu’on retrouve déjà dans le domaine des sites de rencontre. Imaginez par exemple l’effet que peut produire un appartement joliment meublé dans Habbo ou bien une maisonnette dans Second Life! Ou bien le monde virtuel est-il en train d’acquérir une certaine substance ? Ce qui se vit dans le monde virtuel a des conséquences dans le monde réel et vice-versa. Dans ce cas, les ponts entre monde virtuel et monde réel (SL et RL dans le jargon de Second Life) ne pourront que se multiplier. A suivre …

* l’avatar désigne, dans la mythologie hindoue, les diverses incarnations d’une divinité.

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Tendances

Une visualisation de l’air du temps

Peut-être avez-vous déjà fait connaissance avec Wikio, le nouveau-né des moteurs de recherche? Il se limite au monde des médias en ligne, blogs y compris. C’est un produit français (si cela a encore un sens sur Internet, disons alors francophone). Le moteur de recherche surveille environ 10’000 sources d’informations en temps réel et la fonction « Wikio Live » permet de visualiser l’apparition des news dans le système. Il est également basé, comme toutes les nouveautés apparaissant sur le Web, sur la participation du public. L’internaute peut donc proposer des nouvelles sources d’information, mais aussi écrire des contributions ou commenter celles des autres, moyennant une inscription (gratuite) au système. La plupart de ces contributions sont en fait des annonces de nouvelles notes sur un blog.

http://www.wikio.fr

Quand on ouvre la page de Wikio, on est tout de suite attiré par le schéma dans la colonne de droite. Ce dernier est formé de mots et d’expressions de tailles et de couleurs différentes ; son onglet est intitulé « tags ».


Wikio, 12.08.2006

Les « tags » sont des mot-clés caractérisant un article, dont le but est de faciliter la recherche. En attribuant des mots-clés à un article, on l’intègre à diverses catégories de recherche sur le site. Pour faciliter l’accès à un article, il est primordial de lui donner des mots-clés auxquels les autres internautes songeront. On sait que les spécialistes ont tendance à donner des concepts trop éloignés de la pensée vernaculaire : c’est donc une opération délicate*. Dans Wikio, les « tags » sont attribués par le système. Soit ils existent déjà dans les catégories qui ont été prédéfinies, soit ils sont générés par le système, repérant la fréquence d’une information. En revanche, les internautes contributeurs donnent eux-mêmes des « tags » à leurs articles.
Le schéma présente donc les « tags », ou mots-clés », selon leur popularité (taille des lettres) et les grandes catégories du site. Il ne s’agit pas des concepts de recherche les plus courants**, mais bien des mots-clés. Ainsi en un coup d’œil, vous pouvez savoir qu’en politique internationale, on parle beaucoup de Fidel Castro. En vous rendant sur les pages des différentes catégories, vous verrez les sujets-clés du moment : ainsi, dans le domaine de la santé, les termes « Chikungunya » et « grippe aviaire » apparaissent en grand. Ce type de schéma n’est pas rare sur Internet. On le retrouve par exemple sur la plateforme de partage de photos Flickr***. Il est même en train de se populariser, car il constitue une sorte de représentation de l’actualité, des thématiques du moment, une visualisation de l’air du temps.

* c’est tellement vrai qu’un musée américain suggère aux visiteurs de son site de proposer des mots-clés pour les objets de sa collection : http://www.clevelandart.org/explore/

** les moteurs de recherche publient également les concepts de recherche les plus courants. Pour Google, voir le « Zeitgeist » : http://www.google.com/press/intl-zeitgeist.html

*** http://www.flickr.com/

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Bibliothèque virtuelle Culture Tendances

Bouquiner

Commander un livre sur Internet est devenu un acte d’une grande banalité. Pourtant chacun d’entre nous a encore des amis qui résistent encore et toujours et persistent à se rendre chez le libraire du coin (pour autant qu’il existe encore), afin de choisir leurs lectures. Et l’excuse qu’ils invoquent est toujours la même : sur Internet, on ne peut pas feuilleter un livre avant de l’acheter.

Pas si sûr ! L’éditeur Harper and Collins vient de lancer son offre «Browse inside». Certains ouvrages proposés sur le site peuvent être parcourus, page après page, grâce à des boutons «en avant», «en arrière», «au début», «à la fin». Contrairement à ce que les produits informatiques offrent habituellement, il est impossible de « scroller » ou d’effectuer une recherche dans le texte. Bel exemple d’imitation, dans le monde numérique en réseau, d’un acte de la vie réelle. On retrouve bien là l’effet diligence : une avancée technologique fonctionne encore dans les cadres de l’ancienne technique. Ici la division en pages, liée à l’impression, est encore opérante.

http://www.harpercollins.com/

Il existe néanmoins un site qui vous permet de feuilleter des livres tout en profitant pleinement des potentialités d’Internet et de l’informatique : Google Book. Autrefois connu sous le nom de Google Print, Google Book permet tout d’abord d’effectuer des recherches dans une immense bibliothèque virtuelle dont la principale caractéristique est de ne pas contenir que des livres dans le domaine publique (ce qui a valu quelques problèmes à Google, lors du lancement de son application). Une fois la requête faite, le système fournit toute une liste de livres, avec l’image de la couverture, qui contiennent l’objet de la recherche. Si on choisit un livre, il est possible d’accéder directement aux pages où se trouve le terme souhaité. Le système autorise aussi la recherche d’ouvrages selon le titre, l’auteur, etc… Il n’est pas toujours possible de parcourir un livre dans son ensemble. Cela est probablement lié aux droits d’auteur et de copie. Il existe trois modes de lecture :

– Lecture dans la totalité de l’ouvrage, permettant de voir chaque page
– Lecture partielle de l’ouvrage
– Extraits tirés de pages : dans ce cas, on ne voit qu’un bout de page qui semble déchiré

L’intérêt principal de Google Book, c’est de partir de mots-clés pour accéder à l’objet livre. Mais en fin de compte, on a toujours affaire à des livres.

http://books.google.fr/

A noter que la version américaine d’Amazon offre la possibilité de feuilleter aussi un livre, de manière partielle. On trouve à côté du livre concerné par cette propriété le bouton « Look inside ».

http://www.amazon.com/

On peut tout à fait sortir du livre pour n’avoir plus que des textes. La Bibliothèque nationale française a numérisé des fonds importants qu’elle offre en format texte sur son serveur Gallica*. Il est possible d’accéder à ces œuvres en recherchant un mot-clé, un sujet, un auteur. Mais là, plus de pages : la pagination n’apparaît que comme une référence. Le texte apparaît complètement détaché de son support papier. Il existe autre bibliothèque numérique exclusivement en fichiers texte : le projet Gutenberg qui offre des ouvrages dans de nombreuses langues. Bien entendu, ces deux initiatives ne contiennent que des textes dans le domaine publique.

http://gallica.bnf.fr/

http://www.gutenberg.org/

Toujours dans le même esprit, l’ensemble de la littérature grecque** a été numérisée. Il s’agit d’un projet de l’Université de Californie, appelé Thesaurus Linguae Graecae, qui date des années 70. Ce corpus était, dès 1985, disponible sous la forme d’un CD-ROM. Divers logiciels permettaient de l’exploiter. Il est actuellement sur Internet. Une requête dans l’ensemble du corpus, avec un mot, plusieurs mots à trouver dans un espace de quelques lignes, permet d’obtenir la liste de tous les auteurs et titres comportant l’objet de la recherche, extraits compris. Ainsi cet outil dispense l’helléniste ou l’historien de l’Antiquité de faire des recherches fastidieuses, en utilisant les index des différentes œuvres. La littérature grecque a été virtualisée et est exploitable en quelques clics de souris.

http://www.tlg.uci.edu/

Etonnement les projets les plus « virtuels » sont les plus anciens et ceux qui sont marqués par l’effet diligence sont les plus récents. Gageons que les logiques commerciales y sont pour quelque chose.

NB : dans cette note, nous ne parlons que de bouquiner, au sens d’accéder au contenu des livres pour savoir lesquels seront à lire.

* parallèlement Gallica offre de très nombreux documents en format PDF, issus d’un processus de scannage sans recours à la reconnaissance de caractères. Ces PDF contiennent en fait des images et sont très lourds à télécharger.
** la version actuelle en ligne contient 3700 auteurs ou 12’000 œuvres, ce qui représente 91 millions de mots !

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Tendances

Présence sur Internet ou vie sociale?

Une étude canadienne sur l’emploi du temps des utilisateurs d’Internet vient de sortir. Elle distingue trois catégories de personnes:

– les non-utilisateurs: moins de 5 min. sur Internet*
– les utilisateurs modérés: entre 5 et 60 min. sur Internet*
– les grands utilisateurs: plus de 60 min. sur Internet*

D’après cette étude, les grands utilisateurs d’Internet consacrent moins de temps en moyenne à leurs proches et aux tâches ménagères ainsi qu’à des activités rémunérées. Ils ont moins d’intérêt pour les sorties et les activités de plein air. Ils passent également plus de temps seuls. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient isolés, car ils utilisent le temps passé sur Internet aussi pour interagir avec d’autres personnes.

Résumé de l’étude

Télécharger l’étude complète (gratuite)


* pendant une journée de référence, pendant laquelle toutes les activités ont été notées. Il s’agit de l’usage d’Internet à titre privé. L’enquête porte sur 20’000 personnes.

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Revue de presse Tendances

Lu pour vous

L’hebdomadaire français L’Express consacre un article à Richard Stallman, père de l’informatique libre (open source). Ce dernier critique la nouvelle loi française sur le droit d’auteur, qui doit encore passer devant le Conseil constitutionnel avant d’entrer en vigueur. Cette loi prévoit des peines sévères pour ceux qui facilitent la copie illicite, mais autorise la copie privée.

http://www.lexpress.fr/info/high-tech/i … ?id=322625

Qui est Richard Stallman?

Richard Matthew Stallman (né à Manhattan, le 16 mars 1953), connu aussi sous les initiales RMS, est le fondateur du mouvement pour le logiciel libre. Il est à l’origine du projet GNU et de la licence publique générale GNU, qu’il a rédigée avec l’avocat Eben Moglen. L’invention du terme anglais copyleft (« gauche d’auteur », opposé à copyright, « droit d’auteur » en français) lui est attribuée. Programmeur renommé de la communauté informatique américaine et internationale, il a développé l’éditeur de texte GNU Emacs, le compilateur C de GNU et le débogueur GNU.
Source: Wikipedia, s.v. Richard Stallman

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Culture Pratique Tendances Trouvaille Usages

Des vidéos sur le Net

A tout bien considérer, les 60 GB d’un iPod ne se remplissent pas aussi vite. Surtout si on ne met que des morceaux de musique. J’ai déjà pour plus de 3 journées de titres à écouter et la RAM de mon cerveau organique peine à se souvenir de tout ce qui est disponible. Pourquoi donc ne pas installer aussi quelques fichiers plus lourds? Faites donc un tour du côté de Google Video, la bibliothèque de fichiers vidéo de Google. De nombreux objets sont téléchargeables au format iPod.

On y trouve de tout:

– des lancements de film provenant des productions,
– des parodies de clips vidéos (le fichier qui a le plus de succès en ce moment est justement une parodie d’un clip de Shakira),
– des extraits d’émission TV (dont le coup de boule de Zidane),
– des courts métrages,
– des karaoke plus ou moins réussis, le plus célèbre étant celui de Gary Brolsma sur une chanson d’un groupe roumain, O’zone
– des « vidéos-gags » (inutile de les envoyer à une chaîne de TV maintenant: elles feront plus rapidement le tour du monde en passant par le Net)
– des montages élaborés sur ordinateur,
– etc.

Chacun peut donc y verser ses fichiers vidéo. Il y a fort à parier que les grands réalisateurs de demain (ou d’après-demain) auront fait leurs premières dents en présentant leurs créations dans Google Video.
Autre point intéressant: les internautes peuvent proposer des mots-clés pour chaque fichier (Add label sur l’image ci-dessus). C’est un système dont le but est de permettre aux autres utilisateurs de trouver plus facilement le fichier.
Enfin il est possible d’exporter ces vidéos sur un système de blog, ce qui permettra de les y commenter.

—-

Que vous conseiller? Il y a l’embarras du choix. Mais pour lutter contre la canicule qui sévit ces jours, je vous suggère de télécharger quelques extraits du film Happy Feet, qui devrait sortir à la fin de l’année et qui raconte l’histoire d’un petit manchot qui voulait faire des claquettes:

Happy feet (dans cet extrait, le petit manchot chante une version de « Comme d’habitude » en espagnol, dans un style flamenco à faire fondre la glace)

Si vous allez sur le site officiel du film, vous trouverez ce même lancement, ainsi que d’autres :
http://www2.warnerbros.com/happyfeet/

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Tendances

Les blogueurs partent-ils en vacances?

C’est les vacances. Les rues de nos villes sont un peu désertes. Leurs habitants visitent d’autres horizons, se bronzent sous des climats encore plus chauds qu’ici. Parmi eux sans doute quelques blogueurs. Ces derniers abandonnent-ils leurs tâches, privant ceux qui ne prennent pas de pause estivale d’un billet d’humeur, d’une adresse incontournable sur le Net ou d’une nouvelle photographie? La technologie leur permet en tout cas d’accomplir leur tâche, où qu’ils se trouvent dans le monde, pourvu qu’il y ait une connection Internet ou un réseau de téléphone portable. Il suffit de se rappeler de son mot de passe (un petit bonjour en passant à ceux qui se contentent de le mémoriser dans leur navigateur).
Partout dans le monde, des cybercafés vous permettent de partager vos impressions de voyage, de donner de vos nouvelles à votre maman inquiète de vous savoir entre Rangoon et Phuket. Avec votre téléphone portable, vous pouvez envoyer des photos directement sur votre blog. Si vous êtes courageux, vous prendrez votre ordinateur portable (mais gare aux voleurs).

Continuer son blog en vacances peut cependant s’avérer compliqué. Tout d’abord le thème du blog n’est peut-être pas lié au lieu de vacances. Dans ce cas, ce sera compliqué d’avoir à disposition ses sources d’information habituelles, surtout quand il s’agit de journaux. De plus, s’il faut passer plusieurs heures sur le Net chaque jour, est-on encore en vacances?

Petit tour

Le Machin est un blog basé sur l’exploitation des manchettes du Matin. Son auteur cherchait des personnes qui pourraient lui envoyer des photos de manchette pendant ses vacances:

http://lemachin.bleublog.ch/p141.html

Si on visite le blog, on voit que ça a plus ou moins bien marché: des personnes se sont dévouées pour lui envoyer les photos du jour. Cependant certains jours, l’auteur a fabriqué lui-même les manchettes. En toute transparence. C’est beau, les cybercommunautés.

En revanche, le blog Alma Malter (né au sein de l’Université de Neuchâtel, pour discuter la politique du recteur actuel) se dit en vacances, tout en publiant, comme dernière note, la photo de l’été.

http://alma-malter.blogspot.com/

Quant à Karl, il reste fidèle au poste pendant les vacances:

http://www.laboillat.blogspot.com/