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@-biographie

Le Musée de la Personne (Museu da Pessoa) est une initiative, née au Brésil, qui montre comment les institutions muséales peuvent tirer parti du média Internet pour accomplir leur mission*. Il se présente comme un musée virtuel dont le but est de collecter des histoires de vie. Le site permet non seulement de présenter les collections constituées, à ce jour environ 6000 biographies collectées lors d’interviews, de projets et par Internet, mais également d’enrichir le fond. Il comporte en effet une interface qui permet à chacun de livrer sa biographie, sous forme de texte, mais aussi des photographies, des dessins, des fichiers audio et vidéo.

Le site est disponible en deux langues. La version la plus large est en portugais. L’interface de saisie des éléments biographiques et l’accès aux collections complètes n’est disponible que dans cette langue. La version anglais n’est qu’une brochure de présentation du musée. Le public francophone peut se faire une idée du contenu de ce musée, grâce à une exposition virtuelle mise sur pied par le Musée de la Civilisation à Québec (voir ci-dessous).

L’expérience du Musée de la personne est intéressante à plus d’un titre. Tout d’abord, elle crée une sorte d’immédiateté entre le musée et le public. Classiquement, la constitution d’un musée consiste à sélectionner des objets et à les offrir à regarder aux visiteurs. Plus récemment, les musées ont invité les visiteurs à devenir acteurs de leurs propres visites, en leur offrant toutes sortes d’expériences. Maintenant le visiteur a aussi la possibilité de participer à l’élargissement de la collection, non pas par le don d’un objet, mais en livrant son histoire de vie.
Selon la directrice du Musée, Karen Worcman, le musée a pour mission de collecter des données non seulement dans un but scientifique, pour les chercheurs, mais également afin de contribuer au développement social. Dans un pays multi-ethnique comme le Brésil, cela permet à la population de créer un miroir d’elle-même qui servira de base à ses réflexions sur l’avenir. On retrouve là une idée qui était née à la fin des années 60 et dans les années 70, dans une période mouvementée, qui avait vu la création des éco-musées. Ce mouvement social des musées s’est essoufflé, mais Internet pourrait s’avérer être un outil plus adéquat. En effet, on a constaté qu’il avait permis à certaines communautés ethniques, en occurrence les Amérindiens, de se ré-attribuer leur patrimoine***.

* http://www.museudapessoa.net/
** Musées et Millénaire (choisir: Mémoires du 20ème siècle)
*** http://www.civilisations.ca/academ/arti … f1_1f.html

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Swissroots

Les Suisses ont peu conscience d’une époque pas si lointaine où les oncles et tantes de leurs aïeux quittaient le pays pour aller trouver meilleure fortune ailleurs: Etats-Unis, Canada, Brésil, Argentine ont constitué leurs terres d’asile. Certains y ont trouvé la renommée (comme Louis Chevrolet), d’autre la fortune, pour beaucoup tout simplement une vie meilleure. La vie en Suisse était des plus rudes et les collectivités publiques de l’époque, communes ou bourgeoisies, allaient jusqu’à financer le voyage des candidats à l’émigration. La fondation de Nova Friburgo constitua par exemple une possibilité de se débarrasser de nécessiteux ou d' »heimatlos ».
Les descendants de ces Suisses partis au loin aiment se souvenir de leurs racines et certains d’entre eux reviennent sur les traces de leur ancêtre, munis de quelques papiers portant le nom d’une localité helvétique. C’est pour eux qu’est né le site Swiss Roots, notamment pour ceux qui résident aux USA.

Ce site est entièrement basé sur l’idée de communauté virtuelle sur Internet. Le but est de permettre aux participants d’échanger leurs histoires et leurs témoignages, sous forme de textes ou d’images. Il est possible de proposer son histoire familiale, de se créer un groupe d’amis. Le site offre également un accès à des sources de données essentielles, comme celle d’Ellis Island, où parvenaient tous les candidats à l’immigration qui allaient à New York. Il est donc possible de repérer le passage d’un aïeul et même de visualiser sa fiche. On accède aussi à une banque de données des noms de famille suisse.

Ce site montre bien qu’Internet est devenu un outil permettant à des familles séparées depuis deux ou trois générations de continuer à entretenir des liens. Il fourmille de renseignements généalogiques, de forum de discussion familiaux et permet d’accéder aisément à des archives comme celles d’Ellis Island. A l’époque où ces Suisses ont fui la misère, le monde était vaste et, pour la plupart, ils n’avaient aucun espoir de retour. Les contacts se perdaient vite avec leur lieu de naissance, à cause de la faiblesse des moyens de communication. Leurs enfants ne connaissaient plus la langue de leurs parents et les échanges s’interrompaient définitivement. Aujourd’hui, le monde est devenu petit et les technologies de l’information et de la communication permettent une communication constante. Les tribus peuvent donc se reformer et s’épanouir.

http://www.swissroots.org/

http://www.ellisisland.org/

Un récit d’émigration sur un autre blog:
http://carolo.bleublog.ch.bleublog.ch/e … h-pic.html

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Culture Musée virtuel Trouvaille Usages

Toile prise dans la toile

Une oeuvre du peintre Maurice Boitel a été retrouvée grâce à Internet. Le tableau, peint en 1954 et représentant deux vases avec des fleurs fanées, avait été volé en 1965. Revendu au Danemark, il est réapparu récemment sur le marché de l’art. Le petit-fils du peintre l’a découvert en consultant un site spécialisé dans les ventes d’oeuvre d’art.
Nous ne savons pas exactement de quel site il s’agit. Cependant, en consultant la page Maurice Boitel sur le site d’Artprice, nous avons été frappés par la présence d’un titre en danois. L’année de création correspond.


http://web.artprice.com/ps/ArtItems.asp … amp;page=1
Copie d’écran du 2.10.2006

A l’ère d’Internet, il devient de plus en plus difficile de revendre des oeuvres d’art ou des antiquités volées. Il suffit d’en publier l’image sur Internet pour attirer l’attention. Interpol édite un DVD des oeuvres volés*, qui contient 30’000 entrées et qui est régulièrement mis à jour. Il publie aussi sur son site les objets dernièrement volés et ceux qui ont été retrouvés. De son côté, l’ICOM () publie sur Internet une liste rouge des objets archéologiques susceptibles de se retrouver sur le marché de l’art**.

* http://www.interpol.int/Public/WorkOfAr … efault.asp

** http://icom.museum/redlist/

Confirmation de M.Boitel, l’oeuvre volée a bien été découverte sur Artprice. Vous trouverez plus de détails sur le site consacré à Maurice Boitel:

http://www.mauriceboitel.com/

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A quoi passe-t-on son temps sur le Web ?

Nielsen/Netrating vient de publier le top ten des sites les plus accaparants du Web (stickiest brands on the Web), pour le mois d’août*. Il donne, pour chaque entrée, le nombre d’heures passées en moyenne par personne.
Le site qui occupe en moyenne le plus ses visiteurs s’appelle Fanfinction.net**. Il permet la diffusion de fanfictions, c’est-à-dire de textes de fiction composés par les fans d’une série TV entre deux épisodes, les amateurs d’un jeu ou d’une BD. L’utilisateur moyen a passé un peu plus de 16 heures en août à publier ses histoires ou à lire celle des autres.
On compte aussi trois sites de poker en ligne, sur lesquels les joueurs bluffent entre 4 et presque 12 heures pendant le mois pris en considération.

Le site d’Electronic Arts, éditeur de jeux vidéos célèbre comme les Sims, Battlefield ou des jeux liés au sport (FIFA, NBA, NHL, etc…) retient ses visiteurs un peu plus de cinq heures. Une partie de ses jeux ont une version en ligne. Toujours dans le domaine des jeux, les enfants qui ont eu la chance de recevoir une peluche Webkinz ont pu s’occuper de son avatar électronique sur le site du même nom.
Le reste se partage entre des prestataires de service Internet, un éditeur de messagerie instanée multiprotocole (Trillian) et une compagnie d’électricité (allez savoir pourquoi !).
Si on jette un œil sur les mois précédents, on constate que Fanfiction.net, les sites de poker en ligne et les prestataires de services Internet sont déjà là (même s’il ne s’agit pas forcément des mêmes sites d’un mois à l’autre). Il y a en revanche des fluctuations pour ce qui est du reste des sites, qui sont probablement boostés par des effets d’annonces ou l’actualité.
Il est tout de même rassurant de constater que le site le plus attrayant, Fanfiction.net, est basé sur la créativité de ses utilisateurs. Le Web est aussi devenu un vaste espace de jeu. Le nombre d’heures passés en ligne par des joueurs fait peur. En effet, les jeux sont une des sources d’addiction sur le Web. Quant aux prestataires de services Internet, leur place n’est guère surprenante dans ce classement.

* http://www.clickz.com/showPage.html?page=3623509
** http://www.fanfiction.net/ . Pour ceux que cela intéresse, voici l’adresse d’un site de fanfiction en français: http://www.fanfictions.fr/

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Culture Musée virtuel Usages

Tate Online

La collection Tate est la collection nationale anglaise. Elle réunit 65’000 oeuvres d’art de 1500 à nos jours. Elle présente sur Internet ses différents musées ainsi que son offre en ligne, très riche. En effet, l’ensemble de la collection est accessible sur Internet. Il est possible d’y faire des recherches de multiples manières: par artiste, par thème ou par une requête sur la banque de données. Pour chaque oeuvre, on obtient une fiche signalétique ainsi que les mots-clés qui ont été utilisés pour l’indexer. Dans la plupart des cas, il y a une image. Si elle est absente, c’est pour des raisons de copyright. On a parfois une photo de l’oeuvre en place dans le musée, ainsi que des textes.
Le site Tate Online offre aussi un mode d’accès intéressant à une partie de la collection: Le Carousel. Plusieurs oeuvres apparaissent sur la page. L’internaute peut cliquer sur les images de son choix. Ces images s’incrivent dans une colonne (Favourites). Les oeuvres déplacées sont peu à peu remplacées par des oeuvres correspondant aux mêmes sujets. Ainsi l’utilisateur peut influer l’apparition des oeuvres. Par exemple, si on choisit des tableaux présentant des chats, des chiens, des chevaux, etc…, on aura toujours plus d’oeuvres avec des animaux. Cela permet de découvrir des oeuvres en jouant avec elles.
A côté du catalogue en ligne, Tate présente également l’ensemble des activités de ses musées, avec un fort accent sur les événements: il est possible d’avoir une vue des expositions passées ou actuelles, de regarder la vidéo d’une conférence organisée par l’un des musées (par exemple une conférence de Christo et de son amie Jeanne-Claude). Les travaux de recherche de l’institution sont aussi largement décrites. Enfin, il y a une importante section permettant d’apprendre grâce à et autour de la collection. Tous les publics sont visés: des enfants qui trouvent de nombreuses activités récréatives aux adultes souhaitant acquérir des notions sur l’art. Pour ces derniers, il y a un partenariat avec l’Open University qui est une des références mondiales en matière d’enseignement à distance. Dans le domaine des services, outre le shop classique, il est possible d’acheter son ticket en ligne.

Ce qui frappe dans cette offre, c’est sa richesse et sa variété. Il est possible de passer des heures sur le site sans s’ennuyer un seul instant. Ses initiateurs tirent parti de l’ensemble des technologies disponibles pour présenter la collection et les activités des musées. C’est peut-être l’un des meilleurs sites Internet de musée à l’heure actuelle. Le parfait exemple de ce qu’est un cybermusée.

:-)

http://www.tate.org.uk/

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Science Usages

La suite sur www…

Hier j’ai assisté à une avant-première du film consacré à la croisade écologique menée par Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis (sous Clinton) et candidat malheureux à la présidence contre G. Bush (mais ayant tout de même obtenu plus de voix que lui). Depuis son échec électoral, Al Gore parcourt les Etats-Unis, et même le monde, pour présenter la problématique du réchauffement climatique. Précisons qu’il ne s’agit pas d’une reconversion, mais d’un combat qu’il menait déjà avant de devenir co-listier de Bill Clinton.
Son show est remarquable du point de vue de la communication et pourrait même devenir un cas d’école. Il mêle de façon subtile résultats scientifiques et souvenirs personnels. Il présente des images choc (comme celles des inondations en Suisse de l’été dernier ou de nos glaciers qui se réduisent comme peau de chagrin). C’est un peu « Le réchauffement climatique pour les nuls » (avec tout le respect que l’on doit à cette collection), mais dont les conséquences doivent être prises avec le plus grand sérieux. Je suis sortie de cette projection avec le sentiment que, si je vis le nombre d’années que me promet l’espérance de vie, je pourrais encore être le témoin de profonds et soudains changements climatiques.
Bien entendu, quand on voit un pareil film, on a envie d’en savoir plus, de rester en contact. Les initiateurs du film y ont songé, puisqu’ils mettent dans le générique de fin l’adresse d’un site Internet:

http://www.climatecrisis.net

En rentrant chez moi, je me suis précipitée sur mon ordinateur. J’ai tapé l’adresse de mémoire et là, je suis un peu restée sur ma fin. J’avais imaginé un site communautaire, dynamique, dans la philosophie du Web 2.0. Déception! Il s’agit d’un site classique de promotion, avec un calculateur permettant d’évaluer ses dépenses énergétiques, des liens vers des initiatives pour stopper le réchauffement climatique et quelques conseils pour vivre de manière plus écologique, sans oublier la présentation du livre accompagnant le film. Le site lui-même n’est guère optimal du point de vue de son ergonomie. Je trouve un peu dommage qu’après un show aussi bien pensé du point de vue de la communication, Al Gore et son équipe n’essaient pas de traduire leurs idées dans le monde virtuel. C’est d’autant plus dommage qu’en tant que vice-président des Etats-Unis, Al Gore s’était vu confier le chantier des autoroutes de l’information. Encore un des méfaits de l’effet diligence !

ALLEZ VOIR LE FILM !

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Bibliothèque virtuelle Culture Pratique Usages

Téléchargez les classiques

Google vient d’annoncer dans son blog* la possibilité de télécharger des ouvrages qui font partie de son offre Google Book et qui sont tombés dans le domaine public. Nous avons immédiatement voulu tester cette offre. Parmi les exemples présentés dans le blog, il y a les Fables d’Esope, en traduction anglaise bien entendu. Nous avons donc voulu télécharger cet ouvrage. Manque de bol, le lien proposé conduit vers un livre non encore disponible au téléchargement. Nous avons donc cherché d’autres recueils d’Esope, toujours en anglais. Nous en avons trouvé un, intitulé « Fables of Aesop and Others », paru à Boston en 1863**. Une fois le fichier sur notre disque dur, nous l’avons regardé avec attention. Voici quelques observations :

– Le fichier pèse 16 Mo.
– Le fichier est en format PDF. Le fichier réunit les images scannés et non pas le texte. Cela présente un désavantage et un avantage. Il n’est plus possible d’effectuer des recherches dans le fichier copié sur disque dur. Cette fonction n’est disponible que si on navigue dans le livre sur le site de Google Book. En revanche, les illustrations du livre sont disponibles.
– Le fichier commence par une mise en garde de Google sur l’usage de ce livre numérisé.
– Plusieurs pages du PDF montrent la couverture et les pages sans contenu.
– On trouve même un ex-libris de la Bibliothèque d’Harvard.

Nous n’avons aucun doute sur la nécessité de mettre à disposition des ouvrages tombés dans le domaine public, sous une forme numérisée. C’est surtout important pour des livres qui n’ont aucune chance d’être réimprimé pour des raisons économiques. Cependant les fichiers offerts par Google sont lourds et finiront par encombrer considérablement nos disques durs. L’apparence physique du livre ou sa provenance de telle ou telle bibliothèque, si elles donnent un côté sympathique, ont une valeur informative limitée. Il faut espérer qu’on en reviendra un jour aux fichiers texte qui offrent le double avantage d’être légers et utilisables à des fins de recherche. En effet, on peut y effectuer des requêtes, les exploiter grâce à des logiciels d’analyse lexicale ou encore en tirer des extraits. Mais c’est peut-être cette dernière possibilité que veut bloquer Google. En effet, il serait très simple ensuite de recopier ces textes et de les intégrer dans d’autres bibliothèques numérisées ou de les préparer pour une édition imprimée.
La générosité de Google n’est peut-être qu’une apparence. Si cette firme avait une stratégie visant à rendre sa bibliothèque numérique incontournable et à faire en sorte que ses utilisateurs reviennent sur son site pour y effectuer des recherches dans les livres qu’elle offre à télécharger, elle ne s’y prendrait pas autrement.

* http://googleblog.blogspot.com/2006/08/ … ssics.html
** http://books.google.com/books?vid=OCLC1 … p;as_brr=1

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Sexe et Internet

Tous les lecteurs de ce blog devaient se le dire : cette note arrivera bien un jour. Tous les bloggers cèdent un jour à l’esprit racoleur et tentent d’attirer de nouveaux lecteurs. Pourtant la question que nous nous posons n’est pas de savoir si et où il y a du sexe sur Internet, mais plutôt si les gens recherchent des contenus à caractère sexuel. Premier test : dans votre entourage, vous ne trouverez personne qui vous avouera avoir cherché des sites érotiques ou pornographiques. Au mieux, quelqu’un vous dira en souriant qu’il est tombé une fois par hasard sur un tel site.
De toutes façons, la méthode n’est guère fiable. Mieux vaut se tourner vers une autre source d’information : les mots-clés les plus recherchés dans les moteurs de recherche. Et dans ce domaine, on tombe sur une surprise de taille. En 2001, dans les classements des principaux moteurs de recherche français, le mot « sexe » occupait le premier rang*. Qu’en est-il en 2006 ? La situation ne devrait guère avoir changé. Si on prend le classement des 200 termes les plus recherchés dans un moteur de recherche romand, on constate que les mots à caractère sexuel sont en bonne place**.
Et pourtant, si on se tourne du côté des grands moteurs de recherche, les statistiques donnent une image très différente. Dans le service de Google présentant les statistiques des recherche de mots-clés, Zeitgseit***, on ne trouve aucune trace du mot « sex ». Il en va de même chez Lycos, dans son service Lycos 50, qui a laissé en ligne ses archives. Ce site explique cependant la manière dont il réalise son classement des mots les plus recherchés****. Ses choix laissent pantois :

General Categories: Categorical terms such as weather, news, and music are not included. We feel these queries are too broad to indicate the public’s interest in any given week. While a general term like movies will be eliminated, individual movie titles (Lord of the Rings) are included. Actor names and other specifics are, of course, included in the Lycos 50.

Prurient Content: We ignore pornographic, four-letter words and otherwise lewd queries, including names of decidedly adult film stars, unless such terms are driven by news events.

Il est donc impossible de savoir ce que les gens recherchent le plus sur Internet, qu’il s’agisse du reste de services météorologiques ou de contenus à caractères sexuels. Finalement à quoi … ou à qui servent ces classements ? Il est probable que ceux qui en tirent le plus d’information sont les professionnels du marketing, qui peuvent ainsi savoir ce qui est « vendeur », notamment dans les domaines du sport, du box-office. Bref, cela donne une idée sur ce qu’il serait bien d’imprimer sur le tee-shirt de l’été prochain.
Il est possible que cette absence de transparence, qui aboutit à une certaine hypocrisie, ait inspiré les auteurs de la vidéo « Internet is for porn », une animation amusante (et sans images crues) où de sympathiques monstres tout droit sortis de World of Warcraft (WOW pour les intimes) se disputent sur l’intérêt du Web.

http://video.google.com/videoplay?docid … 1227974645

* http://www.abondance.com/docs/top10.html
http://www.journaldunet.com/0201/020103google.shtml
** http://www.vigoos.com/search/
*** http://www.google.com/intl/en/press/zeitgeist.html
**** http://50.lycos.com/faq.asp

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Les vertus cathartiques du Net

Il y a de nombreuses raisons qui peuvent conduire à utiliser le Web : informer, publier les résultats d’une recherche scientifique, communiquer avec ceux qui partagent des intérêts communs, exprimer ses opinions, parler de soi, etc. On constate aussi depuis quelques temps qu’Internet sert de point de rencontre à des personnes marquées par un « traumatisme collectif ». C’est le cas de la génération qui a subi la méthode d’allemand Vorwärts. Ne parvenant pas à s’en remettre, elle s’exprime. Tout d’abord par une pièce de théâtre (excellente), intitulée « Ich heisse Hans », qui se joue sur les scènes romandes*. Et maintenant, c’est au tour d’Internet d’être investi par les tenants de cette génération, bien décidés à régler leurs comptes.
Voici donc le site « Die Famille Schaudi »**, apportant un jour nouveau sur les protagonistes de la méthode. Il présente notamment un vidéocast, dont un épisode sera livré régulièrement. Le premier apporte en tout cas une révélation importante sur Liselotte, dont la place dans cette saga, est pour le moins étonnante.

Le site a un design parfait, respectant totalement celui de la méthode Vorwärts. Relevons au passage qu’il y a eu demande d’autorisation pour la réutilisation des images des livres originaux. Parmi les fonctionnalités offertes, il y a un jeu (un peu primitif), des fonds d’écran et des MP3. En revanche, un forum de discussion fait cruellement défaut. On aurait pu y lire les souvenirs, bons ou mauvais, des élèves qui ont subi cette méthode et peut-être même de leurs profs, probablement contraints de l’enseigner. Récemment, en marge de l’exposition sur les Babibouchettes, un tel forum a été ouvert et a remporté un certain succès***. Notons au passage qu’il s’agit de la même génération.
Le site vaut cependant une petite visite, ne serait-ce que par son pouvoir cathartique. A ce propos, n’étant pas de la même génération, je me demande si quelqu’un aura l’idée de créer un site pour tous ceux qui, comme moi, ont subi les maths modernes et ont passé des heures à entourer des triangles et des carrés dans des patates ou à calculer en base 6, 7 ou 8 !

* http://www.echandole.ch/

** http://www.schaudi.com/

*** http://www.babibouchettes.ch/forum/index.php

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Suivez le guide !

Un article du Matin Dimanche de hier intitulé « Il avait un joli nom, mon guide … podcasting » présente les nouvelles possibilités qui sont offertes aux visiteurs de musées, d’expositions et de monuments, grâce aux podcasts. Il s’agit en fait de fichiers audio que l’on peut télécharger sur son disque dur, puis sur son baladeur mp3. Ils peuvent être produits aussi bien par des radios, des institutions que par des particuliers. Leur contenu est très variable : actualité, politique, culture, etc.
Le mariage du podcast et du guide de musée est assez naturel, puisqu’il existe depuis de nombreuses années des appareils permettant d’écouter des commentaires tout en visitant des expositions. La nouveauté, c’est de pouvoir télécharger les fichiers audio à partir du Net et de les écouter avant ou pendant la visite. Et cela gratuitement, le plus souvent. De plus, le visiteur peut conserver le commentaire après sa visite, ce qui lui permet de l’écouter plus tard. Si les musées adoptaient cette technologie, ils verraient les coûts de production des audio-guides réduits car ils ne devraient plus recourir à des appareils onéreux qu’ils louent ou prêtent contre caution aux visiteurs. En effet, l’avantage du podcast, c’est qu’il se lit sur un baladeur mp3, un appareil qui a un fort taux de pénétration dans la société. Le seul problème est en fait bien épineux : si le visiteur apprend l’existence d’un audioguide mp3 disponible sur le Web quand il se présente à l’entrée du musée, c’est trop tard. Pour remédier à cette situation, le musée doit disposer d’un site Internet et communiquer clairement l’existence des audioguides mp3 clairement sur les affiches et brochures de l’exposition. Le Musée historique de Berne a toutefois choisi de prêter des iPod, mais il faut dire que le fichier audio a une durée de 1h30 au minimum.

L’article donne quelques adresses de sites où l’on peut se procurer de tels fichiers. Il est intéressant de constater que ces podcasts ne sont pas forcément produits par les musées. Seuls les musées américains ont véritablement développé ce type d’activité. En Europe, c’est encore relativement rare. La plupart des adresses mentionnées par l’article proviennent d’un site appelé www.zevizit.com, lui-même émanation d’une société appelée Vox inzebox, qui s’était spécialisée dans la production de fichiers pour téléphones portables, PDA et qui offre même des rallies. L’autre adresse donnée par le journaliste du Matin est celle du blog d’un passionné d’art dont la belle voix fait découvrir œuvres et expositions.
Comme bien d’autres institutions, les musées sont soumis à une rude concurrence. Individus et sociétés privés offrent des ressources numériques à propos de leurs collections. Le multimédia est entré depuis longtemps dans les musées, sous diverses formes (bornes, ordinateurs). Cependant, avec Internet, la situation change : il est simple de présenter les contenus d’un musée, de créer des visites guides et d’offrir ces ressources au monde entier, sans être lié d’une quelconque manière au musée. Loin de moi l’idée de critiquer cette situation. Au contraire : elle est source d’une saine émulation obligeant les musées à bouger et à faire preuve de créativité. Ces derniers doivent maintenant prendre en compte l’existence d’Internet, de toutes ces ressources extérieures les concernant et soit faire mieux, soit en tirer parti.


Article du Matin Dimanche du 20.08.2006


Site de Vox inzebox


Blog « Lunettes rouges »


Page de présentation du podcast au Musée historique de Berne