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Politique Second Life

Etats, politique et Second Life

Plusieurs entités publiques ont déjà une présence sur Internet. Il peut s’agir d’administrations (Ambassade de Suède, Land du Bade-Würtemberg), de parlements (Chambre des représentants aux Etat-Unis). Parfois il s’agit d’initiatives privées, comme dans le cas de l’Autriche, mais avec une apparence d’officialité. Les partis politiques aussi commencent à s’intéresser à cet univers, de même que les mouvements citoyens.
Petite promenade…

Bade-Würtemberg

Promenade sur l’île du Bade-Würtemberg

http://slurl.com/secondlife/Baden-Wuert … /128/128/0

Autriche

La Grande roue de Vienne, le costume traditionnel et les crinolines de Sissi (pour 1000 L$), rien ne manque à cette présentation de l’Autriche. Il s’agit cependant d’une réalisation privée.

http://slurl.com/secondlife/Austria%20Island/128/128/0

Suède

La première apparition officielle d’un pays sur Second Life a fait grand bruit. L’ambassade de Suède n’a pas encore trouvé ses marques. En construction au moment de son annonce, puis peuplée de quelques boutiques et de rennes broutant dans la forêt, elle est actuellement inaccessible.

http://slurl.com/secondlife/Sweden%20Island/128/128/0

Ambassade d’Antigua

Antigua se contente d’une maison avec vue sur la mer pour son ambassage.

Chambre des représentants (USA)

Un membre de cette chambre a déjà fait une apparition officielle au début de l’année dans le Capitol virtuel. Les parlements sont tout à fait à leur place dans Second Life, dans la mesure où cela peut être un lieu de dialogue avec les citoyens.


Présence de personnalités politiques

Le ministre français de la culture a déjà inauguré officiellement une exposition avec son chien.


Campagne française

La campagne présidentielle française a été très animée sur Second Life. Plusieurs partis politiques ont créé un espace dans Second Life: le Front national, suivi d’une permanence socialiste et d’une île pour l’UMP.

Dans le cadre de cette campagne, des avatars manifestent régulièrement dans Second Life, notamment contre le Front national.

Un résident s’est même mis à créer des caricatures politiques à partir de son avatar.

Politique suisse

C’est le radical genevois Pierre Maudet qui semble être le premier politicien suisse installé dans Second Life. Il a loué un appartement dans une tour.


Mouvements citoyens

En désaccord avec la Mairie de Paris sur un projet d’aménagement des Halles, un groupe de citoyens utilise Second Life pour pousser les autorités à la discussion. Par le biais de l’agence Repères, ils organisent un concours d’architecture sur Second Life, avec des prix en Linden dollars.
Ainsi après des blogs citoyens (comme Monputeaux), c’est l’univers 3D où chacun peut créer et intégrer des contenus qui est utilisé par les mouvements citoyens.

http://www.01net.com/editorial/345860/u … -dialogue/


Ile de l’agence Repère

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Second Life

Les jardins de Second Life

Pour développer mes expériences muséales dans Second Life, j’ai acquis deux parcelles en zone urbaine. Je n’ai donc pas de jardin. Mais plus je me promène dans cet univers virtuel, plus je me rends compte que j’aurais pu/dû prendre une option différente. En effet, il semblait au départ qu’un bâtiment soit nécessaire à tout projet : exposition ou réunion se devait d’avoir des murs. Les parois semblent tellement pratiques pour faire des accrochages : cependant le simple accrochage de tableaux semble l’option muséographique la moins attractive de SL. Les murs pouvaient donner l’illusion aux avatars d’être à l’abri des regards indiscrets, mais les murs de SL ont des yeux. En effet, il est possible, grâce aux boutons de contrôle de la caméra, de passer les murailles et de s’inviter à n’importe quelle scène. C’est pourquoi des systèmes de sécurité sont en train de naître, permettant de repérer des avatars dans une certaine zone.
De nombreuses infrastructures créées dans SL sont à ciel ouvert, notamment les auditoires ou les cinémas et même certains centres commerciaux. Les jardins privées ou publics pullulent, de même que les garden center où il est possible d’acquérir des arbres, des fleurs, des fontaines et même d’immenses cascades. Rien n’y manque, sauf les nains de jardin dont je n’ai pas encore vu d’exemplaires. Depuis peu, Second Life a même son jardin botanique où les meilleurs paysagistes ont pu donner libre cours à leur imagination : pavillon oriental ou grec, serres lumineuses, cascades géantes, simulation d’orage sur une plage tropicale ou jardins suspendus dans le ciel.


Cascade


Jardins suspendus dans le ciel

Ces créations nous rappellent que le mot paradis vient d’un terme persan signifiant jardin. Les avatars peuvent se promener librement dans cet endroit discrètement commercial (certains des objets peuvent être achetés, mais il n’y a pas de publicité), en pleine lumière ou sous la pleine lune, seul, à deux ou en groupe.
Beaucoup d’avatars sont guidés par des habitants de zone urbaine qui peuvent échapper à la grisaille des murs et goûter à la beauté des paysages. J’ai même découvert un endroit exceptionnel : un archipel totalement vide d’habitants, avec de magnifiques espaces de végétation, quelques rares bâtiments à l’état de ruine. Surprise de trouver un tel endroit, j’ai contacté son propriétaire qui m’a dit qu’il s’intéressait à développer un lieu sauvage dans SL.
Et pour ceux qui aiment la luxuriance de la jungle, le sim Svarga s’impose. Sa création a coûté un an de travail à son démiurge. La végétation n’est pas simplement plantée. Elle est programmée pour se développer. L’apparence de certains endroits du sim se modifie d’elle-même. Ainsi on peut s’y rendre plusieurs fois sans forcément trouver le même spectacle.

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Culture Musée virtuel

Le modèle de l’iceberg

Plus j’avance dans mes réflexions, plus je constate qu’il faut développer des solutions intégrées. Les solutions toutes faites n’existent pas et finalement il faut chaque fois se demander comment il est possible de virtualiser un musée, une collection, une thématique.

Monde réel/monde virtuel

Un musée de brique et de ciment ne s’oppose pas de manière si radicale à un musée virtuel. Les grands musées se déployent de manière évidente dans le monde réel, en ouvrant des succursales (comme le Louvre), en créant des expositions qui voyagent ensuite ou en prêtant des objets. Ces grands musées se sont naturellement virtualisés en créant des offres attractives sur Internet. Le meilleur exemple à mentionner est peut-être celui du Tate, un musée national anglais sur quatre sites, qui a mis l’entier de sa collection en ligne (objets non exposés compris).

http://www.tate.org.uk/

De l’autre côté, un projet muséal virtuel n’exclut pas forcément les actions dans le monde réel, comme des manifestations ou des expositions itinérantes.

Le modèle de l’iceberg

Si on s’en tient aux offres numériques en ligne, il n’y a pas de recette toute faite. On ne peut pas affirmer que Second Life est une meilleure solution qu’une banque de données en ligne ou qu’un site Web. De plus, Internet est rempli de sites contenant des données extraordinaires, mais sans aucun souci de valorisation. Il faut savoir que la plupart des gens, une banque de données en ligne est difficile à utiliser, car elle suppose de savoir à l’avance ce qu’on cherche.
En fait, il faut imaginer un projet de musée virtuel comme un iceberg. L’iceberg a une partie visible toute petite. Cette pointe peut être constituée d’une offre particulièrement attractive, attirant un public large. Il peut s’agit d’un site Web (bien fait), d’une exposition virtuelle interactive ou même d’une île sur Second Life. Cette offre constitue une porte d’entrée sur une autre, plus riche. Cette seconde offre, la partie large immergée de l’iceberg, ne concernera plus qu’une partie du public, cherchant un approfondissement: étudiants, enseignants, chercheurs, passionnés, … Elle peut elle-même déboucher sur une troisième couche de données, beaucoup plus brutes qui sont recherchées uniquement par des spécialistes. C’est la partie basse l’iceberg, celle qu’on atteint qu’en plongeant en eaux profondes.
La force des solutions numériques en ligne est justement de donner l’accès à l’ensemble des information et permettre des passages entre les diverses couches, destinées à des publics différents.

En fait, ce ne sont pas les musées qui se virtualisent, mais les informations qu’ils recèlent. Une fois ces informations numérisées et publiées en ligne, elles font partie d’un ensemble plus vaste, le musée virtuel total, qu’il est possible d’exploiter grâce à divers outils, comme les moteurs de recherche. Cela permet aussi de mettre en parallèle plus facilement des oeuvres ou des objets provenant de musées différents et d’actualiser des collections virtuelles.

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Culture Livre Musée virtuel Pratique

Eparpillement

Je lisais un essai intitulé Une presse sans Gutenberg écrit par Jean-François Fogel et Bruno Patino. Ces deux auteurs montrent comment la presse sur Internet évolue vers un éparpillement, un émiettement des nouvelles qui sont alors réunies au gré des algorithmes intégrés dans les sites les plus divers: moteurs de recherche ou flux d’actualités qu’on retrouve dans de nombreuses applications. Bien des informations que je trouve me tombent sous les yeux un peu par hasard, par exemple dans le flux qui défile au-dessus de ma boîte à mails Gmail. Je ne dois qu’au fait que je suis à la recherche d’informations sur certains sujets d’être capable de leur donner un cadre. Mais pour beaucoup d’internautes, il s’agit d’une avalanche d’informations, sans tri et surtout sans priorité. Et c’est vrai que la juxtaposition de certaines informations est parfois risible.
Je ne suis pas certaine de devoir regretter complètement cette situation. Les internautes que nous sommes devront apprendre à faire leur propre tri dans toute cette masse, avec leurs propres critères. On en revient à la théorie de la longue traîne. Pourquoi seul un choix serré d’informations serait-il diffusé massivement comme c’est le cas avec la presse traditionnelle? Finalement tout n’intéresse pas tout le monde. On peut aussi plus facilement échapper aux sujets massue comme les grands rendez-vous sportifs, quand on n’est pas passionné.

Mais quand on transpose cette idée à l’art ou à la culture, la perspective devient tout autre. Contrairement à l’information virtualisée, le musée virtuel a été pensé bien avant Internet. On connaît des tentatives anciennes déjà de dépasser le musée de brique et de ciment ou la collection finie.
Ces tentatives font en principe appel à des substituts de l’original. Le « museo cartaneo » (musée de papier) de Cassiano dal Pozzo en constitue un exemple intéressant . Ce dernier, aristocrate et intellectuel romain qui a vécu entre 1588 et 1657, a réuni et fait réalisé une collection d’environ 7000 aquarelles, dessins, imprimés. C’est probablement la plus importante tentative de réunir le savoir humain sous forme visuelle avant l’invention de la photographie : l’histoire de l’art, l’archéologie, la botanique, la géologie, l’ornithologie et la zoologie y sont documentées.
Les musées des moulages en sont un autre exemple. Ils réunissent des substituts sous forme de copies de plâtre. Prenons un cas concret pour comprendre le but et l’utilité de ces musées. Le décor du Parthénon est dispersé dans plusieurs musées dont le Louvre à Paris, le British Museum à Londres, le Musée d’archéologie de Palerme et, bien entendu, le musée de l’Acropole à Athènes. Ce dernier contient des copies de la plupart des métopes et des frontons. Mais l’ensemble du décor sculpté a été réuni, sous forme de copies en plâtre, à la Skulpturhalle de Bâle.
Mais c’est Malraux qui a vraiment pensé le concept de musée virtuel en le situant dans notre imaginaire. Au cours de notre existence et de nos expériences (voyages, lectures), nous accueillons dans notre mémoire (avec l’aide de support comme les photos parfois) un musée immense, mais virtuel. Ce musée, nous pouvons l’appeler à chaque instant, l’actualiser, l’augmenter, nous y promener, le faire partager à d’autres ou s’organiser de petite expositions temporaires personnelles.
Mais Internet nous livre des outils permettant de faire la même chose: il contient une immense collection d’oeuvre et d’objets. Il offre des possibilités de réunir des petites collections issues de la grande collection, grâce aux moteurs de recherche (généralistes ou spécialisés). Il autorise la réunion d’ensemble dispersés, comme toutes les oeuvres d’un peintre (nous avons donné l’exemple de la réunion de l’oeuvre de Picasso), d’une école, d’une période. Les sources les plus diverses nourrrissent ce musée virtuel: les musées eux-mêmes bien entendu, les universitaires, les passionnés, sans oublier les nombreux visiteurs de musées qui, après avoir visité le Louvre ou le Prado, téléchargent leurs images sur Flickr.com. Le musée virtuel est là, sous nos yeux. Il permet de dépasser ces cloisons artificielles que sont les collections muséales, issues de divers hasards. Il autorise chacun à créer son propre musée, à être son propre curateur. Dans l’art ou la culture, plus qu’ailleurs, les goûts sont divers. Chacun trouvera dans ce musée sans conservateur officiel ce qui satisfait son goût, sans devoir subir le jugement ou le choix d’institution. Cela permettra de confronter les oeuvres et les styles les plus divers, ouvrant peut-être la voie à une nouvelle compréhension de l’art ou de la culture. Gaudeamus igitur!

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Art numérique Second Life

Sculpture 3D

Que va engendrer le monde virtuel qui est en train d’émerger sous nos yeux, qu’il s’agisse d’Internet ou de Second Life? Une entité créée par les humains peut-elle donner à son tour naissance à une forme identique à elle? Telle est l’interrogation que nous soumet une sculpture vue dans le « Museum of Contemporary Art » de Neufreistadt, dans Second Life. Cette oeuvre de Starax Stratosky représente un robot féminin mettant au monde un bébé robot.

Le monde de l’art et de la culture est très vivant dans Second Life. Qu’il s’agisse des nombreux musées qu’on y trouve ou des créateurs qui y travaillent. Parmi ces derniers, on en trouve deux types. Les premiers se contentent de transposer les oeuvres qu’ils produisent la dans la vie réelle (c’est ainsi qu’on dit, dans Second Life): ils affichent des peintures ou des photographies dans des galeries. Mais d’autres créent des oeuvres dans Second Life directement. Ils les exposent et les vendent. Leur possession engendre un sentiment étrange, car leurs propriétaires ne peuvent en jouir qu’à travers leur avater et, malgré le prix (parfois relativement élevé) qu’ils paient pour ces oeuvres, ils ne peuvent les exporter. Ces artistes-là trouvent de nouveaux langages. Ils créent par exemple des oeuvres en 3D au moyen des formes primitives mises à disposition par Linden Lab et jouent subtilement avec leurs transformations.
Parmi ces oeuvres, la plus célèbre est peut-être celle d’une reprise du David de Michel-Ange, devenu un géant muni d’une guitare, qu’un artiste japonais a planté sur une île presque déserte.

La sculpture 3D est l’une des disciplines artistiques de Second Life. Elle offre une certaine difficulté. En effet, ceux qui se sont essayé à la création d’objets aussi simples que des chaises ou des tables savent combien il est malaisé de faire sortir des formes harmonieuses de ces blocs primitifs. Devant certaines oeuvres, l’oeil exercé reste pantois. Mais au-delà de l’exploit technique, certaines de ces réalisations posent des questions aux résidents de Second Life qui éprouvent le besoin de les exposer dans des musées publics et d’organiser des discussions sur l’art dans leur monde virtuel. Un art particulier pour une existence particulière.

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Bibliothèque virtuelle

Bibliothèque virtuelle européenne

La France vient de mettre en ligne le prototype de la future bibliothèque virtuelle européenne. Ce projet est né d’une controverse avec GoogleBook, l’initiative privée de Google en collaboration avec des bibliothèques universitaires anglo-saxonnes. La France s’est donc engagée dans la promotion de contenus dans d’autres langues, dont le français.

Le contenu d’Europeana, 12′000 volumes à ce jours, provient essentiellement du serveur Gallica de la Bibliothèque nationale française et des institutions correspondantes hongroise et portugaise. Tous les ouvrages disponibles sont dans le domaine.

Les fonctionnalités sont meilleures que celles que l’on trouve dans Gallica. En effet, comme dans Google Book, il est possible d’effectuer des recherches dans des ouvrages en format image. De plus, chaque lecteur dispose d’un dossier dans lequel il peut conserver les ouvrages qu’il trouve intéressant. La création d’un compte est gratuite. Seul regret: la qualité de certains ouvrages laisse à désirer. On voit parfois les lignes se gondoler. Les processus de scannage doivent encore être améliorés.

On ne peut qu’encourager le développement de cette initiative multilingue et espérer qu’Europeana se développera.

http://www.europeana.eu

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Usages

Pseudo anonyme

L’Université de Neuchâtel organisait ce soir un Café philo sur le phénomène des blogs. Le sous-titre de la discussion « liberté d’expression ou liberté de délation? » donnait le ton. La discussion a essentiellement porté sur l’anonymité des blogs. Il faut peut-être rappeler que les autorités de l’Université de Neuchâtel a été fortement pris à parti par un blog intitulé Alma Malter, animée par une certaine Claudine Borel, pseudonyme formé à partir des noms d’employées du service de communication de ladite institution. Considérant qu’elle avait accompli son devoir, elle a fermé son blog en décembre dernier. Ce dernier est toujours visible, mais la possibilité d’y insérer des commentaires a disparu.
Karl figurait à la table des invités. Muni d’un bonnet et de lunettes noires, il avait un peu des allures de sous-commandant Marcos. Il a défendu sa conception de l’anonymité: elle lui permettait de protéger celle de tous ceux qui, dans l’affaire de la Boillat, était privés de parole. Lui-même considérait qu’il n’était personne pour parler du conflit opposant Swissmetal aux ouvriers de la Boillat, mais qu’il avait pu construire une légitimité à travers son blog. Il a aussi pu réunir autour de lui (de Karl ou du blog? qui sait?) une communauté virtuelle. Dans la salle, on a justement entendu des témoignages de personnes qui ont pu s’exprimer grâce à lui, se réunir, créer des solidarités.

Le public s’est montré plutôt divisé sur l’anonymité des auteurs de blogs. Pourtant les auteurs réellement anonymes ne sont pas légion. Bien sûr, il y a les journaux intimes où l’on partage ses angoisses, ses fantasmes. Il y a ceux des revanchards ou des petites frappes qui agissent par lâcheté. Mais plus en plus de blogs sont revendiqués. Dans certains milieux du reste, il est même nécessaire d’entretenir avec zèle un blog. Quant à l’anonymité de Karl, elle est totalement justifiée par la situation. En bavardant lui et moi, nous en sommes arrivés à penser qu’il fallait d’ailleurs plutôt parler de pseudonyme plutôt que d’anonyme. Autour d’un pseudonyme, on construit une personnalité virtuelle, une sorte de prolongement de soi-même dans la cybersphère, dont on n’est jamais complètement détaché, mais dont on ne maîtrise pas toujours la destinée. Karl ne s’attendait peut-être pas à susciter un phénomène d’une telle ampleur au moment où il a créé son blog. Mais il a su l’assumer avec une grande maîtrise.
Quant à l’héroïne involontaire de la soirée, Claudine Borel, elle ne s’est pas manifestée. Malgré l’intensité des débats qu’elle a abrité en son sein virtuel, une fois la crise passée, elle semble avoir disparu ne laissant plus guère que son pseudonyme dans l’histoire des blogs.

Annonce du Café philo: http://www2.unine.ch/Jahia/site/cafesci … /pid/18586

Blog de Karl: http://www.laboillat.blogspot.com/

Alma Mater: http://alma-malter.blogspot.com/

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Culture Second Life

Second Life et cinéma

Comment l’industrie du cinéma peut tirer partir de Second Life? En voici une illustration. Sur nos écrans va bientôt sortir une super production américaine, 300, retraçant un des hauts-faits de l’histoire grecque: le massacre par l’armée perse du roi spartiate Léonidas et des ses 300 soldats défendant le défilé des Thermopyles. Cet épisode est resté dans la mémoire grecque comme l’illustration du courage. On ne s’étendra pas trop ici sur la récupération américaine d’un fait d’armes opposant comme par hasard un peuple à l’origine de la civilisation occidentale, défendant la liberté, à un empire dont l’étendue géographique se superpose trop bien avec l’Irak et l’Iran. On le sait, les Américains ont tendance à gagner sur les écrans d’Hollywood les victoires ou les honneurs qu’ils n’obtiennent pas sur le terrain des opérations.
Les producteurs de ce film ont donc investi Second Life. Sur un complexe futuriste, on peut voir le lancement et des extraits du film, admirer des photos ou des dessins, tourner les pages du livre-souvenir (et l’acheter).

Jusque-là, rien de très original, rien en effet qu’on ne trouverait sur un site Web de lancement. S’y ajoute un dispositif déjà classique dans Second Life, l’auditorium permettant d’organiser des événements, comme une discussion avec le réalisateur. Mais il y a plus original et peut-être un signal intéressant du potentiel de ce monde virtuel. Dans un coin du complexe, intitulé « This is Sparta » (le slogan du film assez éloigné des formules cyniques dont les vrais Spartiates avaient le secret), on trouve une reconstitution d’une partie du décor du film. Des costumes y sont distribués gratuitement: péplos immaculée pour les dames, panoplie complète du guerrier pour les messieurs. Et les visiteurs de les enfiler immédiatement et de déambuler entre les colonnes de Spartes.


Le film


Le décor reconstitué dans Second Life

Ainsi, dans le cas des films à grand spectacle, Second Life permettra aux spectateurs de pénétrer dans l’univers créé pour l’occasion et de s’y amuser. Et comme ils peuvent conserver les costumes, ils pourront même aller jouer plus loin. En tout cas, je conserve précieusement mon péplos grec…

Lien direct dans SL

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Trouvaille

Nos amis les bêtes

Les chats et les chiens viendront peut-être au secours de la communauté des blogueurs. En effet, comme dans le domaine des e-mails, les spams sont devenus un véritable fléau. De nombreux commentaires sont en fait des listes de liens vers des sites vendant des médicaments ou du charme pixellisé. Ils sont en fait publiés grâce à des programmes. Depuis un certain temps déjà, il existe des dispositifs exigeant de la part du commentateur une preuve d’humanité (Human Interactive Proof). Ces dispositifs affichent une série de chiffres et de lettres déformés qu’il faut écrire dans un champ, pour valider son commentaire. Mais les concepteurs de programmes d’automatisation des commentaires parviennent à les détourner maintenant. Microsoft a conçu un nouveau système permettant de déterminer de manière plus sûre l’origine humaine du commentaire. Ce système s’appelle Asirra et paraît bien sympathique.

Inséré dans le blog, Asirra affiche 12 images de chats et de chiens et demande à l’utilisateur de cliquer sur les images de chats. Si les réponses sont correctes, le commentaire est publié. Sinon, le système annonce à l’utilisateur qu’il est un « bot » (un robot).

Il semble que seul l’oeil humain soit à même de distinguer un chat d’un chien et qu’il est très difficile de programmer un système de reconnaissance d’images dans ce domaine.
Quant aux photos, elles proviennent d’une banque de données dont le contenu change réguièrement. Il s’agit en effet de celle de Petfinfer.com, un site américain qui permet d’adopter un animal domestique abandonné. Le contenu mouvant de cette banque de données ne pourrait être que difficilement pompé intégralement pour permettre la création d’un outil de reconnaissance. Le projet est donc aussi un échange de bons procédés: Asirra/Microsoft utilise la banque de données de Petfinfer.com et, en échange, met sous chaque photo un lien invitant les internautes à adopter l’animal en question.
Chat alors!

http://research.microsoft.com/asirra/

http://www.petfinder.com/

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Culture Musée virtuel

Tout Picasso en ligne

Si le concept de musée virtuel nous interroge tellement, c’est peut-être en partie à cause de la dispersion des oeuvres. En effet, les réalisations d’un artiste sont rarement réunies au même endroit. Pour pallier à cette situation, les oeuvres étaient réunies dans des publications volumineuses et coûteuses. Mais grâce à Internet, on peut entrevoir des solutions plus flexibles et moins onéreuses (en tout cas pour l’utilisateur).
C’est ainsi que l’ensemble de l’oeuvre de Picasso est en train d’être publié sur le Net, sous l’égide de la Texas A&M University. Environ 12’000 oeuvres sont répertoriées, qu’elles soient dans des collections publiques ou privées. Il est possible de les rechercher par année ou par mots-clés. Pour chaque pièce, il y a une notice et une page de commentaire, qui ne sont pas toujours remplies, du moment qu’il s’agit d’un travail en cours. Il compile également tous les articles parus dans la presse à propos de Picasso (sous archives). Le site est très bien tenu à jour, car on y trouve déjà la mention des articles annonçant le vol de deux oeuvres au domicile de la petite-fille du peintre.

En revanche, on ne trouve sur ce site aucune fonctionnalité permettant au public de participer au contenu: indexation sociale ou commentaire. Ce site se présente comme un outil de travail pour la communauté universitaire. Il ne met donc pas l’accent sur la valorisation de l’oeuvre du peintre.

http://picasso.tamu.edu/