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La Biennale sous le signe du palais encyclopédique

encyclopediaLa Biennale de Venise s’ouvre sur l’idée du musée universel réunissant toutes les oeuvres représentatives de l’humanité. Son curateur, Massimiliano Gioni, a donné à cette édition 2013 le titre “The Encyclopedic Palace”, en hommage à un artiste autodidacte italo-américain, Marino Auriti (1891–1980). Ce dernier a créé une oeuvre monumentale intitulée Il Enciclopedico Palazzo del Mondo (le palais encyclopédique du monde). Il s’agit d’une maquette d’un bâtiment pour abriter les oeuvres de l’humanité réalisées dans tous les champs possibles, passés ou à venir. Ce musée devait être construit sur le Mall de Washington.
The Encyclopedic Palace of the World) Marino Auriti (1891–1980)The Encyclopedic Palace of the World) Marino Auriti (1891–1980)The Encyclopedic Palace encyclopedicpalace
Cette oeuvre est conservée au American Folk Art Museum situé à New York. Elle est actuellement présentée à la Biennale de Venise, comme oeuvre paradigmatique. Elle constitue, le prolongement dans le domaine de l’art, des idées de Paul Otlet, qui a lui-même créé le Palais Mondial à Bruxelles, ou de H. G. Wells. Le musée en question ne sera jamais réalisé, mais sa conception même, par un artiste autodidacte, témoigne de la nécessité de réunir sous un même toit les réalisations de l’humanité. Eclatées, dispersées, les oeuvres perdent de leur valeur ou de leur pertinence, alors que réunies dans un ensemble et accessibles en tout temps, elles acquièrent plus de profondeur et un sens sans cesse renouvelé. Ce toit ne sera cependant jamais fait de tuiles ou de briques, mais plutôt d’éléments numérisés et de métadonnées. On en trouve de multiples exemples et, parmi les plus récents, on peut mentionner Pinterest sans aucun doute. Néanmoins des oeuvres comme celles de Marino Auriti sont annonciatrices de tels desseins. L’artiste avait lui-même conscience de sa valeur, car il l’a même fait breveter, et le curateur de la Biennale de Venise a été bien inspiré de l’exhiber pour rappeler que, quelle que soit l’époque, l’humanité a toujours rêvé de rassembler ses connaissances et accomplissements.
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Financement communautaire

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Tous ceux qui ont été membres actifs d’une association à but non lucratif savent à quel point le financement est une affaire complexe, qu’il s’agisse de projets culturels, humanitaires ou autres. Les collectivités publiques et les fondations ont des critères à respecter et bien des initiatives passent à travers les mailles du système. Dans ces cas-là, il faut trouver des donateurs, le plus souvent dans le cercle plus ou moins élargi des connaissances personnelles des membres. On récolte ainsi de petites sommes auprès d’un nombre de personnes important. Cette démarche est aujourd’hui grandement facilitée par des sites Internet permettant de lever des fonds pour des projets particuliers, tout en aggrandissant le cercle des donateurs. On appelle cela le crowdfunding ou, en bon français, financement communautaire.
Le plus principe de ces sites est simple. Il faut annoncer un projet, le promouvoir au moyen de textes, photos, vidéos et surtout, il faut proposer des contreparties intéressantes pouvant inciter les donations.  Il peut s’agit de billets gratuits, d’un repas à partager avec un artiste, d’une affiche, etc … Les donateurs peuvent choisir l’une des contreparties et donner la somme correspondante. Ils peuvent rester anonymes ou non, contribuer à plusieurs projets. Les initiateurs du projet définissent la somme qu’ils souhaitent réunir (et qui doit être réaliste) ainsi que la durée de la campagne. Il y a cependant une clause guillotine: si la somme n’est pas réunie à la fin de la campagne, les initiateurs ne touchent rien et les donateurs récupèrent leur mise. Il faut donc bien planifier sa campagne de levée de fonds et la relayer dans ses cercles de connaissances et sur les réseaux sociaux.
Le site le plus connu est l’américain Kickstarter. On y trouve les projets les plus divers: musique, cinéma, danse, théatre, art, design, etc. Les sommes recherchées peuvent aller jusqu’à plusieurs millions pour des films. En France, le site MyMajorCompany s’était d’abord profilé pour soutenir des projets musicaux. L’éventail est maintenant plus varié. Il est même possible de soutenir des projets de restauration de monuments historiques, comme le pont-levis du Mont Saint-Michel, et d’obtenir ainsi une déduction fiscale. Enfin, il existe un site analogue en Suisse, wemakeit, qui soutient des projets artistiques, créatifs et innovants, couvrant les catégories suivantes: l’architecture, l’art, la bande dessinée, la communauté, la cuisine, la danse, le design, les initiatives pour enfants, le cinéma, les jeux, la littérature, la mode, la musique, la photographie, la publication, la scène, la science, la technologie. A ce jour, 235 projets ont été couronnés de succès.
Il ne faut pas se leurrer. Il ne suffit pas de publier son projet sur une plateforme de financement communautaire pour obtenir l’argent souhaité. La préparation du dossier prend du temps. Il faut des images, une vidéo. De plus, il est important de relayer la publication sur le site auprès de ses connaissances, fans ou dans les médias sociaux. Il faut continuer à informer sur le déroulement de la campagne et surtout il faut convaincre en faisant preuve d’imagination, notamment dans la conception des contreparties. Enfin, il faut considérer que cette campagne assure une partie du financement et non pas l’ensemble.
wemakeit
http://www.kickstarter.com/
http://www.mymajorcompany.com/
http://wemakeit.ch/
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Design fiction

Jusqu’à présent, la manière la plus évidente d’imaginer le futur est la science-fiction, qui fait une projection des découvertes scientifiques dans des histoires se passant dans le futur. La science-fiction s’adresse à une audience. Le design s’intéresse aux utilisateurs. D’où l’idée d’un “design fiction” permettant d’imaginer le futur non pas à travers des histoires, des textes, mais en imaginant les artefacts du futur. Tour à tour, Bruce Sterling, écrivain,  Anthony Dunne et Rachel Armstrong évoquent cette approche pleine de promesses.

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Retour vers le réel

Je suis les conférences Lift depuis plusieurs années et elles nous avaient conduit vers un monde de plus en plus virtualisé. Tout devenait virtuel, jusqu’à l’argent. Les réseaux sociaux conduisaient à une société liquide, au sens où le sociologue Zygmunt Bauman l’entendait. Cette année, c’est le grand retour vers le réel. La technologie n’est plus l’outil qui veut nous affranchir de la réalité. Elle veut au contraire nous en rapprocher. Deux aspects essentiels ont été traité: celui des organisations et celui des artefacts. Dans le domaine des organisations, la question essentielle est de savoir comment ces dernières peuvent s’adapter et survivre dans un environnement complexe et en perpétuelle mutation. Le monde des technologie a inventé des méthodes de gestion permettant de développer des projets rapidement et efficacement et ces méthodes peuvent s’appliquer maintenant à l’ensemble des entreprises. La démocratie peut aussi utiliser les technologies pour permettre aux citoyens de participer d’une manière plus large.
Les objets qui nous entourent redeviennent le centre des technologies. Les imprimantes 3D matérialisent les créations numériques. Les téléphones portables servent à intégrer de nouvelles fonctionnalités dans des objets usuels comme des plateaux de jeu et disparaissent de notre vue. Des kits électroniques permettent de créer soi-mêmes des artefacts, reliés à Internet ou pas. Grâce à la plateforme Etsy, il est possible d’acquérir les objets fabriqués par des milliers d’artisans à travers le monde. Sans oublier les plaisirs des sens: grâce à une application, on peut régler l’intensité d’un vibromasseur. L’objet, celui qui le conçoit (designer) et celui qui le fabrique (artisan) sont de retour. Finalement les savoir faire n’ont jamais disparu, liquéfiés dans l’univers numérique. Ils se sont réinventés, comme ils n’ont jamais cessé de le faire. S’ils ont survécu à la mécanisation, à la machine à vapeur, à l’électricité, à l’électronique, ils survivront aussi à l’informatisation. Mieux encore, ils en tireront parti.
Imprimante_3D
Il faut voir cette évolution comme un signe de mûrissement des nouvelles technologies. Elles ont d’abord exploré la virtualisation à travers un voyage fascinant, au cours duquel on a cherché à tout numériser: textes, images, sons, relations sociales, etc… . Maintenant elles s’intéressent à l’actualisation. On en revient à la réalité tangible, aux objets, aux lieux, aux surfaces. Mais il faut être conscient que virtualisation et actualisation forment un cycle, comme l’a bien montré Pierre Lévy. On voit déjà des questions qui pointent sur les retombées des imprimantes 3D dont l’usage est à double sens. Un réparateur qui téléchargera et imprimera des pièces détachées en fait un usage intelligent, contrairement à celui qui produira toutes sortes de gadgets inutiles et qui ne contribuera qu’à créer plus de déchets. Rappelons-nous qu’on a jamais tant imprimé depuis que les imprimantes numériques existent. Il ne faut cependant pas tomber dans le catastrophisme. Les neurosciences nous apprennent que les technologies ne font qu’imiter la nature et ne s’en éloignent jamais tout à fait: c’était le cas de l’écriture et de la musique. C’est certainement aussi celui des technologies actuelles qu’on accuse peut-être à tort de toutes sortes de maux. Cela nous incite à penser que ces cycles de virtualisation et d’actualisation se succéderont, apportant tour à tour des correctifs aux exagérations. Bien entendu, cela ne dispense pas l’homme de se montrer responsable, critique vis-à-vis des technologies et de leurs applications. Il faut espérer qu’un jour, on parlera de philosophie et d’éthique à Lift.
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Lift tombe le haut …

Lift ose tout et consacre une session au divertissement pour adultes, mais bien entendu pour montrer combien ce monde est générateur d’innovations dans le monde d’Internet. Âmes sensibles s’ abstenir. Le présentateur commence par rappeler l’existence de workshops en parallèle. Kate Darling, chercheuse au MIT, rappelle qu’il s’ agit d’une industrie. La demande pour ce type de contenu est très forte. Elle correspond à 20-30% du trafic sur le Web. Il y a peu d’études à ce sujet. La propriété intellectuelle en est l’un des enjeux. La protection des données également. Le site You Porn a remis le modèle en question. Il est difficile de vendre seulement le contenu. Il faut des services et de l’expérience en plus pour gagner de l’argent. L’expérience se fait autour des webchats et des possibilités d’interaction. Cette industrie est en constante mutation. Elle voit dans les technologies une opportunité. Garion Hall, qui s’ occupe d’un site pour adultes, en explique les pilliers: la plateforme, le contenu, les services et le paiement. Il assume son business tout en se réclamant d’un certaine responsabilité sociale envers ses employés, ses modèles et ses clients. Il précise que son activité a été très profitable entre 2004 et 2009 et qu’elle est moins rentable actuellement. Heather Kelley, Game Designer, a conçu une application pour iPad permettant de commander un vibromasseur. Elle en a fait la démonstration en faisant vibrer l’appareil déposé sur une assiette. Les sites pour adultes constituent un part non négligeable d’Internet, mais dont on parle rarement. Lift l’a fait …

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Avalanche d’informations

La première session de vendredi est consacrée aux moyens de gérer l’avalanche d’informations générée par les nouvelles technologies. Comment s’y retrouve-t-on ?
Atau Tanaka nous parle de la prochaine révolution technologique liée à l’émergence des imprimantes 3D à bas prix. Que ferons-nous avec ces imprimantes? Il est possible d’imprimer en 3D des foetus, ce qui semble plutôt morbide.  Est-ce la fin du design? Une nouvelle voie pour la créativité? On parle de “crapjets” pour désigner des objets en basse résolution imprimés en 3D. Plutôt moche … Et que dire des conséquences environnementales. Ferons-nous un usage responsable de ces nouveaux instruments? Un usage dionysiaque, excessif ou un usage apollinien basé sur la qualité et l’excellence? La 3D entrera-t-elle dans le monde du bricolage, comme le laisse penser l’apparition de logiciels 3D grand public? Que de bonnes questions avant de voir nos maisons envahis d’objets hideux et inutiles !
Sebastian Dieguez porte la vision des neurosciences sur les technologies. De nombreux articles parlent des problèmes causés par les nouvelles technologies. La liste de troubles supposés; dont le syndrome FOMO, est longue. Il y a cependant peu d’évidences scientifiques.  Il faut renverser la question: comment le cerveau impacte les technologies ? Trois exemples en donnent une idée.  Premier exemple : une expérience démontre que le système tactile peut avoir une illusion,  comme sentir un objet externe.  Cela peut être exploité.
Deuxième exemple : l’hypothèse Changizi-Dehaene postule que le système d’écriture détourne le cerveau. L’écriture est une technologie. Elle est faite de traits, en moyenne trois. Il y a un nombre limité de possibilités.  On étudie la fréquence d’apparition de ces combinaisons. En prenant une base d’images de la nature prises au hasard,  on trouve aussi des lignes.  La fréquence d’apparition est identique.  Il y a un endroit dans le cerveau sensible à ces lignes et l’écriture s’ y est conformée. La culture est en phase avec la nature. Il en va de même avec la musique (cultural harnessing or recycling). Dernier exemple : le cerveau humain a des limites.  Il faut les exploiter.  On demande à des gens de donner au hasard des chiffres entre 1 et 6. C’est très difficile.  Ils essaient d’éviter les répétitions et ensuite ils font des cycles.  Le cerveau n’arrive pas à oublier ce qu’il a dit. C’est pourquoi c’est une tâche impossible. Pour terminer, voici les conseils du neuroscientiste à ceux qui développent des nouvelles technologies : il faut se laisser inspirer par la nature, se concentrer sur une seule tâche et exploiter les biais et les failles du cerveau.

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Réinventer l’artisanat

Lift consacre une séance à l’importance des métiers et des pratiques artisanales.
Caroline Drucker évoque le retour de l’artisanat, notamment à travers le site Etsy. Comment les petites entreprises, les artisans peuvent survivre dans le monde globalisé ? Comment accéder au marché.  Les barrières sont le manque de connaissances,  l’accès au capital? Il y a des plateformes de crowdfunding pour ke financement.  Pour l’accès au marché,  il y a Etsy. Le site compte 800’000 boutiques. Le chiffre d’affaire continue à croître. Le secret du succès: décentralisation,  transparence et efficacité. 72% des vendeurs sont des femmes.  Le site donne beaucoup d’informations sur leur boutique et ses résultats.  Des rencontres sont organisées pour améliorer les compétences entrepreneuriales.
Massimo Banzi nous parle de l’artisanat basé sur des produits électroniques.  Le but d’Arduino est de prendre quelque chose de complexe pour en faire quelque chose de simple.  La carte Arduino est utilisée dans des imprimantes 3D, des petits hélicoptères,  des capteurs pour plantes. Le hardware et le logiciel sont open source,  la documentation sous Creative Commons. Avec ce matériel,  il est possible de créer rapidement des objets,  pour valider son idée.
Oliver Reichenstein explique comment appliquer l’idée d’artisanat aux nouvelles technologies.  D’après Socrate, les politiciens sont des imposteurs, les poètes et les prophètes ne comprennent pas leur monde.  Seuls les artisans savent vraiment quelque chose.  L’artisan est celui qui a une maîtrise.
On peut être artisan dans le monde digital. Qu’est ce que le digital?  C’est ancien et pas du tout lié à l’électronique.  Le code digital le plus ancien est l’alphabet.  Les maîtres de l’époque classique ont étudié longtemps auprès de leurs maîtres, en s’enrichissant mutuellement: Platon est resté 10 ans auprès son maître Socrate.  Les maîtres de l’époque des Lumières ne se sont pas rencontrés: ils correspondaient par lettres. C’était des relations surtout intellectuelles.
Les artisans sont proches des choses et se ressemblent beaucoup d’une culture à l’autre. Ils apprennent de ce qu’ils font, progressent pas à pas. On peut devenir un artisan par soi-même. Pour devenir un maître, il faut trouver un maître et il faut le rencontrer réellement.
A noter qu’Oliver Reichenstein a créé une police de caractères uniquement pour sa présentation à Lift.
Par cette session très intéressante,  Lift rend compte du retour en force de l’artisanat, même dans les nouvelles technologies.
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Porter un regard neuf

le second jour de la Conférence Lift Commence par une Session consacrée à la résilience. La question de fond est de savoir comment une organisation peut gérer la volatitité, l’incertitude, la complexité et l’ambiguïté qui sont les caractéristiques du monde actuel.
Selon Venkatesh Rao, il faut reprendee le modèle du renard tel qu’il est décrit dans de nombreux contes et qui s’ oppose au modèle du hérisson. Il faut construire sur les contradictions et non sur des valeurs.  Il faut préserver la mémoire,  plutôt que de se baser sur son identité pré-établie.  A l’amour, il faut préferer l’aventure. Ainsi des valeurs, une identité, la vérité et l’amour vont finir par émerger.
Noah Raford commence par expliquer qu’il est difficile de prédire le futur dans Un monde complexe. L’anticipation est essentiel: un joueur de hockey dit qu’il est important de voir où le puck sera et non pas où il est. Cela demande de la souplesse d’esprit.  Il faut se demander ce qui va changer, imaginer des scénarios et prévoir des ressources.  Les modèles mentaux doivent être synchronisés. Une trop grande confiance peut être dommageable.  Il faut être capable de percevoir le présent. Il vaut mieux être surpris par des simulations qu’aveuglé par la réalité. Le Web change la manière dont nous pensons les prédictions, grâce aux médias sociaux et au crowdsourcing. C’est plus rapide et cela coûte moins cher. Il y aussi des outils permettant de visualiser la complexité. 
Konstantina Zoehrer raconte comment elle a décidé de quitter la Grèce et comment elle y est revenue pour travailler au (re) développement du pays suite à la crise qui y sévit. Elle nous invite à changer le regard que nous portons sur la réalité.   crise doit être vue comme la possibilité d’induire des changements.
Les conférenciers de ce matin nous invitent à changer nos modèles mentaux pour être capables de nous adapter dans un monde complexe en perpétuelle mutation.

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Flexibilité dans l’entreprise

Lift consacre une session aux méthodes de gestion permettant d’intégrer dans l’entreprise la dose de flexibilité permettant l’innovation.  Ces méthodes s’ inspirent de celles qui permettent le développement de logiciels.
Dave Gray évoque la zone organisationnelle idéale pour l’innovation, qui ne doit être ni trop chaotique,  ni trop régulée. Il parle faut des unités semi-autonomes dans l’entreprise et certains services partagés. Il donne l’exemple de la profonde mutation induite par Lou Gerstner pour sortir IBM des difficultés que cette entreprise a connues dans les années 90, parce que la volonté de pratiquer certaines valeurs l’avait rendue rigide. Plutôt que des valeurs,  il faut construire une carte de la culture de l’entreprise,  qui décrit les croyances, les valeurs, les règles et les comportements.
Selon Abhijit Bhaduri, l’agilité est la capacité pour une entreprise de changer sa configuration initiale pour s’ adapter aux changements.  Comment de très grandes entreprises peuvent y arriver? Il donne l’exemple de Wipro, une entreprise indienne de 140’000 employés.  Il faut aller au-delà de l’entreprise.  Wipro a par exemple investi dans l’éducation.  Il faut savoir briser ses propres règles, changer le business model. L’âge moyen des employés est 29 ans.  L’entreprise est sans cesse à la recherche d’idées nouvelles et est prête à investir dans des échecs pour mieux apprendre. Les meilleures idées ne viennent pas forcément des experts,  mais de gens sans expérience ou connaissances spécialisées.
Daniel Freitag, fondateur de l’entreprise créant des sacs du même nom, ne nous dira rien à propos de sacs, de camions dont les bâches constituent la matière première,  ni d’autoroutes où roulent ces camions, mais de la structure agile de l’entreprise.  Une erreur à ne pas commettre: avoir des spécialistes,  des départements difficiles à gérer.  Il faut de l’intégration.  Freitag utilise la méthode SCRUM, issue du monde des technologies de l’information.  Le défi consiste à l’adapter à son propre business. Un déménagement a donné l’occasion de redéfinir l’environnement de travail.  Il y a partout des tableaux magnétiques permettant de dessiner des idées. Il faut distinguer l’organisation de projets du reste des opérations.  La planification du budget est très contre-productive. Les valeurs partagées existent: l’enjeu est de les garder, de les diffuser. Chaque nouvel employé reçoit une introduction.  Pour la vue d’ensemble, il y a un grand tableau analogique avec des couleurs donnant l’état des différents projets. 
Ces trois présentations montrent qu’il est possible, pour une entreprise,  quelle que soit sa taille, de rester innovante, pour autant qu’elle soit capable de sortir de certains sentiers battus.

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Créativité mobile

La conférence Lift nous propose une session consacrée à la créativité que peuvent susciter les appareils mobiles. Selon Geoffrey Dorne, designer, les technologies mobiles changent de nombreux usages et sont porteuses d’innovation. Le principe est maintenant un usage, une app. En tant que designer, il faut être à l’écoute des signaux faibles.
Il y a un retour au côté sensible, émotionnel dans les apps, notamment avec la fonction tactile. On a envie de toucher la musique.
Il y a un retour à la matérialité: l’imitation du réel dans le virtuel n’est plus intéressante (skeuomorphisme). On sort du téléphone et on envoie une carte postale réelle. L’ipad devient le plateau du jeu, mais on utilise des vrais pions.
Demain le téléphone va se dématérialiser, se cacher sous le plateau de jeu ou dans un autre dispositif. Il ne sera plus qu’une machine à capter.
Il y aura plus de proximité entre l’objet et l’intime.  Les usages et les apps sont à prendre comme des signes d’évolution sociale, d’où l’importance de rester à l’écoute des signaux faibles.
Christopher Kirkley observe la création culturelle en Afrique de l’ouest. Les téléphones portables y sont utilisés différemment. Ils permettent de créer des images et des vidéos que les gens partagent ensuite d’appareil à appareil. Elles circulent dans un réseau de gens qui se connaissent et qui se déplacent. La musique constitue l’un des contenus les plus importants.  Elle est créée dans des studios de fortune et circule sur les téléphones. C’est un phénomène essentiel pour la diffusion de la culture des minorités.  De plus en plus de téléphones sont connectés à Internet en Afrique.  Cela permettra de décloisonner la création culturelle.