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Histoire du réseau Internet Second Life Tendances Usages

Interaction

Déjà en 1993, donc avant qu’Internet soit réellement populaire, Peter Lunenfeld a établi deux types d’interaction:

– l’interaction extractive: elle est liée à l’hypertexte. L’utilisateur clique sur un lien pour obtenir des informations. Elle est encore plus vraie dans le cas des sites dont le contenu est géré par des banques de données ou dans celui des moteurs de recherche. L’utilisateur peut lui-même extraire des information à partir de grandes masses de données.

– l’interaction immersive: c’est celle qui prévaut dans les univers 3D, qu’il s’agisse du jeu Tomb Raider ou de Second Life. L’utilisateur, à travers un personnage du jeu ou son propre avatar, interagit avec un univers construit. Il peut explorer visuellement le monde dans lequel il s’est immergé.

Cette catégorisation est totalement opérante aujourd’hui, alors que nous avons à portée de souris et Internet et des univers en 3D. Elle permet de comprendre quelle est la différence entre ces deux univers du point de vue de la virtualisation de l’information.
Pour l’instant, le fameux Web 3D dont Second Life pourrait être la préfiguration est essentiellement basé sur l’exploration, la visite ou des transactions simples comme un achat.

Il suppose un contenu construit, visible et relativement peu interactif: bouger un objet par un simple clic, interagir avec des personnages dans les jeux. Le monde de Second Life, même s’il est en perpétuelle construction, préexiste à l’arrivée d’un avatar et ce dernier ne peut que s’y promener et interagir faiblement avec. Un des exemples flagrants est peut-être la simulation du tsunami proposée par la National Oceanic & Atmospheric Administration (NOAA), une agence nationale américaine. Pour passer d’une phase à l’autre du phénomène, il faut chaque fois cliquer sur un tableau, ce qui rend l’expérience moins intéressante.

Malgré l’intérêt de l’interaction immersive, l’interaction extractive reste un modèle essentiel pour accéder aux informations virtualisées sur Internet. L’avenir est certainement aux formes hybrides, permettant par exemple un accès à Internet via un univers en 3D. Il semble qu’on puisse intégrer des pages HTML sur des primitives de SL, mais les liens ou l’interaction propre au HTML ne fonctionnera pas. On n’en est qu’aux balbutiements…

Peter Lunenfeld, « Digital Dialectics: A Hybrid Theory of Computer Media, » Afterimage (November 1993)

http://www.noaa.gov/

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Communautés virtuelles Internet des objets Second Life Tendances Usages

Chapeau2.0

Quelle surprise! A travers ma boîte électronique, je constate que mon avatar dans Second Life reçoit des objets. Tout d’abord une version améliorée d’un chapeau que j’ai acquis il y a quelques temps. Puis un banc que j’avais déposé sur un terrain qui n’était pas le mien, le temps d’une conversation (les inventaires des avatars de Second Life rappellent le sac de Mary Poppins) et qui m’a été retourné par la parcelle.

Dans Second Life, on reste en contact avec ses objets, même si on les abandonne. On peut recevoir des updates de toute acquisition que l’on a faite. Il faut dire que dans cet univers aucun achat n’est anonyme. Ayant moi-même vendu quelques robes ou tee-shirts, je sais exactement quels avatars les ont achetés. Il en va de même pour les « achats gratuits ». En effet, c’est une habitude bien ancrée dans SL que d’utiliser la transaction de vente en fixant le prix à 0 L$. Cela permet de savoir qui a pris des tee-shirts gratuits dans un musée, du mobilier dans un magasin d’objets gratuits, etc. Il est probable que peu d’utilisateurs du système sont conscients de cette situation.
Pour comprendre le fonctionnement du système « Second Life », il faut savoir qu’il existe un Universally Unique Identifier (UUID), soit un code de 36 caractères (8-4-4-12) qui est attribué à toute chose relevante du système: avatar, parcelles de terrain, régions, simulateurs (ou sims), groupes, transactions en L$, sessions, dossiers dans les inventaires, snapshots (photos de l’univers prises par les avatars eux-mêmes), événements, textures, objets, landmarks (permettant de garder en mémoire des lieux visités), vêtements et tout objet qui passe par l’inventaire*. Autant dire que, contrairement à notre monde où la plupart des faits et gestes doivent être reconstitués et ne sont pas certains d’être conservés dans les mémoires, Second Life garde une trace d’à peu près tout. C’est évidemment nécessaire pour son fonctionnement, mais on constatant ces faits, on peut apprécier le flou qui règne encore dans notre monde.
Ces objets qui sont mis à jour, qui nous informent de leur retour par email préfigurent peut-être ce que nous appelons l’Internet des objets. En anglais, on utilise volontiers l’expression d’everyware. A l’instar de nos objets de Second Life, ceux que nous utilisons dans la vie courante, au travail, dans les loisirs, auxquels nous avons recours pour maintenir notre santé, etc. pourraient interagir avec le reste du monde. Pour notre bonheur (domotique, listes de courses envoyés par sms par le frigidaire) et pour notre malheur peut-être aussi…

A lire:

Adam Greenfield, Everyware: the dawning age of ubiquitous computing, 2006

Philip Rosedale (Foreword), Michael Rymaszewski (Author)et al., Second Life: The Official Guide, 2006

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Bibliothèque virtuelle Communautés virtuelles Culture Tendances Usages

Madame la Doyenne,

se pourrait-il que les paroles citées par l’Uniscope aient franchi trop rapidement la barrière de vos dents?

Wikipedia, c’est à mon sens le comble de l’aberration d’internet. Cela laisse croire qu’il est facile d’obtenir des informations et, pire encore, que toutes les connaissances se valent.

Loin de moi l’idée de défendre la qualité de l’encyclopédie en ligne, que j’utilise pourtant quotidiennement. J’en connais les défauts, mais elle constitue tout de même une porte d’entrée sur le savoir en ligne. J’aimerais cependant voulu vous rendre attentive au fait qu’il est peu constructif de critiquer Wikipédia, du moment que vous pouvez vous-même contribuer à sa qualité. Vous pourriez aussi encourager vos étudiants à y contribuer, lors de leurs travaux de séminaire ou de la rédaction de leur mémoire, plutôt que d’y recopier de l’information.
Wikipédia n’est que l’un des très nombreux exemples de cette nouvelle philosophie collaborative dans la diffusion de l’information: wikis sur un thème spécialisé, projets de traduction collaborative, partage d’images, bibliothèques digitales… On pourrait appeler cela le retour à l’esprit des bâtisseurs de cathédrale.


Source : Free Online Photos, http://patrick.verdier.free.fr/

Il est probable que nous ne soyons qu’au début d’un processus dont le terme est encore bien difficile à dessiner. Mais plutôt que de créer des barrières entre cette connaissance ouverte (open, c’est-à-dire libre de droit et créée en collaboration) et les connaissances savantes, mieux vaut y participer en connaissance de cause. Les chercheurs devraient suivre l’exemple des informaticiens. En effet, le mouvement open source a su créer des produits performants et qui s’adaptent constamment. Si vous lisez cette note sur Firefox, vous en aurez la démonstration.
Je vois deux problèmes principaux dans la situation actuelle. L’université doit faire un effort pour appréhender les enjeux du Web 2.0 et montrer à ses étudiants comment tirer parti de ces technologies de l’information. En effet, bien des outils peuvent faciliter les projets des jeunes chercheurs. Il m’arrive moi-même d’en conseiller certains.
Le second problème est celui de la signature. Les projets de partage des connaissances sont par essence collaboratifs. Ils n’ont pas de véritables auteurs, comme l’Iliade et l’Odyssée (c’est mon opinion du moins). Le monde actuel de la recherche est totalement orienté, dans ses évaluations, par le comptage des citations des livres et articles des scientifiques. Il n’y a malheureusement aucun intérêt, pour les universitaires, à participer à Wikipédia ou à d’autres projets dans lesquels leurs noms sont pseudonymisés. Les responsables de la politique de la science et de la recherche devraient aussi prendre en compte cette problématique: la philosophie de la diffusion de la connaissance change profondément. Les gens ont tendance à commencer leurs recherches sur Internet, avant d’aller à la bibliothèque. Entre un livre dans le domaine public (donc ancien), mais téléchargeable et un ouvrage qui se trouve dans une bibliothèque, le choix est vite fait. Il faut donc encourager les gens à mettre leurs résultats sur le Net et à valoriser aussi (et surtout) ce qui est publié en ligne.
Permettez-moi d’ajouter une remarque sur les Sciences de l’Antiquité que j’ai moi-même aussi étudiées. Vous comme moi, nous savons bien où en est ce domaine. Paradoxalement, alors qu’il recule dans les Académies, il intéresse toujours autant le grand public. Le Web constitue probablement l’une de ses planches de salut et il est essentiel que des contenus de bonne qualité soient accessibles. J’ai souvent dit à mes anciens collègues que j’étais disponible pour tout projet Internet dans ce domaine, mais on a toujours invoqué le manque de temps comme excuse. N’en ayant pas trop moi-même, je veux bien le croire. C’est pourquoi je considère que l’amélioration des contenus de Wikipédia au détour d’une lecture, cela ne prend pas beaucoup d’énergie, mais c’est déjà un petit pas qui est fait dans la bonne direction.
J’espère que vous comprenez l’esprit de cette note, qui ne se veut pas polémique, mais plutôt l’amorce d’un débat constructif.

http://www.unil.ch/unicom/page6523_fr.html

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Usages

Pseudo anonyme

L’Université de Neuchâtel organisait ce soir un Café philo sur le phénomène des blogs. Le sous-titre de la discussion « liberté d’expression ou liberté de délation? » donnait le ton. La discussion a essentiellement porté sur l’anonymité des blogs. Il faut peut-être rappeler que les autorités de l’Université de Neuchâtel a été fortement pris à parti par un blog intitulé Alma Malter, animée par une certaine Claudine Borel, pseudonyme formé à partir des noms d’employées du service de communication de ladite institution. Considérant qu’elle avait accompli son devoir, elle a fermé son blog en décembre dernier. Ce dernier est toujours visible, mais la possibilité d’y insérer des commentaires a disparu.
Karl figurait à la table des invités. Muni d’un bonnet et de lunettes noires, il avait un peu des allures de sous-commandant Marcos. Il a défendu sa conception de l’anonymité: elle lui permettait de protéger celle de tous ceux qui, dans l’affaire de la Boillat, était privés de parole. Lui-même considérait qu’il n’était personne pour parler du conflit opposant Swissmetal aux ouvriers de la Boillat, mais qu’il avait pu construire une légitimité à travers son blog. Il a aussi pu réunir autour de lui (de Karl ou du blog? qui sait?) une communauté virtuelle. Dans la salle, on a justement entendu des témoignages de personnes qui ont pu s’exprimer grâce à lui, se réunir, créer des solidarités.

Le public s’est montré plutôt divisé sur l’anonymité des auteurs de blogs. Pourtant les auteurs réellement anonymes ne sont pas légion. Bien sûr, il y a les journaux intimes où l’on partage ses angoisses, ses fantasmes. Il y a ceux des revanchards ou des petites frappes qui agissent par lâcheté. Mais plus en plus de blogs sont revendiqués. Dans certains milieux du reste, il est même nécessaire d’entretenir avec zèle un blog. Quant à l’anonymité de Karl, elle est totalement justifiée par la situation. En bavardant lui et moi, nous en sommes arrivés à penser qu’il fallait d’ailleurs plutôt parler de pseudonyme plutôt que d’anonyme. Autour d’un pseudonyme, on construit une personnalité virtuelle, une sorte de prolongement de soi-même dans la cybersphère, dont on n’est jamais complètement détaché, mais dont on ne maîtrise pas toujours la destinée. Karl ne s’attendait peut-être pas à susciter un phénomène d’une telle ampleur au moment où il a créé son blog. Mais il a su l’assumer avec une grande maîtrise.
Quant à l’héroïne involontaire de la soirée, Claudine Borel, elle ne s’est pas manifestée. Malgré l’intensité des débats qu’elle a abrité en son sein virtuel, une fois la crise passée, elle semble avoir disparu ne laissant plus guère que son pseudonyme dans l’histoire des blogs.

Annonce du Café philo: http://www2.unine.ch/Jahia/site/cafesci … /pid/18586

Blog de Karl: http://www.laboillat.blogspot.com/

Alma Mater: http://alma-malter.blogspot.com/

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Usages

Bill Gates donne l’exemple

Comme on l’a appris dans la presse, Bill Gates a limité le temps que sa fille de 10 ans peut passer sur son ordinateur à 45 minutes par jour. En tant que parent responsable, le fondateur de Microsoft a fixé des limites. Qu’il s’agisse de 45 minutes ou de 1 heure 30 n’a aucune importance. L’informatique, jeux et Internet, fait maintenant partie de l’éducation. Il y a longtemps, on interdisait aux enfants de lire trop tard le soir et les enfants se munissaient de lampes de poche pour braver cet interdit. Puis ce fut la télévision qui ouvrit de grands débats: des parents renonçaient carrément à en avoir une alors que d’autres voyaient en elle une baby-sitter bien commode. Et maintenant, c’est l’ordinateur.
Il semble bien que les jeux sur ordinateur ne soient pas si néfastes au développement mental des enfants qu’on a voulu le prétendre, tout au contraire. Les petiots ont la possibilité d’acquérir des connaissances et d’apprendre à simuler divers systèmes grâce à eux. Les parents doivent cependant veiller aux contenus de ces jeux. Internet présente un tout autre danger: il permet d’accéder à des informations sur lesquelles les parents n’ont plus prise. Ils doivent donc encadrer leurs enfants dans l’exploration du réseau. Malheureusement, dans la situation actuelle, beaucoup d’enfants maîtrisent mieux l’informatique que leurs parents. Quelques leçons de rattrapage s’imposent…
Il faut avouer toutefois que, surveillance ou pas, les ordinateurs sont « chronophages ». On passe de plus en plus de temps devant des écrans, au détriment d’activités sportives ou en plein air. Il faut donc apprendre à gérer son temps. Et comme l’exemple vient du haut, le comportement « numérique » des parents va influer sur celui des bambins. Un bon sujet de méditation pour bien des parents …

Moi qui publie cette note, je ne suis pas devant mon ordinateur. Je m’octroie de vraies vacances. Ma maison dans SL est fermée, mon exposition se débrouillera bien sans moi. Et mon blog se remplira de quelques notes composées à l’avance. Car, on l’oublie trop souvent, l’informatique permet aussi de gérer le temps.
;-)

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Communautés virtuelles Lift07 Livre Tendances Usages

Ecologie de l’information

S’il fallait résumer en une expression ce qu’on a entendu aujourd’hui, lors de la conférence Lift07, on pourrait parler d’écologie de l’information. En effet, l’information est tellement riche, abondante, interconnectée (un peu grâce aux terminaux que nous sommes, aux machines que nous utilisons et au réseau que nous avons mis en place), qu’on commence à percevoir le fonctionnement d’un éco-système Internet.
Plusieurs orateurs ont évoqué le « Social Web », c’est-à-dire la possibilité que nous avons, en tant qu’utilisateurs du système, de tisser des relations. Nous pouvons rencontrer d’autres êtres, partager avec eux nos goûts, nos idées, collaborer à des projets à la manière des bâtisseurs de cathédrales.
Non seulement, des orateurs nous présentaient leurs idées théoriques sur le réseau social d’Internet, mais en même temps on le voyait à l’oeuvre. Environ deux tiers des personnes avaient leur lap top allumé et grâce au wifi, elles ont pu communiquer avec d’autres personnes qui se trouvaient ailleurs, par mail ou messages instantanés. Cependant lors de deux exposés, on a clairement vu les nez se montrer au-dessus des écrans. Tout le monde s’est intéressé à l’exposé de Soeur Judith qui n’est autre que la responsable du site Internet du Vatican. Elle a expliqué l’importance que l’église accordait au potentiel social d’Internet et elle a présenté un site d’apprentissage à distance destiné aux jeunes.

Quant à Sugata Mitra, il a réellement impressionné l’auditoire en montrant comment des enfants, en Inde, pouvaient apprendre de manière autonome (grâce à l’auto-organisation) l’utilisation d’un ordinateur, d’Internet ou même l’acquisition de rudiments d’anglais.

Il a en effet mené des expériences en installant dans des villages éloignés dépourvus d’écoles ou avec des enseignants non formés à l’informatique, des bornes avec un ordinateur. Au bout de quelques heures, des enfants avaient appris à utiliser l’ordinateur et montraient aux autres comment faire. Il a même mentionné un exemple intéressant: ayant installé un ordinateur avec des CD-ROM dans un village, il y est retourné après plusieurs mois. Il a posé des questions aux enfants qui lui ont répondu qu’il leur faudrait une machine avec un processeur plus puissant. Il leur a alors demandé comment ils savaient cela. Les enfants ont expliqué que, comme le matériel était en anglais, ils avaient un peu appris cette langue et, munis de ces connaissances, ils ont trouvé d’autres informations sur Internet concernant les ordinateurs. Voilà qui démontre en tout cas que le cerveau humain reste le meilleur processeur, surtout en groupe.
Si on parle d’écologie de l’information, c’est aussi parce que cette information commence à se répandre non seulement dans le réseau d’ordinateurs qu’est Internet, mais aussi dans le reste du monde. En effet, de plus en plus d’objets sont connectés avec le Net. On appelle cela l’Internet des objets. Il y a de nombreuses applications pratiques à l’installation de puces connectées au réseau. Actuellement, l’ordinateur est la meilleure manière de s’y connecter, mais ce ne sera pas toujours le cas. Adam Greensfield a créé pour en parler le terme d’everyware (comme hardware, software). Cet Internet des objets a de lourdes conséquences pour l’humanité. En effet, si dans beaucoup de cas l’utilisateur sera conscient qu’il effectue une transaction via Internet grâce à un objet plutôt qu’un ordinateur (pour payer un voyage en train par exemple), il arrivera aussi que cette liaison se fasse à son insu. Selon Adam Greensfield, il est grand temps de se pencher sur cette problématique. Bonne nouvelle, il a annoncé que son livre (portant le titre « Everyware » en anglais) sortira en traduction française en avril.
Et puisqu’on parle d’écologie, Julian Bleecker a évoqué la dépense en énergie que supposait le maintien d’un Internet ubiquiste, disponible en tout temps et en tout lieu. Le coût en énergie d’un avatar dans Second Life est de 1752 KW par an, alors qu’une personne de chair et d’os en dépense 2436. La différence n’est pas si grande et on comprend, par cet exemple éloquent, ce que coûte le maintien d’un réseau informatique disponible en tout lieu et en tout temps.

http://www.liftconference.com

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Pratique Usages

Adèle vous explique l’administration en ligne

Le Premier Ministre français, Dominique de Villepin, vient d’annoncer l’ouverture du portail de l’administration en ligne:

http://www.administration24h24.gouv.fr/

Ce portail permet d’accéder aux démarches qu’il est possible d’entreprendre en ligne. Pour l’instant, une cinquantaine sont disponibles, mais plus de 300 sont prévus.

Mais en ligne ou non, les démarches administratives ne sont pas simples. Le plus compliqué est souvent de savoir à qui s’adresser. Les démarches sont donc classées dans des catégories compréhensibles de tous: famille, santé, travail, études, papiers, vie de citoyen, logement, voyages, impôts. Il est aussi possible d’obtenir la liste des démarches correspondant à sa situation personnelle: étudiant, chômeur, agriculteur, etc.

Pour faciliter encore l’accès aux nombreuses offres disponibles, les concepteurs de ce site ont imaginé un guide: Adèle Enligne. Elle a l’air d’une grand-mère. Dans sa maison, les diverses pièces correspondent à des thèmes: famille, travail, vie de citoyen, sorties.

Les divers éléments de la pièces amènent vers des didacticiels permettant de savoir où et comment il est possible d’obtenir un service administratif.

La bibliothèque, par exemple, permet d’arriver vers la Bibliothèque nationale, une bibliothèque publique d’information en ligne, un portail d’information pour la jeunesse ou le droit en ligne. Avant d’avoir le service lui-même, on peut aussi prendre connaissance d’un didacticiel.

Adèle Enligne est aussi l’héroïne de petits films d’animation montrant les méandres des démarches administratives dans les bureaux réels et les avantages de l’administration en ligne.

Il ne suffit pas de mettre en ligne les services administratifs, ni même de les réunir dans le même portail. Encore faut-il guider le citoyens dans les arcanes de ces services, en essayant de parler un langage qu’il comprend et en le mettant en confiance. Tel est le rôle d’Adèle, une sorte de Marianne devenue mère-grand.


D’autres pays disposent de tels portails:

Suisse: http://www.ch.ch/

Grande-Bretagne: http://www.direct.gov.uk/

Singapoure: http://www.ecitizen.gov.sg/

Québec: http://www.gouv.qc.ca/portail/quebec/pgs/commun

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Culture Pratique Science Usages

Leçon d’anatomie

Votre petiot rentre de l’école et vous annonce qu’il a le week end pour réviser ses cours d’anatomie en vue d’une épreuve. Tous vos souvenirs remontent à la surface: des dizaines de noms d’os, de muscles s’entrechoquent dans votre cerveau et il va falloir vous y remettre. Replacer sans hésiter le fémur, l’astragale ou l’axis, y raccrocher des abducteurs, des biceps d’un air assuré, sous les yeux admiratifs de votre progéniture. Assurément le week end est fichu…

C’est sans compter l’existence d’Interactive Body. Ce site Internet, conçu par la BBC, permet d’apprendre l’anatomie humaine, muscles, os, organes, système nerveux, de manière interactive. Si on se trompe, l’application nous donne un indice.

Le seul ennui, c’est que le contenu est en anglais. Bon! soit il faudra que tout le monde apprenne l’anglais … soit on se bouge pour développer des contenus en français.

http://www.bbc.co.uk/science/humanbody/ … main.shtml

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Communautés virtuelles Politique Second Life Usages

Démocratie dans Second Life

Les potentialités de Second Life dans le domaine des discussions et des débats n’a pas échappé au monde politique. Depuis le début de cette année, la Chambre des Représentants des Etats-Unis a son équivalent dans le monde virtuel, dans un endroit appelé Capitol Hill. La salle des débats a été reconstituée. Tout y est: bancs, tribune, etc. Même le motif du tapis a été repris. La salle n’a pas de toit, ce qui permet d’apercevoir au dehors des reconstitutions de la coupole du Capitole et de l’obélisque géant de Washington. Dans les alentours, on trouve de petits pavillons avec des informations sur différentes politiques.

Le 4 janvier, un des membres de la Chambre des Représentants, le Californien Georges Miller s’est rendu dans Second Life, grâce à son avatar, pour y participer à des discussions. Le lendemain, le bâtiment était ouvert au public.

Georges Miller n’est pas le premier politicien à se rendre dans Second Life. L’ancien gouverneur de Virginie, Mark Warner, avait répondu à des questions l’été dernier.

La tendance est lancée. Verra-t-on d’autres parlements créer leur antenne dans Second Life pour être plus proches de leurs concitoyens? A observer attentivement.

http://www.house.gov/georgemiller/press/rel1407.html

http://www.computerworld.com/action/art … src=kc_top

Il existe aussi une vie démocratique propre à Second Life. En effet, certaines communautés dans ce monde virtuel, qui sont gérées par des institutions démocratiques. Cest le cas de la Confederation of Democratic Simulators, qui gère actuellement deux sims (mondes simulés): Neufreistadt (bâtie sur le modèle d’une ville allemande du Moyen-Âge) et Colonia Nova (construite sur le modèle d’une cité romaine). Les citoyens sont l’ensemble des personnes possédant un terrain dans l’un des sims. Plusieurs partis représentent les différentes sensibilités de ces citoyens. Parmi les questions très débattues, il y a la construction de nouveaux sims et le fonctionnement des institutions elles-mêmes. Des élections ont lieu régulièrement, afin d’élire des représentants. C’est le cas actuellement.

Ces élections donnent lieu à une véritable campagne et des débats publics. A Colonia Nova, l’apparence du Forum s’en est trouvé profondément transformée. Quant aux discussions, elles ont plutôt lieu dans le théâtre.

http://neufreistadt.info/

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Communautés virtuelles Science Second Life Usages

Un tout petit monde

Ah! serait-il bientôt achevé, ce temps où le colloque, le congrès pimentait la vie des universitaire? David Lodge, dans son roman « Un tout petit monde » avait bien mis en évidence la place de cet événement pour les enseignants universitaires et tous ceux qui, plein d’espoir, gravitent autour d’eux. Le plus souvent, participait à un congrès et, de temps en temps, il fallait soi-même en organiser un. Les colloques ne se ressemblaient pas tous: il y avait ceux de première classe, dans de beaux hôtels, tous frais payés, et ceux de basse catégorie, où l’on dormait et mangeait dans une cité universitaire désertée par les étudiants en période de vacances.
Même ce domaine sacro-saint, Internet risque de changer la donne. La National Academy of Sciences annonce la tenue d’un symposium virtuel sur le thème « Visual Culture and Bioscience », du 5 au 13 mars. C’est une artiste et théoricienne de l’art, Suzanne Anker, qui a été choisie pour modérer ce congrès. L’événement est présenté comme une rencontre virtuelle réunissant une trentaine d’experts et dont les discussions seront disponibles en ligne. Un blog du symposium est aussi annoncé.

http://www.visualcultureandbioscience.org/

La tendance est lancée, que ces colloques, conférences aient lieu sur Internet, via des webcasts, des podcasts, des tableaux noirs virtuels ou même (et c’est encore plus in) dans Second Life. Dans cet univers virtuel, il existe de nombreux amphithéatres dans lesquels on peut organiser des présentations, des discussion. Il est même possible d’y afficher des images ou de lancer des fichiers sons ou vidéos.